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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 22:04

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

Le vieux lézard déglutit et sortit une langue démesurée qu’il déroula et tendit un petit rouleau. La jeune Yutsune, ne comptant pas toucher le parchemin dégoulinant de bave, fixa ses camarades puis le rouleau à tour de rôle. Dans un soupir le marionnettiste, voyant que personne ne se désignait, l’attrapa.

 

- Apparemment comme on est les plus proche du Pays du Feu on doit immédiatement y aller. L’Hokage a contacté Suna, une équipe de Ninja vient de partir à la poursuite d’un des leurs et la Godaime craint que ça se termine mal. Le message est pas très clair mais je crois bien que ce Genin est un fuyard, il s’agit du Uchiha.  Expliqua-t-il après une rapide lecture.

 

- Selon nos indications… Ils se dirigeraient vers le Village… Du son. Si vous partez sur le champs vous pourrez… les rattraper près de la Vallée… De la fin. Il vous faut leur prêter… Mains fortes. Articula la bestiole entre ses bouffés d’air. 

 

- Quoi ? S’écria la Chuunin. C’est quoi cette histoire ? On va quand même pas aller jusque là-bas ! Je m’en fiche de leur problème de Nukenin ! Je dois avancer dans mon entrainement et…

 

- Tu te souviens de ce qu’on a fait à Konoha ? Coupa Gaara. Nos deux Villages viennent à peine de signer une alliance qu’on se doit d’honorer.

 

Hm. Il était vrai qu’ils avaient une énorme dette envers ce Village caché et qu’ils n'étaient pas en position de leur refuser. Mais tout de même, la Vallée de la Fin, c'était drôlement loin. Quelle harassante alliance. Comme si ça l'interressait. 

 

- De plus il serait de mauvaise… Augure pour tous… Que le Sharingan se retrouve… Auprès des personnes mal intentionnées. Enchérit le lézard.

 

Une vague d’irritation monta en Rin, déjà que gaspiller du temps ainsi l’agaçait au plus haut point mais il fallait que ce soit pour ce type prétentieux et visiblement stupide. Comment pouvait-on abandonner sa patrie ? Et surtout risquer que son Dôjutsu tombe entre de mauvaise main ?  

 

 

                                 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

L’équipe courraient à perdre haleine depuis un moment déjà et ils avaient fini par retrouver la trace des Ninja de Konoha. Au loin on pouvait entendre de nombreux fracas, signe de rude combat. Heureusement pour eux qu'ils étaient si vif.

 

- Ils ont du se séparer par là. Déclara le Jinchuuriki.

 

Ce dernier avait rempli les poches de Rin tout au long du trajet sur le bien fondé de cette mission. Bien qu’elle soit toujours remontée contre ce ramassis de débililté d’Uchiha, la jeune Yutsune commençait à intégrer l’importance de venir en aide à leur nouveaux alliés. 

 

- On devrait en faire de même, chacun va en secourir un. Ajouta la toute fraîche Chuunin.

 

- Je le sens mal, j’espère qu’il n’est pas trop tard. Ajouta Kankuro. Ils m’avaient pas l’air bien doué ces petits Genin. 

 

- Bah on va pouvoir leur montrer ce qu’est le talent ! Plaisanta-t-elle.

 

Ils se dirigèrent donc chacun en direction d’un combat. Rin sautait d’arbre en arbre à une vitesse folle et plus elle s’approchait des bruits de lutte plus l’inquiétude montai. Elle devait s’avouer que la crainte d’arriver trop tard s’emparait de son esprit. Soudain, elle aperçut deux énormes monstres à travers les feuillages. Bon sang que pouvait bien être ce Jutsu ? Elle accéléra et se trouva à quelques mètres de deux Shinobi. Une femme à l’allure inhumaine qui pointait un Kunai sur la gorge de… Son adversaire de la dernière épreuve ! 

 

- Je t’ai eu ! Beugla la créature à la longue chevelure rousse d’où sortait des sortes de long ossements.

 

«  Kôrigan »   lâcha Rin dans un murmure. Ses pupilles violettes scrutèrent le corps de sa nouvelle adversaire, le cœur battant sous la pression, elle retint sa respiration et se concentra au maximum, ciblant son attaque sur son bras. Le temps d’un éclair la main et l’avant-bras de la Ninja stoppèrent leur course effréné vers la gorge de Shikamaru, sa peau brunâtre prit une teinte bleutée.

 

- Je… Je l’ai quasiment gelée ? Laissa échapper la Yutsune qui n’en revenait pas. 

 

Pourtant elle se ressaisit bien vite, sa chaleur corporelle ne tarderait pas à réveiller le membre transis de son ennemie. 

 

- Fûton Atsugai ! 

 

Une énorme bourrasque fit décoller et valser la créature vaguement fémine qui s’accrocha tant bien que mal au tronc d’un arbre bien plus loin.

 

- Qu’est-ce que….Qui… Qui es-tu ? Brailla-t-elle. 

 

Sautant devant Shikamaru, avec un sourire en coin et un ton des plus présomptueux, Rin lança :

 

- L’alliée de Konoha, Shinobi de Suna.

 

- J’avais entendu dire qu’on avait trouvé un compromis avec Suna. Mais je ne pensais pas que vous changeriez de côté si vite.  S’exclama le Ninja de Konoha à qui la surprise était bien vite passée.

 

- Nous n’avions pas attaqué Konoha pour le plaisir. C’était juste une mission. Tout comme la raison de notre présence ici. 

 

Il laissa échapper un petit éclat de rire et Rin reprit :

 

- Tu comptais encore abandonner ? T’inquiètes je vais m’en occuper. 

 

- Je ne vais certainement pas abandonner ! Un homme ne se cache pas derrière une femme et ne la laisse pas le sauver ! 

 

Cette fois, ce fut elle qui lâcha un rire cristallin. 

 

- Joue pas les durs, idiot. 

 

Mais avant qu’il ne puisse répondre, la Ninja qui venait apparemment du Village caché d’Oto s’écria que les Shinobi de Suna n’étaient pas digne de confiance et décidemment indécis, ce qui énerva passablement Rin. Mauvaise décision que de critiquer sa chère patrie, le genre qui écourte considérablement la durée de vie. 

 

- Elle crée des illusions avec le son de sa flûte ! S’exclama Shikamaru tandis que d’étranges notes de musiques résonnaient. 

 

- Tsubame Fubuki ! 

 

Ses entrainements avec ses équipiers avaient portés leur fruit, ce ne fut pas une dizaine d’hirondelles qui se jetèrent sur son adversaire mais bel et bien une impressionnante flopée d’oiseau de glace, cette technique «  la tempête des hirondelles » portait enfin bien son nom. Ce fut donc sous un dévastateur nuage de volatiles aussi miroitant que tranchant que disparut la Ninja d’Oto dans une véritable déflagration de tronc. 

 

- Elle se cache. Ton Jutsu a du la blesser et surtout elle est maintenant en position d’infériorité. Mais pour tout te dire, c’est nous qui sommes mal. Le son de sa flûte affecte les cinq sens et te plongent des illusions qui lui permettent de venir t’attaquer physiquement. A ce rythme tôt ou tard on se fera piéger et…

 

- Qui t’as demandé ton avis ? Coupa la Chuunin d'un ton cassant. Elle est bien naïve si elle pense que je vais attendre bien sagement qu’elle fasse joujou avec sa flûte, et toi aussi. 

 

Bon. Réfléchir. Ses techniques de Hyôton étaient inutiles en de telles circonstances, pour l’instant sa maitrise de la glace se limitait aux combats à moyenne distance. Son Fûton n’était pas assez puissant, les rafales seraient annihilées par le grand nombre d’arbre. Elle était aussi trop loin pour le Suiton. Mais d’ailleurs ou se terrait cette guenon à la peau brunâtre ? 

 

- Kôrigan.

 

En réactivant son Dôjutsu, Rin entreprit ce qu’elle n’avait jamais tenté encore : Débusquer un ennemi grâce à la chaleur corporelle. Elle scruta les environs et fini par apercevoir une forme en boule a une trentaine de mètres. Lorsque ses pupilles prenaient leur couleur violette, le monde autour d’elle se colorisait en camaïeu, seul les corps l’environnant tranchaient dans ce décor aux milles teintes bleutées : leur température ayant de différentes nuances orangers.

Il était en tout cas impossible d’utiliser ses yeux pour la neutraliser à cette distance. Quoique… La plonger dans un état de froid intense jusqu’à ce qu’elle soit transie demandait un trop grande maitrise bien sur, mais peut être qu’elle pourrait simplement la frigorifier assez pour retarder ses mouvements. Ainsi utiliser son instrument deviendrait plus complexe. Ce fut à cet instant que la terrible musique fendit l’air. Se concentrant plus que jamais la jeune fille parvint à provoquer un important frisson chez la Ninja d’Oto, puis les notes se firent de plus en plus espacées.Ses mains devaient commencer à souffrir du froid et ne plus pouvoir réaliser correctement l’enchainement, ainsi son illusion ne pouvait aboutir.

 

- Je nous fait gagner un peu de temps. Dit-elle sans la lâcher du regard. J’ai une idée mais…

 

- Mais ? 

 

- Je suis encore jamais parvenue à faire une telle chose. Avoua-t-elle.

 

Elle sauta d’arbre en arbre en un instant, grappiller ne serait-ce que quelques mètres serait déjà un énorme gain. Le rythme de la musique résonnait à nouveau parfaitement : elle avait pu passer outre le froid, il fallait impérativement se dépêcher, plus le temps de s’approcher.

 

- Hyôrô no Jutsu ! 

 

Lorsque ses mains se claquèrent, elle eut un rapide flash de son clan lors de leur dernière nuit créant d’impressionnants monstre de glace. Oui elle avait ça dans le sang, elle pourrait le faire. Elle était Rin Yutsune, l’héritière d’un puissant clan, elle se devait de leur faire honneur.  Mettant toute son énergie, toute sa hargne, elle créa une gigantesque trainée de glace. Tout les arbres aux alentours se mirent à geler. Ses pupilles violettes continuaient de fixer son adversaire vers laquelle la glace s’approchait dangereusement. Shikamaru réprima un frisson, même l’air ambiant se refroidissait. Son ennemie se mit à courir pour échapper au gel, en vain. La branche sur laquelle elle se tenait se mit à craquer, blanchir et se recouvrir comme le reste d’une épaisse couche de givre.  

 

- Inutile. Murmura la Chuunin au vue de la Ninja tenant de sauter. 

 

En effet la glace s’empara d’elle, grimpant le long de son corps et l’engloutit sous de terribles hurlements. 

Rin, à bout de souffle et de force, voulut être certaine de l’achever. Mais comment exploser sa création sans rompre le Jutsu ? Un peu déçue, elle se contenta de lancer tout ces Kunai explosifs. La statue de glace, d’apparence aussi pure que tragique, se brisa donc sous le souffle. Des milliers de cristaux tombèrent au sol en une pluie étincelante. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 21:31

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

Les trois Shinobi de Suna s’approchaient du petit village de Sazanami se trouvant au beau milieu du Pays de la Rivière pour leur première mission sans leur Sensei. Cela avec quelque peu angoissée Rin mais elle avait confiance en ses équipiers, ils étaient plus que capable de se débrouiller. Baki et d’autre Jônin l’avaient tout de même conseillés quant à ses nouvelles attributions bien qu'elle fut ravie de savoir que la supposition de Gaara s'averait véridique.

 

- Hein ? Mais je croyais que c’était une mission ultra simple ! T’avais dis qu’ils avaient été sympa pour ton premier ordre en tant que Chuunin ! S’écria Kankuro.

 

- On va capturer une bande de voleur même pas Ninja je te rappelle, c’est hyper facile. Rétorqua la Yutsune.

 

- Oui et moi je te rappelle qu’on est même pas censé les blesser pour les ramener entier au Tribunal.  

 

Elle avait volontairement omis ce détail et venait à peine de leur apprendre. Au vu de leur stechniques respectives, il serait en effet ardu de ne pas toucher trop gravement leur adversaire, ce paramètre l’avait déjà assez irrité.

 

- Je sais, je sais. Mais… Ca entrainera notre Taijutsu ! Et puis je pourrais développer un peu le Kôrigan. 

 

- Ouais si tu veux blesser personne utiliser ton Kôrigan est la meilleure option. Se moqua le marionnettiste.  

 

- La ferme le Genin. Lâcha-t-elle d’une voix venue d’outre tombe.

 

Gaara se contenta de soupirer avant de leur faire remarquer qu’un homme venait à leur rencontre. Il s’agissait du chef du hameau qui avait contacté Suna, une fois arrivé chez lui ou se trouvaient de nombreux autres habitants, il leur expliqua que la troupe de malfrat sévissait dans toute la région mais que depuis peu ils avaient établis un repaire dans l’immense forêt marécageuse abordant Sazanami. 

 

- L’économie et de ce fait le village entier se meurt peu à peu depuis leur arrivée. On ne peut sortir sans se faire attaquer et personne ne peut approcher. Beaucoup d’entre nous travaillent dans la grande ville ou se trouve le Tribunal et on ne peut s’y rendre désormais. 

 

Suite au discours des voix montèrent en signe d’approbation. Lorsque Kankuro lança qu’ils allaient bien vite les débusquer, un des hommes présent fit remarquer qu’il était quasiment impossible de se repérer dans ces bois, trouver la cachette de ces mécréants qui connaissaient parfaitement les lieux relevait de l’utopie. A cet instant une idée lumineuse vint à l’esprit de Rin qui s’exclama :

 

- Vous n’auriez pas une sorte de grande charrette ? Il faudrait la remplir d’un tas de caisse vide aussi. 

 

Sa demande fut exaucée rapidement, tous avaient hâte de venir à bout de cette bande, notamment les Shinobi qui souhaitaient rentrer au plus tôt. 

 

- Ne vous inquiétez pas, on vous la rendra en parfait état. Lança-t-elle gaiement aux habitants qui les regardaient s’éloigner. 

 

- Tu nous explique maintenant ? S’enquit Kankuro devant le regard incrédule de Gaara qui ne pouvait croire qu’on pouvait être à ce point stupide.

 

- As-tu été doté d’une cervelle ? On va leur tendre une embuscade ! Ils attaquent absolument tout les voyageurs. Déclara-t-elle. D’ailleurs vous devriez vous cacher à l’arrière…

 

- Une demoiselle esseulée fera plus crédible tu as raison. Coupa le Jinchuuriki en tirant son frère entre les caisses et autres sacs. Au passage, ingénieux le plan, tu vois que tu te débrouilles bien en tant que Chuunin. 

 

Ce fut donc le sourire aux lèvres que Rin conduisit la carriole sur le long chemin bordant les marécages lorsque soudain elle sentit la présence de la bande. Un instant plus tard ils sortirent en effet de toutes parts. Une vingtaine de type à l’aspect aussi répugnant que leur agissements. 

 

- C’est pas prudent d’se promener dans le coin quand on est une jolie jeune fille ! Brailla l’un des malfrats. 

 

- Toute seule en plus. On va pouvoir s’amuser les gars ! 

 

Une vague de rire tonitruant et gras se leva. L’idée d’achever de suite ces énergumènes séduit la Chuunin.

 

- Descend de là qu’on puisse admirer la marchandise. J’espère que c’que tu trimballes à autant de valeur que ton jolie minois ! 

 

Au moins éclater leur sale face, rien qu’un peu. Une folle envie de les Hyôtoniser la démangea. Mais elle se ressaisit bien vite, à la vue d’un Jutsu ils détaleraient et cela compliquerait leur tâche. Ce fut donc sans l’ombre d’un commencement de plan qu’elle sauta devant eux.

 

- Approchez. Lâcha-t-elle avec un sourire en coin. 

 

Deux scélérats se jetèrent sur la jeune fille qui les battus à plat de couture à force de vifs coups. 

 

- Alors mes chatons déjà apeurés ? 

 

 Trois autres se ruèrent sur elle en hurlant le flot d’insulte d'usage. Alors que les corps inconscients de ses adversaires tombèrent  dans un bruit sourd, elle aperçu Kuroari avaler dans son gros ventre un homme tentant de s’échapper tandis qu’un nuage de sable attrapa les jambes de quatre fuyards. Comme prévu la dizaine de moins que rien restante se mit à courir en tout sens. Kankuro utilisa sa dernière acquisition : Sanshoûo, qui sortit du sol pour en emprisonner deux. Rin, quant à elle, innova en activant ses pupilles. Se concentrant au maximum elle réussit pour la première fois à faire chuter la température d’un ennemi sans avoir à le fixer dans les yeux.

 

- Incroyable ! Ses mouvements se ralentissent alors qu’il est dos à  moi. Bon sang je peux voir qu’il est transi de froid. Chuchota-t-elle pour son propre compte, subjuguée par cette prouesse.

 

Elle vit au loin un des voleurs grâce à sa chaleur corporelle, il s’enfuyait derrière un bosquet. « Tu ne m’échapperas pas »  Lâcha-t-elle tout en s’employant à le geler assez pour qu’il ne puisse plus bouger. Une grosse main crasseuse effleura son épaule, après lui avoir assené un énorme coup de poing, son regard mauve plongea dans celui de sa victime jusqu’à le paralyser.  

Un instant plus tard, le marionnettiste s’affairait à attacher leur victime tandis que le sable et la glace s’occupaient de stopper les derniers fugitifs.

 

- Et de vingt trois ! S’écria Kankuro en jetant le dernier à l’arrière de la charrette. 

 

- Le compte y est ? Lança Rin à l’un d’eux d’une voix menaçante.  

 

Ce dernier hocha vivement de la tête, la jeune Yutsune au Dôjutsu encore activé, eut à peine besoin de se concentrer pour qu'une vague de froid ne s’empare de l’homme.

 

- Vraiment ? Reprit-elle.

 

Terrifié, il hurla que oui, il le jurait mais que par pitié, elle devait arrêter ça. 

 

 

 

                               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Shinobi de Suna attendaient dans la cité proche de Sazanami que la sentence soit rendue comme l’indiquait l’ordre de mission. Ils devaient y rester jusqu’à ce que la bande de malfrats soient définitivement hors d’état de nuire, c’est-à-dire sous les barreaux, ce qui ne devait plus tarder. Lorsque soudain, après un craquement fracassant et dans un petit nuage, apparut un lézard sur l’épaule de Rin qui ne put réprimer un cri de surprise. 

 

- Ce serait pas l’invocation de Sonkai ? S’écria Kankuro.

 

C’était en effet le cas. Le lézard d’un vert terne et à l’air patibulaire se mit à inspirer un grand coup avant de lâcher :

 

- Je suis venue sur ordre de Sonkai-sama…  Pour vous prévenir d’un…

 

La bestiole marqua une pause, le temps de reprendre sa respiration. Il semblait à Rin que le vieux Conseiller et son invocation avait des airs de familles, peut être dans leur immenses yeux, leur drôle de façon de s’exprimer ou leur allure rabougrie. 

 

- Nouvel ordre de mission. Vous devez… 

 

Autre longue respiration. 

 

- Vous rendre de toute urgence à Konoha. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 21:10

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gaara faisait d'énormes efforts pour être, petit à petit, accepté par les autres Shinobi et habitants du Village. Cela ne fonctionnait pas comme par enchantement bien entendu, l'idée qu'il n'était qu'un monstre sanguinaire était des plus ancré dans l'esprit de chacun, mais tout de même, on l'évitait de moins en moins. Les habitants avaient plus ou moins cessé de faire de large détour pour ne pas le croiser tandis qu'une poignée de Ninja étaient allé jusquà lui adresser la parole. Et ce pour le plus grand bonheur de Rin, elle qui avait été considéré comme une habitante à part entière lorsqu'elle était devenue Genin, voulait que son équipier puisse connaitre le même bonheur. Bien que l'équipe de Baki ait révulsé une bonne partie de la population, ils commençaient tout doucement à se faire accepter au vu des résultats de leur différentes missions. Le " Flocon des Sables " comme beaucoup l'appelaient recevait même de nombreux compliments sur ses Jutsu surprenant. Ils la louaient souvent lors de ses entrainements et, il fallait l'avouer, elle faisait tout pour. Sa fierté d'appartenir au Pays du Vent n'avait d'égale, lorsque son Sensei lui avait fait remarquer que Suna était relativement faible économiquement et militairement, elle ne l'avait réellement cru tant sa conviction d'appartenir au meilleur Village possible était profonde. Ainsi les adversaires qui, trop surpris par sa différence et ses affinités, se prenaient à les souligner ou pis à s'en moquer avec trop d'insistance, faisaient naitre en Rin une rage si forte qu'elle se traduisait souvent par leur réduction à l'état de bouillie. Grâce à la présemption sans borne dont la Genin faisait preuve à arborer le bandeau de Suna, Gaara apprenait à apprécier la valeur de son Village, comprendre les élans de protection des autres Ninja et ressentir les mêmes émotions.

La jeune Yutsune, assise à l'ombre d'un énorme rocher qui l'abritait des grains de sable que faisaient voler les bourrasques, admirait ses équipiers en pensant à l'évolution de leur relations. Les garçons s'entrainaient au Taijutsu sans porter de coup trop dur pour autant, ainsi Rin s'amusait à geler le sol en divers endroits, pour leur compliquer un peu la tâche. Kankuro, venant de glisser pour la énième fois, ignora de toutes ses forces la remarque de sa camarade bien qu'il ne fut pas certain que ce ne soit qu'une boutade.

 

- Fais gaffe si tu restes trop longtemps dessus, la glace va t'enserrer la jambe. S'esclaffa t-elle.

 

Alors qu'elle les regardait, n'ayant pour principal et immédiat soucis que l'endroit ou ils iraient manger ensuite, elle vit un homme s'approcher au loin, plissant les yeux elle reconnut un des Jônin. Intrigués, les Genin se stoppèrent, un ordre de mission peut être ? 

 

- Rin, Yutsune Rin ? S'enquit-il une fois à leur hauteur. 

 

Cette dernière hocha la tête en se disant que cette interrogation était un chouillat stupide, qui d'autre aurait-elle pu être ?

 

- Si tu veux bien me suivre dans les quartiers de Sonkai-sama. Continua t-il avec un grand sourire. Il a reçu un message te concernant. 

 

- Quelle sorte de message ? Questionna Gaara.

 

- Je n'en sais rien, on m'a juste envoyé la chercher. Votre Sensei m'a indiqué que vous seriez surement là. Répondit-il froidement cette fois. 

 

- On se retrouve devant les bâtiments du Kage ? Demanda t-elle à ses amis tout en se levant.

 

Ceux-ci acquiescèrent, l'air quelque peu inquiet. Sonkai était l'un des plus âgé conseiller de Suna, il s'occupait plus ou moins de la fonction de Kazekage depuis l'annonce de la mort du Yondaime. Il était tout petit, aussi rabougri qu'un vieux morceau de cuir et il avait une drôle de façon saccadée de s'exprimer. Lorsque Rin entra dans la pièce, elle le vit à peine derrière l'énorme bureau mais remarqua aussitôt la présence de Bak qui la gratifia d'un léger signe de tête. 

 

- Ah te voila enfin ! S'exclama Sonkai-sama. Assied-toi donc. 

 

Elle s'exécuta, s'asseyant comme à son habitude sur le dossier de la chaise. 

 

- Tu devines surement la raison de ta convocation ici. Continua t-il.

 

- Hm. Pas vraiment non. Répondit-elle, curieuse mais aussi légèrement inquiète.

 

- Cette missive nous vient directement de Konoha. Déclara Baki.

 

Elle se contenta de froncer les sourcils. Ce n'était tout de même pas...Impossible.

 

- Tu as passé l'examen avec succès. Te voila Chuunin.

 

- Moi ? S'écria t-elle, aussi surprise qu'on pouvait l'être, les yeux grands comme des assiettes.

 

- Toutes nos félicitations ! Ajouta son Sensei.

 

- Quoi ? Mais... Comment ? Enfin, je... Moi ?

 

La réaction de la jeune fille et son air affolé arrachèrent un léger éclat de rire au vieillard et une esquisse de sourire à Baki.

 

- Tu devrais être ravie, il est rare de réussir cet examen du premier coup ! 

 

Devant l'air perdu de la nouvelle Chuunin, Sonkai continua :

 

- Le message est très détaillé. Déjà ils précisent le fait que le conflit entre nos Nations fut mise à l'écart, n'ayant techniquement pas de lien avec les résultats de l'Examen. Enfin, tu as réussi l'épreuve écrite puis ton équipe a passée avec brio la seconde partie, il s'agirait même d'un record.

 

Oui, enfin grâce à Gaara.

 

- Ton combat dans l'arène les a impressionnés au vue du nombre de Jutsu utilisés, de leur raretés, leur puissances et du calme dont tu as fait preuve. Apparemment tu n'aurais même pas eu à bouger ! Puis ton second combat a été décisif. Toujours cette même tranquillité et surtout la technique entrainant ce brouillard, il est plus que surprenant qu'un Genin puisse mener à bien un tel Jutsu, cela prouve ton niveau et ta masse de Chakra extraordinaire. 

 

Une vague de fierté s'empara de son être suivit d'un flot de louange mentale. 

 

- Bien qu'on ne sache avec exactitude comment s'est déroulé la lutte, il est sur que cela prouve une grande réflexion puisqu'il était impossible que ton adversaire utilise la manipulation des ombres dans une pareille brume.

 

Ah. En effet. Elle n'avait même pas pensé à cela. Voulant seulement se cacher de l'oppressante foule, elle avait en fait été plus que maligne, ou tout du moins les examinateurs l'avaient déduit ainsi.

 

- De plus tu as abandonné avant de risquer d'important dégât physique, qualité dont un Chuunin doit savoir faire preuve lors d'une mission pour être à même de sauver son équipe. Ce fait les a conforté dans leur choix.

 

En vérité, elle n'avait simplement pas eu la force et l'envie de se battre. Bon sang ces examinateurs avaient tout interprétés d'une drôle de manière ! 

 

- En raison de tout cela, il a été décidé que tu passerais au rang de Chuunin. Tu en as les capacités, je te félicite. Conclut son Sensei solennellement. 

 

 

                                   

 

 

 

   

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rin, agenouillée devant son lit, avait envie d'exploser de rire. Après la petite réunion, elle s'était précipitée jusqu'à sa chambre pour annoncer la merveilleuse nouvelle à son clan, elle avait donc attrapée Fuusetsu et s'était plongée dans la lame miroitante. C'était son habitude, de cette façon la jeune fille avait l'impression d'être en lien direct avec sa famille. Idée des plus stupide me direz-vous, mais qu'importe car son cœur rayonnait de joie en ces instants.

 

 - Vous vous rendez compte me voila désormais Chuunin ! C'est vrai que c'est en partie, voir totalement, du à une méprise monumentale. Mais bon faut avouer que je suis douée pour mon âge. Je dois certainement le mériter. Sur ce coup la... Je n'ai un peu rien fait, oui mais en général mon niveau rattrape surement cette bourde. Monologuait-elle. 

 

Ses doigts se promenaient sur le pommeau d'ivoire alors qu'elle s'épanchait sur ses craintes et ses doutes quant au fait de diriger d'autre Shinobi et de mener un plan d'attaque et une mission. Elle ne se voyait pas du tout être capable d'une telle chose. Rin se faisait toujours réprimander par son Sensei à cause de sa fâcheuse tendance à foncer tête baissée sur l'ennemi, étant plus douée pour improvisé sur le tas, comment diable pourrait-elle fomanter des tactiques d'attaque ? 

 

- Vous vous souvenez, je vous ai parlé de mon idée d'intégrer l'Anbu plus tard. Je m'en approche de plus en plus ! Ce serait vraiment génial n'est ce pas ? Je les admire tellement ! Déclara t-elle en s'imaginant déjà porter la tenue officielle. Enfin je dois vous laisser, il faut que j'aille raconter tout ça à Gaara et Kankuro !

 

Ce qu'elle fit dans la foulée, courant jusqu'au bas du bâtiment, elle trouva immédiatement ses équipiers qui l'attendaient, l'air inquiet.

 

- Vous avez en face de vous votre nouvelle supérieure ! S'écria t-elle, un sourire vissé sur son visage.

 

Ils s'échangèrent un regard emplie d'incompréhension. Rin trépignait littéralement et ne se retint pas de s'exclamer :

 

- Je suis Chuunin ! 

 

Un éclat de rire cristallin s'échappa au vu de leur têtes d'ahuris. 

 

- Je suis plus jeune que toi. Claironna t-elle en pointant le marionnettiste du doigt. Je suis moins forte que toi. Continua t-elle en montrant le Jinchuuriki. Mais c'est moi qui suis passée au rang de Chuunin ! 

 

Une fois l'étonnement passé, la joie de ses équipiers éclata enfin. Ils décidèrent même de l'inviter dans son auberge préférée, pour le plus grand plaisir de Rin dont l'estomac devait être relié au néant au vue de la quantité impressionnante de nourriture qu'elle pouvait engloutir. Après le repas ils se rendirent sur la Colline Shibori où ils dégustèrent les friandises que Gaara avait acheté en chemin. Le vent frais de soirée était des plus agréable après toutes ces émotions. Elle avait hésitée puis leur avait finalement expliqué la vérité sur son obscur combat après leur avoir rapporté les dires du vieux Sonkai. Gaara, après avoir lâché un petit éclat de rire, sembla des plus ravi pour son équipière alors que son frère ne pouvait effacer son air consterné et déversait un flot de noms d'oiseaux contre ses examinateurs tout sauf futés.

 

- Arrête Kankuro. S'exclama le garçon aux cheveux écarlate. On sait bien que t'es un peu jaloux mais tu devrais te réjouir pour elle. En plus ton rêve c'est d'entrer dans l'Anbu non ? Ca ne devrait plus tellement tardé, tu dois être contente et nous aussi. 

 

Rin, qui avait la bouche pleine de Yokan et autre Mochi sucré, se contenta d'acquiescer vigoureusement.

 

- Mais je le sais bien et je suis vraiment fier de toi petite tête. Lança Kankuro à l'encontre de la jeune fille. T'es plus que fortiche pour une gosse, ça c'est clair. N'empêche que c'est un mal entendu. Je dis pas que tu le mérites pas, bien au contraire, seulement je te connais assez pour savoir que t'es pire qu'impulsive ! J'ai du mal à te voir diriger une équipe.

 

- Je pense que pour l'instant les seuls Shinobi qu'elle va diriger, ce sera nous deux. Répondit le Jinchuuriki, plus prit par le choix de son Monaka qu'autre chose.

 

La mine du marionnettiste se décomposa alors que la toute fraiche Chuunin faillit s'étouffer, toussota et s'exclama :

 

- Je n'y avais même pas pensé ! C'est merveilleux ! Vous savez vous débrouillez, ça me donne drôlement moins de pression. 

 

Avant d'ajouter d'un ton maléfique, les yeux luisant de pouvoir :

 

- Et puis je vais pouvoir donner plein d'ordre à mon cher joueur de poupée. 

 

Ce dernier semblait ne pas se remettre du choc. 

 

- Ca veut dire qu’on ira que tout les trois en mission à partir de maintenant ?  S’enquit Gaara tout en brandissant le petit gâteaux résultant d'une longue hésitation. 

 

- Je présume oui. Rétorqua-t-elle d’un ton pensif.

 

- Rien que pour ça tu mérites toute notre considération, j’ai jamais apprécié Baki.

 

Les deux autres acquiescèrent. Leur relation avec lui avaient toujours été froide, il était loin de l’idée qu’on pouvait se faire d’un maitre enseignant et s’occupant de ses élèves, il était d’avantage présent pour contrôler le Jinchuuriki et les sermonner.  Rin eut beau se remémorer leur mission, il n’avait jamais été réellement là pour eux. 

 

- Ils m’ont aussi dit que seulement deux Genin avaient réussi l’examen. Je me demande bien qui est le second. Lança Rin quelques instants plus tard. 

 

- Peut être ton adversaire, ce serait le comble !  Lâcha Kankuro en s’esclaffant. 

 

Ils s’épanchèrent alors sur les autres Ninja de Konoha, le pro du Taijutsu dans verdâtre combinaison, la drôle de fille aux cheveux guimauve, le présomptueux Uchiha et surtout le blondinet. Ce dernier, il fallait l’avouer, avait vraiment changé la vision des Shinobi de Suna et c’était surtout en grande partie grâce à lui que leur rapport avaient pu évoluer ainsi. Une fois que la dernière confiserie fut engloutit que Gaara déclara :

 

- Tout à l’heure quand le Jônin est venu te chercher, on s’est un peu inquiétés. On a pensé qu’il s’agissait peut être d’une missive de Kiri.

 

- Oui, ça a fait un sacré foin qu’une Yutsune soit présente à l’examen. On avait quand même peur que ton Village d’origine veulent te récupérer ou quoi. Ajouta maladroitement Kankuro.

 

Rin afficha un air des plus stupide, yeux écarquillés et bouche ouverte. Déjà cette idée ne lui avait jamais vraiment traversé l’esprit mais surtout le fait que ses équipiers appréhendaient cela la touchait profondément. 

 

- Mais non voyons ça ne marche pas comme ça ! Ma patrie est et restera Suna quoi qu’il arrive. Répondit-elle joyeusement.

 

De plus le Village de la Brume n’avait été capable de protéger son clan, bien que ce soit sa terre natale et que ces plus beaux souvenirs y avaient vu le jour, en aucun cas elle ne se considérait comme appartenant à cet endroit. Ce pays qui ne connaissait que la neige et le blizzard ne la touchait pas, il avait été le théâtre de trop d’horreur. Sa vie se déroulait ici, sous un soleil radieux.

 

- C’est tant mieux alors, je m’imagine pas avec une autre équipière. Dit le marionnettiste, visiblement soulagé. Faudrait trouver quelqu’un qui puisse nous supporter déjà. Et tes sautes d’humeur nous manquerait !  

 

- Pardon ? De quoi tu parles ? Je suis la tranquillité incarnée. Avoue que c’est ma puissance légendaire qui ferait défaut à l’équipe. Plaisanta Rin.

 

Ce fut donc sous les éclats de rire de ses amis et de leur railleries sur ses Jutsu des plus improbable pour le Pays des Vents que la pensée qu’elle ne voudrait partager ce moment avec personne d’autre sur terre vint à la jeune Yutsune. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:43

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

Rin, les yeux fermés, n’osait même pas respirer. Pas de choc, pas d’os brisés, aucun fracas. Elle était entière. Peut être était-elle morte sans s'en rendre compte ? Non, son coeur battait la chamade suite à cette vive terreur. Que s’était-il donc passé ? Ses yeux couleur de perle s’ouvrirent doucement, elle et Tatsuya étaient plongé dans la pénombre.

 

- Du… sable ?  S’exclama-t-il.

 

 Ils étaient en effet dans une énorme boule de sable, plus dure que la pierre elle-même. Rin laissa s‘échapper un murmure  «  Gaara  » . Elle n’en revenait pas, depuis son premier jour au sein de l’équipe elle s’était toujours débrouillée seule face à ses adversaires, au dela de cela même, elle ne comptait plus le nombre de fois ou le Jinchuuriki avait réduit à néant ses Jutsu sans se soucier du péril engendré. Bon sang. Il avait combattu en l'observant, prêt à intervenir. Son équipier veillait sur elle. Gaara lui avait sauvé la vie. A cette pensée, une étrange émotion s’empara de son être, pourtant elle ne pouvait s’épancher ainsi et devait se dépêcher d’extirper le jeune Yunomi. Le sable s’égraina alors que Tatsuya venait juste de sortir sa seconde jambe du sol. Ce dernier courut dans l’instant droit sur les trois Nukenin restant, pour la plus grande consternation de Rin qui lui enserra les jambes dans la glace.

 

- Mais t’as un problème ? S’écria-t-elle. Tu veux vraiment…

 

- Le rouleau ! La coupa-t-il. Le rouleau est juste là ! 

 

Elle leva les yeux dans la direction qu’il lui indiquait. Un gros rouleau ou était inscrit les signes pour « invocation  » et   « Yunomi » gisait sur le sol à quelques mètres d’eux.  Rin courut jusqu’au contrat et alors qu’elle allait l’attraper, un ancien Ninja d’Iwa posa le pied dessus, il descendit une énorme main vers son épaule mais Karasu sortit de nulle part et fondit sur lui.  Avec hâte elle s’empara de l’objet tant convoité. 

 

- Donne le moi ! Vite lance !  Lui hurla Tatsuya. 

 

A la vue du Nukenin qui s’était débarrassé du pantin et qu’il n’allait pas tarder à se jeter sur elle, Rin s’exécuta. Le déserteur débuta des signes face à elle, un sourire carnassier sur le visage. 

 

- Kôrigan ! S’écria-t-elle sans vraiment sans rendre compte. 

 

Ses prunelles mauves aux milles teintes s’activèrent. Comme à chaque fois elle put voir la chaleur corporelle de son adversaire. Celle-ci se mit à chuter à une rapidité folle, Rin n’en revenait pas, elle n’avait jamais pu faire ça auparavant. En un éclair la vive teinte oranger se mua en un terne halo.

 

- Mes mains… Ne bougent plus. Je… si froid ! Balbutiait l’homme. Mon corps... Répond plus. 

 

Soudain, la terre se mit à trembler et dans un bruit fracassant apparut une gigantesque bête : un pelage presque rocailleux, six cornes aux torsades acérées  et quatre yeux orange.  «  Yagi ? » murmura-t-elle, sous le choc. De la gueule de la monumentale invocation sortit une coulée de boue qui emporta tout sur son passage. Rin, après avoir défait le Hyôton dans lequel Tatsuya était toujours bloqué, sauta rejoindre son Sensei sur un rocher en hauteur. Ils eurent juste le temps de l'atteindre que la visqueuse boue s'embrasa subitement.

 

- Impressionnant. Je m’attendais pas à ça. Cette invocation est hallucinante ! S’exclama-t-elle. 

 

Les sabots de Yagi claquèrent sur le sol, créant un petit tremblement de terre avant de cracher une nuée de cendre qui recouvrit tout le champs de bataille. Il n’y eut rapidement plus aucune trace des Nukenin qui n’avaient pu lutter contre la puissance écrasante de la bête. Cette dernière disparut dans un nuage de fumée dans l’instant. 

 

- Alors ? Je crois que vous avez des excuses à me faire. Claironna fièrement Tatsuya, le rouleau entre les mains. 

 

Les Genin de Suna, dont la fierté n’étaient pas habitués à ce genre de chose, se contentèrent de reconnaitre l’incroyable puissante de Yagi. 

 

- Le maitre des bouquetins. Conclut sérieusement Gaara. 

 

Alors qu’ils s’approchaient du village des Yunomi, Tatsuya réapparut aux côtés de Rin. 

 

- Je suis désolé pour tout à l’heure, je t’ai mis dans une sale position. 

 

- Hm. Et moi pareil pour ce que j’ai dis sur ton clan, vous possédez un Jutsu vraiment incroyable. Mais bon tâchez d’en prendre soin à l’avenir ! Rétorqua-t-elle sur un ton faussement moqueur. 

 

Tandis que Baki réglait les derniers détails avec le Chef du clan, l’équipe discutait tranquillement avec Tatsuya. Ou plutôt le jeune homme questionnait sans cesse Rin tout en profitant pour vanter ses propres qualités et coupait toute tentative de communication des équipiers de la Gennin. Juste avant leur départ ce dernier lança à Rin qu’elle pourrait revenir quand elle le souhaiterait pour une visite privée des environs. La jeune Yutsune, aussi douée en Ninjutsu que maladroite quand il s’agissait de converser, lui répondit:

 

- N’empêche qu’on aurait pu les battre tout à l’heure, juste pour que ce soit bien clair. 

 

Ce fut donc sous un assourdissant éclat de rire du marionnettiste, que Rin ne saisit pas vraiment, que l’équipe de Suna s’en alla.Le chemin du retour se passa comme d’habitude à une cadence effrénée et alors que l’équipe se reposait un instant après s’être restaurée, la jeune Yutsune s’approcha de ses équipiers, chose qu’elle n’avait encore jamais fait en mission. Le Jinchuuriki était assis sur une roche en hauteur et Kankuro venait de s’allonger à l’ombre de celle-ci, elle s’éclaircit la gorge avant de déclarer d’une petite voix :

 

- Merci pour tout à l’heure. Vous m’avez tout les deux sauvés la mise. 

 

- T’inquiètes c’est normal, on est une équipe ! Lança Kankuro d’un ton joyeux. Il faut bien qu’on veille les uns sur les autres. 

 

Gaara se tourna vivement vers son frère, écarquillant ses grands yeux de chats. Rin s’empourpra légèrement, elle qui avait toujours considéré l’entre aide comme un signe de faiblesse s’étonnait des battements si rapide de son cœur. 

 

- Je vous revaudrais ça ! S’exclama-t-elle en s’asseyant auprès d’eux. 

 

- Je ne crois pas que quiconque m’ai déjà remercié. Dit le garçon aux cheveux écarlate en murmurant presque. 

 

- Tu pourras avoir plein d’autre occasion, tu verras c’est plutôt sympa. Marmonna le marionnettiste qui semblait être sur le point de s’endormir. 

 

Le Jinchuuriki pencha la tête sur le côté, mimique signifiant qu’il était en pleine réflexion et chuchota d’incompréhensible parole sur une sorte de dette qu’il aurait envers eux avant de sauter au bas de son rocher. 

 

 

                                   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- T’es franchement pas douée ! S’exclama Kankuro en s’esclaffant. 

 

- Je voudrais bien t’y voir Monsieur Poupon. Rétorqua Rin hors d’haleine. Pause. On fait une pause. 

 

- Déjà à sec de chakra ? Continua-t-il de son ton moqueur. 

 

Sa remarque eut le résultat escompté, la jeune Yutsune aussi susceptible qu’on puisse l’être, le fixa en plissant les yeux l'air mauvais puis se tourna vers Gaara. Ce dernier attendait patiemment au beau milieu d’un champs de ruine composé de sable et de milliers de cristaux de glace.  Serpent, singe, lièvre, rat.

 

- Hyôton Rôga Nadare ! 

 

Trois énormes loups au pelage couleur neige, tout crocs dehors, apparurent et sous de terrifiants grognements se lancèrent sur le Jinchuuriki qui finit par les écraser dans son fameux Tombeau du Désert sans l'esquisse d'un effort. 

 

- Seulement trois ? Et pas des plus puissant qui plus est ! Tu régresses ! Se moqua le marionnettiste. 

 

- Je vais te les envoyer dessus si tu continues. Répondit-elle d’une voix caverneuse, une aura maléfique émanant de sa personne. 

 

Depuis des heures maintenant l’équipe s’entrainait sous le soleil de plomb de Suna. Rin tentait de parfaire le Jutsu qu’elle n’avait pu achever lors de leur dernière mission au Pays de la Roche. 

 

- Hyôton Rôga Nadare ! 

 

Cette fois, et dans un ultime effort, cinq puissants loups surgirent, ils se séparèrent, entourant le Jinchuuriki. A la seconde ou ils se jettèrent sur lui, il s’enferma dans son ultime bouclier d’où sortirent de nombreux pics acérés. Le Jutsu de Rin finit par connaitre la même fin que précédemment. Et devant le hurlement de rage de la Genin, Gaara lui demanda :

 

- Tu veux que j’arrête avec le Tombeau du Désert ? Je peux mettre moins de sable aussi. 

 

Agacée, elle leva la tête prête à répliquer mais devant les yeux de chat tout penaud elle se ravisa. Rin n'avait pourtant jamais hésité à lancer un pic acerbe à quiconque. Enfin apparemment toute trace d'irritation se volatisait rien qu'en croisant son regard, étonnante découverte. 

 

- C’est bon, je suis épuisée de toute façon. Souffla-t-elle avant de se jeter au sol en position d’étoile de mer. 

 

Désormais ils s’entrainaient ensemble mais, au vu des caractères bien trempés des Genin, pas toujours dans la joie et la bonne humeur il est vrai ! Il arrivait souvent que les boutades qu’adoraient s’envoyer Rin et Kankuro dérape en chamaille et que, contre toute attente, Gaara se charge de calmer ses équipiers. Il avait développé une sorte de sixième sens et savait exactemment quand intervenir. Comme la fois où la jeune Yutsune avait fini enfermé à l’intérieur d’un pantin et, qu’après avoir ordonné à son frère de la laisser sortir, il avait grondé les deux Ninja survoltés comme deux enfants. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:39

 

      Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

Les jours passaient dans le Village caché sans mission ni ordre d’aucune sorte. L’équipe de Baki ne voyait guère leur Sensei, bien trop occupé par les différents Conseils. En effet Suna était en proie à un agitement sans pareil après l’échec à Konoha et surtout la découverte du corps du Kazekage. Il y eut bien entendu des funérailles officielles auxquelles Gaara ne parut pas. Rin resta en retrait, ne ressentant aucune peine pour l’homme qui avait traité son fils d’une façon si abominable. Au début de la cérémonie elle se sentit coupable, c’était entre autre grâce à lui que, malgré ses origines, elle pouvait arborer le bandeau de Suna. Mais son cœur était encore trop empli de haine envers cet être capable de fomenter le meurtre de son propre enfant. Elle n’avait osé s’approcher de Kankuro, ne sachant que dire en de telles circonstances. Ce dernier était avec sa sœur Temari au premier rang. 

Le lendemain, alors qu’elle se rendait sur une des aires d’entrainement, elle tomba par hasard sur le marionnettiste. Rin lui présenta ses sincères condoléances mais Kankuro finit par couper sa longue hésitation :

 

- Les connaissances tentent de remonter le moral avec des paroles de circonstances et autre alors que les amis font comme si de rien était, sans changer d’attitude. Voila comme je vois les choses. 

 

La jeune Yutsune sourit, elle comprenait parfaitement et lança d'un ton moqueur :

 

- Tu comptais aller jouer à la poupée ? Ca te dit que je te montre comment s’entrainent les grands ? 

 

Son équipier laissa échapper un sourire en coin, soulagé, avant de répliquer et de proposer d’aller chercher Gaara. Rin ne voulait pas l’avouer mais elle avait du mal à enlever le sourire qui s’était accroché à ses lèvres : il la considérait bel et bien comme son ami ! 

 

Pour la première fois l’équipe de Baki s’entraina ensemble de leur propre initiative. Tout trois s’étonnèrent fortement de la rapidité avec laquelle le temps était passé, eux qui avaient pour habitude de rester seul. Ils décidèrent donc de renouveler l’expérience jusqu’à avoir enfin un ordre de mission. Ce qui ne tarda pas, leur Sensei vint les voir avec une bonne nouvelle : les tensions entre Suna et Konoha s’apaisaient peu à peu, l’usurpation d’identité du Kazekage ayant aidée. Les affaires reprenaient donc et l’équipe fut engagée pour le vol d’un Jutsu spécial dans une cité du pays de la Roche près de la frontière.

 

 

                       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Notre clan est depuis des décennies détenteur d’une technique qui nous lie avec une invocation.

 

Le chef du clan Yunomi et du village, un homme avec une forte aura qui inspirait le respect, expliquait la situation à l’équipe de Baki. L’idée de partir à la rescousse d’un Jutsu pareil plaisait beaucoup à Rin, bien qu’elle ne tenait pas en haute estime ce clan qui n’était même pas fichue de le garder. 

 

- Nous avons pu suivre le groupe qui nous a dérobé le rouleau mais notre équipe a été mise en échec lors de l’affrontement. Ce sont trois Nukenin possédant l’affinité Doton. 

 

Soit ces Nukenin étaient incroyablement fort, soit le clan Yunomi était composé de vrais faiblards. 

 

- Mon fils Tatsuya vous aidera à mettra la main sur ces infâmes voleurs. Continua-t-il.  

 

Sur ces mots le jeune homme qui se tenait dans la pénombre s’avança. Il avait de long cheveux d’un vert si foncé qu’ils en étaient presque noir.

 

- Très bien. Il faut alors nous mettre rapidement en route. Lança Baki de sa voix ferme. 

 

Ils s’exécutèrent et une fois dehors ce Tatsuya, qui devait avoir le même âge que Kankuro, s’exclama :

 

- Je maitrise un bon nombre d’invocation. Celle-ci est dotée d’un très bon flair qui nous aidera à mettre la main sur ses fils de chiens. 

 

Il jeta un drôle de regard à Rin et continua à la fixer tandis qu’il achevait les signes.

 

- Kuchiyose no Jutsu !  Lança  t-il. Pas mal non ? 

 

Dans un nuage de fumée apparut une petite créature toute noire et boudinée… Un cochon. Alors que Tatsuya lui souriait avec d'intriguant mouvement de sourcil, Rin jeta un regard en coin au marionnettiste. 

 

- Nous n’aurons qu’à suivre Kobuta. Dit le jeune Yunomi en fixant le porcelet tournant sur lui-même. 

 

Il y eut un léger blanc, les Shinobi baissèrent les yeux vers l’animal qui n’avait décidément pas l’air futé. Soudain, après un mouvement de groin des plus gracieux, Kobuta s’élança dans les airs, suivit de la petite troupe. Les Genin de Suna, n’étant pas vraiment ravis de suivre un cochon, couraient sans motivation aucune dans ce désert rocailleux, sautant entre les roches. 

 

- Je me demande ce qu’est l’invocation qu’on cherche au juste.  S’enquit Rin auprès de ses équipiers.

 

Mais avant que ceux-ci n’eurent le temps d’ouvrir la bouche, Tatsuya sauta à ses côtés.

 

- Yagi est aussi puissant qu’invulnérable. C’est le roi des invocations! Il est indétrônable. S’exclama-t-il fièrement. 

 

Rin écarquilla les yeux, tentant de s’imaginer quel genre d’animal pouvait être aussi fort. 

 

- Ca doit être vrai pour qu’il été volé. Répondit Kankuro.  Il possède quoi comme Jutsu ? 

 

Le jeune Yunomi, ignorant franchement le Genin, continua son monologue ne lâchant pas Rin du regard.

 

- C’est le maitre des bouquetins ! 

 

Les trois Genin se stoppèrent, sous le choc, on pouvait presque voir des éclairs sortirent de leur yeux.

 

- Un bouquetin ? S’écria Rin. On est venue de Suna pour rattraper un bouquetin ?

 

Gaara laissa s’échapper un murmure teinté de dégout  : «  Le maître des bouquetins »

 

- Pour qui vous vous prenez ? C’est d’un Jutsu très rare dont vous vous moquez ! Rétorqua Tatsuya, emplie de rage. 

 

Le Jinchuuriki continuait sur sa lancée «  On suit un cochon pour rattraper un bouquetin  »

 

- Dire que j’aurais pu continuer mon entrainement. Fulminait Rin.

 

- Vous êtes des Shinobi engagés par mon père ! Je savais bien que les Ninja étaient stupide ! Vous n’avez aucune idée de ce que je peux ressentir . Cette invocation est l’essence même du clan Yunomi ! 

 

Rin eut la soudaine image de son clan, luttant jusqu’à la fin pour préserver leur Dôjutsu, préférant brûler le quartier et leur dépouille plutôt que de le perdre. Comment ce type pouvait oser sortir de telles aberrations alors que son fichu clan n’avait même été capable de rattraper les voleurs?

 

- Si vous êtes si forts, pourquoi aviez-vous besoin de nos services ? Je tiens vraiment en horreur les gars dans ton genre. Cracha-t-elle.

 

L’image de sa mère lui souriant en lui faisant signe de déguerpir flottait dans son esprit alors qu’elle sauta sur un rocher éloigné. Elle rattrapa son Sensei et accéléra encore la cadence. Kobuta sautait à une vitesse impressionnante, son groin en action, mais pas assez au goût Rin.

Après des heures, ils retrouvèrent la trace des Nukenin, le porcelet fut donc rapatrié. Ils les rattrapèrent, le groupe constitué de trois Ninja déserteurs d’Iwa semblait faire une pause. Baki monta un plan d’attaque, Tatsuya était censé resté à l’écart mais à la vue du rouleau il s’élança. Droit sur les voleurs.

 

- Quel débile ! S’écria Rin en sautant à sa poursuite. Reviens immédiatement, tu n’es pas de taille à lutter contre eux !  

 

- Je vais te montrer ce que je sais faire et récupérer moi-même le symbole des Yunomi ! 

 

Le jeune homme se jeta face au groupe et, évidemment, se prit un Jutsu de front.

 

- Doton Yomi Numa. S’exclama l’un des hommes.

 

Le sol sous Tatsuya s’effrita, comme s’il fondait et dans un cri il s’enfonça jusqu’à la taille dans cette sorte de marécage boueux. 

 

- Doton Doryô Dango ! Lança ce même Nukenin.

 

Une énorme parcelle de terre se souleva mais, juste avant qu’elle ne s’écrase sur le jeune Yunomi, Rin se jeta face à lui et créa un mur de glace qui les protégea avant d’exploser sous l'impact. Au même instant ses équipiers et son Sensei les rejoignirent mais les deux autres Ninja déserteurs leur barrèrent le chemin, et dans la foulée deux autres sortirent de nulle part.

 

- Je croyais qu’ils n’étaient que trois ! S’écria la jeune Yutsune.

 

Elle se retrouvait donc seule face au Nukenin chauve à la stature imposante, un bandeau d’Iwa barré sur le front avec cet idiot à moitié ensevelit. 

 

- Le clan Yunomi est si insignifiant pour que Suna n’envoie qu’une équipe de gamin ? S’éclaffa-t-il.

 

Rin se demanda pourquoi ses adversaires tenaient toujours à souligner le fait qu’ils n’étaient que des Genin. Elle entendit Tatsuya répliquer dans son dos mais n’y porta pas la moindre attention, créant un second mur de glace qui para les projectiles de Raiton que venait de lancer le Nukenin.

 

- Ils possèdent que le Doton hein ? A croire que ton clan ne les a pas vraiment rattrapé ! Ragea Rin, tout en tentant de dégager le jeune homme. 

 

Elle n’y parvint pas à temps, le bouclier de Hyôton céda. Mieux valait oublier le Suiton qui pourrait tourner à son désavantage, son ennemi pourrait aisément s’en servir comme conducteur ou créer une énorme coulée de boue. Elle lui lança donc une bourrasque de Futon suivit d’hirondelles de glace.  

 

- Pendant qu’il se débarrasse de ça, faut que tu sortes de là, tu me gènes !  

 

A coup de lance de glace, Rin tentait d’exploser le sol qui s’était durcit autour du corps de Tatsuya. Alors qu’il allait presque pouvoir s’extirper, il hurla  «  Attention !  »  , au même instant l’ancien Shinobi d’Iwa sortit du sol juste à côté de la jeune Yutsune, lui assenant un fort coup de pied.  Elle se releva immédiatement et répliqua, ils combattirent au corps à corps, ce pour quoi elle n’était pas des plus douée, surtout face à un homme de cette stature. Elle parvint tout de même à s’écarter assez pour lui lancer une nouvelle rafale d’hirondelles de glace qui obligèrent son adversaire à reculer. Tandis qu’il s’en débarrassait, Rin débuta les signes d’un nouveau Jutsu qu’elle ne maitrisait pas vraiment.

 

-  Doryû Katsu ! Entendit-elle plus vite que prévu. 

 

Une petite colline derrière eux se fendit et le sommet leur tomba dessus à une vitesse hallucinante. Elle n’eut pas le temps de créer un bouclier de glace et sous les hurlements de Tatsuya tout rayon de soleil fut caché par le rocher dégringolant. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:05

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

Le soleil amorçait sa descente dans le ciel aux milles teintes de Suna, prompt à, selon votre point de vue, un sommeil bien mérité ou se hâter d'irradier d'autres contrées. Emportant avec lui l'atmosphère étouffante du jour, une douce tiédeur s'installait au fil de son déclin. D'ordinaire seulement dérangé par le zéphir, des voix troublaient l'habituelle quiétude de la colline Shibori depuis un moment déjà. Les pieds s'agitant dans le vide, une Genin suivait du regard la sereine avancée des rares nuages tandis qu'un autre admirait l'immuable étendue désertique. 

Le matin même, ce garçon aux cheveux écarlate était sortit de l'hôpital après un peu plus de trois jours de convalescence, dont seulement deux et demi ou il fut conscient. Deux journées complètes et une matinée qui, pourtant, lui étaient apparu comme une éternité. Heureusement qu'il avait menti, acquiesçant à toutes les questions du médecin en chef sur son état, ou il aurait écopé d'un jour de plus. Il n'aurait pu tenir d'avantage dans cette gigantesque chambre, trop blanche à son gout et inutilement grande vu sa vacuité. Surtout que la fenêtre était trop haute pour en profiter depuis son lit inconfortable. Ce qu'il avait pu s'ennuyer la nuit ! Au moins, la journée, il pouvait se concentrer sur les conversations de couloir. Ce fut d'ailleurs comme ça qu'il avait découvert ce qu'il fichait la : Des voix d'infirmières se demandant si, suites aux dégats internes de la brusque sortie et encore plus brutal retour de l'Ichibi, il était assez faible pour ne pas filer hors de sa chambre ou s'il valait mieux fermer la porte. Il n'avait pas entendu de cliquetis de serrure et était resté sur sa faim, ne sachant toujours pas combien de temps au juste il était resté inconscient. Bon, sur ce point, il fallait avouer qu'il avait ressenti une minuscule once d'inquiètude en se réveillant la sans savoir le pourquoi du comment. Personne n'avait prit la peine de le lui expliquer. Peut être était-ce de sa faute aussi, il n'avait rien demandé. Aucun mot n'était sorti de sa bouche de tout ce temps. Il avait comme l'impression qu'en parlant la boule dans sa gorge exploserait. Il peinait déjà assez à la contenir. Ca, par contre, il n'avait pu admetttre qu'au fond il se doutait bien de ce dont il s'agissait. Une irrépréscible envie de sangloter. Que c'était ridicule. La faute de cette chambre, à être si vide. Ses yeux étaient restés secs. Aride depuis près de sept années. Ce n'était pas comme s'il s'attendait à ce que tout cet espace soit occupé de toute façon. Il n'était pas du genre à se berçer d'illusion. Il n'y avait pas la moindre chance que quiconque vienne le combler. Et, il en était persuadé, ce n'était pas son simple « Désolé » qui allait changer cette réalité. Une insuffisance effarante. Pourtant il ne pouvait empêcher leurs dires de se pointer dans sa tête : T'inquiètes, c'est rien et le tout avec le sourire. Il était fortement probable, vu ce qu'il savait de leur capacité cérébrale, qu'ils n'aient pas compris ce qu'il voulait dire. Ou alors ils avaient tout simplement eu peur de sa réaction. Le reste du temps, c'était les paroles de Naruto qui le hantaient. Qu'il était cruel de réaliser ce qu'il avait alors qu'il était trop tard pour en profiter. Maintenant, et par sa faute, il pouvait faire une croix dessus. Aucune foutue excuse n'y remédierait après tout ce qu'il leur avait fait subir. Et ce qu'importe combien il s'en voulait. Cette chambre vide, il la méritait amplement. S'étant demandé si Naruto lui aussi s'était reveillé à l'hôpital, surement que oui vu son état après le combat, il s'était mit à imaginer sa chambre à lui. Ce qu'elle devait être à l'opposé de la sienne. A cette pensée, la douleur dans sa poitrine s'était tant amplifié qu'elle en avait presque supplanté pour un instant la boule dans sa gorge. Tout, il aurait tout, vraiment tout, donné pour être à sa place. Au moins un peu. Il ferait n'importe quoi pour l'être juste un peu. Rien qu'un peu en échange de tout les efforts du monde, il le promettait. Encore fallait-il que ce soit possible. Qui donc s'interresserait à tout ses efforts du monde ? Après le mal qu'il avait engendré, personne, il en était conscient. Ce fut avec ce cercle vicieux mental qu'il avait enfin pu quitter l'endroit, se demandant ce qu'il pourrait bien faire ensuite. N'ayant pas été franchement d'humeur à manger, son estomac ayant reçu des bribes de repas ces derniers jours criait famine. Peut être pourrait-il commencer par ça une fois dehors. Puis il continuerait à faire la même chose qu'à l'hôpital, certes, mais à échelle Suna. 

Lorsqu'il était sorti de la bâtisse, à peine eut-il fait un pas que sa respiration s'était coupée net. Ses yeux écarquillés fixés droit devant. En direction de l'immense fontaine tarie depuis des lustres - dont d'ailleurs tout le monde mettait en doute l'interêt de sa construction - ou deux personnes s'étaient installés en son centre visiblement pour jouer aux cartes à l'abris du vent. Rin et Kankuro. 

 

- Tu triches ! S'écria le marionnettiste en ramassant rageusement le jeux. Je suis sur que tu fais des trucs louches, avoue que tu triches. 

 

- Moi ? Une tricheuse ? S'éffaroucha t-elle à l'excès. Tu sais bien que j'arrive même pas à retenir les cartes qui tombent, alors je vois pas comment je pourrais tricher. C'est n'importe quoi. J'ai gagné à la loyale.

 

Sur ce coup-ci en tout cas. Elle n'avait pas eu l'occasion de créer de petits miroirs glacés comme nous savons déjà qu'elle ne pouvait s'empêcher de le faire après trop de défaite d'affilée. De son côté, Gaara, soufflé par une onde de choc, n'en crut pas ses yeux, à tel point qu'il du les cligner plusieurs fois pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un quelconque mirage du aux mystérieux traitements qu'ils lui avaient fait gober. Avec une naïveté frisant la niaiserie à fendre le coeur, sa première pensée ne fut d'autre que : Quel drôle d'endroit pour jouer aux cartes, que fichaient-ils donc la ?

 

 

- C'pas possible d'avoir autant de veine. Ronchonna t-il en détournant le regard de cette scélérate avant de s'exclamer : Oh ! Regarde, il est la. 

 

Son coeur fit un bond. Ou alors s'était-il carément stoppé l'espace d'un instant ? En tout cas il eut presque envie d'amener sa main dessus pour s'assurer qu'il était en place. Ils l'avaient attendus. Eux. Ils l'attendaient. Lui. La bouche entre ouverte, un souffle court s'en échappant, il les regarda accourir en sa direction, sans pouvoir mettre de mot sur l'étrange sensation dans sa poitrine suite à cette dérobade cardiaque. Rien avoir avec la douleur habituelle. Arrivée avec une légère avance, Rin, armée d'un sourire et la lueur plein phare, lança un :

 

- Salut. 

 

- Alors, tu te sens mieux ? S'enquit le second, banalement au possible. 

 

Au ralentis, il acquiesça. Pour du vrai cette fois, pas comme avec Kazu, le médecin. Cette scène lui semblait surréaliste. Naturellement, ils s'étaient rejoins pour venir. Puis ils avaient attendus comme si de rien n'était. Ils étaient la. Contre toute attente. Et surtout ils continuaient d'agir comme les autres le faisaient entre eux. Normalement. 

 

- J'ai demandé au bras droit de votre père de demander à Kazu quand tu sortais. Se mit-elle à expliquer sur le ton de la conversation. Il a dit que ça dépendait, mais aujourd'hui fin de matinée si tout se passait bien. Du coup tant mieux que ce soit aujourd'hui en fin de matinée ! Il m'a expliqué qu'en fait les quatres jours ou t'étais dans les vapes tu t'es... Genre soigné tout seul. Ils t'ont surtout gardé en observation je crois. 

 

- Ouais, tu m'avais parlé d'un truc avec Shukaku. Fit remarquer Kankuro à cette dernière ayant fait exprès de l'omettre. Il aurait accélerer le processus ou je sais pas quoi. C'est bizarre hein ? Vu que c'est à cause de lui que...

 

- Enfin bref. Le coupa t-elle avec un regard affligé éclair. T'avais prévu de faire quelque chose en particulier la, ou ?

 

- Ouais parce qu'en fait on pète la dalle nous. Moi je me suis levé à la bourre et j'ai pas eu le temps de déjeuner et elle... Bah c'est elle. 

 

- Vu que les hôpitaux sont pas réputés pour leur festin, je voulais acheter des trucs en chemin mais... Il fait trop chaud pour manger dehors. 

 

- La vieille technique pour se faire inviter. La railla t-il. C'est toi qui supporte le mieux la chaleur, étrangement d'ailleurs. Dis plutôt que t'es encore à court d'argent. Elle dépense ses soldes n'importe comment, c'est désespérant. 

 

- Je dois subvenir à mes propres besoins je te signal.

 

- Tu payes même pas de loyer. Un logement tout compris au frais du contribuable et ça se plaint. 

 

- Parce que toi t'en payes un peut être ? 

 

- Pour ça on est tout les trois de sacré privilégié quand même. Fit-il remarquer, éludant quelque peu la réponse. Sauf que lui et moi, on sait gérer. 

 

Assisstant avec ravissement nouveau à leurs divagations, pour la première fois loin de l'exaspérer, il commenta même mentalement que, au dela de savoir gérer leurs revenus, tout deux jouissaient surtout de l'incroyable fortune familiale alors que Rin percevait seulement les minces soldes incombant à leur rang. 

 

- C'est surtout que t'es un sacré radin.

 

- Et toi tu bouffes pour quinze. Rétorqua t-il en riant à moitié. Personne veut t'inviter. 

 

Soudainement, tellement que lui même en fut surpris, les mots s'articulèrent d'eux même, les premiers depuis ses excuses donc qui n'engendrèrent pas la moindre explosion de boule dans la gorge puisque celle-ci s'était considérablement et mystérieusement atténuée :

 

- Je comptais aller manger de toute façon. Je pourrais... On pourrait y aller.

 

- Parfait ! Je sais ou on pourrait prendre à emporter. Faut profiter de ce temps radieux pour se poser dans un endroit chouette. S'exclama t-elle vivement en faisant volte face pour avancer sans plus attendre et débiter la liste de ce qui lui faisait envie.

 

- Qu'est ce que je disais. S'esclaffa Kankuro en la suivant.

 

Gaara, quant à lui, mit un instant à ordonner à son corps de se mouvoir, happé par une drôle d'impression au fin fond de lui même, un peu comme s'il y avait du remu ménage dans son ventre. Il lui fut impossible de la nommer ou d'en comprendre les effets, pourtant il se douta quelque peu de son origine : Ils acceptaient ses efforts. Incroyablement. Facilement. Et surtout, surtout, ce n'était pas n'importe quel " Ils " mais eux. Ceux pour qui il était prêt à tout pour gagner estime et pardon. 

 

- Tu viens ou tu comptes prendre racine ? Lui lança joyeusement son frère, tout deux s'étant retouné plusieurs mètres plus loin. 

 

Lui apparut alors que, peut être, il devait rectifier sa dernière pensée, miraculeusement et pour une raison le dépassant complètement : Ils l'avaient d'ores et déjà pardonné. Dans la foulée il eut l'impression que la drôle de sensation au fond de lui explosa en tout sens. Un vrai feu d'artifice. Vrombissant, rugissant, lui faisant même trembler le coeur. Une brusque envie le submergea alors. Une envie qui ne l'avait plus saisi depuis tellement de temps qu'il se souvenait à peine de la dernière fois. Celle de sourire. Quant à Rin, elle pencha la tête sur le côté lorsqu'il s'avança vers eux, avait-elle rêvé ou une ombre de sourire s'était dessiné sur son visage de marbre ? Jurant en avoir déceller une, elle s'étonna de souhaiter la voir se propager en un véritable sourire, celui avec les dents, autant qu'elle s'était surprise à vouloir descendre dans l'arène lorsque l'autre tâche l'avait frappé. 

 

- On ira manger sur les belvédères Nords ? Proposa Kankuro. Fais plus frais à cette heure la bas avec le vent.

 

Et c'est très exactemment ce qu'ils firent. Après la case commande de repas bien entendu ou - précisons au passage - Rin paya la plus petite part. Déjà grâce à un certain élan de galanterie et puis parce que, grâce à elle, ils eurent le droit à une belle ristourne. Détail ayant son importance puisque, ne pouvant enrayer une habitude si rapidemment, il éveilla en Gaara un âpre ressentiment. Elle restait la fille au Hyôton, avec tout ce que ça incombait. Qu'importe qu'elle passe souvent dans cet établissement ou non, à elle on faisait sourires et plaisanteries, on offrait la moitié des mets, lui la seule fois ou il était venu tout ce qu'il avait voulu prendre s'étaient mystérieusement retrouvés en rupture de stock. Enfin, se l'étant promis en boucle pendant ces derniers jours, il se força à bien vite étouffer ce sentiment. Ainsi il profita à nouveau de leur verbiage avec une plaisante sensation d'étonnement. Il lui sembla même, étrangement, que ces plats pourtant basiques eurent un gout incroyablement exquis. Et comprendre un peu l'agaçant engouement de Rin lui faisant souvent répéter plusieurs fois par repas combien il était délicieux. Il fallait dire que sur ce coup elle était égalemment au summum du ravissement, ce qui expliquait son incapacité passagère à rester en place. Pour la première fois ils partageaient un repas de leur plein grès, pas comme en mission ou ils n'avaient pas franchement le choix, et bon sang ce que c'était agréable en réalité ! De ce moment, elle en apprécia tout, jusque dans la drôle manie de Gaara à piocher au ralentis dans les différents plats comme s'il s'agissait d'un choix crucial. Elle remarqua d'ailleurs qu'inconsciemment elle laissait toujours ce qu'elle était certaine qu'il allait élire et que, comme depuis un bout de temps, ses baguettes finissaient inexorablement par les sélectionner. Et voila exactemment ce qui lui fit tant apprécier ce moment : Réaliser qu'elle le passait avec des êtres qu'elle connaissait autant qu'ils la connaissaient. Pas comme avec les autres, l'équipe de Natsume ou de Temari, elle n'avait pas la désagréable impression d'être la pièce rapportée, ne comprenant pas la moitié de leurs conversations. C'était avec eux qu'elle avait passé le plus clair de son temps cette année, sillonnée le pays et risqué sa vie. Eux deux la connaissaient par coeur en tant que Shinobi et bientôt, ou du moins elle ferait absolument tout pour, il en irait de même avec sa vie au Village. 

 

- Ca remont tu m'diras mais c'est pour ça alors que je vous avais vu Natsume et toi vous cacher et filer comme des fusées. Pouffa Kankuro. Vous étiez encore entrain d'échapper à son équipier ! Il va jamais te lâcher celui la. Pourtant toi, comme la moitié du Village, lui a déjà fait comprendre qu'il n'a pas la moindre chance. 

 

- Ouais. Marmonna t-elle en faisant la moue. Le pire c'est qu'on a réussi à se faufiler hors du Village, je croyais être tranquille mais quand on est revenu il avait placardé ses poèmes mielleux à en gerber sur plusieurs rues. Je me souviens encore bien du contenu. On a mis trois plombes à tout virer. Et cette saleté de Natsume était mort de rire tout le long. 

 

- Normal ! Ses fameuses envolées lyriques sont à s'écrouler de rire. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a pas honte du ridicule. Tu les avais vu la fois ou il en avait collé sur tout l'étage ou y'a son appart ?

 

A peine Gaara, à qui s'adressait la question, fit non de la tête qu'il reprenait déjà :

 

- T'auras surement cet insigne honneur une autre fois vu comme il s'accroche. Heureusement que tu les avais vite enlevé ce jour la, si un haut gradé était tombé dessus il se serait fait tuer.

 

- Ca le calmerait peut être. Ronchonna t-elle de plus belle. Hier soir on est arrivés super en retard au diner chez Natsume à cause de ça. Et du coup sa mère s'est mit en tête qu'on avait fait des conneries. 

 

- Comme c'est étrange ! S'exclama t-il avec non pas une once mais une montagne d'ironie. Rappelle moi qui s'est vu interdire l'accès à toutes les sorties du Village pendant trois périodes de repos pour avoir transformé les escaliers du mirador extérieur Ouest en toboggan de glace ?  Et je précise que vous y aviez été envoyés suite à une première punition.

 

L'ignorant royalemment, elle tourna la tête vers Gaara et s'adressa à lui gaiement comme si son frère n'avait pipé mot :

 

- Sa mère m'invite souvent à manger depuis qu'elle m'a vu acheter uniquement des gateaux. J'ai beau lui assurer le contraire, elle est persuadée que je me nourris intégralement de ça. 

 

- Tu te fais à manger le reste du temps ? S'enquit-il alors, plutôt étonné. 

 

- Bien sur que non. Le reste du temps, disons que je fais tourner l'économie de Suna. Je crois pas que ma cuisine soit au courant qu'elle en est une.

 

N'ayant jamais vraiment pensé à ce genre de détail technique de la vie de son équipier, elle lui demanda à son tout ce qu'il en était pour lui, ne pensant pas qu'il ferait un tel lien entre sa plaisanterie et la question.

 

- La mienne est grande et orientée plein Sud alors j'utilise comme une serre.

 

- Quoi ? S'esclaffa t-elle donc. 

 

- Pour les cactus. 

 

Devant leurs mines mi déconfites mi rieuses, il se sentit obligé de préciser qu'il aimait bien les cactus. Ce qui n'arrangea pas franchement leurs mines.

 

- Bon et bien vu que nos cuisines respectives sont remplies de cactus et de bordel innommable, j'en conclus donc qu'on est les seuls à être dans l'incapacité de se nourrir par nous mêmes. 

 

- Fallait vivre comme moi avec une Temari qui gère cette partie. Lâcha Kankuro après un éclat de rire, autant causé par l'incompréhension totale de son frère, acquiesçant sérieusement, que par la touche d'humour évidente de Rin. 

 

Pas certaine qu'aborder le sujet épineux que représentait leur soeur en soulignant au passage leur séparation soit une bonne idée pour l'instant, elle se hâta de lancer à Gaara :

 

- C'est naze de rester chacun de son côté, on peut manger ensemble de temps en temps. Enfin si ça te dit. 

 

S'il le voulait ? Il brulait de le lui demander depuis le début du repas ! Et se forçait à ne pas trop penser à cette possiblité, craignant son refus. Il acquiesça donc, un peu trop surpris pour articuler une véritable réponse. Ce qui engendra un sourire radieux chez notre Yutsune, ravie de, justement, pouvoir être ravie. Secrètement, depuis leur retour, elle avait espéré que ses excuses soient bel et bien générale, signifiant alors qu'ils pourraient repartir à zéro et être une vraie équipe. Que les liens dont Naruto lui avaient parlés existent réellement. Changeant de sujet oisivement, elle remercia intérieurement le blondinet-mandarine pour son rôle dans toute cette histoire. 

Après s'être enfin décidés à débarasser le lieu, ils se rendirent dans l'un des bâtiment dédié aux réparations de pantin, ceux de Kankuro y attendant patiemment. L'après-midi durant, ils le regardèrent s'y affairer, discutant tranquillement. Enfin, après le long discours de ce dernier sur son art, heureusement coupé par Rin à force de bâillement plus qu'exagéré. Réaction qui amusa d'ailleurs Gaara, se demandant ensuite pourquoi il n'avait jamais prêté attention à toutes ces mimiques auparavant. Peu à peu il découvrit qu'écouter leur conversation, et y participer même, pouvait créer en lui d'autre envie de sourire. Et qu'entendre leurs rires, non pas comme un bruit de fond irritant, avait une drôle de conséquence, comme si son cœur se pelotonnait dans du coton. Kankuro pestant contre ses saletés d'insectes ayant ruinés ses précieux pantins pour la énième fois, elle lui proposa alors de lui payer les pièces onéreuses dès qu'elle aurait reçu la prime qui ne sautait tarder pour la neutralisation du Boureau d'Oto apparaissant dans le Bingo Book, précisant qu'elle même fut hautement surprise de ce fait lorsque le Mirage du Désert lui en avait fait part. Questionné par Gaara, ne sachant rien de cette histoire, elle lui raconta alors son combat, éludant certains détails par gêne. Sans se douter que le marionnettiste expliquerait quelques jours plus tard à son frère qu'elle avait en réalité empêcher ce tarré de l'approcher à ses risques et périls. Comprenant son embarras du moment à étaler cela, il fit preuve d'une rare délicatesse en coupant ses explications confuses de cette partie  :

 

- En tout cas ce qu'il faut retenir de ce combat c'est le moment ou tu lui balançais des morceaux de tuiles et de béton en détalant. Ca me fait marrer rien que de t'imaginer faire ça ! 

 

- Moque toi, moque toi, je m'en fiche, je suis fière de ma capacité à faire avec les moyens du bord. J'avais aucun projectile et plus tellement de Chakra. D'ailleurs j'arrête pas de me dire que si j'avais eu Fuusetsu...

 

- Sauf que y'a une différence entre l'avoir et bien s'en servir. La coupa t-il à nouveau, ayant déjà atteint son cota de délicatesse du jour. Est-ce qu'au moins t'arrives à la tenir assez longtemps ? 

 

- Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? Le bras droit de vote père m'a dit la même chose quand je lui ai parlé de mon envie de m'entrainer sérieusement. Vous croyez franchement que je l'ai laissé trainé dans un coin de ma chambre sans jamais la toucher pendant trois ans ?

 

Gaara, connaissant comme tout le monde la célèbre Fuusetsu et sachant vaguement qu'elle était en sa possession sans jamais vraiment s'y interresser, demanda alors avec une toute fraiche curiosité :

 

- Elle est si lourde que ça ?

 

- Etrangement pas tellement pour sa taille. Ca doit avoir un lien avec son alliage spéciale, je sais pas trop. Répondit pensivement sa propriétaire avant de s'exclamer : Mais j'y pense, tu l'as jamais vu !  Faudra que je te la montre.

 

- Ouais, parce que sérieux, elle en jette à un point ! Surenchérit le marionettiste, pointant un de ses tournevis sur son frère. Même sans la connaitre, c'est vraiment le genre d'arme qui te refroidit d'attaquer. Rien que de la voir, tu sens que c'est du lourd comme matos'. Dommage qu'on puisse pas la toucher. J'avais juste approcher ma main du pommeau, direct eus l'impression de l'avoir dans un congèle !

 

- C'est un peu le but. Fit-elle remarquer. Ce débile de Natsume a voulu l'empoigner pour épater son équipière l'autre fois, il s'est retrouvé avec une genre de brulure de froid dégueulasse en un quart de seconde. 

 

Alors que le cadet ouvrit la bouche pour demander quel effet lui faisait le pommeau à elle, son ainé fut plus rapide - ce qui n'était pas franchement difficile - et s'enquit tout en replongeant sa tête dans le thorax boisé de son pantin :

 

- Je vais en profiter pour équiper Karasu de nouvelles lames. J'hésite encore, y'a un sacré choix. Des recourbées peut être. Y'a moyen que tu la prennes pour que je sache si elles tiennent la route ?

 

- Je comptais m'entrainer avec demain dans le bâtiment ou il y a toutes les salles avec les mannequins pour le Taijutsu, on a qu'à y aller ensemble. 

 

- Scéance test contre une épée légendaire, si c'est pas la classe ! Lança t-il, immergeant de sa marionnette en se frottant les mains, arrachant un sourire à Rin, avant de reprendre avec une légère grimace : Mais ça craint pas si tu fous en l'air les mannequins ? Sont pas franchement fait pour supporter une telle lame.

 

- Ouais, j'y ai aussi pensé. En fait ça fait un moment que je teste des enchainements, pour m'entrainer à la manier tu vois et ça commence à me gaver les cibles pour Shuriken toutes plates qui bougent pas. Si je demande la permission, pour sur qu'ils diront non alors qu'après ce sera toujours temps de se faire engueuler.

 

- Tu crois pas qu'on a eu assez d'emmerdements ces derniers jours ? En temps normal, je dis pas, tu t'en tirerais facilement, mais la on est déjà dans le collimateur du Conseil alors tâche de te tenir à carreau pour changer. S'empressa de la sermonner le marionnetiste la mine soudainement bien sérieuse.

 

Lui jetant un regard de biais aussi noir que possible, la Genin avait tout l'air d'être sur le point de se mettre en rogne. Surement qu'elle lui balancerait d'abord une pique bien glaciale avant d'exploser subitement. Autant Gaara n'avait jamais franchement prêté attention à la majorité de ses manières, autant sa forte ressemblance avec une casserole de lait sur le feu n'avait pu lui échapper. Son frère l'ayant aussi bien remarqué se hâta de continuer avant d'assisster à une érruption de lactose :

 

- On a qu'à aller dans les collines en dehors des murs. Je vais dégotter un vieux pantin dans le débarras que tu pourras abîmer à souhait. Je le raffistolerais vite fait avec le type de lame que je veux tester et ce sera parfait.

 

Mission réussie, feu baissé et lait aussi calme qu'une flaque d'huile puisqu'elle approuva avec une moue satisfaite.

 

- Des salves de sable. Lança brusquement le troisième Genin.

 

- Hein ? S'enquit sprirituellement son ainé.

 

- Ca vient de me traverser l'esprit. Pour l'entrainement avec une épée, c'est mouvant, rapide, solide et incassable.

 

- Complètement ! S'écria la principale interressée, se jetant sur ses pieds. C'est une idée géniale ! Vraiment géniale !

 

Etonné d'être à la base d'un tel engouement, l'idée d'avoir envie de sourire ne lui vint même pas à l'esprit. Ainsi il se contenta d'un hochement de tête de droite à gauche lorsqu'elle lui demanda si ça ne l'embêtait pas. Non, bien sur que non, au contraire, garda t-il en fond sonnore de ses pensées, non et non. Voilà qui lui était déjà donné la possibilité de lui venir en aide. Quoique. Même pas, rectifia t-il pour son propre compte. De faire ce qu'il était censé faire, tout simplement.

 

- Et bah voilà, on se rejoindra demain aux premières lueurs de l'aube dans le hall histoire qu'on est la matinée. Si on est motivés on continuera au frais dans un bâtiment l'après-midi. Conclut alors Kankuro sous les vifs acquiescement de son équipière.

 

Réalisant à peine qu'ils venaient de planifier leur premier entrainement pleinement consentit, énorme pas en avant en une seule journée, ils eurent l'occasion de se ravir plus tard, en y repensant vraiment chacun de son côté, que les choses devenaient enfin normal. Juste normal. Regardant vaguement Rin bricoler un allez-savoir-quoi sur une main estropiée de pantin trainant près d'elle sans écouter leur babillage ayant repris - nous noterons qu'une habitude ne se chasse pas si vite entièrement - Gaara se décida tout à coup à les interrompre :

 

- Etre dans le collimateur du Conseil, c'est par rapport à l'attaque.

 

Peu sur qu'il s'agissait la d'une affirmation ou d'une interrogation vu le ton - ou manque de ton - employé, les deux autres s'échangèrent une rapide oeillade avant d'hocher la tête en sa direction.

 

- Depuis que je me suis réveillé, j'arrête pas de me demander ce qu'il en est à ce propos, mais j'avais pas franchement envie d'aborder le sujet.

 

- Pareil. S'accorda t-elle dans un soupire. Je savais qu'il falait en parler, sauf que...

 

Laissant mourir sa phrase sur une grimace, elle cessa de faire tourner la vis censé maintenant un gros écrou à la place d'une phalange manquante.

 

- Idem. Enchérit le troisième s'appuyant mollement contre l'établi ou patientaient les restes épars de plusieurs marionnette.

 

- En sortant de l'hôpital, ils m'ont informés que je devais me rendre dans le bureau de Keisei le plus tôt possible.

 

Abasourdie autant de l'information que de la neutralité avec laquelle il la balançait, elle ne put contenir une sorte de soubresaut tenant un chouillat du spasme avant de faire un demi-tour vers Gaara sur le vaste établi poussiéreux ou ses fesses avaient élu domicile.

 

- Et le plus tôt possible, c'est quand pour toi ? S'exclama t-elle dans la foulée. Demain ?

 

- Oui.

 

Second soubresaut d'amplitude majoré. Quant à Kankuro, le sifflet coupé, il toisa son frère nonchalement installé sur une énorme malle, le dos au mur, avec une expression digne de l'incompréhension totale du bipède lambda face au mystère du chainon manquant dans l'évolution de l'espèce.

 

- Je me suis dis qu'il devait être tellement en rogne qu'un peu plus, un peu moins, ça changerait rien.

 

- Oui, bon argument sur le principe. Répondit-elle en remuant la tête de bas en haut avant de changer de cap de gaucher à droite : Mais non, avec un type comme Keisei un peu plus, c'est pas rien.

 

- J'étais pas d'humeur.

 

- Alors la j'ai envie de dire, oui, toujours, argument valable, dans la mesure ou il ne s'agit pas d'un mec qui a probablement organisé une battue dans tout le Village pour t'arracher la tête.

 

Agitant un index dans les airs au rythme de ses acquiescements pour certifier les propos de sa comparse, Kankuro ajouta :

 

- A partir du moment ou le Chef de l'Anbu convoque ce qui s'aparente à une blate dans la hiérarchie et que la dite blate en a rien à secouer... Ouais, ça, ça met sur la pile des mauvaise idée.

 

- J'irais demain après-midi quand vous continuerez l'entrainement. Mentit-il à la perfection.

 

- Ou la semaine prochaine, après tout. Surenchérit-elle.

 

Simultanément ils hochèrent la tête en signe de déni. Atterré pour l'ainé, levant les yeux au plafond pour la Genin et avec un ombre de sourire à peine visible pour le dernier. De leur réaction mi gênée ni amusée se déclencha un bref silence tout aussi confus. Tandis que Kankuro nota avec stupéfaction que, certes ils l'avaient déjà contredit lorsqu'il était d'humeur passable voir oser le remettre à sa place lors de ses écarts, que coulent aussi aisément des remontrances sans colère ou propos aigres était une première, Rin ne put s'empêcher de le trouver impressionnant de se tamponner le coquillard à ce point du grand Keisei Hageshi. Epatée par son cran elle éprouva une drôle de fierté qu'il soit son équipier comparé à la majorité des Genin mouillant leur pantalon en présence de n'importe quel gradé. Quant à Gaara, bien qu'il appréciait leur interêt pour son sort, il trouva plutôt amusant qu'ils considèrent l'affaire aussi grave et surtout que les termes employés s'approchaient tant d'une vérité dont ils ignoraient tout. Lui savait pertinemment que cette enflure ne s'attendait pas le moins du monde à le voir débarquer dans le bâtiment de l'Anbu. Pas plus qu'il ne souhaitait sa venue. Il attendait qu'un sous fifre du Conseil vienne le chercher pour la véritable entrevue et pas cette masquerable protocolaire. Avec Keisei, il avait la certitude qu'il ne puisse rien faire qui aggraverait son cas. Le simple fait qu'il resprire encore était un tel affront à sa personne qu'aucune autre faute ne pourrait exacerber sa colère.

 

- Au moins... Tu sais à quel point la situation craint ? Finit-elle par s'enquérir.

 

- Oui. J'ai entendu des bribes de conversations et j'ai compris. La-bas, ce n'était pas lui. Personne ne l'a revu.

 

Sur ce sujet, aucun ne comptait piper mot ou ne serait-ce qu'entamner le moindre mouvement, à croire que même inspirer trop fort eut été perçu comme une injure faites à chaque Dieu ayant jamais habité un inconscient humain. Cette règle tacite s'appliquait d'aillleurs à toute la population de la cité. De la disparition du Kazekage, on en parlait à demi mot. La rumeur se soufflait, se chuchotait dans l'ombre. Et si chacun avait conscience de la vérité, personne ne l'avait laissé échapper.

 

- L'ambiance dans tout le Village est horrible. Déclara t-elle la voix éteinte, triturant la main désarticulé du pantin. Enfin, plutôt étrange. Comme si c'était la saison des orages et qu'un énorme se préparait.

 

- Il y a plus grand monde qui sort ou même qui cause. C'est pour ça qu'on a pas croisé âme qui vive avant et que c'est vide ici. La majorité des boutiques restent fermés. On dirait que ça s'est mit sur pause partout.

 

Et, dans une certaine mesure, cela valait également pour Rin, elle qui avait été si impatiente de rentrer n'avait finalement envie de faire aucune des choses lui ayant tant manqué. Plus encore, suite à la longue période d'entrainement quasiement à huit clos précédent l'Examen - ou plutôt pré-attaque - puis l'enfermement dans ce minuscule appartement à Konoha, un véritable trop plein de la compagnie de ces deux la donc, depuis son retour elle avait fait de son mieux pour éviter de ses amis à la plus vague connaissance. S'en était presque risible mais la seule présence souhaitée fut celle de Kankuro. Et réciproquement. Ni l'un ni l'autre ne se sentait de rester seul et l'idée de devoir affronter le monceau de questions que leur réservait toute personne n'étant pas eux leur retournait l'estomac.

 

- Vu qu'on est partis après les autres et qu'on a mis large plus de temps, on sait pas comment l'arrivée des troupes s'est passée. Lui expliqua t-elle.

 

- Surement profil bas. Marmonna le marionnettiste en faisant de la place sur l'établi dans son dos pour s'y asseoir à son tour.

 

- En tout cas apparement tout le monde a appris la nouvelle rapidement. Civils, Shinobi moins gradé, quelques unités spéciales sans lien avec ça.

 

- Que savent-ils au juste ? S'enquit-il alors.

 

- Tout ce qu'il y a savoir. Répondit son frère. Que Suna a perpétré une attaque contre Konoha. Que y'a eu des couilles. Que tout le monde s'est cassé sans demander son reste parce que c'était la merde.

 

- Et qu'on y était, nous trois. En y réfléchissant deux secondes la raison est pas tellement dure à trouver, mais du coup le fait que ce soit tellement partit en vrille nous rend... Je sais même pas trop.

 

- J'hésite entre célébre, mystérieux ou simplement dans la merde. Proposa Kankuro avec une once de sarcasme.

 

Restant un court instant de marbre à regarder sans les voir ses équipiers faire respectivement des tas avec les chevilles de taille diverses trainant sur l'établi et recommencer à visser la phalange de substitution, il affirma avec son habituelle neutralité :

 

- Je dirais la vérité au Conseil demain. Je leur expliquerais que c'est de ma faute.

 

Posant derechef son jouet-bricolage, la réponse de Rin fusa :

 

- Bah ça t'as plutôt pas intérêt vu qu'on leur a pas vraiment raconté ça.

 

- Heureusement qu'on en parle maintenant si t'as idée aussi loufoque !

 

Comme si une réplique de moindre amplitude du séisme intérieur du matin même le secouait, il ne put que demander un chouillat bêtement :

 

- Pardon ?

 

- Quand on est arrivés l'aprem' on est d'abord allés à l'hôsto' pour se faire raffistoler et après on était tellement crevés qu'ils ont décidés de nous laisser tranquilles jusqu'au lendemain matin malgré le gros bordel. Enfin de base ils voulaient nous interroger mais Kazu et d'autres ont râlés qu'on galérait à garder les yeux ouverts, mais bref, du coup on a eu le temps de se mettre d'accord sur une version des faits.

 

- Ouais, en gros, tout s'est passé pareil. Reprit-elle l'explication. L'autre tâche au milieu de l'arène nous a dit de jarter dans la forêt le temps que tu te remettes sauf que ceux de Konoha nous ont suivis et poussés à avancer dans la direction opposée de l'action. Ensuite Kankuro a affronté l'autre dégueu à bestiole puis moi la raclure d'Uchiha.

 

- C'est la ou y'a un peu de changement. Toi, d'aplomb et pas... Enfin, tu sais...

 

Pas entrain de péter une durite, pensèrent de concert les deux narrateurs sans pourtant oser aller jusqu'à le prononcer, pour l'instant.

 

- Tu t'es occupé de la guimauve et de la mandarine.

 

- Pendant qu'elle est toujours avec l'Uchiha, qu'aucun a vraiment de Chakra et que c'est très pathétique.

 

- Et que toi tu te fais démonter par des asticots, fait, au passage, véridique. J'lai combattu même pas cinq minutes l'autre débile en vrai.

 

- Bref. T'as jarté la fille dont on arrive plus à se rappeller le nom pendant que Rin et l'Uchiha s'écrabouillaient au sol en un match nul vu que c'était le thème de sa journée.

 

- Eh, je t'ai dis que j'avais fais exprès pour le machin dans l'arène ! 

 

- Bref, j'ai dis.

 

- Ouais, donc, t'es encore contre la mandarine sauf que la, Bam, il claque son crapaud géant.

 

- Du coup sachant que tu galères déjà depuis le matin à contenir Shukaku, que la ça devient insurmontable, ce qui est vrai en plus, que t'es à bout avec les combats et puis que y'a un batracien gros comme une montagne près à te bouffer... Bah il sort.

 

- Valait mieux dire que t'as pas pu le contrôler, quitte à passer pour un Jinchuuriki craignos, plutôt que de balancer que t'en avait rien à péter de lâcher un Bijuu en pleine nature, tout prêt qu'il était à se barrer.

 

Léger silence.

 

- Ouais la, par contre, je me suis laissée emporter par le récit. Articula t-elle à la vitesse de l'éclair, la mine figée. Je voulais pas dire ça comme ça. Mais pas du tout. Ca devait rester dans ma tête ça.

 

Léger silence, le retour.

 

- Enfin, non, c'est pas comme si je pensais ça. Ajouta t-elle, se statufiant presque. Je m'exprime décidement mal.

 

- Pourquoi vous avez raconté ça ?

 

L'ennui avec sa façon de parler, c'était qu'on ne savait jamais bien quelle émotion motivait ses propos. Les deux autres s'échangèrent un bref coup d'oeil. Peu concluant. Ils penchèrent tout de même pour une colère sous jacente de bien mauvaise augure.

 

- Non mais, attend, elle voulait pas dire ça. Tenta Kaknkuro pour éviter que la situation ne s'envenime. Et puis on leur a pas sortis ça comme ça.  On sait bien que c'est pas top s'ils se mettent en tête que t'arrives pas à le contrôler vu qu'ils en ont déjà bien tendance, mais ça nous a paru être la bonne chose à faire. Tu les aurais vu à l'hôpital, ils étaient tellement remontés contre nous trois ! Surtout toi, à vrai dire.

 

Gardant son air impassible et son regard perçant rivés sur eux, le taux d'inconfort dans l'air doubla en une fraction de seconde.

 

- J'ai demandé pourquoi.

 

Doubler ? Ah, finalement, non. Il explosa.

 

- Valait mieux enrober la vérité. Ils auraient pas compris. Déjà nous, on sait pas bien ce qui a pu se passer, mais voilà, eux... Enfin, désolé, on voulait seulement...

 

- T'as intimé les signes.

 

La voix de Rin avait claqué brusquement. Froide, agressive. Les deux frères se tournèrent comme d'un corps vers elle. Affligé et surpris. Alors ça, ils ne l'avaient pas vu venir, le débordement de la casserole sans bouillonement de lait au préalable. A vrai dire, elle même s'étonnait de son soudain changement d'humeur , mais comme si la colère donnait raison à la colère, elle se jeta sur ses pieds et continua sur sa lancée :

 

- Et puis merde à la fin. Tu fais chier, on peut jamais rien te dire. Aux dernières nouvelles le tact c'est pas mon fort et ça commence à bien me gaver de devoir faire gaffe à ce que je dis tout le temps. Ils cherchent un putain de responsable pour le fiasco et, étonnement, t'es la cible idéale. Vu qu'on est les seuls à se soucier de tes miches, on a au moins le droit de dire que t'as pété un sacré câble.

 

Bien droite et le souffle légèrement saccadé par son coup de sang foudroyant, elle le bombarda d'un détail incongrue qu'elle n'avait toujours pas avalé :

 

- Et putain à cause de toi je suis tombée d'un arbre super haut. Alors ta susceptibilité à deux balles, tu peux te la foutre ou je pense.

 

Léger silence, troisième et dernier volet.

 

- Je... Savais pas. J'avais pas remarqué ou t'étais. Je suis...

 

Il déglutit. Inspira. Et souffla :

 

- Désolé.

 

Son regard les balaya tour à tour avant de s'expliquer :

 

- Je me fous de ce que t'as dis. Je demandais juste pourquoi vous avez fait ça. Si vous aviez dit que vous n'y étiez pour rien, ils vous auraient peut être laché. Que c'était de ma faute tout le long. Vous aviez toutes les raisons de le dire.

 

Se penchant légèrement en avant en se désignant de la main, il s'emporta à son tour, enfin dans la mesure ou sa voix le lui permettait, c'est à dire à peine :

 

- Depuis le premier jour, j'agis comme le dernier des enfoiré avec vous. Putain, la j'ai faillis vous buter. J'ai lâché Shukaku juste devant toi. Et toi t'étais pas beaucoup plus loin. C'est vrai que j'arvais du mal à le maitriser, déjà dans l'arène ça a dérapé et après j'y arrivais vraiment plus, sauf que, bordel, c'est tout aussi vrai que je l'ai lâché. Je me suis dis : J'en ai rien à foutre. Vous étiez la et il aurait pu dégager pour de bon et j'ai pensé : J'en ai rien à foutre.

 

Réalisant à peine qu'il était entrain de lâcher ce qu'il avait sur le coeur pour la première fois, le coeur battant la chamade, les mots continuèrent de couler sans qu'il ne remarque l'exploit que cela représentait :

 

- Pendant que j'étais dans cette putain de chambre d'hôpital à m'en vouloir, comme si ça pouvait changer ce que j'ai fais, vous étiez entrain de subir les foudres du conseil à ma place. Bordel, pourquoi ? Devrait rien n'y avoir à faire pour que je mérite ça, c'est quoi votre problème?

 

Avant que Rin n'eut reprit ses esprits et que le contre-coup de l'énorme pas de Gaara en matière de communication ne lui revienne en pleine  face, ils entendirent un claquement dans les mains et se tournèrent vers le troisième :

 

- Bon et bien il y a eut comme un mal-entendu. Je crois qu'on est tout les trois sur les nerfs. Et que c'est bien de... Crever l'abcès. Alors voilà ma part : Gaara, t'as vraiment été un connard. Je pense d'ailleurs parler au nom de Rin aussi en le disant. Toute cette année, t'as été un connard. Sans parler des dérapages avec Shukaku, non, juste toi même. T'as été le plus gros connard possible. Mais Rin et moi, on a aussi su être de parfaits connards. Avec toi, entre nous, on a eu nos parts de saloperie. Tout les trois, on a pensé à notre gueule en mettant la faute sur les autres. Pas tout le temps mais, quand même. Rien que les fois ou je vous ai maudit parce que j'étais dans la merde dans un combat et que vous étiez pas foutus de m'aider alors que... J'ai jamais fais gaffe à vous non plus en fait. On était deux connards avec un connard en chef.

 

Esquissant un drôle de mouvement au ralentis entre l'acquiescement et le haussement d'épaule, Rin émit son avis tout aussi lentement :

 

- Dis comme ça...Ouais. Puis c'est vrai que j'ai plutôt fais ma connasse y'a cinq minutes.

 

- Vous avez quelque chose à ajouter tant qu'on y est ? Questionna alors l'ainé.

 

- Non, la ça va, y'a rien qui me vient. Répondit-elle, penaude, tout en se rasseyant sur l'établi tandis que Gaara hocha imperceptiblement la tête en signe de négation.

 

Quelques reniflements et raclements de gorge plus tard, Kankuro fut le premier à reprendre le plus légèrement possible  :

 

- Bon, je suppose qu'on peut répondre à ta question maintenant. Rin, à toi l'honneur.

 

- Oh, bien... Bien.  Annona t-elle en se grattant la tête avant de triturer sa chevelure.

 

-  Pas de langue de bois hein. Rappella t-il alors. Faut mettre les choses à plat.

 

- C'est marrant comme c'est moins facile quand je suis pas énervée.

 

Arrachant ce qui s'apparentait le plus à un sourire chez Gaara, fut-il le seul à en avoir conscience, elle s'installa en tailleur avant de se tourner à nouveau en sa direction.

 

- Justement t'as lâché Shukaku. J'étais la, juste devant, minuscule, ridicule. J'ai eu la trouille de ma vie. Et je me suis dis... Bordel, c'est ça. C'est ça qu'il a en lui. Quand il combat, quand il est énervé, tout le temps, c'est ça. Et nous, nous tous, on lui dit de se calmer, de le contrôler. De se débrouiller avec ça.

 

Tout semblait s'écrouler. Au premier " c'est ça " , il l'avait sentit, à l'intérieur, ça c'était effondré. Immédiatement, il avait détourné la tête. Il ne voulait et ne pouvait plus soutenir son regard. Il eut envie de s'en aller, le plus loin possible d'elle. Mortifié, il était resté bloqué. Comme ces bestioles qui font les mortes. Plus jamais il n'oserait la regarder. En un éclair il s'imagina abandonner son bandeau pour ne plus avoir à la croiser, s'enfermer avec ses cactus ou s'égarrer quelque part dans le désert. Nécrosé par la honte. Les fois ou, après s'être à demi transformé, la honte le rendait encore plus agressif ou même cette nuit sur le toit de cette foutue auberge ou il avait presque faillit lui confesser son opprobre n'étaient que gravillon en comparaison. L'idiot, comment n'avait-il pu penser à ça. Il aurait pu les éviter, elle et ce moment. Les remords et autres divagations ayant grignotés son esprit ces derniers jours l'avaient parasité jusqu'à ne pas faire le rapprochement. Elle l'avait vu. Elle savait qui il était vraiment. Son abomination. La honte l'asphyxia.

 

- Mais, putain, qu'on ferme nos gueules. Martela t-elle subitement. Tu maitrises une entité... Purement... Malfaisante. Qui te force à lutter tout le temps, qui, putain, t'empêche de dormir ! De où on se permet de l'ouvrir ? Personne devrait te juger parce que personne... Arriverait à faire ce que tu fais.

 

Son regard était bien droit fixé sur elle. Soit dit entre nous - chuchotons le tout de même au cas ou - qu'il eut réagit un chouillat à l'excès voir bien vite oublié son état de mort cérébrale, valait-il peut-être mieux penser à s'assurer de l'authenticité sur la durée de ses transport avant de nous en faire part. 

 

- Bon. Vu que la règle c'est pas de langue de bois, je précise que je parle bien de tes pétages de câble, pas de ta lubie à démonter tout ceux qui se dressent devant toi. Ca c'est... Craignos. Enfin, bref. Franchement, avant de le voir, je te tenais déjà pas responsable pour ça, les fois ou ça déraillait sec ou quand il tentait de se pointer, mais je l'avoue parfois je me disais... Merde, c'est son problème, il qu'à se démerder pour le garder à l'intérieur. Et la, sur le coup, en le voyant, je me suis dis... Ouais, encore : Merde. C'est en fait hallucinant qu'il le garde en lui et... C'est pas que son problème.

 

La honte en lui s'éclipsait par accoup ébrouant jusqu'au moindre de ses organes. Comme si elle nageait à la façon d'une méduse.

 

- J'en suis pas fière mais, je ralais tout le temps parce qu'on avait plein de responsabilités Kankuro et moi. On se tapait des entrainements supplémentaires pour te bloquer au besoin, on a du apprendre cette foutue technique d'Eveil, on devait faire gaffe à ce que tu te barres pas, que ça dégénére pas. On se faisait engueuler par Baki et on se prenait la tête avec toi. Le tout pendant que les autres Genin se la coulait douce. Moi, je me disais... Et je le disais, que c'était drôlement injuste. Mais depuis de ce qui s'est passé, toute l'attaque à vrai dire, j'ai réalisé que j'étais une sacrée tâche. Kankuro, t'avais raison, j'ai pensé qu'à moi.

 

Se sentant soudainement gênée de lui faire face en traduisant sa pensée à haute voix, Rin fit mine de baisser les yeux vers la main inerte pour en triturer les doigts restants avant de conclure :

 

- L'injustice, c'est toi qui la vit. Et les reponsabilités, on en a pour sur, mais c'étaient pas les bonnes que je m'étais figuré. On devrait t'aider à gérer ça. Je sais pas trop comment mais, on devrait.

 

Comme si elle était à court d'argument ou avait perdu le fil de son monologue, elle tourna le regard vers le marionnettiste pour lui passer le flambeau.

 

- Ouais, on est une équipe, on est censé s'aider. Depuis le début, on fait n'importe quoi. On a brandit inintérêt, agressivité et rancoeur pour nous braquer les uns contre les autres sans tenter de comprendre pourquoi, chacun, on les avait ramené. C'est clair qu'on a craint mais, faut dire, c'est pas uniquement de notre faute. Sérieux, les dirigeants, Baki, on dirait qu'ils ont tout fait pour qu'on soit comme ça. J'veux pas tout mettre sur leur dos, mais quand même... Rien que les entrainements, on a jamais vraiment appris de combinaison. 

 

- Je me souviens qu'avec l'apprentissage, j'avais pas trop tilté que j'aurais des équipiers. J'me voyais vaguement flanqué de deux types avant d'être propulsé Chuunin. Je sais pas trop. Rapporta t-elle sur le ton de la plaisanterie. Et que le premier jour, avant l'épreuve du labyrinthe, on m'a tellement horriblement décrit un de mes partenaires, devinez lequel, que j'étais persuadée que c'était une blague ! J'ai beau adoré le Mirage du Désert, il peut être couillon parfois. Pas sur que c'était malin de parler de cette anecdote, remarquez, mais voilà, c'est dit.

 

- Tu sais, à la base, ils t'ont dépeinte comme une prodige qui allait nous sauver la mise. Une prodige qui déboulait de nulle part avec des affinités dont j'avais jamais entendu parler. J'te cache pas que ça m'a foutu les glandes.

 

Pas certain qu'il fut opportun de rapporter la sienne, d'anecdote, comprenant plus ou moins un pretéxté frère qu'il ne pouvait voir en peinture et une menace d'enfermement à vie si malheur arrivait à ce génie qu'il détestait d'avance, Gaara préfèra garder le silence. De toute manière il était encore trop absorbé par son typhon interne. Sa réaction du matin n'était, en définitive, qu'un mignon petit prémice de ce qui lui arrivait maintenant.

 

- Prodige ? Classe !

 

- Une tête à claque ouais. Railla t-il. Est-ce qu'on peut rester focalisé sur le sujet principal ?

 

- Que je suis une prodige, oui, focalisons, focalisons.

 

Après l'envoi d'un sourire angélique qui lui valut un levé d'yeux dans les airs, elle l'écouta reprendre tout en se félicitant d'avoir réagit ainsi alors qu'en réalité elle avait été plutôt surprise de comprendre enfin pourquoi Kankuro l'avait immédiatement prise de haut, enchainant les piques à son encontre. Il ne lui avait jamais semblé que le Kazekage ait déjà félicité son ainé ou ne serait-ce que fait semblant de s'intérresser à lui, alors qu'il encense une inconnue avait du être frustrant. Se souvenant de ses remarques pendant l'attaque sur leur prétendu supériorité, à Gaara et elle-même, elle comprit qu'il lui avait donné l'impression d'être la dernière roue du carrosse dès le début.

 

- C'est pas que le fait d'avoir vu Shukaku qui nous a fait comprendre tout ça et donné envie de te défendre face au Conseil. Y'a plein de truc. Comme les continuelles remarques de Baki.

 

- Ou de l'autre nul qu'est venu baver dans l'arène après l'explosion. Ajouta t-elle.

 

- Que t'aies été blessé. Je pensais pas que... On le pensait pas quoi.

 

- Ce Uchiha, j'avais envie de le maraver. J'suis dégoutée que mon combat contre lui est tourné court.

 

- C'est un tout quoi. La façon dont ils t'ont toujours traités. Tous. C'est comme si tout devenait clair. L'injustice, en plus du fardeau que tu portes, c'est de te les farcir.

 

- Ouais, c'est ce que je disais tout à l'heure. Ok, on a pas toujours été sympa avec toi, mais tu le méritais quand même largement. On a une certaine légitimité. Tout ceux qui te condamnent, ils en savent rien de ce qui t'arrives. 

 

- Quand ils ont débarqués à l'hôsto', en furie, ils ont directement gueulés.

 

- Déblatérés.

 

- Alors qu'on dirait qu'ils comprennent rien. C'est pas seulement un air d'ailleurs.

 

- Enfin, je suppose que tu te doutes de leur réaction.

 

- Ouais, donc, en gros, c'était de notre responsabilité de faire ça.

 

Acquiescant, elle sentit que maintenant elle se devait de se délester de sa dernière confession. Roulant des yeux et inspirant pour se donner le courage de traduire à haute voix l'insubordination pouvant couper court à tout espoir de futur :

 

- Et puis... Ca aurait été d'autant plus indigne de notre part de te laisser tout endosser vu que...L'attaque et ben... On avait envie qu'elle foire.

 

- Elle la première. Dénonça Kankuro, essuyant alors un terirble regard en biais.

 

- D'un côté j'étais contente que tu fasses ça. Je voulais pas qu'un Bijuu soit lâché au beau milieu de leur Village.

 

- J'peux pas m'empêcher d'imaginer ce qu'on nous ferait si quelqu'un entendait ça.

 

- Plus de tête.

 

- Tu sais on voulait même décarrer de peur qu'ils nous choppent et le libère d'une manière ou d'une autre. Sauf que c'était mission impossible. Sur ce coup je dois dire que Rin a été impressionnante, à trouver un méga plan et tout.

 

- Inutile au final. Y'avait quasiement plus personne de Suna. Remarque, même si on avait souhaité détruire leur bled, je vois pas bien ce qu'on aurait pu faire mais, c'est le principe qui compte. On voulait pas. Donc, tu vois, on avait un tas de raison de pas tout te mettre sur le dos.

 

- Et puis, en somme, avec notre version, on passe surtout pour de gros glands.

 

Rin, hochant vivement la tête à ces propos en faisant la moue, acheva l'ultime combo arrachant la première expression de Gaara depuis un moment, une sorte d'incrédulité. Ca, c'était exactement ça dont il ne revenait pas du tout, comment diable pouvaient-ils lui lancer de telles paroles avec autant de légèreté ? Ne réalisaient-ils pas qu'ils le plongeait dans de l'eau bouillante tout en le gelant jusqu'au tréfond de lui-même à chaque mot ? Ou, idée plus incroyable encore, le plus grand chamboulement de ces dernières années pour lui était déjà, pour eux, un fait si établi qu'ils pouvaient en parler comme de la météo ? On annonce une tempête de sable, on remet tout en question pour toi . Autre impression d'ébouillantement à coup de grêlons. En outre de cette, légèrement désagréable, sensation d'être écorché vif, nerfs et tendons à la vue de tous, il se sentait stupidement et terriblement gêné. Embarrassé d'être la, devant eux, centre de l'attention. Qu'ils en soient venus à penser ça de lui. Qu'ils le lui disent. Comme s'il refusait que, justement, ce qu'il n'avait jamais vraiment osé espérer se concrétisait. Pris à la gorge par le choc, il était seulement capable de les trouver, eux et leurs manières, suréalistes. Tellement qu'il en venait presque à souhaiter qu'ils n'aient pas balancés tout ça. Soudainement, le pire lui apparut. Ils avaient parlés. Ils se taisaient. Ils attendait une réponse.

 

- Je...


Du côté de notre Yutsune, elle fut rassurée que son esprit semble toujours présent dans cette dimension et plus ou moins lié à sa bouche étant donné qu'il paraissait empaillé depuis le début de leur explication.

 

- Je...

 

Il se leva. Son pouls semblait retentir dans une multitude d'endroit incongru de son corps.

 

- Non... Non.

 

Il avait chaud. A l'intérieur.

 

- Il faut que je... Sorte.

 

Il avait besoin d'air. De vent. Il ne pouvait penser à autre chose. La porte. Sachant pourtant que dès qu'il l'ouvrirait la chaleur de l'après-midi, comparé à la fraicheur du bâtiment, s'engoufrerait dans ses poumons comme une opaque fumée, lui donnant une fulgurante 'impression de ne pouvoir respirer, et que les rues étaient conçus pour minimiser la force des raffales, il s'en approcha. Ayant rabattu la clanche, glaciale par rapport à sa main, il fit volte face sans même savoir d'où cet ordre débarquait. 

 

- Juste, je...

 

Suis désolé. Vous remercie. Suis présentement incapable de parler. Ne comprend rien. Crois avoir besoin d'un moment seul. N'arrive pas à mettre de l'ordre dans mes pensées.  Pense actue

llement faire un AVC. Me tamponne l'huitre de vos babiages et vais me chercher des gâteaux. Tenta de déchiffrer, vous l'aurez peut être deviné, Rin. Pour toute piste, il poussa la porte qui claqua lourdement derrière lui. Brève commémoration de la trilogie de silence précédente.

 

- Tu crois qu'on l'a cassé ? Demanda t-elle légèrement.

 

- Momentanément abimé, je dirais.

 

Avec une moue appréciative, elle acquiesca tandis qu'il reprenait déjà, assurant d'un ton ferme :

 

- On a bien fait de tout dire d'un coup. Ca c'est bien goupillé. Pour lui, c'est ce qu'il y a de mieux. Il va accuser le coup et ça ira. Sinon, il aurait ruminé tout un tas de question à l'intérieur. On aurait pas avancé.

 

- Je suppose, oui. N'empêche... C'est... Dingue. Comme il est aujourd'hui. Si quelqu'un m'avait dit ça il y a une semaine, j'aurais bien ris. 

 

- Avec son petit coma, y'a peut-être enfin les connexions qu'il faut qui se sont faites. Suggéra t-il. Ou il s'est prit un sacré coup sur la tête pendant le combat. 

 

- Pour sur que ça a avoir avec le combat.

 

Elle devrait remercier mieux qu'elle ne l'avait fais l'autre jour Naruto la Mandarine, si un jour elle le revoyait bien sur, se dit-elle en se dirigeant vers une fenêtre près de la porte. Trop haute. Cette manie de mettre les fenêtre si haute dans la plupart des bâtisses officielles la laissait toujours autant perplexe. Tirant une caisse sous le large hublot puis se mettant debout dessus, elle se mit à le chercher des yeux. Nulle part. Ah, si. Une rambarde par là-bas.

 

- Il s'est un peu éloigné mais pas barré. C'est bon signe.

 

- Je range tout ça et on le rejoins. Vaut mieux pas qu'il se mette à trop cogiter.

 

- Tu crois qu'il va être normal maintenant ? Enfin, normal... Moins perché.

 

- Peut être.

 


 


 

- Ils voulaient même nous enlever notre grade ! Révéla t-elle, pas tout a fait remise de cette bassesse. Idée de Keisei, bien sur, suivi par quelques autres.

 

- J'crois qu'ils ont surtout dit ça sur le coup de la colère ou pour nous faire peur tu sais. Quoique... En tout cas t'aurais pas du réagir au quart de tour.

 

- Nous enlever notre grade. Répéta t-elle comme s'ils n'avaient pas saisi l'ampleur de la menace. Clac. Radiés.

 

-  Sa face a perdu trois teintes quand ils ont sortis ça et j'ai presque vu un nuage noire autour d'elle. Railla t-il à l'égard de son frère, ignorant totalement sa comparse avant de l'imiter excessivement : J'aurais bien aimé voir d'autre Genin à notre place, ou des Chuunin même. Entourés d'ennemi et la situation dérapant comme ça. Nous, on a réussi à se démmerder, on est revenus. On est revenus dans votre Village merdique pour finir la mission. Et y'avait plus personne. Oh, si, surprise, un allié qui m'a attaqué !

 

Se tournant vers Rin, celle ci évitant tout contact du regard et les bras fermement croisés, il l'a houspilla encore un peu aidé d'un index accusateur :

 

- Elle a seulement daigné fermé sa bouche quand le Mirage du Désert a grondé que ça suffisait. Heureusement parce qu'elle allait lâché...

 

- C'est bon, pas besoin de dire ça. La coupa t-elle sèchement.

 

C'est de notre faute si le Ka... De justesse et sous l'intervention du second de Suna, elle avait retenu sa langue. Bien sur, tous avaient saisis ou elle voulait en venir. Pour Kankuro debout à ses côtés, elle s'était plus sentit coupable d'avoir faillit lancer ça que par rapport à la cohorte de dirigeant et les probables repercussions de cet affront.

 

- J'te laisse imaginer comme cette petite intervention les a mit de bonne humeur. Tu vois, c'est vraiment pas que te faute si on est prit pour bouc émissaire. Y'a quand même celle la qui fait de son mieux pour qu'on se fasse démonter en place publique.

 

- Ouais bah désolé de pas avoir ton flegme.

 

- J'ai eu envie de te claquer.

 

- Je croyais qu'il fallait se soutenir.

 

- C'est le cas, la preuve je t'ai pas mis de tarte.

 

S'il y avait bien une chose avec laquelle Gaara avait du mal, c'était bien l'humour. Et particulièrement lorsqu'ils s'adonnaient à ce genre la. Ils parlaient le plus sérieusement du monde d'une vérité en plaisantant. Il y avait tout de même de quoi perdre le fil. Heureusement que Rin s'était trahie avec un léger rire. D'ailleurs, cette dernière, s'adressa à son tour à Gaara en quête de soutien :

 

-

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 


 

 


 

Ce que Kankuro réalisa pour de bon fut le manteau oranger que revêtait le ciel, signifiant d'une part que le temps avait filé à une vitesse folle et d'une autre que la réserve de pièce détachée ne tarderait pas à fermer. A contre coeur, il se hâta de plier bagage pour y emmener Karasu histoire d'y fixer ses fameuses lames pour le lendemain. Les deux autres se contentèrent de l'y accompagner, le laissant aux boins soins de son mentor dans ce domaine. Peu enclin à rejoindre leurs appartements tristement vide, ils se promenèrent un instant à travers le Village sans autre but que de repousser au possible le retour à la case tanière. Comme souvent à cette heure ou les rues du centre étaient bondées, machinalement Gaara les mena à l'extrême Est de Suna, moins fréquenté. Ce fut ainsi qu'inconsciemment leurs pas prirent le chemin de la Colline Shibori. Brisant un silence plus plaisant que pesant, Rin, asticotée par la curiosité et relativement confiante au vu de la singulière bonne humeur de son équipier, se décida à lui poser la question qu'elle et Kankuro s'étaient demandés dans l'arène :

 

- Dis, avant l'attaque, t'avais eu peur toi ? 

 

- Peur ?

 

Avait-il ressentit de la peur ? Il ne lui semblait pas. Sa dernière frayeur remontait autant que sa dernière larme. A cette époque elle rythmait son quotidien. La terreur, il l'avait connu. Chaque nuit, à vouloir en hurler, s'étouffer dans les sanglots, osant pourtant à peine respirer. Une angoisse permanente, intérieure. Déchirante parce qu'inapaisable. Différente de jour. Brutale, blessante, extérieure. A en vomir. Soudaines bouffées, violentes crises de nerf, constante anxiété, elle l'avait ébranlé dans ces moindres aspects. Et n'était qu'un souvenir. La peur il ne la ressentait plus, il la voyait. Il était la perspective de danger dans le regard des autres. Etant la menace, il la créait, la percevait, la sentait même, chez ses proies. Et il avait appris à aimer ça. Qu'avait-il eut comme autre choix ? Se laisser engloutir ? 

 

-  Déjà qu'à la mienne j'avais la trouille, à ta place j'aurais eu franchement les boules.

 

A sa tentative rieuse, elle n'obtint comme réponse qu'un haussement d'épaule. N'avait-il pas réalisé ce qu'il risquait alors ou revêtait-il réellement une carapace parant toute émotion éventuelle ? Surement un peu des deux conclut-elle, espérant ne pas se tromper. Signifiant en ce cas que loin de craindre ce qui l'attendait, il en avait au contraire hâte. Cette possibilté, elle aurait aimé pouvoir être certaine de son inexactittude. Rien pour s'assurer qu'elle pouvait bel et bien croire en sa rémission. 

 

- L'attaque, ce que tu devais y faire, t'en avais vraiment envie ? 

 

Ouvrant la bouche, sur de sa réponse sur ce coup, il se ravisa pourtant. Laisser sa place à la source de ses anciennes terreurs nocturnes, avec le risque que s'accomplisse sa menace préférée de cette époque n'avait pas sonné très réjouissant, certes, mais son résultat l'avait-il souhaité ? Après tout il était la menace. L'unique alternative qu'on lui avait laissé était de s'en satisfaire. En dépit de ce à quoi il avait toujours aspiré au fond. Son hésitation bien vite dépassée, il articula :

 

- Eux tous, je les entend dire depuis toujours que mon existence a pour seule but d'incarner l'arme ultime. Mais pour moi...

 

Baissant le regard, il laissa s'éteindre sa voix déjà faible, visiblement incapable d'avouer ses véritables états d'âmes. Avec une esquisse de sourire, elle pencha légèrement la tête pour que leurs prunelles se retrouvent à nouveau et se décida à lui venir en aide :

 

- Ce n'est pas le cas ? 

 

Décellant un imperceptible hochement de tête de négation, presque imaginé et peut être lut dans son regard, son amorce de sourire se mua en un véritable. Soulagée, elle en déduisit sans mal une réponse claire à sa question et, par extension, comprit qu'il mérirait décidemment toute l'indulgence seyant aux êtres dôtés d'une telle tête de chaton. 

 

- Encore heureux que ce ne soit pas le cas ! S'exclama t-elle alors. Une vie est une vie. Qui que tu sois et quoi qu'il arrive. Personne n'a le droit de te voler ça. 

 

Sans se douter de ce que ses simples paroles avaient déclenchés en lui, elle ne put qu'observer avec une farouche envie de rire ses yeux de chaton éberlués la fixer bien droit avant qu'ils ne se tournent vers l'horizon désertique. Apercevant, sans l'imaginer du tout, un semblant de sourire en coin, son envie d'en voir un véritable un jour s'en retrouva décupler. 

 

- C'est ce que je veux leur prouver. 

 

Décidemment, rien de mieux que converser avec lui pour renforcer ses capacités de déduction. Ce qu'elle avait entendu des paroles du macaque-mandarine, ses excuses, son brusque changement d'attitude étaient autant d'indice limpide pour interpéter ses propos. J'en ai assez, c'est terminé, avait-il murmuré lorsqu'ils l'avaient retrouvés au sol face à Naruto. Aucun lien avec le combat, elle le comprenait maintenant. S'en était finit, et pour de bon, de son but dans la vie des plus singulier, ce qui tombait franchement bien pour la longevité des habitants de la Nation du Vent. Il leur prouverait, à eux tous, qu'il ne collait pas aux termes par lesquels ils le cataloguaient. 

 

- Pour ça il te suffit d'être toi même. Vraiment toi, pas ce qu'ils pensent que tu es. Je suis certaine que ça suffit.

 

En tout cas, vous, vous vous douterez de la raffale intérieure qu'il dut essuyer : Un drôle de mélange de toutes les émotions du jour. Réalisant l'entière véracités des propos de Naruto, il n'en revenait pas qu'une telle chance, une extraordinaire, lui soit offerte. Celle d'avoir à ses côtés un être capable de dire pareille chose. A lui. Alors qu'elle savait ce qu'il était, la sauvagerie dont il pouvait faire preuve et qu'elle avait vu la monstruosité qu'il renfermait.  

 

- Comment tu peux l'assurer ?

 

- Parce que je suis toujours la malgré tes menaces. Et que j'ai fini par comprendre qu'au fond elles signifiaient autre chose. Parce que j'ai finalement vu ce contre quoi tu dois lutter. Que tu y parviennes est foutrement impressionnant ! Autant que c'est injuste. Et surtout... Parce que tu le veux. Si le souhaites sincèrement, tu y arriveras. Et tu le mériteras.

 

N'ayant pas la veine de capter son canal de pensée, Rin eut pourtant l'intime conviction d'avoir fait mouche. Peut être même un peu trop. Elle n'était pas certaine qu'il avait déjà respiré depuis qu'elle s'était tu. Bon. Mieux valait dédramatiser.

 

- Mais non, je plaisante. Lança t-elle donc. C'est juste à cause des cactus. Quelqu'un qui s'occupe de boule d'épine qui vont lâcher une fleur tout les trois ans peut pas être complètement à jeter. 

 

A moitié pour détendre l'atmosphère et mi affligée par sa propre imbécilité, elle explosa de rire. Déclenchant alors une prodigieuse réaction : Presque un sourire. Faible, bref. Incroyable en somme. Reflêtant, au minimum, le paroxysme de l'hilarité. But atteint par dela ses espoirs donc. Un silence aux échos enjoués les enveloppa, bien loin de s'imaginer que cette tentative décalée de relativiser était la première d'une longue liste. Et de cet instant, le récit de départ pu reprendre. Tandis qu'elle fut plongée dans son admiration oisive des nuages, Gaara se décida à s'enquérir d'un point l'intriguant hautement depuis qu'il eut lieu : Son attitude la veille de la dernière épreuve. Lâchant un « Oh, ça » d'une grande spritualité, agrementé d'un sourire gêné, elle s'étonna qu'il ne réplique pas, comme son frère, « Je comprendrais que tu ne veuilles pas en parler maintenant » et passe par la suite ce sujet à la trappe. Il la regardait seulement, attendant visiblement qu'elle développe. 

 

- Naruto m'avait appris une nouvelle qui m'a plutôt... Fait péter un cable. 

 

Etait-il censé deviner ou comptait-elle s'expliquer ? Et dire que c'était elle qui l'avait gentiment sommé d'être plus clair, prétextant l'incapacité de son Dôjutsu à lire dans les pensées. Soit. Vu son mutisme, il opta pour la première option. Sachant que les deux Genin n'avaient pas le moindre rapport, aucune sorte de divination ne fut de rigueur pour se douter que celui de Konoha n'avait pu l'éclairer sur grand chose hormis un sujet. Exactement celui qui l'intriguait en seconde place. 

 

- Est ce que ça a un lien avec... Je ne me rappelle plus du nom... Celui dont Naruto a parlé ? 

 

Acquiesçant seulement, elle se contenta d'éclaicir :

 

- Haku. Mon cousin. 

 

Elle décompta mentalement trois secondes, certaine qu'il s'empresserait de changer de sujet, comme les autres le faisaient à la moindre vague allusion à son clan. Pour tous, même le Mirage du Désert, s'en était devenu presque tabou. Surement qu'à leur embarras s'ajoutait le fait qu'ils ne voulaient pas lui faire de peine à ressasser son passé. O combien, eux tous, se trompaient. Ne se rendaient-ils pas compte que, de la sorte, ils assassinaient leur mémoire ? Et l'enfermait, elle, dans une bulle pour la laisser s'y asphixier ? Confuse, elle alla jusqu'à cinq. Le temps qu'il falut à Gaara pour s'enquérir :

 

- Comment ont-ils pu se rencontrer ? Je croyais qu'il n'y avait pas eu d'autre rescapé. 

 

Etrangement, malgré le terme employé, le chagrin ne vint pas la titiller. Surement était-elle trop charmée par l'aisance avec laquelle il abordait cet épineux sujet. Avec une plus grande surprise encore, elle s'entendit lui répondre :

 

- Cette nuit la, nous avions fini par être séparés. Chacun emmené à l'opposé. Lorsque je me suis enfuie, il ne faisait pas parti du petit groupe ayant tenu bon ni des... Corps au sol. J'ai toujours été intimement persuadé qu'il avait survécu. Ou alors je l'espérais tellement que ça en ai devenu une certitude, je ne sais pas trop. En tout cas le retrouver est devenue une obsession. Et je ne m'étais pas trompé. Je ne connais pas les détails mais, un Nukenin de Kiri, épéiste légendaire, s'était occupé de lui pendant toutes ces années. Tout deux se trouvaient au Pays des Vagues quand l'équipe de Naruto les ont recontrés... Et affrontés. Alors qu'il battait à plat de couture les trois Genin, il...

 

Une énième fois, l'une des scènes supposées de son combat final apparut en filigrane de ses pensées. Ses derniers jours, se bousculaient dans sa tête les scénarii probable de sa fuite à lui, autant qu'elle avait eut le loisir d'imaginer sa vie aux côtés de ce Zabuza. Vide de tout ressentiment. Pas plus à l'égard de son cousin que du Jônin de Konoha, n'ayant pu arrêter son Jutsu, et ni à l'égard de l'épéiste. Au contraire, Rin lui en était reconnaissante. De tout. Surtout d'avoir à ce point compter pour Haku. 

 

- Il a donné sa vie pour épargner celle de ce Nukenin.

 

Détournant à nouveau son regard vers l'horizon, il eut l'impression que la voix de Naruto résonna en lui. Se battre pour les autres, Haku lui avait fait comprendre cette primauté. Ce dernier, se croyant certainement seul au monde, s'était sacrifié pour celui qui l'avait probablement sauvé en prenant soin de lui. Celui qui a empêché la solitude de l'atteindre en restant à ses côtés. Se demandant quelle réponse il aurait formulé en apprenant cela une poignée de jour plus tôt, il fut certain de celle de cet instant. 

 

- Je crois que c'est une belle mort.

 

- C'est aussi ce que je crois. Lui répondit-elle, la voix vacillante sous un faible sourire. 

 

Baissant d'un ton mais de la même façon, elle révéla que qu'importe qu'il soit sous terre ou dans les cieux, son père devait être fier de lui. Gaara, restant un instant subjugué par cette notion, elle eut le temps de trouver la hardiesse de lui relater la scène ou son cousin était parvenu à lancer sa première salve d'aiguille de glace. Surement du à ces années de mise sous silence, elle eut l'étrange sensation d'avoir avoué un secret des plus intime, mêlé à un désir démangeant de continuer sa confession. Et celui-ci, bravant son trouble, l'emporta. Elle lui rapporta donc qu'il s'était juré de n'user pratiquement que de ça plus tard, comme le faisait celle avec qui son oncle Satomi passait le plus clair de son temps. Une Shinobi à la courte chevelure tirant sur le grisâtre, en imposant par sa placidité comme le reste du clan. D'ailleurs seul Satomi semblait être un cas à part sur ce point, si bien qu'elle calmait sa tendance à l'emportement d'un battement de cil, sans lien aucun avec le Dôjutsu mais par son simple regard acéré, tranchant avec son minois presque enfantin. Cette dernière, étant par malchance revenue de mission le matin même du massacre, avait promis à son cousin de l'entrainer le lendemain. Stoppant son flot de parole sur cette pénible anecdote, elle se racla la gorge de gêne et bredouilla :

 

- Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça, tu dois t'en ficher éperdument.

 

Hochant doucement la tête de droite à gauche, il assura :

 

- Au contraire. 

 

Captivé, il l'était, maintenant. Et ce « Maintenant »  était justement la raison de son intérêt. Bien que connaissant comme tout le monde la grandeur et le déclin des Yutsune, jamais auparavant il ne s'était soucié de son histoire. Son passé, pour lui au fil de cette année, se résumait au renard des neiges symbolisé dans son dos. Rien de plus. Tu ne connais rien de la base de sa vie, lui avait claqué Naruto, c'est pour ça que je peux te battre. En cet instant, et avec du recul, il peinait à se comprendre lui même : Pourquoi n'avait-il prêté attention aux centaines d'opportunités d'en savoir plus ? Désormais il brulait d'envie de tout apprendre sur elle. Cette elle avec sa lueur dans le regard et sa douce voix capable de lui sortir de belle parole. 

 

- Tout à l'heure tu parlais de l'épée dont tu as hérité, qui la possédait avant ? 

 

- Mon oncle Satomi justement. Il était le plus jeune de sa génération d'épeiste légendaire.

 

La fierté de s'épancher sur lui battant son plein, son flot de parole se remit en marche aussitôt. Célèbre pour ses combats d'une brièveté impressionnante, il possédait des lames de toutes sortes, certaines portaient même des noms, résultat d'illustre combat. Pourtant l'unique l'accompagnant en mission, trônant dans son fourreau, était Fuusetsu, le joyau de sa collection, les autres il se contentait de les invoquer au besoin. Oui,  répondit-elle à une interrogation de Gaara, il était raide dingue des lames et en avait des tas dans une énorme pièce chez lui, c'était magnifique. A cette époque, elle pouvait rester des lustres à les admirer. Une fois, alors qu'elle s'y était faufilée en son absence, des dizaines de lame avaient disparu les unes après les autres dans des nuages de fumée sous ses yeux ebahis. Certaine de son invincibilité, elle avait seulement trépigner de jubilation, courant en tous sens pour jouer la fabuleuse lutte qu'ell

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:01

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

Toujours étalée sur le sol - et divers débris d'arbre passablement désagréable - Rin suivait des yeux cette boulette orangée, fusant en tout sans pour échapper aux puissants coup de la combo Gaara-Shukaku, effarée. Bon sang, que venait-il foutre la ? Cet inconscient allait se faire réduire en miette. Et devait absolument dégager. Autant qu'elle devait intervenir. Premièrement parce qu'ils allaient vraiment se faire tuer s'ils ne rappliquaient pas au plus vite par le Kazekage, Baki et un tas d'autre Jônin certainement déjà furieux. Et puis, il fallait l'avouer, sans trop savoir pourquoi elle préférait que le blondinet reste intactement entier. Serrant les dents, ayant l'impression que des morceaux de sa colonne vertébrale se balladait dans tout son corps, elle se força à se relever et rassembla tout son courage pour oublier la douleur ainsi que la peur - précisons qu'elle était toujours à sec de Chakra - pour s'élancer dans un arbre. Pas franchement remise de sa spectaculaire chute, l'ascension fut des plus pénible. Bondissant tant bien que mal sans les perdre des yeux, elle ne put réprimer un hoquet de surprise : Alors que Gaara fondait sur le corps inerte de Sasuke, une créature aux cheveux rose débarqua de nulle part entre eux, brandissant un Kunai. Que croyait faire cette guimauve avec son joujou face au Jinchuuriki ? Evidemment, ce dernier l'envoya valaser contre un tronc comme il aurait écarté une mouche et l'y enserra dans un étau de sable. Semblant la comprimer de plus en plus. Et provoquant immédiatement un éclatement de rage chez Naruto, lui hurlant de la lâcher. Ne daignant pas même rire devant cette tentative d'une inutilité extrême, Gaara se contenta de la broyer d'avantage. Dans un hurlement étouffé, la Genin de Konoha perdit connaissance, tandis que celle de Suna accéléra la cadence. 

 

- Je m’étais imaginé que t'étais doté d’une grande puissance parce que tu ne combats que pour toi-même... Mais j’ai compris que celui qui ne se bat que pour sa propre personne, à celui-là la force véritable restera à jamais un secret. S’écria le blondinet, tremblant de colère. Tu sais qui m'a fait comprendre ça ? Haku.

 

A l'entente de ce nom, Rin se stoppa net, sous le coup du choc. 

 

- Quand je l'ai rencontré avant de combattre, il m'a dit que ce n'était que lorsqu’on se donnait pour mission de protéger les personnes qui comptent le plus à nos yeux qu’on sentait la force et le courage affluer en nous. Et moi, Naruto Uzumaki, je jure de veiller sur mes amis, ceux qui m’ont tirés de l’enfer de la solitude. Même si cela devait m’en couter la vie ! 

 

Ses yeux couleur de ciel d’hiver s’écarquillèrent. Les propos qu'Haku avait tenu retentirent en elle, leur écho se propageant dans son esprit pour se muer en la voix de son père : «  Et quel le devoir d'un Shinobi mon trésor ? » . Protéger ce qu'il a de plus chère, scandaient-ils toujours en choeur. 


- Ridicule. Au lieu de me sortir les conneries d'un inconnu, viens plutôt à moi. Viens à moi... Que je te crève !

 

Comme coupée du reste du monde, l'image de sa mère lui apparut alors. Son sourire lorsqu'elle lui avait fait signe de déguerpir cette nuit la, lors du massacre. Son sourire alors qu'elle se savait condamnée. Le même sourire pure que celui de son cousin. Dans la foulée lui revint en mémoire la rencontre de sa mère et de Watanabe, conté par le vieillard il y a une poignée d'année. Bien loin des idéaux de l'époque, elle avait sauvé un Genin de Suna, un étranger, un ennemi. Un enfant. 

 

- Tu ne connais même pas le nom d'un être si important pour ton équipière ? Tu ne sais rien de la base de sa vie ? Répondit-il doucement, subitement calmé. C'est bien ce que je disais...

 

«  Voyons si tu te souviens de nos leçons, comment doit être un épeiste quand il s'approche de sa cible ? » Lui avait demandé son oncle Satomi après qu'il l'eut cacher derrière un épais buisson lors de leur fuite. Silencieux comme une aile de papillon, avait murmuré la mini Rin. Comme un carillon, tinta dans son esprit le léger rire qu'il avait eut alors. « Exactemment. Et c'est comme ça que tu dois être. Quoi qu'il arrive. Tu le promets, trésor ? » . Acquiesçant et ravalant ses larmes de peur qu'elles soient bruyantes, elle l'avait regardé s'éloigner vers la troupe d'assassins les ayant rattrapés. Et se faire écorcher, rien qu'écorcher, par ce maudit Kunai empoisonné. Déjà à bout de force, Satomi ne devait faire pas se faire d'illusion quant à l'issue d'un combat si inégal. 

 

 C'est justement pour ça que je peux te battre. Reprit-il, avec une esquisse de sourire. Qu'importe ta puissance, je le peux.

 

Tous, ils consacraient tous leur puissance à protéger autrui. Tous avaient péri, leur coeur resigné, en accomplissant leur devoir. Un devoir loin d'être une obligation. Une mort loin d'être une peine. O combien tous devaient être fier de la voie qu'avait choisi Haku. Levant son regard de perle vers le ciel, le soleil éclatant lui fit plisser les yeux et elle comprit. Enfin, elle comprit. Sa mort n'était pas un sacrifice mais une élévation. Haku ne l'avait pas abandonné. Il s'était éteint, comme eux tous, avec Force Honneur et Bravoure. 

 « Ne regrette pas ce qui t'as fais sourire » Lui avait dit le blondinet plus tôt. Tous avaient avancés vers leur devoir le sourire aux lèvres. Leurs morts n'avaient rien de regrettable. Sur son visage que le soleil irradiait, naquit alors un sourire. 

 

- Tâju Kage Bunshin ! 

 

La ramenant brutalement à la réalité, des dizaines et des dizaines de clone du blondinet surgirent de toutes parts. Epoustouflée devant un tel étalage de puissance, elle contempla un instant ce spectacle sans bouger. Dans la foulée l'impressionante armée de réplique se jeta sur Gaara. Immédiatement ses jambes s'activèrent d'elles-mêmes vers eux. Comme éléctrisée à la vue de son équipier se mangeant des rafales de coup, Rin arriva en un éclair à leur hauteur. Leur hauteur, certes, mais pas leur proximité, leur lutte les avaient quelque peu éloignés. Pourtant elle ne bougea pas d'un poil. Ses yeux firent des allers-retours entre eux et la branche voisine ou était toujours accrochée l'autre guimauve. Dangereux, très dangereux, plan que d'être réduit à l'immobilité en plein milieu d'une zone de combat. Surtout avec un Gaara apparement prompt à démolir l'endroit. Tant pis pour elle après tout. S'élançant à la poursuite des deux autres, à peine eut-elle atterrit sur la branche suivante qu'elle maugréa un :

 

- Fais chier. 

 

Avant de retourner en arrière. Pile en face de la Genin stupidemment emprisonnée en hauteur. Pestant contre elle-même que ce n'était pas le moment de trainer, elle resta tout de même planter la à chercher un moyen de l'extirper. 

 

- Toi... Laisse la tranquille. Gronda une voix d'outre tombe, la faisant presque sursauter.

 

Son propriétaire n'était d'autre que l'Uchiha, avachi contre le tronc d'un arbre sur la droite. Tiens donc, elle ne l'avait même pas remarqué, qu'avait-il bien pu lui arriver à celui-la ? Au ralentis, semblant affaibli au possible, il brandit un Kunai auquel pendouillait un parchemin explosif.

 

- Oh mais... Remballe ça. Lâcha t-elle d'un ton irrité.

 

Avant qu'une idée ne lui vienne.

 

- Quoi que... 

 

Promptement, elle fusa à ses côtés et le lui arracha des mains. Dans la seconde, le Kunai se retrouva planter dans l'arbre derrière celui ou la Genin était scotchée. Le souffle de l'explosion, propulsant d'énormes débris au passage, éclata l'arrière du tronc ainsi que la prison de sable, libérant donc sa détenue. Cette dernière, brutalement éveillé de son malaise, s'écroulant donc sur la branche comme un oeuf au plat. Notons tout de même que notre Yutsune, étant assez vive, aurait pu la rattraper. Abasourdie, la Genin - dont Rin ne parvenait décidemment pas à se rappeller le nom - la fixa avec des yeux de merlan frit.

 

- Tu devrais le ramasser. Lança t-elle avec un vague signe de tête vers l'Uchiha. Et déguerpir d'ici avant que ça se gâte vraiment. 

 

Sur ce, elle bondit sur la branche suivante mais à peine s'y posa t-elle que le bredouillement de la fille-guimauve la fit se retourner :

 

- Je n'arrivais presque plus à respirer. Tu m'as... Pourquoi ?

 

- J'ai copié sur toi pendant l'examen écrit. Et c'est juste que je n'aime pas être redevable. Alors vas pas t'imaginer des trucs. 

 

Sans plus tarder et cette fois pour de bon, Rin laissa derrière elle les deux Genin complètement ahuris, et ronchonna mentalement que cette dinde pourrait, au moins, éviter à l'avenir d'attaquer plus fort qu'elle armée d'un Kunai, pourtant elle ne put s'empêcher de sourire en entendant un « Merci »  lâché dans un souffle. Enfin, maintenant, il fallait s'activer. Non pas qu'elle avait peur pour Gaara, elle ne doutait pas de sa puissance - il n'y avait d'ailleurs plus aucun clone dans les environs - mais plutôt de son état de nerf, dirons-nous. Et la réponse ne tarda pas. Loin d'être celle qu'elle présageait. Sautant aux côtés du blondinet, qui sursauta éxagérement, elle vit plusieurs mètres devant un Gaara tout ce qu'il y avait de plus Gaara, plus aucune trace de patte monstrueuse ou visage difforme. Elle eut le soupir de soulagement le plus long jamais enregistré. 

 

- J'ai faillis faire une crise cardiaque ! D'ou tu sors comme ça ? S'écria Naruto, agitant bras et jambe à l'unisson. 

 

- Je suis la depuis le début, abruti. Lui claqua t-elle avant de s'exclamer : Gaara, espèce d'enflure, tu m'as fait tomber !

 

S'attendant à une réplique cinglante dans le genre  « Pas d’assez haut apparemment  » agrementé d'un regard sombre, sa réaction ne fut pas du tout celle escomptée : Debout, légèrement chancelant, il n'en eut pas du tout.

 

- Gaara ? Tu... Qu'est ce qu'il se passe ? 

 

- Genre pile dans la seconde avant que tu débarques, il est redevenu normal. Répondit le blondinet à la question ne lui étant pas adressé. Il était tellement... Tellement... Furieux que j'ai cru qu'il allait se transformer encore plus. Et bam. Le contraire.

 

Le teint brusquement livide, le coeur au ralentis, l'estomac n'allant pas tarder à expulser son contenu après cet énième ébranlement, Rin fixa son équipier semblant lutter contre une force supérieur pour ne pas tomber et garder les yeux ouverts. 

 

- Oh... Non. Lâcha t-elle dans un souffle. 

 

Si péniblement que cela en paraissait presque douloureux, il posa la main sur son thorax.

 

- Le Sommeil du Tanuki. Murmura t-elle avant de presque hurler : Cours, Naruto !

 

Ne saisissant rien de rien, ce dernier eut juste le temps de balayer du regard les deux Genin de Suna que Rin lui attrapa le poignet et s'élança subitement en arrière. Avec un cri de sa part, il se fit tirer avec vigueur dans son sillage. Son braillement se mua en un vague :

 

- Qu'est... C'est Qu-...Tanu Qui ? 

 

- Il a complétement perdu le contrôle. Ca s'est jamais produit auparavant. Il va pas résister et... Bordel, active !

 

Fusant déjà à la vitesse de l'éclair de branche en branche, Rin ne put suivre son propre ordre mais, bon sang, qu'il fallait s'éloigner au plus vite. 

 

- Il va s'endormir. Vraiment s'endormir.

 

- C'est quoi ce délire ? Clama t-il de plus belle. Pourquoi on doit le fuir s'il s'endort et déjà pourquoi...

 

- Parce que c'est l'hôte de l'Ichibi, triple buse ! Si son Jinchuurki s'endort profondémment, alors...

 

Une énorme bourrasque les projeta brutalement plusieurs mètres en avant, in extemis ils purent se rattraper sous une branche. La tornade l'ayant coupé - et manqué de peu de leur rompre le cou - ne fut rien d'autre que le souffle de son apparition. Voyons le bon côté des choses, il n'était plus franchement nécéssaire de terminer sa phrase. Et en effet, en remontant ils contemplèrent avec horreur l'immense patte du Bijuu. Seulement sa patte. Malgré leur éloignement. Tant elle était immense.

« Oh mon dieu… C’est ça qu’il y a en lui. Ca qu'il porte depuis toujours en lui. Ca qu'on lui demande de... Contrôler. »

Soudainement les arbres s'ébranlèrent sous le terrible rugissement du Démon. La terre elle même sembla en trembler de peur. Rin n'en fut plus que plus pétrifiée, le souffle coupé sous la violente panique. Aucune terreur passée ne pouvait égaler celle-ci. Froide, brutale. Incomparable avec celle du massacre. L'épouvante lui avait saisit l'âme et les tripes, aussi rapidemment qu'une lame. Incisive, saisissante. Seul le choc la faisait encore tenir debout, l'espit vide, comme déjà trépassé. Paralysante.

 

- Absolument... Parvint-il à articuler d'une voix étranglée. Faut absolument se bouger. 

 

Son blocage se lisant sur son visage de porcelaine, à son tour, il lui empoigna la main et la força à le suivre. Bondissant à perdre haleine, si rapidemment que leurs pieds frôlaient à peine les ramures, ils étaient pourtant conscient de la futilité d'une telle fuite. 

 

- T'inquiètes, on est trop petit, il va pas nous débusquer si facilemment. Reprit-il d'un ton faussement enjoué dans une tentative de la rassurer, autant que de s'auto-rassurer d'ailleurs.

 

- Nous ? Il se fiche bien de nous ! S'exclama t-elle, la course ayant réveillée sa cervelle. Tu ne saisis donc pas ? Ce n'est plus du tout Gaara. Pas même une parcelle de sa conscience. Tu crois que toi et ton pote êtes des proies intéressantes pour Shukaku ? Il va fuser vers Konoha et tout détruire sur son passage ! 

 

Ces paroles lui avait échappé, se pronnonçant d'un trait machinalement. Alors que Naruto en accusait le choc, sa bouche continua à la trahir :

 

- Il faut qu'on fasse... Quelque chose. N'importe quoi. 

 

Oui, en cet instant, telle était le véritable désir que lui hurlait son coeur. Faisant face à la cruelle réalité, il y avait désormais pour elle un fossé, non un océan, entre les instructions maintes fois entendue de l'attaque et leurs mises en pratique. Maintenant qu'elle avait vu le Bijuu dans toute son immensité, Rin n'était plus du tout prête à le savoir lâché dans les rues qu'elle avait arpenté, au beau milieu des habitants innocents. Lui apparut subitement l'image de la devanture de la confiserie ou se tenait le marchand, lui faisant de grand signe d'aurevoir. Il lui avait parlé de son épouse, des fêtes d'anniversaires des enfants du voisinnage qu'il fournissait en sucrerie sans rien attendre en retour ainsi que de ces familles. Konoha n'était pas seulement un amas de plan appris par coeur. Autant que ce ne seraient plus que de vagues hypothèses mais un véritable massacre. En un quart de seconde ses incertitudes de ces dernières semaines se résolvèrent : Ce n'était pas son devoir. Et cela ne changeait rien à son attachement pour sa patrie, aucunement en péril. En tant que Shinobi son devoir était supérieur : Protéger tout ce qui devait l'être. 

 

- Le renvoyer dans son corps. S'écria le blondinet, apparemment persuadé d'avoir eu l'idée du siècle.

 

- Evidemment qu'il faut le renvoyer dans son corps, crétin ! Le tout est de savoir comment. Techniquement, je dis bien techniquement, je suis censée en être capable.

 

- Crétine toi-même alors, t'attends quoi ? S'époumonna t-il tant qu'il faillit s'entremêler les pattes dans son élan.

 

- Si me laissais finir aussi ! S'égosilla t-elle pareillement, sans trébucher pour autant. J'allais dire avec mon autre équipier. Faut être deux au minimum, du coup... C'est lui qui a les rouleaux nécéssaire à son éveil. Sauf que j'ai aucune idée d'ou il est. Y'a trois plombes de ça, il est resté derrière à combattre je sais pas trop qui. Il devrait déjà être de retour. 

 

- Je vois. Ca a surement prit plus de temps que prévu, il doit être encore la-bas, alors retourne-y. Et magnez-vous de rabouler ici. Moi, je le retiens.

 

- T'es complétement malade ou quoi ? D'ou tu comptes retenir un Démon ancéstral ? 

 

- Je te dis de me laisser m'en occuper !

 

- Raconte pas de connerie, viens avec moi espèce d'andouille !

 

Se stoppant soudainement, il partit dans un léger éclat de rire plutôt malvenue au vu de la situation et lança :

 

- Et dire que j'ai d'abord cru que vous êtiez de mêche avec ceux qui ont débarqués de partout au Village. J'ai encore du mal comprendre. Décampe d'ici, c'est trop risqué. Je veux pas qu'il t'arrive malheur. Et t'en fais pas pour moi, je m'en sortirais. Je le laisserais pas amener une griffe près de chez moi. Aussi vrai que j'suis Uzumaki Naruto !

 

Stupéfaite, s'étant égalemment arrêtée, elle eut un léger blanc mental. Lui, son ennemi supposé, voulait la protéger. Premièrement fois depuis son accession au titre de Genin qu'un tel cas de figure se présentait, même inconcevable de la part de sa propre équipe. Sa décision n'en fut que plus ferme : Elle ne consentirait pas non plus à laisser Ichibi détruire son chez-lui. Se rappellant qu'il n'était pas un Ninja comme les autres, elle crut deviner ses intentions, sous-entendu clairement selon sa logique : Laisser sortir son Bijuu. En ce cas, bon sang que ce serait risqué pour elle n'ayant aucune force mythique en réserve de trainer dans le coin. Intimement persuadée qu'il pouvait comme Gaara contrôler au moins sa transformation partielle, elle répondit seulement :

 

- Je te fais confiance alors. 

 

Sautant à reculons sur la branche de derrière en lui promettant de revenir au plus vite, elle ne put convaincre son corps de s'éloigner d'avantage. Un ultime éclaircissement lui brulait les lèvres, sans trop savoir pourquoi il lui semblait si important.

 

- Lorsqu'il est plongé dans le Sommeil du Tanuki, c'est un peu comme pour les somnanbules, en bien pire. Le réveiller brutalemment est vraiment dangereux pour lui. J'ai pas bien compris quand ils me l'ont expliqués mais ça peut occasionner un terrible choc pour son organisme. Il sera blessé de l'intérieur. 

 

Confuse, ayant de rapide flash de toutes les fois ou elle l'avait vu lutter pour contrôler ce monstre pour finir sur le Gaara d'un instant plus tôt amenant une main fébrile sur son thorax, Rin eut l'impression que, malgré elle, son coeur se faisait comprimer. Et l'importance de cette requête lui sembla évidente.

 

- Alors je t'en prie, fais rien pour le réveiller. 

 

- Tout à l'heure, tu m'as dis le détester. Et franchement je peux comprendre la raison de ta rancune, mais pourquoi me demander ça ? 

 

Ne sachant pas vraiment elle-même son fondement, elle laissa une fois de plus sa bouche traduire la première impulsion de ses pensées avec une esquisse de sourire :

 

- Parce que dans cette foutue arène personne ne pouvait me comprendre, mais lui, il a été le seul à savoir que je voyais dans ce brouillard.

 

- Quoi ? Eructa t-il, un sourcil aussi froncé que l'autre fut droit. 

 

Son sourire légèrement agrandit, se reflétant jusque dans sa voix, elle lui répondit :

 

- Parce que, malgré tout... Il reste mon équipier.

 

- Je peux rien te promettre vu que je compte lâcher tout ce que j'ai pour le retenir, surtout s'il s'approche du Village, mais j'vais essayer. En tout cas, sois certaine qu'on va le ramener. J'ai maintenant une raison de plus de tout faire pour.

 

Ne comprenant pas bien ce qu'il entendait par la mais sentant une force nouvelle naquir en elle en le voyant brandir un pouce levé enjolivé par un sourire avec toutes les dents, Rin se contenta d'acquiescer avant de bondir au loin. Convaincue pour de bon par son " lâcher tout ce que j'ai " que Kyuubi ne tarderait pas à dévaster la zone, elle fonça à toute vitesse, explosant ses statistiques et records personnels. Se forçant à se concentrer sur son souffle, elle remarqua avec joie qu'après un court laps de temps elle s'était déjà  bien éloignée. Autrement dit, après un bref coup d'oeil en arrière, elle put voir tout le bas du corps de Shukaku. Ne pouvant réprimer un frisson et redoublant d'ardeur, elle manqua subitement de trébucher - oui, encore - mais sans lien aucun avec l'Ichibi : Avec un fracas monnumental, un brouillard opaque venait de l'envelopper.

 

- De la fumée ? Lâcha t-elle, refermant machinalement le poing comme pour s'en emparer. Depuis quand l'apparition d'un Bijuu engendre de la fumée ?  

 

Le nuage s'évanouit sous une légère brise, découvrant peu à peu ce qui en était apparut. Un dos presque aussi colossal que celui de Shukaku, à la peau couleur de rouille. 

 

- Il a invoqué un... Crapaud géant. 

 

Pourquoi, ô diable pourquoi, un batracien au lieu du Neuf Queues ? Elle en resta scotchée un instant, se demandant surtout par quel miracle il avait pu signer un pacte avec une telle créature qui, de surcroit, acceptait de se matérialser pour lui. Et puis d'abord, par tout les cieux, comment en avait-il eut la force nécéssaire après son multi-clonage phénoménal ? Mettant rapidemment un cours avec ses digressions, l'Ichibi se jetait déjà sur le spectaculaire crapaud qui eut juste le temps de brandir un sabre. Sabre proportionnellement gigantesque, vous l'aurez deviné. Ne s'attardant pas plus à le contempler, Rin reprit sa course effrénée, un simple apperçu de ce combat titanesque lui ayant amplement suffit. Bon sang ce qu'elle n'était qu'une insignifiant brindille à côtés de ces deux montagnes à qui chaque baillement engendrait des cataclysmes. Au fil de sa course, heureusement pour elle - et accessoirement Konoha - l'empereur des batraciens avec un blondinet-mandarine juché sur sa monumentale tête parvint à repousser quelque peu le Bijuu dans l'autre sens, de sorte que, de leur lutte demesurée, Rin finit par seulement déceller de lointains éclats. Les pupilles activées dans l'espoir de distinguer Kankuro et/ou son adversaire à travers la dense forêt, elle était plus que jamais déterminée à braver la peur pour entreprendre le Jutsu d'Eveil. Son mauve regard virevoltant en tout sens, il lui sembla percevoir un gémissement étouffé provonnant... Du sol. Dévalant les étages de branche, la plainte se mua en un distinct chuchotis de son nom. Une forme oranger en contre bas tentait tant bien que mal de gravir l'arbre en sa direction. Kôrigan désactivé, elle fut franchement soulagée de pouvoir s'écrier :

 

- Kankuro !

 

- P'tite tête... J'ai rarement été aussi content de te voir. J'suis désolé de ne pas t'avoir rejoins comme prévu. J'ai tellement galeré à me débarrasser de ces saletés d'insecte !

 

Commençant à relater son combat contre Shino Aburame, elle le coupa bien vite, ne pouvant se calmer et enchaina un flot de parole quasiement incompréhensible.

 

- Calme toi ! Je comprend rien , parle moins vite.

 

- Gaara, endormi. Shukaku, sortir. Articula-t-elle, ne pouvant être plus clair.

 

Il mit, selon elle, un temps infini à accuser le choc, ayant les symptomes d'un AVC en raffale pour finalement accoucher d'un murmure étranglé :

 

- Il va se barrer. 

 

- Pas pour le moment, Naruto a invoqué un crapaud taille triple baleine pour le retenir. Et pas si on se grouille.

 

- Grouiller de quoi ? S'étouffa t-il presque de consternement. J'ai plus un gramme de Chakra pour les sceaux et à en juger par ta dégaine toi non plus. Et mes pantins ont été rongés jusqu'aux articulations par ces chiures de bestioles, je pourrais pas te protéger. 

 

- On va pas rester les bras croisés pendant qu'il file !

 

- Faut aller chercher mon père. 

 

Le Yondaime Kazekage, l'unique être capable de maitriser l'Ichibi à lui seul. Lors de leur apprentissage du Jutsu d'Eveil, Kankuro avait évoqué ce fameux jour ou les habitants du Village furent évacués d'urgence, Shukaku s'étant offert une petite ballade à l'air libre. Ne voyant pas de quoi il voulait parler, Rin en avait déduit que cela s'était produit peu de temps après le début de son entraiment lorsque Watanabe l'avait emmené visité une cité plus au Sud pour lui changer les idées. Se fichant éperdument du probable danger, le Yondaime avait ordonné que Temari et Kankuro contemplent ce spectacle du haut des collines surplomblant Suna, sans doute pour qu'ils réalisent l'ampleur de leur responsabilité future. Et - nous pouvons le supposer sans trop se tromper - que leur terreur mêlée d'animosité envers leur Jinchuuriki de frère s'exacerbe d'avantage. Le contraire total de l'initiative du vieux Watanabe envers sa nouvelle protégée, bien au fait de cet indicent loin d'être le fruit du hasard. Quoi qu'il en fut, son fils ainé se souvenait parfaitement de la prestation du Kage luttant contre le Démon à coup de raffale d'or pour le renvoyer brutalemment à sa place, autant que son cadet d'ailleurs. 

 

- Tu proposes donc de traverser le champs de bataille que doit être Konoha, s'approcher du combat démesuré que disputent l'Hokage et le Kazekage, le faire venir jusque la sans une rimbanbelle d'ennemi et le tout avant que Shukaku ne se soit déjà carapaté ? 

 

- Hmm... Vu sous cet angle.

 

- Et de toute façon, c'est hors de question. Il le ramenerait dans le Village. Pile ce que nous devons éviter.

 

- Pardon ? Proféra t-il au ralentis avant de tonner : C'est notre mission, ce sont les ordres ! Il te manque une case ou quoi ? 

 

- Loin de la. Imagine les répercussions qu'aurait ce carnage. Je te parle même pas des habitants de Konoha la, mais de Suna. Ca engendrera une guerre. Notre Nation sera à feu et à sang. Des deux côtés, les vies de milliers d'innocents en seront ruinées. Par notre faute uniquemment. Ce n'est pas comme s'il représentait une menace, encore hier ce Pays était notre allié. 

 

- Rin, tu...

 

La fixant sans la voir, il laissa s'éteindre sa voix en baissant la tête tandis qu'elle reprennait déjà :

 

- Aussi Kazekage qu'il soit, ton père avait tord, je m'en suis rendue compte. Le principe fondamental d'un Shinobi ne consiste pas à suivre les ordres dans l'interêt de son Village, mais à se battre dans son interêt. La est toute la différence. Le protéger quoi qu'il t'en coute. Contre lui-même s'il le faut. 

 

Donnant un petit coup de pied dans un éclat de branche, les mains dans les poches, il se racla la gorge avant de déclarer :

 

- T'sais hier soir je voulais aller acheter des souvenirs pour tout le monde. J'ai déniché une petite boutique de poterie avec plein de trucs qui auraient plu à Temari. Le type qui les fabriquaient il s'est mit à m'expliquer toutes les techniques du coin pour la faïence et tout ce bordel. Il m'a barbé une éternité avec ses histoires de famille autour de ce savoir-faire qu'ils se transmettent. Et moi j'me suis dis que Temari aimerait surement venir en choisir d'autre. Au final j'ai rien acheté. A personne. Parce qu'au fond je voulais pas que toutes ces choses de ce bled ne soient vraiment plus que des souvenirs. Et j'ai réalisé que si quelqu'un venait à Suna avec la même idée que nous, j'espérerais de tout mon coeur qu'il en vienne à la même conclusion. 

 

- Alors... T'es avec moi sur ce coup ? 

 

Relevant brusquement la tête, affichant son sourire en coin narquois préféré, il désigna son bandeau du pouce et répliqua :

 

- Le numéro de matricule 54-002 va pas laisser le 56-001 se faire bouffer l'esprit par une enflure de Démon, ni le 55-003 sauver le Village des représailles tout seul. 

 

- On dirait bien que c'est la première véritable mission de l'équipe des double zéro. Acheva t-elle, le sourire au bout des lèvres, prête à s'élancer.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

 

 

 

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:56

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

- Ah te voila toi. Lança Kankuro, visiblement mi furibond mi abasourdi. Tu nous as foutu quoi la ? 

 

Silencieusement, elle se contenta d'avancer dans la petite tribune leur étant reservée jusqu'au rebord ou elle s'accouda.

 

- Depuis quand t'abandonnes un combat ? 

 

Pour toute réponse il eut le droit à un haussement d'épaule dans une belle démonstration de nonchalence.

 

- Je t'ai vu des dizaines de fois risquer ta vie stupidement, alors que les mots je déclare forfait sortent de ta bouche c'est juste irréaliste ! Ou est la véritable Rin et qui es tu ? 

 

Se complaisant à admirer l'arène en préparation pour le combat suivant comme si elle y trouvait un début d'intérêt, sa réaction proche du néant irrita passablement notre marionettiste. En vérité et bien qu'il n'en sache pas la raison, il se doutait que sa crise de la veille lui avait anihilé sa vigueur légendaire, de plus la culpabilité lui collait toujours à la peau, il aurait tant voulu lui faire cracher le morceau ou, à la rigueur, la tirer de sa léthargie. Il obtint un résultat mitigé puisqu'elle daigna répondre :

 

- Il est passé ou Baki ? 

 

- Quand t'as balancé ton machin et qu'on y voyait rien, il a dit que c'était inutile de rester d'avantage alors...

 

Jetant de bref coup d'oeil autour d'eux, il continua à voix basse :

 

- Il est déjà allé preparer leur arrivée. 

 

Acquiesçant seulement et, sois dit en passant, trouvant sa discrétion plutôt excessive puisqu'ils n'étaient qu'eux trois sur ce stupide balcon, elle ignora non sans mal ses remarques sur le choc qu'aurait eu Baki en la voyant renoncer.

 

- Franchement dans quelle dimension, toi, tu fais ça ? T'es limite une caricature de fierté et d'obstination et la avec un tel enjeux...

 

- Lâche-moi. Le coupa t-elle en soupirant. C'est pas comme si on avait une chance de l'avoir cet examen.

 

- C'est pas seulement ça, je croyais que tu mourrais d'envie de monter à ces incapables ce qu'est un véritable Shinobi. Pour le coup, ça fout une belle claque à la réputation du Village !

 

- Je voulais pas m’épuiser avant la mission et gâcher mon Chakra pour ça. Mentit Rin avec morgue, à qui il commençait sérieusement à les briser. C'est ça être un véritable Shinobi, plutôt que de jouer la en bas.

 

- Tiens donc ! On t'aurait graffé un cerveau cette nuit ? S'exclama t-il en se penchant vers elle, faisant mine d'inspecter une quelconque anomalie de son regard métallique à ses oreilles. 

 

- Bouge ou j'explose ta face peinturlurée. Gronda t-elle, une aura de colère presque visible autour de sa charmante personne. J'ai justement assez de force en réserve.

 

Obtempérant docilement, il ne tarda pas à bougonner dans son coin de vague reproche tandis que l'irritation battait les tempes de Rin, s'amplifiant d'ailleurs à cause d'un détail que nous aurions presque oublié : Gaara. Depuis son retour elle sentait son regard perçant la fixer comme une arme dôtée d'un viseur. Ne tenant pas bien longtemps, elle se retourna brusquement vers lui et cracha :

 

- Quoi ?

 

- Rien. Mis à part que tu mens.

 

- Quoi ? Répéta t-elle, légèrement décontenancée.

 

- T'avais pas besoin de Chakra pour l'écraser. Reprit-il de sa voix habituellement éteinte. T'aurais pu le mettre en pièce avant même qu'il s'en aperçoive et sans effort. Tu vois dans ce brouillard.

 

Alors que le marionnettiste souffla qu'il n'y avait même pas pensé, elle lâcha un léger rire jaune avant de répondre :

 

- Oui, mais ça, eux tous, ils n'en savent rien.

 

Un silence pesant s'abattit sur le balcon, faisant volte-face pour échapper à leurs regards plus révélateurs que des paroles, elle parcourut la foule du sien, le laissant flotter pour finalement retomber sur l'arène, déçu. Non, personne ne savaient. Pas un être de ce foutu édifice ne la comprenait. Tandis que l'inquiètude montait en Kankuro - si elle avait saboté son combat, que ferait-elle lors de l'attaque ? - la colère de la jeune fille se transposa chez Gaara, lui en voulant franchement. Cette imbécile ne faisait décidemment pas preuve d'une once d'empathie, n'aurait-elle pas pu se donner la peine d'exterminer son cancrelas d'adversaire ? Depuis l'aurore Shukaku était insupportable. Tellement, tellement assoiffé. Un petit divertissement aurait été le bienvenue. Comment diable pourrait-il le contenir jusqu'au moment propice ? La lutte pour le refouler semblait perdue d'avance. Trépignant, grondant, l'entité prenait un malin plaisir à déchiqueter son esprit. Au moins se devait-il de faire de son mieux pour leur cacher. Ce qu'il parvenait haut la main, l'attention de son frère était portée sur leur équipière, cherchant ses mots et la bravoure de les articuler. Quant à Rin et son regard, tout deux étaient braqué sur un arbre de l'arène, non pas qu'elle trouvait un attrait particulier à ces branchages, à peine les remarquait t-elle, son esprit était en fait à mille lieux de la : à Kiri, bien des années auparavant. Disctinctement, elle revoyait de ses yeux de petite fille, trop jeune pour y prendre part, son père apprendre à son cousin, de deux ans son ainé, comment créer des aiguilles de glace, procédé basique de leur clan et sorte de rite de passage. Autant qu'étaient gravés dans sa mémoire le sourire radieux d'Haku lorsque son père, venant de le soulever d'un bras, lui avait ébouriffer les cheveux en le félicitant d'y être parvenu aussi rapidemment. Même le bruit de ses applaudissements, rendus sourds par ses épais gants, semblait résonner. Après le diner ou famille et amis furent invités pour fêter l'exploit, elle se souvenait l'avoir retrouvé sur les marches du perron, essuyant des larmes. Il m'a dit combien il était fier de moi, avait soufflé le petit garçon. Déposant sur sa joue un bisou, passablement collant par la faute du dessert, elle avait lancé de sa petite voix d'antan : « Comme t'as pas de papa, je veux bien partager le mien » , avant de l'attirer vers l'intérieur ou les attendaient déjà du lait au miel bien chaud. Le cœur lourd d'une amère mélancolie, elle réalisa à quel point son père, si prompt à lui conter l'importance de leur devise, aurait été fier d'Haku. Jusqu'à la fin. 

 

- Rin, je sais pas ce qui se trame dans ta caboche mais... Articula péniblement Kankuro, la sortant de ses pensées. Sache que... Tu peux m'en parler. 

 

Ses sourcils formant quasiment des accents circonflexe, elle le toisa avec un air notifiant une décérébration passagère. C'était plutôt à lui de demander dans quelle dimension, lui, sortait d'un coup ce genre de chose. 

 

- Si tu le sens pas pour le moment, je comprend. C'est probablement de ma faute. Complétement même. J'ai jamais...

 

Simultanèment, tout deux tournèrent la tête, il laissa sa phrase en suspens, tout comme Rin mit sa gêne entre parenthèse. L'état d'alerte mentale de niveau un activé d'un seul coup.

 

- Oh Gaara, ça va ? S'enquit son frère.

 

Celui-ci, se tenant la tête d'une main et venant de frapper dans le mur de l'autre, se mit à éclater d’un rire dément. « Chut, chut, du calme. Bientôt, c'est pour bientôt. » Chuchota-t-il d’une voix étranglée. Son bras toujours tendu vers la paroi légèrement fissurée se mit à trembler tandis que de sa bouche crispée s'échappait un flot de murmure sur le thème plus ou moins varié du sang. 

 

- Apparement non. Répondit Rin à sa place. Il est déjà dans sa phase monologue. Pourquoi il est déjà dans la phase monologue ?

 

A peine Kankuro eut hausser des épaules que son air - déjà alarmé - se décomposa. Le nom de leur cher équipier venait de retentir dans l'arène. Etat d'alerte mentale passée directemment au niveau trois.

 

- Ils sont sérieux la ? Lâcha t-elle, trouvant que leur mauvais karma tenait de la mauvaise blague.

 

Explosant littéralement d'un rire fichant la chair de poule aux deux autres, ça n'avait pas l'air d'être le point de vue de Gaara. 

 

- Hé, tu crois pas que tu devrais éviter de descendre... Comme ça ? Reprit-elle, ayant prit soin de choisir ses termes.

 

- Va crever. Je vais me faire une joie de rattraper ton écart.

 

Bon. Au moins lui répondait-il, signifiant qu'il était - plus ou moins - encore avec eux. Vu son aura meurtrière dépassant de loin les limites de la légalité, elle ne comptait pas se risquer d'avantage à lui faire entendre raison. 

 

- Très bien, fais comme tu le sens. Tant que c'est pas moi dans l'arène hein.

 

Il laissa un bref - pas assez au gout de Rin dont l'estomac fit un bond - instant son regard éclatant de malfaisance s'attarder sur elle et, avec un dernier sourire en coin, s'éloigna vers l'ombre du couloir.

 

- Quand même, n’oublie pas la stratégie... Quand même. Lança le marionnettiste, manquant un chouillat d'autorité.

 

- Tu crois pas qu’on devrait le suivre jusqu’en bas ? S'enquit-elle une fois que sa silhouette eut disparut.

 

- N’exagère pas, qu'est ce qui pourrait arriver juste en descendant des escaliers ?

 

- Ouais. Et puis il doit avoir intégré qu'il faut pas déconner maintenant.

 

Baragouinant une réponse dans le seul but que le silence ne reprenne pas sa place, il cherchait en réalité une façon de mettre en ordre ce qu'il voulait lui dire. Tentative ne remportant pas un grand succès, après un instant il décida de se jeter à l'eau de but en blanc :

 

- Pour ce que je te disais avant, tu sais, je suis conscient d'avoir merdé jusque la. Avec tout ce qui nous tombe dessus, c'est plus facile de fermer les yeux sur les problèmes des autres. Sauf que c'est égoiste et que...

 

Lui assenant un faible coup de poing sur l'épaule qui l'a fit légèrement reculer, il continua :

 

- T'es pas une autre comme les autres. 

 

Il lui sembla que l'espace d'un battement de coeur, l'intégralité de ses organes stoppèrent leurs activités, pour chuter avec fracas, ne laissant sur leur sillage qu'un bourdonnement détonnant. Capacité cérébrale : Inexistante.

 

- T'es mon équipière et t'as toujours géré ta partie du contrat. T'es toujours la à calmer le jeux, ou à essayer, quand ça dérape avec mon frère. 

 

- Bah c'est aussi ma responsabilité. Bredouilla t-elle, pas certaine que ses organes aient retrouvés leur bonne place.

 

- C'est justement la ou je veux en venir. J'assure pas cette responsabilité envers toi. 

 

Pédalant décidemment dans la semoule et peinant à mettre ses idées bout à bout, il se gratta la tête maladroitement avec un sourire aussi forcé qu'embarassé. 

 

- En gros je veux dire qu'on oublie trop souvent qu'on est pas que des numéros de matricule associés. Autant en combat que dans le reste. Et que c'est nul qu'il y ai fallut attendre que tu sois vraiment mal pour m'en rendre compte.

 

Peu habituée à de tels élans et secouée au possible, elle ne put que traduire l'unique impulsion de son coeur :

 

- T'inquiètes, ça va déjà mieux maintenant. 

 

Saisissant le sous-entendu, il laissa échapper un éclat de rire soulagé, auquel se mêla :

 

- Si ça peut te faire aller encore mieux, je veux bien lui casser la figure pour de bon à l'autre moucheron en orange. 

 

- Non, c'est bon, je crois que j'en ai déjà fais assez de ce côté la. Répondit-elle, joignant un léger rire au sien. Et puis... Je comprend un peu plus ce qu'il essayait de m'expliquer. 

 

- D'acc', tant que ça roule pour toi. Conclut-il avec un clin d'oeil sublimé par un large sourire.

 

Cette conversation lui paraissant - plus qu'agréablement - surréaliste, notre Genin eut l'impression que ses jambes s'étaient transformées sans qu'elle le remarque en batonnets cotonneux tandis que le reste de sa personne tentait de faire face à la vague de ravissement la submergeant. Bon sang, était-il humainement possible de gérer autant d'émotion si disctincte en si peu de temps 

 

- Ah bah le voila. Fit t-il remarquer après un instant, les yeux rivés sur son frère en contrebas. Il en a mis du temps pour descendre. 

 

- Ouais, fin' c'est pas comme s'il avait pour habitude de se presser. Peut être qu'il a tenté de se calmer en chemin. 

 

- Y'a intérêt. Imagine qu'il nous le lâche en plein milieu. 

 

- Hmm... Parle pas de ça, j'avais presque réussis à oublier. Maugréa t-elle en faisant la moue. 

 

- Oublier que tu vas grimper sur ça ? J'sais pas comment t'as pu. 

 

- Merci, je sens déjà le petit déj' qui remonte. Maugréa t-elle en faisant la moue, la main sur le coeur.

 

- Sérieusement, tu te sens d'attaque pour la suite ?

 

- J'ai le choix ? 

 

Faisant à son tour une grimace pour le moins peu entrainante, ils lâchèrent un long soupire de concert. 

 

- En tout cas... Sois certaine que c'étaient pas des paroles en l'air ce que je t'ai dis. Tu peux compter sur moi. Ce sera pas comme les simulations ou il suffira d'être coordonné, il faudra vraiment...

 

- Avoir confiance. Je sais. La veille de notre départ, le bras droit de ton père m'a dit que je devais absolument rester focaliser sur l'ascension et les sceaux. Je m'étais dis, ouais, cause toujours, vu que ça a jamais été notre fort de collaborer comme...

 

- Pas collaborer, s'épauler. Je serais la. Vraiment. 

 

- J'en doute pas. 

 

S'échangeant un faible sourire, tout deux comprirent qu'en cet instant ils n'auraient échangés de partenaire contre rien au monde. Bien plus rassurant que s'il avait été le maitre incontesté du Ninjutsu, à ses yeux Kankuro était fiable sur ce coup. Quant à lui, il savait que, qu'importe ses états d'âmes, elle était l'une des rares Shinobi de sa connaissance à être aussi talentueusement bornée et ce - pour une fois - dans le bon sens du terme. Se sentant pour la première fois assez en confiance pour avouer ses faiblesses, Rin prit une profonde inspiration, enferma mentalement son orgueil au fin fond de sa cervelle et marmonna :

 

- Tant qu'on en est aux confessions, dis moi franchement... Tu meurs de trouille autant que moi ?

 

- Depuis des jours. Et encore d'autres jours. 

 

- Tu crois qu'il a peur aussi ? Demanda t-elle avec un léger signe de tête vers le bas de l'arène. 

 

- Bah vu qu'il doit compter sur nous pour le ramener... Il devrait. 

 

Leurs regards se croisèrent, voyant chacun la mine déconfite de l'autre, ils ne purent que réagir de la même façon : Eclater de rire. Un rire franc, presque libérateur. Après tout, qu'y avait-il de mieux à faire dans un tel pétrin ? Ayant l'impression que cela faisait des lustres qu'elle n'avait plus entendu son propre rire retentire de la sorte, elle se tint machinalement les côtes plaisamment douloureuse. A peine s'essouflèrent leurs éclats que lui revinrent les paroles du blondinet. Elle ne s'était pas trompé, non, personne en ce lieu ne la comprenait, pourtant lui non plus n'était pas dans l'erreur : Rin n'en était pas seule pour autant. Ils étaient la les uns pour les autres, à leur manière, sans vraiment en avoir conscience. Sans eux - qui devaient s'entraider pour y parvenir - combien de fois Gaara aurait dépassé le point de non-retour ? Et de son côté, aussi détestable qu'il soit, il s'était occupé de leur adversaire un nombre tout autant incalculable de fois. Ses yeux brillant encore d'un larmoiement hilare filèrent d'un de ses équipiers à l'autre et aussi soudaine que tardive fut sa prise de conscience. Enfin la signification des dires du Mirage du Désert, il y a plus d'une année de cela, lui apparut clairement : L'équipe 00, spéciale. 

 

- Bon, c'est pas tout, mais il fout quoi son adversaire ? Il va nous l'énerver d'avantage à le faire attendre comme ça. 

 

- C'est qui au fait ? J'étais trop outrée de la mauvaise coïncidence pour faire gaffe au nom.

 

- Suffisait de demander.

 

Et en effet, à peine avait-elle achevé sa phrase que l'édifice vibra sous les acclamations de la foule. A l'instar de son apparition, celle du rival de Gaara déclencha un véritable cataclysme d'hurlement en tout genre.

 

- Sasuke Uchiha. Souffla t-elle, les yeux rivés sur le Genin sortit de nulle part au centre de l'arène dans un nuage de fumée. 

 

S'étant maintenant plus ou moins sortit de sa torpeur de chagrin et jouissant à nouveau d'une capacité intellectuelle acceptable, Rin essuya - à retardement - le contre coup des paroles de Shikamaru : Les deux rescapés de clan légendaires. Lui aussi, bon sang, lui aussi. En cet instant il y avait bel et bien une personne en ce lieu qui la comprenait. Pourtant elle n'eut pas le loisir de s'épancher sur le sujet : Le combat débutait déjà. Ou à peu près. A peine le sable fut t-il sortit de sa jarre que Gaara se mit à trembler violemment. Sans pouvoir l'entendre pour autant, elle distinguait parfaitement qu'il était en pleine conversation avec lui-même. Et merde. 

 

- Il est en plein délire. Il l'est jamais à ce point avant un combat. Ca craint. Articula le marionnettiste d'une voix étranglée. Bordel, qu'est ce qui lui prend ? 

 

La gorge serrée d'appréhension, elle se contenta d'hocher la tête de droite à gauche. Kankuro lâcha un autre juron tandis qu'elle ne put retenir un hoquet de surprise : Le sable autour de lui venait de tomber au sol en un bloc. C'était la première fois qu'elle le voyait en perdre le contrôle de la sorte. 

 

- La ça craint vraiment. S'il peut pas se calmer et donc se concentrer, il risque d'être plus vulnérable. Qui sait ce qui se passera s'il perd l'avantage pendant le combat ? Enonça t-elle, imaginant déjà le pire.

 

Terrifié à cette idée, son équipier déglutit bruyamment. Tout deux le sentaient mal, vraiment mal. De même qu'une impression de malaise envahit la foule, son silence de plomb ne tarda pas à amplifier l'écho du début de la lutte : Après quelques inutiles lancers de Shuriken, son adversaire fondit sur Gaara, à une rapidité épatante il enchaina une série de coup, tous parés par le sable, se muant heureusement comme d'ordinaire. Le Genin de Konoha échappa aux regards des spectateurs, le temps d’un battement de cil, puis apparut dans le dos de Gaara, lui assenant un coup de poing. Rin attrapa le rebord de la tribune, ses mains serrèrent le métal de toute leur force. Pour la première fois elle le voyait essuyer un coup. Le sable du Ninja de Suna s'éleva pour créer un clone qui para une nouvelle démonstration du Taijutsu de enflure de Konoha. Pas pour longtemps pourtant. Comme précédemment et grâce à une vitesse impressionnante ce Sasuka réussit, non seulement à l'approcher, mais surtout à le frapper. A plusieurs reprises. La jeune Yutsune réprima un cri, étant loin d'être habituée à voir son équipier en position critique, elle ignorait que cela l'enrageait à ce point. Cette nouvelle l'étonna d'ailleurs fortement, elle était pourtant certaine de ne l'apprécier en aucun cas, alors pourquoi avait-elle tant envie de descendre l'aider ?  Le blondinet-mandarine aurait eut raison sur toute la ligne, existait-il donc un lien entre eux en dépit de tout qui, de surcroit, importait à ses yeux ? Quoi qu'il en fut, pas le temps pour la rélfexion : Le sable se souleva soudainement, s'entourant autour de Gaara il se solifia et se referma. Elle se surpit à lâcher un soupire soulagé à la vue du meilleur bouclier possible protégeant le Genin.

 

- C'est quoi son plan la ? J’espère qu’il ne va rien faire de stupide. Murmura Kankuro pour lui-même. 

 

Toutes les tentatives pour détruire la défense de son adversaire furent inutiles, jusqu’à ce qu’il saute subitement contre la paroi de l’arène. Rin eut envie d’exploser ce rebord pour se calmer. Que prévoyait donc ce sale rat ? Sculptant son Chakra dans sa paume qui prit peu à peu l’apparence d’un éclair, ce foutu Sasuke fondit sur le bouclier dans un hurlement déchainé. Et y explosa sa création stridente. Immédiatement la protection craquela. Une partie se brisa. De ce qui restait de la sphère de sable s'éleva un hurlement. L'épouvante à l'état pure résonna dans l'arène.

 

- Impossible ! Souffla t-elle, sous le choc.

 

- Il a été blessé ! Impossible. Sa défense est imparable ! Rugit Kankuro qui s'était lui aussi jeté contre le rebord, le serrant avec rage.

 

L'espace d'un instant le calme plat se fit maitre des lieux, même son rival semblait abasourdi de son propre acte. A des années lumières de se sentir proche de ce Genin partageant le même passé, Rin, le coeur battant, eut une forte envie de voir le sable fuser vers sa sale face de prétentieux pour lui enserrer la gorge. Brutalement lui apparut l'image du ridicule Genin dans sa combinaison ayant fusé pour rattraper sa morveuse d'équipiere lors de l'étape précédente. Bon sang. Avec l'impression d'avoir reçu un sceau d'eau en plein visage, elle comprit sa réaction. Elle se faisait violence pour ne pas sauter au bas de l'arène, lorsqu'une autre clameur effroyable la fit tressaillir : 

 

- Du sang... C'est... Mon sang !

 

- Gaara ! Vociféra son frère, le corps tendu comme un arc comme s'il s'apprêtait égalemment à le rejoindre. 

 

L'estomac de la jeune Yutsune fit un bond. De peur, déjà, pour la suite des évènements qui semblaient plutôt comprise. Et de peine, dominante. Avec le nombre de fois ou il l'avait terrifié avec ses envies sanguignolantes, ses monologues déments et ses éxécutions cruelles, elle n'aurait pu se douter être aussi enragée que la roue ait tourné sur le coup. 

 

- On dirait qu'il arrive plus à retirer son bras du sable. Fit t-il remarquer, les yeux plissés sur un Sasuke s'agitant pour s'extirper de la à coup de Raiton. 

 

- Vas-y, choppe le. Articula t-elle, les dents aussi serrées que les poings.

 

- Oh putain... C'est... S'exclama t-il devant le spectacle s'offrant à eux et, plus clairement, ce qui sortait du bouclier.

 

- Sa patte. 

 

La terreur reprit une place prépodérante en elle. Shukaku. Il avait laissé Shukaku un bout de Shukaku se pointer. Comme pour illustrer l'expression " Chasser le naturel, il revient au galop " , Rin s'écria :

 

- Bordel, il fout quoi ce tarré ? 

 

- Rin... Laissa t-il échapper dans un murmure étranglé. 

 

Le remarquant à peine, cette dernière était trop obnubiler par l'informe patte du Démon retournant paisiblement dans sa cachette tandis que l'Uchiha, ayant déjà reculé, s'éloignait d'avantage. 

 

- Rin...Répèta le marrionnettiste avec un trémolo alarmé. Regarde. 

 

Levant la tête vers la direction qu'il indiquait, la jeune Yutsune sembla pâlir d'un seul coup - tant qu'elle frisait la translucidité - à la vue d'un faisceau lumineux dans le ciel. Le karma avait donc officiellement une dent contre eux.

 

- Le signal. Articula t-elle dans un souffle. 

 

- Avec Baki partit on ne sait ou et Gaara qui est blessé... Qu'est ce qu'on fait ? 

 

La bouche ouverte dans l'idée de répondre, elle se rendit compte de l'immensité de son - justement - manque d'idée. A part mettre le temps sur pause ou le remonter - ce dont nous nous permettons de douter - rien ne lui faisait l'honneur de venir. Tournant la tête en tout sens dans l'espoir qu'un plan tout fait lui saute au visage, un tremblement de terre aussi subit qu'impromptue la fit presque passer par dela la rambarde. L'édifice tout entier en fut violemment secouer. La nature étant loin d'être fautive dans cette affaire, une explosion fracassante avait devasté toute une partie de la bâtisse, le souffle en ayant propulsé nombre de gravas en tout sens. 

 

- Putain ! C'était dans le plan ça ? Brailla Kankuro, donnant un coup de pied dans un monticule de tuile, la salve ayant raté sa tête de peu. 

 

- S'ils improvisent, alors nous aussi. Allégua t-elle d'une voix faussement assurée. En aucun cas on ne doit perdre Gaara, on va le rejoindre. 

 

La mine décomposée au possible, le marionnettiste comtempla la brusque chute de son équipière et eut, le temps d'un soupire, une rétrospection de sa vie. Non, décidemment non, il ne voyait pas ce qu'il avait pu faire de si mal pour se retrouver dans cette galère. Après avoir rejoins Rin déjà aux côtés de la boule de sable s'égrainant pour découvrir le corps d'un Gaara inerte, la clavicule en sang, il s'enquit  :

 

- Et maintenant ? 

 

- Quand j'ai dis improvisation, t'as entendu plan construit ? 

 

- J'ai eu l'espoir fou qu'on t'ai réellement greffé un cerveau cette nuit. 

 

Alors qu'elle allait rétorquer qu'attaque de Village ou non, cette plaisanterie n'avait rien de drôle, atterit pile devant eux un homme, véritable envoyé divin en cet instant. Nul autre qu'un Jônin de Suna habillé en civil, il avait prit place au milieu de la foule comme n'importe quel spectateur n'ayant pas pour intention de détruire, sacager et accessoirement tuer. Lors de sa période d'entrainement pré-Genin, Rin avait eut l'immense privilège d'avoir pour professeur ce Shinobi aussi pédagogue qu'un alligator. Etant d'ailleurs l'un des responsable de son blocage avec le Hyôton de cette période, elle ne le tenait pas franchement en grande estime.

 

- Cette stupide créature n’a pas agit selon les instructions. Cracha t-il dans la foulée. 

 

« C'est à dire qu'il combattait vous voyez » Marmonna Kankuro avec un reniflement exaspéré. Non mais pour qui il se prennait celui la ? Seuls lui même et son albinos d'équipière avaient le droit de le traiter de stupide créature. 

 

- Rien qu'un foutu monstre ingérable. Expectora t-il hargneusement. Et pourquoi il est inconscient rien qu'avec cette égratignure ?

 

« Cette égratignure, qui accessoirement lui fait pisser le sang, est la première de sa vie, pauvre tâche. Je vais même pas tenté d'expliquer à un décérébré son choc quand il l'a vu. Et sinon y'a aussi le véritable monstre que vous lui avez foutu dans le bide qui doit jouer un rôle dans son malaise, vous croyez pas ? » Voila ce que Rin hurla. Mentalement. Se souvenant de ses crises de rage d'antan, elle préfèra lâcher avec un sourire forcé :

 

- La fatigue. 

 

- Toujours à jouer la maligne toi. Tu crois que c'est le moment ? Lui gronda t-il avant de baisser à nouveau les yeux vers le Jinchuuriki. Il reste le pilier de la mission. Blessé il est inutile, emmenez-le au loin le temps qu'il récupère, donnez les premiers soins et dépêchez-vous de vous ramener exécuter le plan. 

 

Sans autre forme de cérémonie, il fusa vers un énorme débris de la bâtisse au loin.

 

- Et avec quoi on est censé le soigner ? Lui brailla Kankuro tandis qu'il y prenait appuis pour bondir vers la tribune. J'ai une putain de tête de Ninja Médecin ? 

 

S'auto proclamant directrice exécutive des opérations et reine de l'improvisation, Rin s'exclama :

 

- Viens, faut pas trainer ici. 

 

Acquiescant, non sans un juron au préalable, Kankuro attrapa pour le balancer sur son épaule. Ils n'eurent pas le temps d'esquisser un saut qu'une voix les héla de l'autre bout de l'arène :

 

- Qu'est ce que vous foutez ?

 

Et merde. C'était qu'elle l'avait oublié cet Uchiha de malheur. Fonçant vers eux, elle envoya une salve d'aiguille de glace sur lui pour le faire reculer et leur laisser le temps de s'élancer hors de l'arène. A quelques secondes près, il ne put déceler leurs silhouettes déjà enfouies dans les branchages à sa sortie du bâtiment à moitié en ruine.

 

- Faut accélèrer, je sens qu'il suit notre trace. Maugréa Kankuro après un moment. 

 

- Tss, il va nous coller longtemps tu penses ? 

 

Oui. Il les suivit longtemps, pour le plus grand agacement de Rin. Il les forçait à bien trop s'éloigner de Konoha et donc de leur tâche. Kankuro ne pouvant courir aussi vite que d'ordinaire à cause de son fardeau toujours dans les vapes, ils purent sentir que cette punaise se rapprochait de plus en plus. Après une longue course dans l'opaque forêt bordant le Village - et bon sang qu'elle détestait ces foutus arbres de partout - , l'inévitable fut bel et bien inévitable. Cette saleté leur tomba dessus, armé d'un sourire narquois, leur lança d'un ton qu'elle jugea exagèrement mélodramatique :

 

- Vous n’irez pas plus loin.

 

Taux d'énervement dans son sang de Yutsune : Maximum. 

 

- T’es bien sur de toi pour un type tout seul. 

 

- Tais-toi Rin. Il n’est pas à sous-estimer, t’as vu ce qu’il a réussit à faire à Gaara.

 

Mouais. Double dose de mouais, d'ailleurs. Gaara devait être perturbé par Shukaku, qu'il se fasse blesser si facilement était inconceble, surtout par un Genin vêtu d’une grenouillère. 

 

- Je vais le combattre pour le retenir. Emmène-le et va t-en. Ordonna Kankuro.

 

- Quoi ? Non. Je reste, on va se…

 

- Va t-en je te dis ! S’écria-t-il. T'as bien entendu notre supérieur, faut protéger le pilier de la mission. Fonce.

 

Réticente, elle ne pouvait pourtant nier cette évidence. Bordel. Et le laissa lui confier son frère. 

 

- Magne toi de me rejoindre. Lança-t-elle avant de sauter sur une branche et de s’éloigner à contre-coeur.

 

Elle sautait d’arbre en arbre avec difficulté, devant tenir la charge sur son épaule de ses deux bras, tout en râlant mentalement contre Gaara qui était bien plus lourd qu'il n'y paraissait. A moins que ce ne soit sa jarre. Elle en vint à se demander le poids de ce fichu machin et si quelqu'un avait déjà eu l'idée de le peser. Ses complaintes se tournèrent vers ses professeurs et particulièrement son Sensei, pourquoi aucun d'eux ne l'avaient réellement forcé à développer sa force ? Et se contenta d'un petit pourcentage de blâme envers sa propre mauvaise volonté en la matière. Faisant tout autant d'effort qu'elle pour éviter les entrainements de ce genre, comment diable pouvait-il se déplacer si aisément avec cette enclume ? Peut être contrôlait-il le sable pour qu'il se soulève lui même ? Elle s'étonna toute seule de la stupidité de sa propre reflexion. Quoi qu'il en fut, quelle affliction pour une Shinobi habituée à filer comme le vent d'être aussi ralentie. Brusquement, la présence d'un poursuivant stoppa nette ses divagations. Bon. Avouons, une infime seconde seulement, que ce Sasuke soit si fort, il n’avait tout de même pas pu battre Kankuro si rapidement. Non, ils devaient être suivis par d’autre Shinobi. Génial. Re-bon. Détaler comme un lapin commençait à franchement lui  taper sur les nerfs, de toute façon il n’allait pas tarder à la rattraper. Posant doucement Gaara contre une large branche, elle se retourna, mains sur les hanches, et attendit que son adversaire daigne se montrer. Tiens donc. Ce fut encore la sale face de rat qui se pointa. Il avait donc aussi laissé un de ses camarades pour continuer la filature. Tant mieux. 

 

 

- Tu me suivras pas plus loin. Lança Rin, imitant sarcastiquement de son ton à sa réplique. 

 

Décidant de ne pas gaspiller trop de Chakra dès le début, elle se concentra pour créer une bourraque amoindrie pour seulement l'envoyer valser. Et ainsi fut fait. Ou à peu près. Il parvint à se raccrocher à une branche et s'y hisser. 

 

- Tu ferais mieux de suivre les conseils de ton équipier. Proféra t-il, la voix suintant de prétention.

 

Se taire et ne pas le sous-estimer donc. Très bien, très bien. Et dire qu'elle avait crut être énervée avant ça. 

 

- Oh... Tant de bienveillance me touche. Articula t-elle avec morgue, le dégout se lisant sur son visage. Montre moi plutôt ce que tu sais faire au lieu de piailler. 

 

- Dommage pour toi, je t'avais prévenu. Hôsenka no Jutsu !   

 

Une multitude de boule de feu fendirent l’air en sa direction. Une ombre de sourire en coin fut son unique réaction. Peut être avait-il intimé les sceaux rapidemment... Pour un Ninja de Konoha. Se repentant de ses plaintes quant à sa force, elle remercia ses professeurs d'avoir mit l'accent sur la rapidité de ses sceaux.

 

- Mizu Rappa ! 

 

Rin cracha un puissant jet d’eau qui éteignit le Jutsu à peine jaillit comme de vulgaire flammèche. Son sourire satisfait s'élargit un peu avant de lancer d'un ton condescendant :

 

- Range tes allumettes, c’est inutile contre moi. 

 

Réprimant un juron, il lâcha un « Tss »  dès plus inspiré, n'ayant pas prévu que cette enflure pouvait maitriser un Jutsu de type Suiton en plus de sa petite démonstration de Futon et de ce qu'il avait vu de son Hyôton lors du combat contre Tenten. Merde alors, comment se faisait-il que ces foutus Genin de ce foutu Pays du Vent atteignaient déjà un tel niveau de Ninjutsu ? Malgré lui les dires d'Orochimaru quant à la puissance que Konoha ne pouvait lui offrir s'immiscèrent dans son esprit, à la limite de l'admettre, il du se hâter de brancher ses pensées sur un autre canal. Espérant que cette peste n'avait plus d'autre surprise de ce genre en stock, pouvant faire une croix sur le Katon et ne se sentant pas de créer un autre Chidori pour l'heure, il du se rabattre sur l'épluchage de sa cervelle à la recherche d'un quelconque plan. Rin, de son côté, était en pleine analyse de la situation : Premièrement elle déplorait son Kirigakure - technique du brouillard - lui ayant dévoré la majorité de son Chakra. Ce qui lui en était revenu, elle venait de l'utiliser. Qu'importe, après son combat, il devait en être de même pour lui. De plus impossible pour lui d'user de son Taijutsu ainsi perché dans les arbres, remettant à nouveau les compteurs à zéro, ces saletés de branchage étaient plutôt un désavantage pour elle aussi. Malgré les immenses salles recréant divers décors dont Suna était munie, elle n'avait pas l'habitude d'y évoluer contrairement à sa sale face de rat d'adversaire. En résumé notre jeune Yutsune n'était pas plus avancée donc. Bon puisque, apparement, cette journée se déroulait sur le thème de l'improvisation, autant se laisser porter par le courant. Puisant dans ses ultimes réserves de Chakra, elle lui envoya immédiatement une salve d'aiguille de glace qui allèrent s’enfoncer dans sa chair, le transperçant de toutes parts. A peine le corps du Genin dégringuloa de la branche qu'il s’évanouit soudainement en un nuage de fumée.

«  Une substitution ! Merde, ou est-il passé ? »

Levant les yeux vers le bruit pour le moins peu rassurant de projectile fendant l'air, elle eut la réponse plus que rapidement : Un Sasuke accroché à l'envers sur la branche supérieur et venant de lui balancer quatre Kunai droit dessus. Elle eut juste le temps de reculer assez pour ne se faire trancher que la pointe d’une mèche de cheveux.

 

- Les Genin de Suna maitrisent déjà de bon Jutsu mais sont à peine capable d’esquiver de simple Kunai ?  Se moqua t-il, l'air prétentieux à son paroxysme, après avoir sauté sur une branche un peu plus loin. 

 

Dans la foulée, il eut un léger mouvement de recul, de ses yeux écarquillés de surprise il vit apparaitre face à lui un second exemplaire de Rin. La véritable. Voila à quoi elle avait occupé son attente. Avec une aura d'arrogance dans son sillage, elle claqua :

 

- C'est à dire que les clones de glace, plus résistant, ont le défaut d'être un peu lent. 

 

Sur ce, elle lui assena un puissant coup de pied en plein thorax. Sous la force de la frappe, il valsa avant même de s'en rendre compte. Le regardant chuter avec un placide air de triomphe, elle n'eut pas même le temps de sourire que ses sourcils se froncèrent en le voyant brandir deux Kunai affreusement lié par un fil. Sur le champs sa mine se décomposa : Ce foutu fil lui enserra le bassin. Et entraina le reste de sa personne vers le sol. La dégringolade des deux Genin - non sans avoir échappé à un tas de fins branchages en pleine face au passage - s'acheva douloureusement plusieurs mètres plus bas sur une large branche. Peinant à se relever, l'égo aussi meurtris que le corps, ils restèrent un instant dans une position identiquement ridicule - autrement dit à quatre pattes - le temps de reprendre leurs esprits et de comprendre ce qui leur été arrivés.

 

- Et dire que c'est ce combat qui aurait intéressé la foule. Marmonna t-il.

 

- On dirait qu'on a raté l'occasion de s'humilier en public. Enchérit t-elle de la même façon.

 

Plus ou moins gémissant, ils se décidèrent à se lever en époustant les feuilles et autres brindilles, vestige de leur exploit mutuel. Son sombre regard ayant retrouvé son étincelle hautaine, il la dévisagea avant de lancer avec hargne :

 

- Je vous ai entendu dans l'arène. Vous êtes liés à cette explosion et tout ce bordel n'est ce pas ?

 

- Et tu te figures que je vais te le dire ? Profèra t-elle d'un ton mauvais. 

 

- J'sais pas au juste quel est votre plan mais je vais pas vous laisser faire. Je compte bien vous arrêter.

 

- Vas-y, honneur aux dames. 

 

En dépit de la susceptibilité se mêlant à la prétention pour leur conférer une envie débordante d'éléctriser ou congeler l'autre, aucun des deux ne bougea d'un milimètre; se toisant seulement, le mépris émanant de tout leurs êtres, pourtant empêché par plus fort encore. Premièrement leur dignité mal placée. En effet tout deux étaient aux faits que leur dernier recours n'était d'autre que leur Dôjutsu. Cependant pas l'ombre d'un changement de nuance du côté de leur pupille, et pour cause, contrairement à d'habitude ou la fierté les poussaient à l'activer, quel affront d'y être réduit en premier sur ce coup ! Non, pas question d'arborer son précieux pouvoir avant l'autre. Et la seconde raison était tout bonnement... Exactement la même : leur Dôjutsu. Leur rareté, renvoyant à leur essence même : Leur clan. L'intensité avec laquelle ils se fixaient maintenant ne laissait plus de place au doute, tout deux devinèrent les pensées de l'autre. Leur naissance, leur destin. Marqués par une cruauté identique. Se connaitre leur était superflue, seul leurs regards suffisaient à comprendre. Comprendre que l'autre était hanté également par les hurlements des siens. 

Autant liés qu'ennemis. Au même instant, leurs yeux se fermèrent. Ils surent ce que l'autre prévoyait. Rien que l'espace d'un battement de cil pour activer leur héritage. Et accomplir leur devoir. Aussi ferme fut leur conviction, aussi brutal fut son échec. La surprise leur fit ouvrir des yeux d'une normalité totale, au détail près qu'ils furent écarquillés. Subitement, entre eux, était apparut...

 

- Gaara. Souffla t-elle.

 

Tournant presque imperceptiblement la tête vers elle, il articula d'une voix d'outre tombe :

 

- Dégage.

 

Restant plantée bien droite, les prunelles et toute son attention désormais sur lui, elle pressentait autant sa fureur qu'elle devinait ses intentions. 

 

- C'est ma proie.

 

- T'es sur d'être... En état ?

 

- Va t’en immédiatement. Gronda t-il. Je te jure de commencer par toi sinon. 

 

Bon, en cette belle journée ensoleillé ou un bout de Shukaku avait déjà fait son apparition, il ne semblait pas d'humeur à être contredit. Sans trop savoir pourquoi lui revint en mémoire leur conversation, des mois auparavant sur le toit de cette auberge paumée, ou il lui avait - plus ou moins - expliqué l'incident avec Temari ayant conduit à sa nomination dans l'équipe. Je lui avais dis de dégager, avait-il dit. S'entêtant à rester, elle avait fini en dommage collatéral. Tentait t-il, à sa façon, de l'écarter de tout risque ? Après tout les menaces étaient la base même de son vocabulaire. Son regard métallique papillona d'un Genin à l'autre. Tant pis pour la sale face de rat. Et ce qu'importe son passé. 

 

- Tarde pas trop, faut qu'on rejoigne notre poste au plus vite. Déclara t-elle avant de s'élancer sur une branche supérieure.

 

- Votre poste ? Reste la toi ! C'est quoi cette foutue histoire ? S'écria Sasuke, sans autre résultat que de la voir s'éloigner d'avantage. 

 

Sa tentative de lui balancer une salve de Shuriken - facilemment évitée - fut tout aussi vaine. Sautant de branche en branche jusqu'à atteindre son point de départ, la ou d'ailleurs l'attendait son clone qu'elle renvoya aussi sec, elle peinait à les observer - les deux Genin avaient du bouger - mais entendit distinctement la voix terrifiante de son équipier :

 

- Ton nom est Sasuke Uchiha, tu es fort, tu as des compagnons et des objectifs... Mais au fond tu es comme moi. Tu as le même regard. 

 

- Tu délires, nous n'avons rien en commun. Je ne sais pas quelle est ta véritable nature mais, crois-moi, je vais le découvrir.

 

«  Il est complètement stupide ou quoi ? Surtout qu'il vu la patte de l'Ichibi et que son équipier est aussi un Jinchuuriki. Contente toi donc de déguerpir au lieu de sortir des conneries pareilles » Commenta t-elle pour sa propre personne.  

 

- Si je te tue, oui c’est ça, si je t’élimine je pourrais enfin me sentir vivant. Je serais reconnu comme celui qui t’as surpassé ! Tu es… Tu es…

 

 « Mais enfin... Qu'est ce qui lui prend ? »

D'ordinaire, lors de ses délires meurtriers, il se contentait d'anéantir sa victime, ni plus ni moins. Et surtout avec le plus grand calme. A la limite, s'il était vraiment énervé, il leur sortait deux, trois menaces placides, un peu comme une mise en bouche. Rien avoir avec cette exaltation. Une exaltation démente. Bon sang. 

« C'est comme pendant ses crises ou Shukaku tente de... » Murmura t-elle, horrifiée.  

 

- Tu es ma proie ! Allez... Maintenant laisse moi ressentir cette sensation. 

 

Sautant de branche en branche à la recherche d'un meilleur angle de vue, Rin tenta en vain de les discerner entre les feuillages. Le coeur battant. Aussi agitée que Sasuke était stoïque, figé dans la peur. 

 

- Ton sang... Ton sang pourra le satisfaire. Oui, je le sens, tu vas l'apaiser. Ta mort comblera mon vide. Ta mort...

 

Sa voix s'éteignit brutalemment. Un silence détonnant amplifia leur effroi. Des hurlements de damnées retentirent, ceux de Gaara. Leur écho en fit jusqu'à vibrer la forêt elle-même. Fichant immédiatemment une trouille d'enfer à notre jeune Yutsune. Elle les connaissait. Toute la gamme possible. Et savait ce qu'ils signifiaient.

« Sa transformation partielle » Lâcha t-elle dans un souffle. 

Dans la foulée elle put appercevoir, rien qu'un fugace instant, le corps difforme de Gaara fuser d'une branche à l'autre, probablement en direction de l'Uchiha. Et ne put qu'entendre un fracas de bois explosé. 

 

- Montre toi. Ne me fuit pas ainsi. Montre toi Sasuke Uchiha. Tu te souviens ? Tu es ma proie !

 

« J'en déduis qu'il a du se cacher... Voila qui était un peu tard pour suivre mon conseil de décamper. »

 Qu'importe ou cet imbécile tenterait de se camoufler, il ne pourrait lui échapper bien longtemps. Soit. Le véritable problème : Que diable ferait-elle ensuite pour qu'il revienne à lui ? 

 

- Est-ce que tu aurais peur de moi ? Mon existence te terrifie t-elle ? 

 

Oui, mille fois oui. Sasuke, pas plus que Rin, n'auraient osé le démentir. En cet instant, le moins qu'on puisse dire était qu'il y avait étalage de raison. 

« Bordel, qu'est ce qu'il lui a prit de se transformer ? Il pouvait pas se contenter de buter ce type comme d'habitude ? » 

Sautant dans tout les coins pour tenter de les retrouver, elle put enfin distinguer la silhouette de son équipier en contre bas. Et bloqua sur son corps à moitié métamorphoser. Pas de propagation de la mutation à l'horizon.

« Bon, apparement c'était bel et bien une transformation voulue. Tant mieux d'un côté. Il pourra l'endiguer tout seul. Du moins... Je l'espère. »

Il s'élança, certainement à la recherche de sa fameuse proie, tandis qu'elle en fit de même pour ne pas perdre sa trace. Se mettant à éclater d'un rire épouvantable, il fracassait les troncs sur son passage comme de vulgaire brindille, compliquant accessoirement la tâche de Rin qui manquait à chaque fois de s'écrouler avec eux.

« Lâche l'affaire, je t'en prie, ça craint tellement pour la mission. Merde, les combats doivent déjà faire rage la bas. Et nous, on...»

Perdant autant le fil de ses pensées que la parole, elle retint son souffle. Il l'avait débusqué. Juste la, tout en bas, les deux Genin se faisaient face. Rien que l'espace d'un battement de cil pourtant. Celui de Konoha fila aussi sec. Immédiatemment suivis par l'autre. Démarrage au quart de tour pour Rin égalemment. Sa filature redoubla de difficulté avec un Uchiha zigzaguant en tout sens et un Gaara toujours d'humeur à déforester la zone. Si bien qu'advint ce qui devrait advenir : La branche sur laquelle elle prévoyait de prendre appuis se disloqua sans crier gare. Mis à part un retournement d'estomac, elle parvint à retomber sans trop de mal sur une autre en contre bas. Malheureusement celle-ci connu un sort identique dans la seconde. Retournement et roulé-boulé aérien de l'intégralité de sa personne. Attterrisage fracassant sur le sol. Un véritable direct du sommet au tréfonds. 

Légère commotion, impression d'ecchymose intégrale, absence momentanée.

Lorqu'elle reprit ses esprits, suite à un effort phénoménal, Rin ne parvint qu'à un balbutiement éberlué des paupières. La haut, au milieu des feuillages, tout la haut, une tâche orange attira son regard.

« Naruto ? »



 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

 

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:53

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

En émergeant d'un sommeil sans rêve, Rin s'était vaguement demandé pourquoi son matelas douillet s'était mué en un incorfotable amas de latte, puis, en clignant des yeux, pourquoi une pâle clarté avait remplacé les rayons dorés filtrant à travers ses volets à moitié fermé, en bref pourquoi elle ne se trouvait pas dans sa chambre à Suna. En l'espace d'un battement de cil lui revint la raison et brutalement les événements de la veille. Un désespoir choqué agrementé d'une vive douleur l'avaient envahit aussi sec. Longuement, elle était restée étendue à fixer sans le voir le lit superposé de ses équipiers, celui de Kankuro en bas était défait contrairement à celui de son frère comme, d'ailleurs, les matins précédents. En celui-ci pourtant elle ne se demanda pas s'il s'y était ne serait-ce qu'allongé. Dans son esprit encore embué par le tranquilisant - pas assez à son gout - tournait en boucle la terrible et ultime phrase du blondinet. Rien d'autre ne lui semblait tangible et encore moins digne d'intérêt. Désormais tout, à commencer par se lever, lui apparaissait comme dénué d'importance. Elle se força tout de même à bouger lorsque, pour la seconde fois, Baki vint frapper doucement à la porte. Sans autre cérémonie il lui apprit que la rencontre avec le Yondaime avait été annulée et qu'elle avait donc le temps de se préparer puis de déjeuner tranquillement avant l'épreuve ne débutant qu'en début d'après-midi. Comme déconnectée de la réalité, elle obtempéra, ne pensant même pas à se douter que son Sensei avait prit cette initiative pour elle et accessoirement pour les deux autres, ravis d'éviter l'entrevue avec leur père. N'ayant pas même préciser de raison, il s'était fortemment étonné que l'immédiate acception du Kazekage, ce n'était pas son genre, mais cela tombait trop bien pour s'en inquiéter. Rin, de son côté, avait trainé une désagréable et pesante impression de vide incommensurable jusqu'à l'heure fatidique, ne voyant aucun moyen de le combler. Pas un mot n’était sortit de sa bouche depuis son réveil, elle s’était contenté d’acquiescer lorsque Baki lui avait demandé si elle pouvait combattre, se sentant trop honteuse de l'état dans lequel ils l'avaient vu et trop mortifiée de toute façon. Son profond abattement ne l'avait pas quitté jusque dans l'arène bondée, empirant plutôt. Avant d'entrer dans la zone réservée aux combattants, elle avait surprit de nombreux chuchotements sur son passage, l'accablant d'avantage. En définitive tous avaient raison : Rin était bel et bien l'unique héritière. Laissant courir son regard vers la foule, elle n'avait même pas eut la force d'éclater en sanglot. Et dire qu'elle pensait constamment à l'ardent bonheur de leur retrouvaille alors qu'il avait rejoins le royaume des ombres depuis une poignée de mois. Ca en était presque risible. Alors que les combats faisaient rage en contre bas, son regard restait rivé sur le ciel bleu, celui qu'Haku ne verrait jamais plus. Elle qui avait toujours tant aimé admirer les nuages si rare à Suna, il lui semblait qu'elle n'y trouverait le moindre attrait. Comme au reste. Lorsque vint le tour du blondinet contre le Genin qu'elle avait trouvé séduisant lors de l'étape précédente, elle ne baissa pas les  yeux et resta pareillement de marbre. Ne prêtant d'ailleurs pas plus attention aux oeillades - heureusement silencieuse - de Kankuro. Bien loin de son hystérie de la veille au soir, Rin ne ressentait pas même une once de rage envers cet Uzumaki Naruto. Ayant beau imaginer la scène, la tourner sous tout les angles dans sa tête, elle ne parvenait pas non plus à cataloguer d'assassin celui qui avait ôté la vie de son cousin. Trop écrasée par le désespoir, la haine ou même la tristesse ne pouvaient se frayer un chemin. Au fond d'elle pourtant, elle le sentait, le seul être à qui elle en voulait n'était d'autre qu'Haku lui même. Triomphant de ses adversaires que diable lui avait-il prit de sauter en plein sur une attaque ? N'avait-il pas conscience, comme elle, de leur devoir envers la gloire de leurs aïeux ? Pis encore, pourquoi, ô grand pourquoi, avait-il préféré la mort à leurs retrouvailles ? En définitive elle ne pouvait s'empêcher de se croire, une fois encore, abandonnée par un être aimé. La sortant brusquement de ses pensées, une voix amplifiée résonna :

 

- Rin Yutsune contre Shikamaru Nara. 

 

Elle retint un soupire et serra les poings, sachant qu'il n'y avait pas franchement le choix. Baki se tourna vers son élève, alors qu’il allait ouvrir la bouche elle le devança :

 

- Je sais. Le Hyôton, le Kôrigan... La mission. Je sais. 

 

Saisissant le rebord épais, elle hésita un instant avant de se retourner vers son équipe :

 

- Pour hier... Je suis désolé. Vraiment. 

 

Tandis que Kankuro eut un faible sourire, leur Sensei acquiesça, articulant de son ton sempiternellement dur :

 

- Fais de ton mieux pour ce combat. 

 

Sans doute semblaient-ils indifférent, pourtant elle les remercia intérieurement de ne pas l’avoir interrogé, d'agir comme si de rien n'était, ayant l'impression qu'ils lui faisaient la une magnifique - et première - démonstration d'empathie. Ne pouvant se résoudre à ne serait-ce qu'hocher de la tête, Rin sauta dans l'arène.

 

- Elle alors... Elle pouvait pas prendre les escaliers comme tout le monde ? C'est super haut. S'exclama Kankuro avec un léger rire. Même inconsciemment elle peut pas s'empêcher d'épater la galerie. 

 

Cette idée n'ayant pas même effleurer son esprit - voyant surtout la façon la plus pratique de descendre - , il ne s'était pourtant pas trompé sur le résultat, à peine eut-elle atterrit avec grâce que son coeur rata un battement : L'édifice tout entier vibra sous les acclamations et applaudissements de la foule. Il ne lui semblait pas qu'ils avaient fait un tel raffut pour les participants précédents et, à mille lieux de son comportement habituel, elle n'appréciait que très moyennement cette impulsion de joie. Bon sang que l'assemblée était impressionnante vu d'en bas, des centaines de yeux rivés sur elle, de bouches hurlants leur exaltation. Son adversaire se fit attendre tandis que les spectateurs continuaient leur tapage. Tous avaient hâte de voir l’héritière Yutsune. La dernière. La seule. Sans Haku. Jamais plus l'espoir d’entendre son rire chaleureux. Une folle envie d’exploser toute cette populace monta en elle. Qu'ils se taisent, qu'ils détournent leur saleté de regard dégoulinant d'envie. Le bruit sourd d'un corps s'écrasant sur le sol lui fit tourner la tête vers ce Shikamaru Nara étalé de tout son long. Elle n’eut ni l’envie ni la force de lui lancer un regard présomptueux ou une remarque cinglante. Nara, ce nom lui disait quelque chose. Celui d'un clan possédant des techniques spéciales, certes, mais lesquelles ? Impossible de s'en rappeller. Ils avaient pourtant du apprendre la liste de ces clans de Konoha. Les Hyûga au Byakugan, les Akimichi à la capacité de décuplement, les Aburame aux répugnants insectes et tant d'autre. Nara, Nara. N'étaient-ce pas ceux la qui contrôlait l'esprit ? Oh, qu'importe. Un silence plus pesant encore que le vacarme s'abattit sur l'arène au vu de ces Genin ne bougeant pas d'un poil. Rin ne pouvait décemment débuter le combat tant que son opposant gisait de la sorte et, apparement, la foule fut autant de son avis que de son côté : Suite à un jet de détritus en tout genre sur le pauvre Ninja de Konoha, des protestations retentirent des gradins à son encontre. Comme si de rien était, tout deux admiraient les nuages flâner paisiblement, le regard pareillement teinté de jalousie. Elle aurait tant aimé qu'ils l'emmènent avec eux, loin de cette arène oppressante, vers Suna. Oui, à la maison, elle aurait donné n'importe quoi pour qu'ils la déposent docilement dans l'une des allées protégeant des tempêtes. La ramenant brusquement de cette vision idyllique à la réalité, la voix de Naruto lui parvint, s'étant mit à injurier ce  «  feignant de Shikamaru  » et ayant au passage l'effet d'un coup de poignard dans son thorax. En dépit d'une violente envie, elle ne s'écroula pas en sanglot. Sans doute était-elle désormais trop loin sur la voie de la tristesse pour être attristée. Son supposé adversaire n'avait toujours pas l'air de daigner bouger, ce qui lui parut être une bonne idée, s'allonger et attendre de se faire engloutir par cette impression de vide. Après tout, pourquoi lutter ? Ses parents, Haku, le reste de son clan et Watanabe, tous l'avaient quittés, peut être se devait-elle de les rejoindre en fin de compte. Sa place était-elle avec les siens ou ici bas avec pour seule compagne une solitude suffocante ? 

 

- Rin qu’est-ce qui te prend ? Hurla Kankuro de toute ses forces pour surpasser le vacarme ambiant. Bouge toi ! Ecrase ce minable. 

 

Une vague d'approbation s'éleva de la partie du public autour de lui. Cette cacophonie commençait à franchement l'insupporter. Nous ne pouvons alors que nous désoler d'être privé de l'exultation qui aurait été sienne en cet instant si notre jeune Yutsune n'avait pas eu la malchance d'apprendre cette triste nouvelle la veille, au lieu d'agoniser son coeur aurait sans nul doute frémit de fierté. Aussi fort fut son désir de briller, aussi pesante était son envie de leur échapper. 

 «  Bien sur ! »  

Esquissant un sourire en coin, Rin sauta dans l’arbre le plus proche d'un bond. Elle préféra mettre son temps de percutation sur le compte des tranquilisants l'embrouillant encore un peu, Baki avait franchement exagéré sur la dose, avait-il zappé qu'elle n'avait pas de monstre gargantuesque à refreiner en réserve ? Enfin, l'heure était la concentration maximum. Avant d'entamer les signes, elle ne put s'empêcher de jeter un oeil à la tribune officielle ou siégeait son cher Kazekage, s'excusant mentalement d'avance pour son acte. Même sa vénération à son honorable égard ne pouvait raviver la flamme : Aucune étincelle d'intérêt pour cette futile mascarade à l'horizon. Levant l'index et le majeur, sentant son énergie se faire happer, elle articula :  

 

- Kirigakure no Jutsu.

 

L’épaisse brume que créait ce Jutsu s’éleva au centre de l’arène, se propageant lentement. Elle l’avait imaginé plus grande, mais qu'importe, cela suffisait amplement à cacher les deux Genin à la vue des spectateurs. La façon dont la foule retint son souffle comme un corps fut presque audible, s'en suivit une vague d'exclamation de surprise ébahie. Même à Kiri rare étaient les Shinobi capable de lâcher cette opaque embrun alors qu'une gamine évoluant à l'autre bout du monde le puisse était tout bonnement impressionant. Un silence désarçonné ne tarda pas à engloutit l'édifice pour sa plus grande joie. 

 

 

- C’est quoi ça ? J’y vois plus rien. Lança Shikamaru d’une voix endormie. 

 

Rin se laissa tomber au sol, Kôrigan activé et s'avança vers la masse oranger qu'était son adversaire s'étant enfin décidé à se lever. 

 

- C'est ma technique, imbécile. 

 

Elle retint un soupire : Des cris s'élevaient à nouveau de toutes parts. Surement qu'ils venaient de percuter que, pour eux, le frisson s'arrêtait la, impossible de saisir quoique ce soit de l'incroyable lutte à laquelle ils aspiraient. Leur déception ne la touchant que très peu, elle fut au moins soulagé d'avoir échapper à leurs regards. Et surtout de pouvoir engrainer tranquillement la seconde partie de son plan. 

 

- Avance d’une dizaine de pas et tu seras assez proche pour me voir. 

 

- Pour que tu me tendes un piège ? Lui répondit le Genin ne semblant pas plus inquiéter que cela. 

 

- J’aurais pu t’achever depuis un bout de temps. En vérité, je n’ai aucune envie de combattre. 

 

- Et je devrais te croire ?

 

Dans la foulée un long pic de glace alla se planter à quelques centimètres de Shikamaru, juste entre ses jambes.

 

- Le prochain sera en pleine tête si t’avances pas. 

 

Un long soupire se fit entendre, suivit de bruit de pas. Au neuvième elle prit le soin de désactiver le Kôrigan. Dix. Le Genin, les mains dans les poches, fit face à Rin, même pas à une longueur de bras de distance. Si proche qu'ils pouvaient se voir dans cette brume. Quel drôle de type, la nonchalance personnifiée. Avec cette allure, elle le remit aussitôt, se rappellant de son combat précédent et donc par extension de la caracteristique de son clan : Le maniement des ombres. Pas mal. Elle se souvint avoir demandé à Kankuro si, selon lui, ces techniques fonctionnaient de nuit mais ne saisit pas l'occasion d'en avoir le coeur net, s'en fichant comme du reste. 

 

- C'est quoi cette embrouille ? S'enquit-il de sa voix trainante avec un air soupçonneux. 

 

- Y'en a aucune. Je viens de te le dire, tout ça ne m'intéresse plus. Dès que j'ai quitté la tribune, j'ai eu pour seule envie d'y retourner.

 

- Alors ça... Je m'attendais à tout sauf à cette probabilité. Moi je voulais même pas la quitter cette tribune. Quand ils ont annoncés le combat j'ai réfléchi aux différentes issues qu'il aurait en faisant le ratio de ce que j'ai vu de tes capacités, des rumeurs sur ton compte et des faits établis sur ton clan. Notamment sur la grande masse de Chakra. Objectivement j'aurais pas pu l'emporter. Alors que je regrettais d'avoir passé l'étape précédente, un de mes idiots de camarade m'a poussé. 

 

- Hmm... Ca tombe à la perfection alors. Répondit-elle distraitement, se demandant si leurs mouvements - ou plutôt absence de mouvement - pouvaient être traçable. 

 

Espérant que non, elle sortit un Kunai, ce qui provoqua une légère reculade du côté de Shikamaru, mais la jeune Genin se contenta de se déchirer la manche, s’entaillant superficiellement le bras au passage. 

 

- Pour que ça fasse vraisemblable. Dit-elle en lui lançant le Kunai comme un vulgaire ballon.

 

- Bon, pour une fois que je suis veinard, je suppose que je dois pas trop me plaindre. 

 

Il soupira à nouveau, très longuement, et se fit une fine coupure sur la joue avant d'éraffler son pantalon en divers endroits. Faisant tournoyer instinctivement des Kunai dans chacune de ses mains et alors qu'elle s'apprêtait à les lancer au hasard, il leva la main pour lui faire signe d'attendre.

 

- Il vaut mieux le faire de façon probable. 

 

- Si tu veux. De toute façon, faut faire durer un peu... Ca.

 

- Ca, en effet, c'est ce qui qualifie le mieux de combat des plus singulier. Formula t-il, semblant scruter les environs pourtant imperceptible, se représentant en réalité le décor de l'arène tout en imaginant un possible duel basé sur la perception des déplacements. J'ose à peine imaginer leur déception à eux tous, avec l'effervescence incroyable qu'il y a eu autour de cette compétition.

 

- Exagère pas, c'est jamais qu'un examen basique. Répliqua Rin à qui chaque parole coutait un effort phénoménal tout en envoyant des projectiles - les siens comme ceux de son, entre guillemet, rival - aux endroits qu'il indiquait.

 

- Celui la est tout sauf ordinaire. La faute à qui si les gradins sont bourrés à craquer et aussi animés ? Certainement à cause de type comme moi.

 

Bloquant dans son envoi d'une raffale de Shuriken, elle le regarda, les sourcils froncés d'incompréhension. N'omettons pas que Baki avait réussit à la perfection à la préserver de l'effervescence évoqué par cet apathique Genin.

 

- T'étais dans le même Village que moi ces derniers jours ? Tout le monde ne parle que de ça. Y'en a même qui viennent des autres grandes Nations, des envoyés officieux ou des curieux. A ce qu'il parait les prix pour les places ont atteint des sommets sur le marché noir. Sans vouloir t'offenser, ça a semé une sacrée cohue quand t'as déboulé de nulle part. C'est devenu l'événement à ne pas manquer. Surtout que c'était déjà le cas à la base avec Sasuke. Alors avec toi en prime, imagine un peu. 

 

- Ouais... Peut être que si je savais qui il est censé être.

 

- Sasuke Uchiha, du clan Uchiha. Articula t-il en appuyant bien sur chaque syllabe.

 

Ce qui eut l'effet d'une boule de canon la propulsant directemment dans ses souvenirs. Enfin lui revint le contexte et la fois ou elle l'avait entendu, il y avait de cela des années lorsque les dirigeants de Suna épiloguaient sur son cas après le réveil de son Hyôton. Il reste bien un Uchiha, avait dit l'un deux. Oh bon sang. Cet irritant hérisson tout de bleu vêtu, lui aussi, souffrait du même mal. 

 

- Du coup tous veulent vous voir en action. D'ailleurs l'espoir commun était que les deux rescapés de clan légendaires s'affrontent.

 

Aurait t-elle sentit la joie à l'état pur s'immiscer dans chaque parcelle de son corps en apprenant que la mémoire des siens avait rescucité avec tant d'intensité si elle n'était pas d'or et déjà entrain de lutter contre les larmes ? Se serait -elle d'avantage interessé à ce Sasuke si la douleur ne l'engloutissait pas tant ? En bref, Rin Yutsune  aurait-elle pu agir en tant que Rin Yutsune en d'autre circonstance  ? Rescapé. L'écho de ce terme résonnait en elle. A la surface de cette terre, Rin était l'unique spécimen rescapé d'une espèce éteinte. De ses yeux à son sang, elle était unique. Atrocement unique. 

 


- Y'avait même déjà des paris sur celui qui l'emporterait. 

 

Brusquement, elle envoya valser ses Shuriken, se plantant un chouillat plus loin que prévu. Reniflant pour ravaler les maudites larmes menaçant de lui brouiller la vue, elle s'empara de leur derniers Kunai, en serrant un dans chaque main de toutes ses forces. L'écoutant à peine tandis qu'il s'étalait sur le mystère autour de son Dôjutsu galvanisant d'avantage l'opinion générale, seule la solitude écrasante domptait son être. Personne n'était ou ne serait jamais la pour elle. Plus personne pour la soutenir, la comprendre ou seulement l'aimer. Un amour, vrai et pur, inconditionnel. 

 

- Ils ont du désenchanter à l'annonce du nôtre. Et avec ça Sasuke est toujours absent et ils ne voient pas l'ombre de ce que tu fais. 

 

- Ou j'envoie ceux la ? S'enquit t-elle la voix légèrement tremblante, brulant d'envie de retourner dans la tribune pour ne plus entendre ni ses babiages et surtout le brouhaha persistant de la foule. 

 

- Ca dépend, il te reste du Chakra après ça ? Répondit-il en montrant mollement la brume les enveloppant. 

 

- Un peu, ouais.

 

Après l'avoir gratifié d'un hochement de tête, il lui expliqua brièvement l'achèvement de son plan. Au moins verraient-ils un éclat de ce qui les faisaient tant frémir d'avance de la sorte. Aux dernières paroles de Shikamaru, elle répondit tout en prenant soin d'envoyer les deux Kunai à une distance parfaite :

 

- T'es pas obligé. Tu peux le remporter si tu veux.

 

- Sympa mais sans façon. On fait comme on a dit. Et puis, devenir Chuunin, je m'en tamponne le coquillard.

 

Avec une esquisse de sourire en coin, elle acquiesça en le regardant s'élancer à reculons, le contour de son ombre ne tarda pas à disparaitre dans la brume. Surement que si elle avait eu toute sa tête Rin aurait vomit son mépris sur un type pareil mais, la situation présente étant ce qu'elle était, elle se contenta d'une brève activation du Kôrigan pour voir ou il était exactement placer et, par extension, ou devait s'arrêter la trainée de glace qu'elle fit naitre sur l'instant. Dans la foulée elle annula le premier Jutsu, le brouillard sembla se faire happer par une bourrasque invisible. A peine furent-ils découvert à la vue de tous qu'ils levèrent une main simulaténement et, comme ils l'avaient prêvue, comptèrent mentalement jusqu'à trois avant que résonne d'une voix leur :

 

- Je déclare forfait. 

 

Un silence assourdissant submergea l'édifice. La stupéfaction s'empara de chaque spectateur. Nul visage ne fut epargné de la vague d'air ahuri s'abattant : Les regards n'osèrent pas s'insurger et s'écarquillèrent au possible tandis que les bouches capitulèrent au ralentis. Bien vite la stupeur fut trop vive pour tenir bon, la goupille de confusion ayant sautée, la grenade du contrecoup explosa, de toutes parts fusèrent d'abasourdies tentatives de traduire leur désarçonnement par des hurlements. Médusé, le Jônin arbitrant l'épreuve faillit faire tomber le long pic qu'il avait en bouche avant de le machouiller pensivement en balayant du regard le Genin à quelques mètres de la trainée de glace et sa rivale à l'autre bout, sans résultat apparent. Il se ressaisit à moitié pour demander :

 

- Mais qu'est ce qui vous prend à tout les deux ?

 

- Je suis à cours de Chakra. J'arriverais même pas à étendre la glace. Inventa t-elle d'un ton neutre, agrêmentant sa moue d'un haussement d'épaule. Et déjà que le combat rapproché c'est pas mon fort, celui au corps au corps c'est encore pire. Je veux pas être blessée inutilement. 

 

- Et moi je suis à bout de force, je peux plus faire un pas. Enchérit Shikamaru en se grattant la tête. J'aurais pas pu ne serait-ce que reculer assez vite si ce machin avait continué. Et ça me tentait pas des masses de me faire attraper par un glaçon géant.

 

L’arbitre leva un regard interrogateur vers la tribune officielle et l'Hokage en particulier. A son tour ce dernier se contenta de se tourner vers son acolyte du Pays du Vent. Le pratiquant depuis bien des années, son manque d'éloquence depuis le début de l'épreuve n'étonnait guère le Sandaime, l'agaçant passablement tout de même. Il l'avait, par exemple, seulement gratifié d'un léger haussement d'épaule lorsque Sarutobi lui avait demandé comment elle avait pu apprendre une technique déjà rare à Kiri et s'était contenté d'un « Après l’Examen… Soit. » en réponse à sa requête de s'entretenir avec lui au sujet de cette jeune fille. Il était intimement persuadé que sa présence était directemment lié à celle de la Genin, peut être dans une idée de clarifier la situation justement. Pour quelle autre raison un Kage aurait délégué sa place au sein de son Village pour un simple Examen Chuunin sinon ? Il était commun que les dirigeants déclinent les invitations protocolaires de ce type d'événement. D'ailleurs, en y pensant, il ne pouvait s'empêcher de sourire, comme leur refus avait du leur laissé un gout amer en apprenant la nouvelle ! Et spécifiquement pour la Mizukage, bien entendu. Il n'avait pas encore eut l'occasion de la rencontrer mais, si elle était du genre sanguine comme le Raikage, il ne donnait pas cher de la survie du mobilier dans le Palais Miroitant de Kiri. Cette gamine la, en tout cas, lui paraissait autant posée que réfléchie, décidemment la maturité de leur Genin était propre à Suna. La rencontrer en privé un peu plus tard lui plairait assez, en plus de son devoir envers la communauté Shinobi d'en savoir plus sur son histoire, la curiosité le titillait. Laissons planer pour l'heure une ombre de sarcasme sur cette idée, bien loin de nous de toute façon la possibilité de lui montrer à quel point il faisait fausse route dans son analyse. 

 

- Vous attendiez vous à cette tournure du combat ?

 

- Comment l'aurais-je pu ? Répondit le Kazekage d'un ton condescendant. 

 

Le Sandaime crut entendre, dans un bruissement de murmure, « Non, je ne m'y attendais pas du tout ». Il fut pourtant stopper dans son élan de lui demander ce qu'il voulait dire par la : Son regard fixant la jeune Yutsune luisait d'un drôle d'éclat. L'envie. Une envie dérangeante. Sarutobi eut une étrange impression de déjà-vu, farfouillant sa mémoire sans pouvoir pour autant mettre le doigt dessus. Pourquoi donc le Yondaime, d'ordinaire impénétrable, dévisageait sa protégée comme un affamé contemplait une omelette fumante ? 

 

- Hokage-Sama, votre verdict. Lui souffla un des Jônin derrière eux.

 

Détournant le regard vers le bas de l'arène, il se rappella enfin que l'arbitre attendait un signe de tête au vue de la situation peu banale et y concéda. 

 

- Match nul ! S’écria ce dernier dans la foulée. Aucun vainqueur… Je suppose. 

 

Tandis que Shikamaru lui faisant à nouveau face s'inclina, elle l'imita vaguement et alors qu'elle s'apprêtait à s'éloigner, apparut en fond une boulette orangée, déboulant de nulle part, accourant en trombe vers eux. Bon sang, que fichait-il la subitement ? Et puis qu'avaient-ils tous dans ce bled à se la ramener à la fin de ses combats ?

 

- Mais c'est quoi cette histoire ? S'écria un Naruto tout gesticulant. Tu vas recommencer à combattre Shikamaru ! Un Ninja n’abandonne pas comme ça ! 

 

- Lâche-moi je suis crevé. 

 

- Ce n’est pas une excuse ! 

 

Il continua de s’égosiller contre le manipulateur d’ombre, commençant d'ailleurs à perdre patience, sous le regard affligé de Rin.  

 

- Je peux remonter maintenant ? S’enquit t-elle auprès de l’arbitre qui acquiesça laconiquement. 

 

Avec un soupire de soulagement elle se hâta de rejoindre l'autre côté de l'arène, voyant presque un halo lumineux autour de l'alcôve dans la parois menant aux escaliers. Se sentant liberer d'un poids en l'approchant presque, ravie que ce tapage ne soit plus qu'histoire ancienne, son estomac fit brusquement un bond. Ce tarré de macaque-mandarine venait de la rattraper. Ne lui foutrait-il donc jamais la paix ? 

 

- C'est de ma faute si t'as ruiné ton examen, pas vrai ? Je suis désolé.

 

Sans daigner se retourner ou ralentir, elle continua à avancer dans l'ombre des hauts gradins.

 

- Je comprend que tout ça puisse te paraitre futile... Maintenant.

 

Elle laissa échapper un semblant de rire jaune, l'amertume lui brulant la trachée. La comprendre hein, allez donc, comme s'il en était fichu. 

 

- Je suis d'autant plus désolé de la façon dont tu l'as appris. J'aurais jamais pensé que tu... 

 

Etais de sa famille, ne le saurait pas, réagirais de la sorte, en dépit du nombre de possibilité il fut incapable d'achever sa phrase, ayant en réalité envie - une envie aussi vaine que dérisoire - de lui expliquer ô combien il espèrait qu'elle pourrait s'en remettre. Pantois, il ne put que le regarder s'éloigner d'avantage, un peu plus et elle s'engouffrerait pour de bon dans le passage. Non, il ne voulait pas la laisser disparaitre de la sorte, débordante de rancoeur.

 

- Tu peux te jeter sur moi et me frapper. Me frapper de toute ton âme si tu veux, je bougerais pas. Si tu as besoin de ça, je comprend.

 

Elle se stoppa net. Ses poings se serrèrent, si fort qu'ils en tremblèrent, si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans sa chaire. Sentant sa brusque rage, il ferma machinalement les yeux, s'attendant à recevoir une raclée bien méritée. Pourtant ce ne fut que sa voix, tresaillante et presque hurlante, qu'il se prit en pleine poire :

 

- Tu comprends ? En quoi tu peux me comprendre ? Tu as perdu le seul être important à tes yeux peut être ? On t’as arraché ton unique espoir à toi aussi ? Celui d'une vie meilleure. Celui de se sentier rattacher à cette foutue vie. De se sentir moins seule. De compter.

 

Ses ongles s’enfoncèrent dans sa chair. Elle tournait le dos au Genin et ne put qu’entendre un léger rire.

 

- Mes parents sont morts si tôt que je ne les ai jamais connu. J’ai toujours vécu dans la solitude et l’ignorance de ce qu’était l’amour. Tout les habitants me rejetaient et je ne pouvais que voir leur bonheur. Je ne pouvais qu’imaginer la sensation des bras de sa mère autour de soi. Ou d’un proche qui ferait attention et tiendrait à moi. Personne ne croyait en moi, j’ai toujours été ignoré et mis à l’écart. 

 

La rage de la jeune Yutsune à l’encontre de ce blondinet s’évanouissait peu à peu.

 

- Mais je me suis battu pour gagner leur attention et leur confiance. Maintenant j’ai ma place. J’ai un tas d’ami sur qui compter ! Et même si je me dispute souvent avec mon équipe, on a tissés des liens très fort. 

 

- Moi j’avais tout ça. Une famille, le bonheur. Tout a été détruit. Je ne peux pas avan…

 

- Justement tu devrais chérir tout ces beaux souvenirs. Coupa-t-il. Et je vais te dire, je trouve que ce serait drôlement égoïste que tu gâches la chance que tu as d’être en vie ! Tu ne devrais pas regretter ce qui t’as fait sourire. Tu devrais plutôt honorer leur mémoire.

 

- Je le sais très bien. Mais je suis si… Sa voix se brisa. Seule. Si perdue.

 

- Et le Village qui t’as recueillit ? Ils ont cru en toi, ils t’ont aidé à devenir celle que tu es aujourd’hui. Et puis, même s’ils ont l’air complètement bargeot, tu as quand même des équipiers. Ca doit pas être facile tout les jours avec eux, mais tu as du vivre tant de choses avec ces deux types ! Tu devrais faire de ton mieux pour protéger tout ça, de toutes tes forces, moi c’est comme ça que je le vois ! 

 

Toutes ces paroles entraient au plus profond du cœur de Rin et le réchauffèrent. Bien qu’elle le sache déjà parfaitement, entendre tout cela d’un autre la motivait. Depuis que Watanabe s’était envolé vers le monde dont on ne revient pas, personne ne lui avait tint de tel discours. Et la voix de Naruto était si chaleureuse, son attitude si confiante, qu’un simple encouragement de sa part résonnait comme un tambour pour un être habitué à l’obscurité.

 

- Tu sais ton cousin… Hésita t-il avant de reprendre sur un ton assuré : Sa vie ne lui pas été arrachée. Il l’a donné pour protéger ce à quoi il tenait. Il n’est pas mort dans la souffrance et la haine mais avec un sourire angélique. Sa fin a été aussi pur que son être.

 

Des larmes naquirent aux coins de ses yeux métalliques qui se fermèrent doucement, elles s’accrochèrent à ses longs cils et finir par couler lentement, emportant avec elles le lourd poids du désespoir. 

 

- Moi j’ai voulu exploser ce sale type pour qui Haku s’était sacrifié. Mais tu sais, il lui était très attaché aussi, il s’est battu jusqu’à la mort pour ce qu’Haku avait toujours souhaité : le bien. Je suis certain qu’il n’aurait jamais voulu que tu sois si triste, mais que tu vives sans regret ni peine. 

 

Haku n’était pas mort dans la solitude et l’horreur. Il avait fait ce qui lui avait semblé bon sur l’instant. Se sacrifier pour ce qui était important à ses yeux. La fin parfaite pour un être si pur. 

 

- Un Shinobi doit préserver ce qui est essentiel pour lui, ne jamais abandonner et … 

 

Un énorme fracas coupa l’élan de Naruto, un nuage de fumée s’était élevé au centre de l’arène et deux Shinobi en avaient émergés. « Sasuke » S’était écrié le blondinet. Dans la foulée il se retourna vers Rin qui, à sa plus grande stupeur, n’était plus là. Il sourit, renifla et courut vers son équipier.

 

Quant à la jeune Genin, elle montait les escaliers qui menait à la zone réservé aux candidats pour rejoindre Kankuro et Gaara qui devaient avoir la tête pleine de question au vue de son étrange combat. Son cœur s’était allégé, ainsi que la douleur dans sa poitrine. Elle en était sur maintenant, elle devait se consacrer à Suna. Protéger le Village qui lui avait donné une chance, ses habitants et même ses deux « bargeots » d’équipiers. Elle ne courait plus après l’espoir de revoir Haku, mais après le désir d’être digne de lui et de son clan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:48

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

- Ou ? Ou tu l’as vu ? Ou est-il ? 

 

Naruto s’était immédiatement figé. Son cœur ayant raté un battement, il semblait fonctionner au ralentis maintenant. Ferait-il face à un fantôme qu'il n'aurait pas pu blêmir d'avantage. Aux antipodes complet de Rin à qui un véritable feu d'artifice avait éclaté dans la tête. 

 

- P-pays des Vagues. Balbutia-t-il.

 

- Haku se trouverait là-bas ? Au Pays des Vagues ? Il n’est pas allé bien loin de Kiri lui alors. Tu sais s’il y est toujours ? Enfin, s'il y habite ? Oh bon sang... C'est incroyablement. Tellement incroyable ! Tu n'imagines pas ce que... Oh bon sang !  Une journée normale et... Bam. Haku est au Pays des Vagues. Je ne réalise pas.

 

Ne parvenant pas à se contenir, elle parlait à une vitesse folle. Ses yeux pétillaient de milles feux. Surexcitée, tressautant sur place, elle alternait les positions, écrasée par une vague de joie à l'état pure. 

 

- Ton… Ton cousin ? Laissa t-il échapper d'une voix faible. 

 

Loin d'un bouillonement de liesse, ce fut une profonde honte qui le ravageait, doublée d'une irrépressible envie de fondre sous terre. Elle hocha de la tête avec vigueur, serrant les mains sur son cœur pour tenter de calmer son emballement, pour le plus grand effroi de Naruto. Il n'avait décidemment rien, mais de rien de rien, comprit à cette histoire de combinaison de gêne. Et qu'elle boulette que cette méprise, cela étant un large euphémisme. Se fracasser la tête sur le banc lui semblait être un faible châtiment pour sa bêtise. 

 

- Nous avons été…Séparés il y a des années. C’est la seule famille qui me reste. Si tu savais à quel point je voulais le revoir ! Ah... Je vais retrouver Haku ! Merci, merci mille fois. Grâce à toi je... Je ne serais plus seule. 

 

Submergée par un bonheur presque trop violent, elle réalisait à peine que ses mots qu'elle n'avait jamais dit à personne lui échappaient. L'image de leur retrouvaille trônait déjà en toile de fond de ses pensées, impossible d'arrêter ce flot de parole, déjà qu'elle peinait à contenir son envie de se rouler par terre, d'hurler sa joie, de courir en tout sens et d'hurler plus fort encore. Et ne remarquait absolument pas le visage horrifié de Naruto, se décomposant de plus en plus. Dans sa boîte crânienne - ou manquait visiblement bon nombres de connexion neuronales - s'était façonné deux hypothèses : Soit Haku n'était pas un Yutsune, ce qu'il avait faussement déduit, et alors cas aucun problème, il pourrait aborder le sujet de son équipier. Soit il en était un. En ce cas il était persuadé qu'elle savait. Qu'ils étaient proche ou du moins en contact. Elle était censée savoir. 

 

- Au Pays des Vagues alors. J’espère qu’il y est toujours. Je m’y rendrais seule s’il le faut. Même si c’est drôlement loin de Suna. Il rentrera avec moi. Surement qu'ils seront contents, ils aiment bien le Hyôton à Suna. On formera une nouvelle équipe, rien que nous deux. Tu sais je pensais devoir attendre encore des années avant de le retrouver. Pour l'instant on va pas très loin pour nos missions et c'est assez... Compliqué. Alors qu'en tant que Chuunin ou plutôt Jônin j'aurais des missions rien qu'à moi et d'avantage d'occasion de le chercher. Et la tu me dis ça ! Bon sang que ce sera parfait. J'ai hâte, tellement hâte, tu peux pas savoir ! 

 

Une boule se forma dans la gorge de Naruto en la voyant si pleine de vie, rayonnante. Son visage s'était illuminé, lui conférant une splendeur nouvelle. Plus elle resplendissait d'entrain, plus il avait l'impression qu'une main s'emparait de son cœur pour le broyer. 

 

- Oh j’aurais tellement voulu que Watanabe le rencontre ! Enfin ce sera déjà génial comme ça. Ils vont tous l'accepter, comme pour moi, ça c'est sur. Oh la la...Je vais exploser. Il était avec qui ? Il s’est fait des amis ? Ils ont des Shinobi dans ce pays… Non je crois pas. Il doit être sacrément fort hein ?

 

Pourquoi avait-il fallut qu’il fasse le curieux ? Et dire que Kakashi l'avait prévenu de rester à l'écart. Il ne pouvait se résoudre à lui avouer. Elle était censé le savoir bon sang. Tout, il aurait tout donné pour retourner un instant dans le passé et se la fermer. Ou disparaitre sous terre tiens. Comment diable pouvait-on dire ce genre de chose ? Incapable d'y répondre, il préfèra balbutier :  

 

- Il… Oh oui sacrément fort. Il faisait comme toi, avec les aiguilles, mais il avait aussi une super technique avec des miroirs et puis plein d’aiguille. Vachement impressionnant ! Il a même à peu prés tué un de mes amis. 

 

- Avec des miroirs ? Oh. Il doit être plus fort que moi.

 

- Sauf qu'il avait pas le Dôjutsu qu'ils disent tous que t'as. Ou il l'a pas activé en tout cas. Et il te ressemblait pas non plus. C'est pour ça que je pensais qu'il... Enfin, comment ça se fait ?

 

- C'est parce qu'il n'est pas complétement issu du clan. Expliqua t-elle tout en mimant des guillemets. Génétiquement parlant justement. Sa mère, la sœur de mon père, était une Yutsune mais pas son père. Je sais pas qui c'était, il l'a jamais connu. Du coup il a probablement hérité de son physique par son père et du Hyôton par sa mère. Et en effet il a pas le Kôrigan. Pour imager, c'est impossible de l'acquérir sans une sorte de pureté de sang. 

 

- Ah... Je vois. En tout cas, lui, ses cheveux et ses yeux étaient tout bruns. Et long comme ça. Déclara t-il en montrant la longueur. Au début j'ai même cru que c'était une fille ! 

 

- Oh ça oui, apparemment c’est un truc commun des hommes de mon cl… Attend. Tu as dis qu’il l’avait à peu près tué ? Vous l’avez combattu ? 

 

Il déglutit. Une brusque envie d'éclater en sanglot le prit à la gorge. Pour Haku. Et surtout pour elle. Pour ce qu'ils lui avaient fait. Se mordant la joue avec force, il se concentra pour que les larmes ne lui montent pas aux yeux. Il devait assumer, il le savait. Lui dire. 

 

- Mon équipe et moi on est allés au Pays des Vagues pour une mission pas importante, alors qu'en fait s'en était une de rang A. J’ai rencontré Haku avant les combats, il… Super gentil ! 

 

Impossible de la regarder dans les yeux, il baissa son regard embué malgré ses efforts vers ses mains qu'il triturait sans même en avoir conscience. 

 

- On a du combattre une armée de mercenaire parce que leur chef terrorisait le coin. L’un d’eux était un Nukenin de Kiri, Zabuza. Et le protégé de ce type c’était ton cousin. Alors on a du se battre, mais il était sacrément puissant ! Il nous à réduit en bouillis. 

 

Rin, qui s’était fortement inquiétée l’espace d’un instant, se força à sourire. Elle se voyait déjà en sa compagnie. Et quel sacré duo ils formeraient ! Surement qu'il pourrait lui apprendre cette technique mystérieuse avec les miroirs. Plus important encore, elle aurait enfin un soutien, un rempart, sur qui compter, à chérir. Quelqu'un. La solitude ne serait qu'un vilain souvenir. Bien qu’un détail l’empêchait d’être franchement soulagée : si Naruto et son équipe était là et en forme, qui avait remporté la mission et surtout le combat ? Peut être que, comme ses professeurs le disaient, ils n'écopaient vraiment que de tâche de " poussin " et se satisfaisaient d'un match nul. 

 

- Mais tu as l’air de t’être bien remis. Comment s’est achevé le combat ? S’enquit t-elle avec un faible sourire. 

 

- Et bien on a achevé la mission. Ce fichu tyran a dégagé. Les habitants du village nous ont même aidés ! 

 

Le cœur de Rin commença à battre anormalement vite. Son esquisse de sourire se figea. Une déplaisante angoisse s'immisça. Elle eut la soudaine impression de tomber, tomber au plus profond d’un ravin. Sa voix devint plus dure :

 

- Et le combat ? Le combat contre Haku.

 

Refusant toujours de lever la tête au risque de croiser son regard, il renifla, ses poings contre ses cuisses. Rin n’aimait pas cette attitude. Pas plus que son silence. Son angoisse se fit plus profonde, s'emparant de tout son être. Haku ne pouvait pas avoir perdu face à ses faiblards. Impossible.

 

- Mon Sensei, Kakashi, combattait ce Zabuza pendant que Haku... Et bien nous mettait une raclée. On combattait chacun de notre côté. Sauf que le Nukenin était en mauvaise posture et... Il faut d'abord que tu saches, quand j'ai rencontré ton cousin, il...

 

- Viens en aux faits. Le coupa t-elle d'un ton abrupte.

 

Elle s'était à nouveau mué en une véritable statue de marbre. Respirant à peine, tentant de ne pas vasciller sous la peur grondante. 

 

- Haku... Il a soudainement disparut et...

 

Haku avait-il été blessé ? Voila ce qu'elle aurait voulu articuler si cette simple pensée ne la terrifiait pas autant. Le silence du Genin était insoutennable, lui laissant pour seul vacarme que le battement du sang dans ses tempes. 

 

- Zabuza allait se prendre une technique de plein fouet, il ne pouvait l'éviter. Et Haku... Il s'est interposé. Il la protégé, il... L'attaque... Il...

 

Le monde s’écroula autour de Rin. Sa respiration se stoppa, le  thorax prit dans un étau. Des ses yeux écarquillés, elle fixa le Genin sans le voir. L'espace d'une seconde il lui sembla que son coeur s'était arrêté ainsi que le court de ses pensées. Une douleur aigue, atroce, le réanima soudainement. La transperçant de part en part. Des ses yeux écarquillés, elle fixa le Genin sans le voir. Non. Impossible. Impossible. Impossible. Son cousin n’était pas… Impossible. 

 

- Menteur ! Hurla-t-elle brusquement. 

 

Naruto leva la tête maist n’eut pas le temps de voir le coup venir. Rin lui avait donné une gifle monumentale.

 

- Tu mens ! 

 

La main sur sa joue rougie, l'air hagard, il hocha doucement la tête en signe de négation. Un grondement assourdissant lui brouilla l'esprit. De rage. De profonde souffrance.  Elle l’attrapa au col et le jeta au sol avec une force titanesque. Et sauta sur lui. A califourchon sur le Genin sous le choc, elle continuait d’hurler de toute son âme. Il fallut un instant au blondinet avant de reprendre ses esprits et de tenter de se justificer face aux " Menteurs " que Rin continuait de scander.

 

- On a rien pu faire ! Tout a été tellement rapide. Il s’est sacrifié pour sauver la vie de Zabuza ! Kakashi ne voulait pas... Impossible de retenir l'attaque, il voulait pas... 

 

- Tais toi. Arrête tes mensonges. Murmura t-elle presque avant de s'écrier à nouveau : Tais toi !

 

- Il voulait pas le tuer ! 

 

 «  Tuer » . Tuer ? Haku. Tuer. Tuer. Haku. Mourir.

 Le choc était insurmontable. Son corps se déconnecta de sa conscience pour de bon, comme plongée dans un brouillard opaque, son esprit à l'agonie. Sa voix se mit à hurler de la fermer. La rage fut trop profonde, trop subite pour y résister. Ses poings se serrèrent.  Ils s’abattirent sur Naruto. Le frappèrent encore et encore.

Elle ne sentait pas la douleur dans ses jointures sous la force des coups ni le torrent de larme qui coulait sur ses joues. Pas plus qu'elle ne maitrisait les violents tremblements de sa carcasse. Des cris lointains d'une voix connue jusqu'aux soubresauts du corps impuissant, rien ne lui parvenaient. Seul le brouillard de haine semblait tangible. Elle remarqua à peine les mains qui se posèrent sur ses épaules et l’attrapèrent avec vigueur. Les braillements de Kankuro lui intimant de se calmer lui parvinrent comme un faible bruissement. Les cris cessèrent pour laisser la place à de forts tremblements. Son corps se débattit telle une bête enragé. L'esprit brisé, autant que le coeur. 

Il parvint à saisir cette boule de fureur, heureusement bien plus chêtive que lui, et avec un regard affolé vers le Genin au sol, jugea bon de quitter les lieux sur le champs. La vue brouillée par les violents sanglots, un chaos innommbla résumant son être, elle ne réalisa même pas qu'il l'emmenait - non sans peine - à leurs appartements. Blême d'inquiètude, le trajet sembla durer une éternité à Kankuro qui hésita même à la maintenir à l'aide de fil de Chakra, la force seule de ses bras suffisant à peine à endiguer son agitation. Devant l'inutilité des tentatives, il cessa de lui demander de se tranquiliser. 

Le claquement de la porte, les cris de Baki, les explications confuses du marionnettiste ne couvraient pas ses violents sanglots mêlés de suffocation. Impossible d'espérer la moindre réaction de sa part conclut le Sensei bien plus alarmé que courroucé qui hésita à lui flanquer gifle pour tenter de stopper ce qu'il qualifia de réelle crise de nerf. Incertain du résultat et ne se voyant pas franchement la malmener, il ordonna à Kankuro d'aller chercher les tranquillisants réservés aux crises du Jinchuuriki. 

 

- Ne discute pas. Claqua t-il devant son air pantois.

 

Croisant le regard insondable de Gaara, ayant également attiré par les hurlements de banshee, il obtempéra, taisant son envie de nier l'utilité de le chose - mieux valait-il qu'elle s'apaise seule - comme il le faisait d'ordinaire pour son frère, détestant autant que son équipière ce recours. Une dose rendait l'hôte comateux, surtout ne jamais aller au delà et risquer de l'endormir, se disait quant à lui Baki, deux doses étaient donc de mise pour elle, une léthargie douce lui serait salutaire. En dépit de ce que pensaient ses élèves pour lui cette issue à l'égard - normalement - du Jinchuuriki était de loin préférable à une attaque pouvant causer d'éventuelles blessures. Sous son apparence rude, il terrait en réalité un attachement sans conteste à ce trio, les connaissant bien mieux que ce qu'ils pouvaient soupçonner. Son détachement lors des affrontements l'imageait à la perfection : Pure produit de l'éducation en vigueur à Suna, périlleux au possible, forgeant des combattants hors pair ou des tas d'ossement, de cela il en était conscient autant de leur capacité à s'en sortir indemne. Certes la voie empruntée était raide mais il restait convaincu de sa primauté dans leur cas, de tels caractère ne pouvaient être qu'endurci de la sorte. Agir dans leur intérêt étant son devoir, qu'importe s'ils ne le remarquaient pas. 

 

- Je crois que... Si ça se trouve...C'est de ma faute. Balbutia Kankuro en lui tendant une fiole. A notre arrivée ici, j'ai eu une altercation avec le Genin qu'elle tabassait. 

 

- Pardon ? Mugit-il, manquant de renverser le dit produit. 

 

- C'était rien de très grave ! Et puis ça ne concernait que moi. Mais peut être que ça lui est resté en travers de la gorge et qu'il a voulut se venger en la voyant seule.

 

- Que crois-tu qu'il lui aurait fait ? 

 

- Certainement pas de mal. C'est quand même pas son genre de se laisser attaquer, s'il avait tenté quoi que ce soit...

 

- Tu aurais plutôt retrouvé un sacré stalactite. Le coupa t-il, venant d'achever le mélange. 

 

- Il a du lui dire je sais pas quoi. Un truc assez horrible pour la mettre dans cet état.

 

Il la regarda, mortifié de ne pouvoir l'aider et plus encore de ne pas avoir la moindre idée de ce que cette ordure lui aurait dit. Se serait-il moquer de son appartenance à Suna ? Ce genre de pique avait le don de l'énerver. Pourtant pas de l'ébranler à ce point. Son clan peut être. Peut être. Seulement peut être. Une vague de culpabilité le secoua subitement : Il réalisa qu'il n'avait pas un début d'indice sur le mensonge - comme elle l'avait hurlé - qu'il aurait pu formuler à ce sujet pour la simple raison qu'il ignorait à peu près tout sur ce point. Comme une claque lui apparut qu'il ne savait rien d'elle au fond. Il connaissait par cœur son style de combat jusqu'au moindre enchainement et un tas de détail banal mais les recoins de sa personnalité restaient un mystère. A l'instar des autres connaissances de Rin il n'avait jamais oser braver la gêne pour aborder ce chapitre de sa vie, un peu comme si fermer les yeux sur un problème pouvait le rendre invisible. Sa lâcheté le frappa de plein fouet : il n'était pas une relation lambda mais son équipier, pour la première fois il réalisa que son rôle ne se limitait pas seulement aux affrontements. Aurait t-elle agit différemment si elle avait pu se confier, si elle s'était sentit soutenue ? Détournant le regard vers son frère, toujours à demi caché dans l'embrasure de la porte, il en vint à se demander si lui aussi était - au moins vaguement - curieux de ce qui avait pu transformer sa douce voix en déchirant râle. Il crut pourtant percevoir son visage de marbre se voiler quasi imperceptiblement lorsqu'il entendit le bruit sourd d'une aiguille se plantant de bras de leur équipière. Lui même ne put s'empêcher de ciller. Le coeur lourd d'inquiètude et sans se douter qu'il en allait de même pour lui, il observa leur Sensei allonger Rin sur le dos, ses spasmes se muant peu à peu en vague frisson. Ce dernier se garda d'essuyer les joues larmoyantes de cette gamine lui paraissant étrangement frêle en cet instant, voulant éviter que les deux autres ne remarquent ses mains légèrement tremblantes. Longuement et dans un silence teinté des pénibles souffles suivant les sanglots, aucun ne put détacher son regard de la jeune Yutsune avec l'étrange impression de la découvrir. Réellement et, malheureusement, seulement maintenantMême la lune la contemplait à travers la fenêtre ouverte. Elle seule connaissait la réponse à leurs muettes interrogations. En cette nuit pleine d’étoile, l’astre se contenta de briller de toute sa puissance. Son unique moyen de veiller sur les êtres brisés. Espèrons alors que sa luminescence n'abandonnera pas cette enfant aux vifs malheurs passés pour les épreuves à venir. Sous son halo son visage de porcelaine semblait retrouvé sa sublime quiétude. Alors qu’elle plongeait mollement dans un sommeil forcé, l’image tant adulé de son cousin riant aux éclats mourrait dans ses prunelles perlées. 






 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Yzak

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成る神

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