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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:56

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

- Ah te voila toi. Lança Kankuro, visiblement mi furibond mi abasourdi. Tu nous as foutu quoi la ? 

 

Silencieusement, elle se contenta d'avancer dans la petite tribune leur étant reservée jusqu'au rebord ou elle s'accouda.

 

- Depuis quand t'abandonnes un combat ? 

 

Pour toute réponse il eut le droit à un haussement d'épaule dans une belle démonstration de nonchalence.

 

- Je t'ai vu des dizaines de fois risquer ta vie stupidement, alors que les mots je déclare forfait sortent de ta bouche c'est juste irréaliste ! Ou est la véritable Rin et qui es tu ? 

 

Se complaisant à admirer l'arène en préparation pour le combat suivant comme si elle y trouvait un début d'intérêt, sa réaction proche du néant irrita passablement notre marionettiste. En vérité et bien qu'il n'en sache pas la raison, il se doutait que sa crise de la veille lui avait anihilé sa vigueur légendaire, de plus la culpabilité lui collait toujours à la peau, il aurait tant voulu lui faire cracher le morceau ou, à la rigueur, la tirer de sa léthargie. Il obtint un résultat mitigé puisqu'elle daigna répondre :

 

- Il est passé ou Baki ? 

 

- Quand t'as balancé ton machin et qu'on y voyait rien, il a dit que c'était inutile de rester d'avantage alors...

 

Jetant de bref coup d'oeil autour d'eux, il continua à voix basse :

 

- Il est déjà allé preparer leur arrivée. 

 

Acquiesçant seulement et, sois dit en passant, trouvant sa discrétion plutôt excessive puisqu'ils n'étaient qu'eux trois sur ce stupide balcon, elle ignora non sans mal ses remarques sur le choc qu'aurait eu Baki en la voyant renoncer.

 

- Franchement dans quelle dimension, toi, tu fais ça ? T'es limite une caricature de fierté et d'obstination et la avec un tel enjeux...

 

- Lâche-moi. Le coupa t-elle en soupirant. C'est pas comme si on avait une chance de l'avoir cet examen.

 

- C'est pas seulement ça, je croyais que tu mourrais d'envie de monter à ces incapables ce qu'est un véritable Shinobi. Pour le coup, ça fout une belle claque à la réputation du Village !

 

- Je voulais pas m’épuiser avant la mission et gâcher mon Chakra pour ça. Mentit Rin avec morgue, à qui il commençait sérieusement à les briser. C'est ça être un véritable Shinobi, plutôt que de jouer la en bas.

 

- Tiens donc ! On t'aurait graffé un cerveau cette nuit ? S'exclama t-il en se penchant vers elle, faisant mine d'inspecter une quelconque anomalie de son regard métallique à ses oreilles. 

 

- Bouge ou j'explose ta face peinturlurée. Gronda t-elle, une aura de colère presque visible autour de sa charmante personne. J'ai justement assez de force en réserve.

 

Obtempérant docilement, il ne tarda pas à bougonner dans son coin de vague reproche tandis que l'irritation battait les tempes de Rin, s'amplifiant d'ailleurs à cause d'un détail que nous aurions presque oublié : Gaara. Depuis son retour elle sentait son regard perçant la fixer comme une arme dôtée d'un viseur. Ne tenant pas bien longtemps, elle se retourna brusquement vers lui et cracha :

 

- Quoi ?

 

- Rien. Mis à part que tu mens.

 

- Quoi ? Répéta t-elle, légèrement décontenancée.

 

- T'avais pas besoin de Chakra pour l'écraser. Reprit-il de sa voix habituellement éteinte. T'aurais pu le mettre en pièce avant même qu'il s'en aperçoive et sans effort. Tu vois dans ce brouillard.

 

Alors que le marionnettiste souffla qu'il n'y avait même pas pensé, elle lâcha un léger rire jaune avant de répondre :

 

- Oui, mais ça, eux tous, ils n'en savent rien.

 

Un silence pesant s'abattit sur le balcon, faisant volte-face pour échapper à leurs regards plus révélateurs que des paroles, elle parcourut la foule du sien, le laissant flotter pour finalement retomber sur l'arène, déçu. Non, personne ne savaient. Pas un être de ce foutu édifice ne la comprenait. Tandis que l'inquiètude montait en Kankuro - si elle avait saboté son combat, que ferait-elle lors de l'attaque ? - la colère de la jeune fille se transposa chez Gaara, lui en voulant franchement. Cette imbécile ne faisait décidemment pas preuve d'une once d'empathie, n'aurait-elle pas pu se donner la peine d'exterminer son cancrelas d'adversaire ? Depuis l'aurore Shukaku était insupportable. Tellement, tellement assoiffé. Un petit divertissement aurait été le bienvenue. Comment diable pourrait-il le contenir jusqu'au moment propice ? La lutte pour le refouler semblait perdue d'avance. Trépignant, grondant, l'entité prenait un malin plaisir à déchiqueter son esprit. Au moins se devait-il de faire de son mieux pour leur cacher. Ce qu'il parvenait haut la main, l'attention de son frère était portée sur leur équipière, cherchant ses mots et la bravoure de les articuler. Quant à Rin et son regard, tout deux étaient braqué sur un arbre de l'arène, non pas qu'elle trouvait un attrait particulier à ces branchages, à peine les remarquait t-elle, son esprit était en fait à mille lieux de la : à Kiri, bien des années auparavant. Disctinctement, elle revoyait de ses yeux de petite fille, trop jeune pour y prendre part, son père apprendre à son cousin, de deux ans son ainé, comment créer des aiguilles de glace, procédé basique de leur clan et sorte de rite de passage. Autant qu'étaient gravés dans sa mémoire le sourire radieux d'Haku lorsque son père, venant de le soulever d'un bras, lui avait ébouriffer les cheveux en le félicitant d'y être parvenu aussi rapidemment. Même le bruit de ses applaudissements, rendus sourds par ses épais gants, semblait résonner. Après le diner ou famille et amis furent invités pour fêter l'exploit, elle se souvenait l'avoir retrouvé sur les marches du perron, essuyant des larmes. Il m'a dit combien il était fier de moi, avait soufflé le petit garçon. Déposant sur sa joue un bisou, passablement collant par la faute du dessert, elle avait lancé de sa petite voix d'antan : « Comme t'as pas de papa, je veux bien partager le mien » , avant de l'attirer vers l'intérieur ou les attendaient déjà du lait au miel bien chaud. Le cœur lourd d'une amère mélancolie, elle réalisa à quel point son père, si prompt à lui conter l'importance de leur devise, aurait été fier d'Haku. Jusqu'à la fin. 

 

- Rin, je sais pas ce qui se trame dans ta caboche mais... Articula péniblement Kankuro, la sortant de ses pensées. Sache que... Tu peux m'en parler. 

 

Ses sourcils formant quasiment des accents circonflexe, elle le toisa avec un air notifiant une décérébration passagère. C'était plutôt à lui de demander dans quelle dimension, lui, sortait d'un coup ce genre de chose. 

 

- Si tu le sens pas pour le moment, je comprend. C'est probablement de ma faute. Complétement même. J'ai jamais...

 

Simultanèment, tout deux tournèrent la tête, il laissa sa phrase en suspens, tout comme Rin mit sa gêne entre parenthèse. L'état d'alerte mentale de niveau un activé d'un seul coup.

 

- Oh Gaara, ça va ? S'enquit son frère.

 

Celui-ci, se tenant la tête d'une main et venant de frapper dans le mur de l'autre, se mit à éclater d’un rire dément. « Chut, chut, du calme. Bientôt, c'est pour bientôt. » Chuchota-t-il d’une voix étranglée. Son bras toujours tendu vers la paroi légèrement fissurée se mit à trembler tandis que de sa bouche crispée s'échappait un flot de murmure sur le thème plus ou moins varié du sang. 

 

- Apparement non. Répondit Rin à sa place. Il est déjà dans sa phase monologue. Pourquoi il est déjà dans la phase monologue ?

 

A peine Kankuro eut hausser des épaules que son air - déjà alarmé - se décomposa. Le nom de leur cher équipier venait de retentir dans l'arène. Etat d'alerte mentale passée directemment au niveau trois.

 

- Ils sont sérieux la ? Lâcha t-elle, trouvant que leur mauvais karma tenait de la mauvaise blague.

 

Explosant littéralement d'un rire fichant la chair de poule aux deux autres, ça n'avait pas l'air d'être le point de vue de Gaara. 

 

- Hé, tu crois pas que tu devrais éviter de descendre... Comme ça ? Reprit-elle, ayant prit soin de choisir ses termes.

 

- Va crever. Je vais me faire une joie de rattraper ton écart.

 

Bon. Au moins lui répondait-il, signifiant qu'il était - plus ou moins - encore avec eux. Vu son aura meurtrière dépassant de loin les limites de la légalité, elle ne comptait pas se risquer d'avantage à lui faire entendre raison. 

 

- Très bien, fais comme tu le sens. Tant que c'est pas moi dans l'arène hein.

 

Il laissa un bref - pas assez au gout de Rin dont l'estomac fit un bond - instant son regard éclatant de malfaisance s'attarder sur elle et, avec un dernier sourire en coin, s'éloigna vers l'ombre du couloir.

 

- Quand même, n’oublie pas la stratégie... Quand même. Lança le marionnettiste, manquant un chouillat d'autorité.

 

- Tu crois pas qu’on devrait le suivre jusqu’en bas ? S'enquit-elle une fois que sa silhouette eut disparut.

 

- N’exagère pas, qu'est ce qui pourrait arriver juste en descendant des escaliers ?

 

- Ouais. Et puis il doit avoir intégré qu'il faut pas déconner maintenant.

 

Baragouinant une réponse dans le seul but que le silence ne reprenne pas sa place, il cherchait en réalité une façon de mettre en ordre ce qu'il voulait lui dire. Tentative ne remportant pas un grand succès, après un instant il décida de se jeter à l'eau de but en blanc :

 

- Pour ce que je te disais avant, tu sais, je suis conscient d'avoir merdé jusque la. Avec tout ce qui nous tombe dessus, c'est plus facile de fermer les yeux sur les problèmes des autres. Sauf que c'est égoiste et que...

 

Lui assenant un faible coup de poing sur l'épaule qui l'a fit légèrement reculer, il continua :

 

- T'es pas une autre comme les autres. 

 

Il lui sembla que l'espace d'un battement de coeur, l'intégralité de ses organes stoppèrent leurs activités, pour chuter avec fracas, ne laissant sur leur sillage qu'un bourdonnement détonnant. Capacité cérébrale : Inexistante.

 

- T'es mon équipière et t'as toujours géré ta partie du contrat. T'es toujours la à calmer le jeux, ou à essayer, quand ça dérape avec mon frère. 

 

- Bah c'est aussi ma responsabilité. Bredouilla t-elle, pas certaine que ses organes aient retrouvés leur bonne place.

 

- C'est justement la ou je veux en venir. J'assure pas cette responsabilité envers toi. 

 

Pédalant décidemment dans la semoule et peinant à mettre ses idées bout à bout, il se gratta la tête maladroitement avec un sourire aussi forcé qu'embarassé. 

 

- En gros je veux dire qu'on oublie trop souvent qu'on est pas que des numéros de matricule associés. Autant en combat que dans le reste. Et que c'est nul qu'il y ai fallut attendre que tu sois vraiment mal pour m'en rendre compte.

 

Peu habituée à de tels élans et secouée au possible, elle ne put que traduire l'unique impulsion de son coeur :

 

- T'inquiètes, ça va déjà mieux maintenant. 

 

Saisissant le sous-entendu, il laissa échapper un éclat de rire soulagé, auquel se mêla :

 

- Si ça peut te faire aller encore mieux, je veux bien lui casser la figure pour de bon à l'autre moucheron en orange. 

 

- Non, c'est bon, je crois que j'en ai déjà fais assez de ce côté la. Répondit-elle, joignant un léger rire au sien. Et puis... Je comprend un peu plus ce qu'il essayait de m'expliquer. 

 

- D'acc', tant que ça roule pour toi. Conclut-il avec un clin d'oeil sublimé par un large sourire.

 

Cette conversation lui paraissant - plus qu'agréablement - surréaliste, notre Genin eut l'impression que ses jambes s'étaient transformées sans qu'elle le remarque en batonnets cotonneux tandis que le reste de sa personne tentait de faire face à la vague de ravissement la submergeant. Bon sang, était-il humainement possible de gérer autant d'émotion si disctincte en si peu de temps 

 

- Ah bah le voila. Fit t-il remarquer après un instant, les yeux rivés sur son frère en contrebas. Il en a mis du temps pour descendre. 

 

- Ouais, fin' c'est pas comme s'il avait pour habitude de se presser. Peut être qu'il a tenté de se calmer en chemin. 

 

- Y'a intérêt. Imagine qu'il nous le lâche en plein milieu. 

 

- Hmm... Parle pas de ça, j'avais presque réussis à oublier. Maugréa t-elle en faisant la moue. 

 

- Oublier que tu vas grimper sur ça ? J'sais pas comment t'as pu. 

 

- Merci, je sens déjà le petit déj' qui remonte. Maugréa t-elle en faisant la moue, la main sur le coeur.

 

- Sérieusement, tu te sens d'attaque pour la suite ?

 

- J'ai le choix ? 

 

Faisant à son tour une grimace pour le moins peu entrainante, ils lâchèrent un long soupire de concert. 

 

- En tout cas... Sois certaine que c'étaient pas des paroles en l'air ce que je t'ai dis. Tu peux compter sur moi. Ce sera pas comme les simulations ou il suffira d'être coordonné, il faudra vraiment...

 

- Avoir confiance. Je sais. La veille de notre départ, le bras droit de ton père m'a dit que je devais absolument rester focaliser sur l'ascension et les sceaux. Je m'étais dis, ouais, cause toujours, vu que ça a jamais été notre fort de collaborer comme...

 

- Pas collaborer, s'épauler. Je serais la. Vraiment. 

 

- J'en doute pas. 

 

S'échangeant un faible sourire, tout deux comprirent qu'en cet instant ils n'auraient échangés de partenaire contre rien au monde. Bien plus rassurant que s'il avait été le maitre incontesté du Ninjutsu, à ses yeux Kankuro était fiable sur ce coup. Quant à lui, il savait que, qu'importe ses états d'âmes, elle était l'une des rares Shinobi de sa connaissance à être aussi talentueusement bornée et ce - pour une fois - dans le bon sens du terme. Se sentant pour la première fois assez en confiance pour avouer ses faiblesses, Rin prit une profonde inspiration, enferma mentalement son orgueil au fin fond de sa cervelle et marmonna :

 

- Tant qu'on en est aux confessions, dis moi franchement... Tu meurs de trouille autant que moi ?

 

- Depuis des jours. Et encore d'autres jours. 

 

- Tu crois qu'il a peur aussi ? Demanda t-elle avec un léger signe de tête vers le bas de l'arène. 

 

- Bah vu qu'il doit compter sur nous pour le ramener... Il devrait. 

 

Leurs regards se croisèrent, voyant chacun la mine déconfite de l'autre, ils ne purent que réagir de la même façon : Eclater de rire. Un rire franc, presque libérateur. Après tout, qu'y avait-il de mieux à faire dans un tel pétrin ? Ayant l'impression que cela faisait des lustres qu'elle n'avait plus entendu son propre rire retentire de la sorte, elle se tint machinalement les côtes plaisamment douloureuse. A peine s'essouflèrent leurs éclats que lui revinrent les paroles du blondinet. Elle ne s'était pas trompé, non, personne en ce lieu ne la comprenait, pourtant lui non plus n'était pas dans l'erreur : Rin n'en était pas seule pour autant. Ils étaient la les uns pour les autres, à leur manière, sans vraiment en avoir conscience. Sans eux - qui devaient s'entraider pour y parvenir - combien de fois Gaara aurait dépassé le point de non-retour ? Et de son côté, aussi détestable qu'il soit, il s'était occupé de leur adversaire un nombre tout autant incalculable de fois. Ses yeux brillant encore d'un larmoiement hilare filèrent d'un de ses équipiers à l'autre et aussi soudaine que tardive fut sa prise de conscience. Enfin la signification des dires du Mirage du Désert, il y a plus d'une année de cela, lui apparut clairement : L'équipe 00, spéciale. 

 

- Bon, c'est pas tout, mais il fout quoi son adversaire ? Il va nous l'énerver d'avantage à le faire attendre comme ça. 

 

- C'est qui au fait ? J'étais trop outrée de la mauvaise coïncidence pour faire gaffe au nom.

 

- Suffisait de demander.

 

Et en effet, à peine avait-elle achevé sa phrase que l'édifice vibra sous les acclamations de la foule. A l'instar de son apparition, celle du rival de Gaara déclencha un véritable cataclysme d'hurlement en tout genre.

 

- Sasuke Uchiha. Souffla t-elle, les yeux rivés sur le Genin sortit de nulle part au centre de l'arène dans un nuage de fumée. 

 

S'étant maintenant plus ou moins sortit de sa torpeur de chagrin et jouissant à nouveau d'une capacité intellectuelle acceptable, Rin essuya - à retardement - le contre coup des paroles de Shikamaru : Les deux rescapés de clan légendaires. Lui aussi, bon sang, lui aussi. En cet instant il y avait bel et bien une personne en ce lieu qui la comprenait. Pourtant elle n'eut pas le loisir de s'épancher sur le sujet : Le combat débutait déjà. Ou à peu près. A peine le sable fut t-il sortit de sa jarre que Gaara se mit à trembler violemment. Sans pouvoir l'entendre pour autant, elle distinguait parfaitement qu'il était en pleine conversation avec lui-même. Et merde. 

 

- Il est en plein délire. Il l'est jamais à ce point avant un combat. Ca craint. Articula le marionnettiste d'une voix étranglée. Bordel, qu'est ce qui lui prend ? 

 

La gorge serrée d'appréhension, elle se contenta d'hocher la tête de droite à gauche. Kankuro lâcha un autre juron tandis qu'elle ne put retenir un hoquet de surprise : Le sable autour de lui venait de tomber au sol en un bloc. C'était la première fois qu'elle le voyait en perdre le contrôle de la sorte. 

 

- La ça craint vraiment. S'il peut pas se calmer et donc se concentrer, il risque d'être plus vulnérable. Qui sait ce qui se passera s'il perd l'avantage pendant le combat ? Enonça t-elle, imaginant déjà le pire.

 

Terrifié à cette idée, son équipier déglutit bruyamment. Tout deux le sentaient mal, vraiment mal. De même qu'une impression de malaise envahit la foule, son silence de plomb ne tarda pas à amplifier l'écho du début de la lutte : Après quelques inutiles lancers de Shuriken, son adversaire fondit sur Gaara, à une rapidité épatante il enchaina une série de coup, tous parés par le sable, se muant heureusement comme d'ordinaire. Le Genin de Konoha échappa aux regards des spectateurs, le temps d’un battement de cil, puis apparut dans le dos de Gaara, lui assenant un coup de poing. Rin attrapa le rebord de la tribune, ses mains serrèrent le métal de toute leur force. Pour la première fois elle le voyait essuyer un coup. Le sable du Ninja de Suna s'éleva pour créer un clone qui para une nouvelle démonstration du Taijutsu de enflure de Konoha. Pas pour longtemps pourtant. Comme précédemment et grâce à une vitesse impressionnante ce Sasuka réussit, non seulement à l'approcher, mais surtout à le frapper. A plusieurs reprises. La jeune Yutsune réprima un cri, étant loin d'être habituée à voir son équipier en position critique, elle ignorait que cela l'enrageait à ce point. Cette nouvelle l'étonna d'ailleurs fortement, elle était pourtant certaine de ne l'apprécier en aucun cas, alors pourquoi avait-elle tant envie de descendre l'aider ?  Le blondinet-mandarine aurait eut raison sur toute la ligne, existait-il donc un lien entre eux en dépit de tout qui, de surcroit, importait à ses yeux ? Quoi qu'il en fut, pas le temps pour la rélfexion : Le sable se souleva soudainement, s'entourant autour de Gaara il se solifia et se referma. Elle se surpit à lâcher un soupire soulagé à la vue du meilleur bouclier possible protégeant le Genin.

 

- C'est quoi son plan la ? J’espère qu’il ne va rien faire de stupide. Murmura Kankuro pour lui-même. 

 

Toutes les tentatives pour détruire la défense de son adversaire furent inutiles, jusqu’à ce qu’il saute subitement contre la paroi de l’arène. Rin eut envie d’exploser ce rebord pour se calmer. Que prévoyait donc ce sale rat ? Sculptant son Chakra dans sa paume qui prit peu à peu l’apparence d’un éclair, ce foutu Sasuke fondit sur le bouclier dans un hurlement déchainé. Et y explosa sa création stridente. Immédiatement la protection craquela. Une partie se brisa. De ce qui restait de la sphère de sable s'éleva un hurlement. L'épouvante à l'état pure résonna dans l'arène.

 

- Impossible ! Souffla t-elle, sous le choc.

 

- Il a été blessé ! Impossible. Sa défense est imparable ! Rugit Kankuro qui s'était lui aussi jeté contre le rebord, le serrant avec rage.

 

L'espace d'un instant le calme plat se fit maitre des lieux, même son rival semblait abasourdi de son propre acte. A des années lumières de se sentir proche de ce Genin partageant le même passé, Rin, le coeur battant, eut une forte envie de voir le sable fuser vers sa sale face de prétentieux pour lui enserrer la gorge. Brutalement lui apparut l'image du ridicule Genin dans sa combinaison ayant fusé pour rattraper sa morveuse d'équipiere lors de l'étape précédente. Bon sang. Avec l'impression d'avoir reçu un sceau d'eau en plein visage, elle comprit sa réaction. Elle se faisait violence pour ne pas sauter au bas de l'arène, lorsqu'une autre clameur effroyable la fit tressaillir : 

 

- Du sang... C'est... Mon sang !

 

- Gaara ! Vociféra son frère, le corps tendu comme un arc comme s'il s'apprêtait égalemment à le rejoindre. 

 

L'estomac de la jeune Yutsune fit un bond. De peur, déjà, pour la suite des évènements qui semblaient plutôt comprise. Et de peine, dominante. Avec le nombre de fois ou il l'avait terrifié avec ses envies sanguignolantes, ses monologues déments et ses éxécutions cruelles, elle n'aurait pu se douter être aussi enragée que la roue ait tourné sur le coup. 

 

- On dirait qu'il arrive plus à retirer son bras du sable. Fit t-il remarquer, les yeux plissés sur un Sasuke s'agitant pour s'extirper de la à coup de Raiton. 

 

- Vas-y, choppe le. Articula t-elle, les dents aussi serrées que les poings.

 

- Oh putain... C'est... S'exclama t-il devant le spectacle s'offrant à eux et, plus clairement, ce qui sortait du bouclier.

 

- Sa patte. 

 

La terreur reprit une place prépodérante en elle. Shukaku. Il avait laissé Shukaku un bout de Shukaku se pointer. Comme pour illustrer l'expression " Chasser le naturel, il revient au galop " , Rin s'écria :

 

- Bordel, il fout quoi ce tarré ? 

 

- Rin... Laissa t-il échapper dans un murmure étranglé. 

 

Le remarquant à peine, cette dernière était trop obnubiler par l'informe patte du Démon retournant paisiblement dans sa cachette tandis que l'Uchiha, ayant déjà reculé, s'éloignait d'avantage. 

 

- Rin...Répèta le marrionnettiste avec un trémolo alarmé. Regarde. 

 

Levant la tête vers la direction qu'il indiquait, la jeune Yutsune sembla pâlir d'un seul coup - tant qu'elle frisait la translucidité - à la vue d'un faisceau lumineux dans le ciel. Le karma avait donc officiellement une dent contre eux.

 

- Le signal. Articula t-elle dans un souffle. 

 

- Avec Baki partit on ne sait ou et Gaara qui est blessé... Qu'est ce qu'on fait ? 

 

La bouche ouverte dans l'idée de répondre, elle se rendit compte de l'immensité de son - justement - manque d'idée. A part mettre le temps sur pause ou le remonter - ce dont nous nous permettons de douter - rien ne lui faisait l'honneur de venir. Tournant la tête en tout sens dans l'espoir qu'un plan tout fait lui saute au visage, un tremblement de terre aussi subit qu'impromptue la fit presque passer par dela la rambarde. L'édifice tout entier en fut violemment secouer. La nature étant loin d'être fautive dans cette affaire, une explosion fracassante avait devasté toute une partie de la bâtisse, le souffle en ayant propulsé nombre de gravas en tout sens. 

 

- Putain ! C'était dans le plan ça ? Brailla Kankuro, donnant un coup de pied dans un monticule de tuile, la salve ayant raté sa tête de peu. 

 

- S'ils improvisent, alors nous aussi. Allégua t-elle d'une voix faussement assurée. En aucun cas on ne doit perdre Gaara, on va le rejoindre. 

 

La mine décomposée au possible, le marionnettiste comtempla la brusque chute de son équipière et eut, le temps d'un soupire, une rétrospection de sa vie. Non, décidemment non, il ne voyait pas ce qu'il avait pu faire de si mal pour se retrouver dans cette galère. Après avoir rejoins Rin déjà aux côtés de la boule de sable s'égrainant pour découvrir le corps d'un Gaara inerte, la clavicule en sang, il s'enquit  :

 

- Et maintenant ? 

 

- Quand j'ai dis improvisation, t'as entendu plan construit ? 

 

- J'ai eu l'espoir fou qu'on t'ai réellement greffé un cerveau cette nuit. 

 

Alors qu'elle allait rétorquer qu'attaque de Village ou non, cette plaisanterie n'avait rien de drôle, atterit pile devant eux un homme, véritable envoyé divin en cet instant. Nul autre qu'un Jônin de Suna habillé en civil, il avait prit place au milieu de la foule comme n'importe quel spectateur n'ayant pas pour intention de détruire, sacager et accessoirement tuer. Lors de sa période d'entrainement pré-Genin, Rin avait eut l'immense privilège d'avoir pour professeur ce Shinobi aussi pédagogue qu'un alligator. Etant d'ailleurs l'un des responsable de son blocage avec le Hyôton de cette période, elle ne le tenait pas franchement en grande estime.

 

- Cette stupide créature n’a pas agit selon les instructions. Cracha t-il dans la foulée. 

 

« C'est à dire qu'il combattait vous voyez » Marmonna Kankuro avec un reniflement exaspéré. Non mais pour qui il se prennait celui la ? Seuls lui même et son albinos d'équipière avaient le droit de le traiter de stupide créature. 

 

- Rien qu'un foutu monstre ingérable. Expectora t-il hargneusement. Et pourquoi il est inconscient rien qu'avec cette égratignure ?

 

« Cette égratignure, qui accessoirement lui fait pisser le sang, est la première de sa vie, pauvre tâche. Je vais même pas tenté d'expliquer à un décérébré son choc quand il l'a vu. Et sinon y'a aussi le véritable monstre que vous lui avez foutu dans le bide qui doit jouer un rôle dans son malaise, vous croyez pas ? » Voila ce que Rin hurla. Mentalement. Se souvenant de ses crises de rage d'antan, elle préfèra lâcher avec un sourire forcé :

 

- La fatigue. 

 

- Toujours à jouer la maligne toi. Tu crois que c'est le moment ? Lui gronda t-il avant de baisser à nouveau les yeux vers le Jinchuuriki. Il reste le pilier de la mission. Blessé il est inutile, emmenez-le au loin le temps qu'il récupère, donnez les premiers soins et dépêchez-vous de vous ramener exécuter le plan. 

 

Sans autre forme de cérémonie, il fusa vers un énorme débris de la bâtisse au loin.

 

- Et avec quoi on est censé le soigner ? Lui brailla Kankuro tandis qu'il y prenait appuis pour bondir vers la tribune. J'ai une putain de tête de Ninja Médecin ? 

 

S'auto proclamant directrice exécutive des opérations et reine de l'improvisation, Rin s'exclama :

 

- Viens, faut pas trainer ici. 

 

Acquiescant, non sans un juron au préalable, Kankuro attrapa pour le balancer sur son épaule. Ils n'eurent pas le temps d'esquisser un saut qu'une voix les héla de l'autre bout de l'arène :

 

- Qu'est ce que vous foutez ?

 

Et merde. C'était qu'elle l'avait oublié cet Uchiha de malheur. Fonçant vers eux, elle envoya une salve d'aiguille de glace sur lui pour le faire reculer et leur laisser le temps de s'élancer hors de l'arène. A quelques secondes près, il ne put déceler leurs silhouettes déjà enfouies dans les branchages à sa sortie du bâtiment à moitié en ruine.

 

- Faut accélèrer, je sens qu'il suit notre trace. Maugréa Kankuro après un moment. 

 

- Tss, il va nous coller longtemps tu penses ? 

 

Oui. Il les suivit longtemps, pour le plus grand agacement de Rin. Il les forçait à bien trop s'éloigner de Konoha et donc de leur tâche. Kankuro ne pouvant courir aussi vite que d'ordinaire à cause de son fardeau toujours dans les vapes, ils purent sentir que cette punaise se rapprochait de plus en plus. Après une longue course dans l'opaque forêt bordant le Village - et bon sang qu'elle détestait ces foutus arbres de partout - , l'inévitable fut bel et bien inévitable. Cette saleté leur tomba dessus, armé d'un sourire narquois, leur lança d'un ton qu'elle jugea exagèrement mélodramatique :

 

- Vous n’irez pas plus loin.

 

Taux d'énervement dans son sang de Yutsune : Maximum. 

 

- T’es bien sur de toi pour un type tout seul. 

 

- Tais-toi Rin. Il n’est pas à sous-estimer, t’as vu ce qu’il a réussit à faire à Gaara.

 

Mouais. Double dose de mouais, d'ailleurs. Gaara devait être perturbé par Shukaku, qu'il se fasse blesser si facilement était inconceble, surtout par un Genin vêtu d’une grenouillère. 

 

- Je vais le combattre pour le retenir. Emmène-le et va t-en. Ordonna Kankuro.

 

- Quoi ? Non. Je reste, on va se…

 

- Va t-en je te dis ! S’écria-t-il. T'as bien entendu notre supérieur, faut protéger le pilier de la mission. Fonce.

 

Réticente, elle ne pouvait pourtant nier cette évidence. Bordel. Et le laissa lui confier son frère. 

 

- Magne toi de me rejoindre. Lança-t-elle avant de sauter sur une branche et de s’éloigner à contre-coeur.

 

Elle sautait d’arbre en arbre avec difficulté, devant tenir la charge sur son épaule de ses deux bras, tout en râlant mentalement contre Gaara qui était bien plus lourd qu'il n'y paraissait. A moins que ce ne soit sa jarre. Elle en vint à se demander le poids de ce fichu machin et si quelqu'un avait déjà eu l'idée de le peser. Ses complaintes se tournèrent vers ses professeurs et particulièrement son Sensei, pourquoi aucun d'eux ne l'avaient réellement forcé à développer sa force ? Et se contenta d'un petit pourcentage de blâme envers sa propre mauvaise volonté en la matière. Faisant tout autant d'effort qu'elle pour éviter les entrainements de ce genre, comment diable pouvait-il se déplacer si aisément avec cette enclume ? Peut être contrôlait-il le sable pour qu'il se soulève lui même ? Elle s'étonna toute seule de la stupidité de sa propre reflexion. Quoi qu'il en fut, quelle affliction pour une Shinobi habituée à filer comme le vent d'être aussi ralentie. Brusquement, la présence d'un poursuivant stoppa nette ses divagations. Bon. Avouons, une infime seconde seulement, que ce Sasuke soit si fort, il n’avait tout de même pas pu battre Kankuro si rapidement. Non, ils devaient être suivis par d’autre Shinobi. Génial. Re-bon. Détaler comme un lapin commençait à franchement lui  taper sur les nerfs, de toute façon il n’allait pas tarder à la rattraper. Posant doucement Gaara contre une large branche, elle se retourna, mains sur les hanches, et attendit que son adversaire daigne se montrer. Tiens donc. Ce fut encore la sale face de rat qui se pointa. Il avait donc aussi laissé un de ses camarades pour continuer la filature. Tant mieux. 

 

 

- Tu me suivras pas plus loin. Lança Rin, imitant sarcastiquement de son ton à sa réplique. 

 

Décidant de ne pas gaspiller trop de Chakra dès le début, elle se concentra pour créer une bourraque amoindrie pour seulement l'envoyer valser. Et ainsi fut fait. Ou à peu près. Il parvint à se raccrocher à une branche et s'y hisser. 

 

- Tu ferais mieux de suivre les conseils de ton équipier. Proféra t-il, la voix suintant de prétention.

 

Se taire et ne pas le sous-estimer donc. Très bien, très bien. Et dire qu'elle avait crut être énervée avant ça. 

 

- Oh... Tant de bienveillance me touche. Articula t-elle avec morgue, le dégout se lisant sur son visage. Montre moi plutôt ce que tu sais faire au lieu de piailler. 

 

- Dommage pour toi, je t'avais prévenu. Hôsenka no Jutsu !   

 

Une multitude de boule de feu fendirent l’air en sa direction. Une ombre de sourire en coin fut son unique réaction. Peut être avait-il intimé les sceaux rapidemment... Pour un Ninja de Konoha. Se repentant de ses plaintes quant à sa force, elle remercia ses professeurs d'avoir mit l'accent sur la rapidité de ses sceaux.

 

- Mizu Rappa ! 

 

Rin cracha un puissant jet d’eau qui éteignit le Jutsu à peine jaillit comme de vulgaire flammèche. Son sourire satisfait s'élargit un peu avant de lancer d'un ton condescendant :

 

- Range tes allumettes, c’est inutile contre moi. 

 

Réprimant un juron, il lâcha un « Tss »  dès plus inspiré, n'ayant pas prévu que cette enflure pouvait maitriser un Jutsu de type Suiton en plus de sa petite démonstration de Futon et de ce qu'il avait vu de son Hyôton lors du combat contre Tenten. Merde alors, comment se faisait-il que ces foutus Genin de ce foutu Pays du Vent atteignaient déjà un tel niveau de Ninjutsu ? Malgré lui les dires d'Orochimaru quant à la puissance que Konoha ne pouvait lui offrir s'immiscèrent dans son esprit, à la limite de l'admettre, il du se hâter de brancher ses pensées sur un autre canal. Espérant que cette peste n'avait plus d'autre surprise de ce genre en stock, pouvant faire une croix sur le Katon et ne se sentant pas de créer un autre Chidori pour l'heure, il du se rabattre sur l'épluchage de sa cervelle à la recherche d'un quelconque plan. Rin, de son côté, était en pleine analyse de la situation : Premièrement elle déplorait son Kirigakure - technique du brouillard - lui ayant dévoré la majorité de son Chakra. Ce qui lui en était revenu, elle venait de l'utiliser. Qu'importe, après son combat, il devait en être de même pour lui. De plus impossible pour lui d'user de son Taijutsu ainsi perché dans les arbres, remettant à nouveau les compteurs à zéro, ces saletés de branchage étaient plutôt un désavantage pour elle aussi. Malgré les immenses salles recréant divers décors dont Suna était munie, elle n'avait pas l'habitude d'y évoluer contrairement à sa sale face de rat d'adversaire. En résumé notre jeune Yutsune n'était pas plus avancée donc. Bon puisque, apparement, cette journée se déroulait sur le thème de l'improvisation, autant se laisser porter par le courant. Puisant dans ses ultimes réserves de Chakra, elle lui envoya immédiatement une salve d'aiguille de glace qui allèrent s’enfoncer dans sa chair, le transperçant de toutes parts. A peine le corps du Genin dégringuloa de la branche qu'il s’évanouit soudainement en un nuage de fumée.

«  Une substitution ! Merde, ou est-il passé ? »

Levant les yeux vers le bruit pour le moins peu rassurant de projectile fendant l'air, elle eut la réponse plus que rapidement : Un Sasuke accroché à l'envers sur la branche supérieur et venant de lui balancer quatre Kunai droit dessus. Elle eut juste le temps de reculer assez pour ne se faire trancher que la pointe d’une mèche de cheveux.

 

- Les Genin de Suna maitrisent déjà de bon Jutsu mais sont à peine capable d’esquiver de simple Kunai ?  Se moqua t-il, l'air prétentieux à son paroxysme, après avoir sauté sur une branche un peu plus loin. 

 

Dans la foulée, il eut un léger mouvement de recul, de ses yeux écarquillés de surprise il vit apparaitre face à lui un second exemplaire de Rin. La véritable. Voila à quoi elle avait occupé son attente. Avec une aura d'arrogance dans son sillage, elle claqua :

 

- C'est à dire que les clones de glace, plus résistant, ont le défaut d'être un peu lent. 

 

Sur ce, elle lui assena un puissant coup de pied en plein thorax. Sous la force de la frappe, il valsa avant même de s'en rendre compte. Le regardant chuter avec un placide air de triomphe, elle n'eut pas même le temps de sourire que ses sourcils se froncèrent en le voyant brandir deux Kunai affreusement lié par un fil. Sur le champs sa mine se décomposa : Ce foutu fil lui enserra le bassin. Et entraina le reste de sa personne vers le sol. La dégringolade des deux Genin - non sans avoir échappé à un tas de fins branchages en pleine face au passage - s'acheva douloureusement plusieurs mètres plus bas sur une large branche. Peinant à se relever, l'égo aussi meurtris que le corps, ils restèrent un instant dans une position identiquement ridicule - autrement dit à quatre pattes - le temps de reprendre leurs esprits et de comprendre ce qui leur été arrivés.

 

- Et dire que c'est ce combat qui aurait intéressé la foule. Marmonna t-il.

 

- On dirait qu'on a raté l'occasion de s'humilier en public. Enchérit t-elle de la même façon.

 

Plus ou moins gémissant, ils se décidèrent à se lever en époustant les feuilles et autres brindilles, vestige de leur exploit mutuel. Son sombre regard ayant retrouvé son étincelle hautaine, il la dévisagea avant de lancer avec hargne :

 

- Je vous ai entendu dans l'arène. Vous êtes liés à cette explosion et tout ce bordel n'est ce pas ?

 

- Et tu te figures que je vais te le dire ? Profèra t-elle d'un ton mauvais. 

 

- J'sais pas au juste quel est votre plan mais je vais pas vous laisser faire. Je compte bien vous arrêter.

 

- Vas-y, honneur aux dames. 

 

En dépit de la susceptibilité se mêlant à la prétention pour leur conférer une envie débordante d'éléctriser ou congeler l'autre, aucun des deux ne bougea d'un milimètre; se toisant seulement, le mépris émanant de tout leurs êtres, pourtant empêché par plus fort encore. Premièrement leur dignité mal placée. En effet tout deux étaient aux faits que leur dernier recours n'était d'autre que leur Dôjutsu. Cependant pas l'ombre d'un changement de nuance du côté de leur pupille, et pour cause, contrairement à d'habitude ou la fierté les poussaient à l'activer, quel affront d'y être réduit en premier sur ce coup ! Non, pas question d'arborer son précieux pouvoir avant l'autre. Et la seconde raison était tout bonnement... Exactement la même : leur Dôjutsu. Leur rareté, renvoyant à leur essence même : Leur clan. L'intensité avec laquelle ils se fixaient maintenant ne laissait plus de place au doute, tout deux devinèrent les pensées de l'autre. Leur naissance, leur destin. Marqués par une cruauté identique. Se connaitre leur était superflue, seul leurs regards suffisaient à comprendre. Comprendre que l'autre était hanté également par les hurlements des siens. 

Autant liés qu'ennemis. Au même instant, leurs yeux se fermèrent. Ils surent ce que l'autre prévoyait. Rien que l'espace d'un battement de cil pour activer leur héritage. Et accomplir leur devoir. Aussi ferme fut leur conviction, aussi brutal fut son échec. La surprise leur fit ouvrir des yeux d'une normalité totale, au détail près qu'ils furent écarquillés. Subitement, entre eux, était apparut...

 

- Gaara. Souffla t-elle.

 

Tournant presque imperceptiblement la tête vers elle, il articula d'une voix d'outre tombe :

 

- Dégage.

 

Restant plantée bien droite, les prunelles et toute son attention désormais sur lui, elle pressentait autant sa fureur qu'elle devinait ses intentions. 

 

- C'est ma proie.

 

- T'es sur d'être... En état ?

 

- Va t’en immédiatement. Gronda t-il. Je te jure de commencer par toi sinon. 

 

Bon, en cette belle journée ensoleillé ou un bout de Shukaku avait déjà fait son apparition, il ne semblait pas d'humeur à être contredit. Sans trop savoir pourquoi lui revint en mémoire leur conversation, des mois auparavant sur le toit de cette auberge paumée, ou il lui avait - plus ou moins - expliqué l'incident avec Temari ayant conduit à sa nomination dans l'équipe. Je lui avais dis de dégager, avait-il dit. S'entêtant à rester, elle avait fini en dommage collatéral. Tentait t-il, à sa façon, de l'écarter de tout risque ? Après tout les menaces étaient la base même de son vocabulaire. Son regard métallique papillona d'un Genin à l'autre. Tant pis pour la sale face de rat. Et ce qu'importe son passé. 

 

- Tarde pas trop, faut qu'on rejoigne notre poste au plus vite. Déclara t-elle avant de s'élancer sur une branche supérieure.

 

- Votre poste ? Reste la toi ! C'est quoi cette foutue histoire ? S'écria Sasuke, sans autre résultat que de la voir s'éloigner d'avantage. 

 

Sa tentative de lui balancer une salve de Shuriken - facilemment évitée - fut tout aussi vaine. Sautant de branche en branche jusqu'à atteindre son point de départ, la ou d'ailleurs l'attendait son clone qu'elle renvoya aussi sec, elle peinait à les observer - les deux Genin avaient du bouger - mais entendit distinctement la voix terrifiante de son équipier :

 

- Ton nom est Sasuke Uchiha, tu es fort, tu as des compagnons et des objectifs... Mais au fond tu es comme moi. Tu as le même regard. 

 

- Tu délires, nous n'avons rien en commun. Je ne sais pas quelle est ta véritable nature mais, crois-moi, je vais le découvrir.

 

«  Il est complètement stupide ou quoi ? Surtout qu'il vu la patte de l'Ichibi et que son équipier est aussi un Jinchuuriki. Contente toi donc de déguerpir au lieu de sortir des conneries pareilles » Commenta t-elle pour sa propre personne.  

 

- Si je te tue, oui c’est ça, si je t’élimine je pourrais enfin me sentir vivant. Je serais reconnu comme celui qui t’as surpassé ! Tu es… Tu es…

 

 « Mais enfin... Qu'est ce qui lui prend ? »

D'ordinaire, lors de ses délires meurtriers, il se contentait d'anéantir sa victime, ni plus ni moins. Et surtout avec le plus grand calme. A la limite, s'il était vraiment énervé, il leur sortait deux, trois menaces placides, un peu comme une mise en bouche. Rien avoir avec cette exaltation. Une exaltation démente. Bon sang. 

« C'est comme pendant ses crises ou Shukaku tente de... » Murmura t-elle, horrifiée.  

 

- Tu es ma proie ! Allez... Maintenant laisse moi ressentir cette sensation. 

 

Sautant de branche en branche à la recherche d'un meilleur angle de vue, Rin tenta en vain de les discerner entre les feuillages. Le coeur battant. Aussi agitée que Sasuke était stoïque, figé dans la peur. 

 

- Ton sang... Ton sang pourra le satisfaire. Oui, je le sens, tu vas l'apaiser. Ta mort comblera mon vide. Ta mort...

 

Sa voix s'éteignit brutalemment. Un silence détonnant amplifia leur effroi. Des hurlements de damnées retentirent, ceux de Gaara. Leur écho en fit jusqu'à vibrer la forêt elle-même. Fichant immédiatemment une trouille d'enfer à notre jeune Yutsune. Elle les connaissait. Toute la gamme possible. Et savait ce qu'ils signifiaient.

« Sa transformation partielle » Lâcha t-elle dans un souffle. 

Dans la foulée elle put appercevoir, rien qu'un fugace instant, le corps difforme de Gaara fuser d'une branche à l'autre, probablement en direction de l'Uchiha. Et ne put qu'entendre un fracas de bois explosé. 

 

- Montre toi. Ne me fuit pas ainsi. Montre toi Sasuke Uchiha. Tu te souviens ? Tu es ma proie !

 

« J'en déduis qu'il a du se cacher... Voila qui était un peu tard pour suivre mon conseil de décamper. »

 Qu'importe ou cet imbécile tenterait de se camoufler, il ne pourrait lui échapper bien longtemps. Soit. Le véritable problème : Que diable ferait-elle ensuite pour qu'il revienne à lui ? 

 

- Est-ce que tu aurais peur de moi ? Mon existence te terrifie t-elle ? 

 

Oui, mille fois oui. Sasuke, pas plus que Rin, n'auraient osé le démentir. En cet instant, le moins qu'on puisse dire était qu'il y avait étalage de raison. 

« Bordel, qu'est ce qu'il lui a prit de se transformer ? Il pouvait pas se contenter de buter ce type comme d'habitude ? » 

Sautant dans tout les coins pour tenter de les retrouver, elle put enfin distinguer la silhouette de son équipier en contre bas. Et bloqua sur son corps à moitié métamorphoser. Pas de propagation de la mutation à l'horizon.

« Bon, apparement c'était bel et bien une transformation voulue. Tant mieux d'un côté. Il pourra l'endiguer tout seul. Du moins... Je l'espère. »

Il s'élança, certainement à la recherche de sa fameuse proie, tandis qu'elle en fit de même pour ne pas perdre sa trace. Se mettant à éclater d'un rire épouvantable, il fracassait les troncs sur son passage comme de vulgaire brindille, compliquant accessoirement la tâche de Rin qui manquait à chaque fois de s'écrouler avec eux.

« Lâche l'affaire, je t'en prie, ça craint tellement pour la mission. Merde, les combats doivent déjà faire rage la bas. Et nous, on...»

Perdant autant le fil de ses pensées que la parole, elle retint son souffle. Il l'avait débusqué. Juste la, tout en bas, les deux Genin se faisaient face. Rien que l'espace d'un battement de cil pourtant. Celui de Konoha fila aussi sec. Immédiatemment suivis par l'autre. Démarrage au quart de tour pour Rin égalemment. Sa filature redoubla de difficulté avec un Uchiha zigzaguant en tout sens et un Gaara toujours d'humeur à déforester la zone. Si bien qu'advint ce qui devrait advenir : La branche sur laquelle elle prévoyait de prendre appuis se disloqua sans crier gare. Mis à part un retournement d'estomac, elle parvint à retomber sans trop de mal sur une autre en contre bas. Malheureusement celle-ci connu un sort identique dans la seconde. Retournement et roulé-boulé aérien de l'intégralité de sa personne. Attterrisage fracassant sur le sol. Un véritable direct du sommet au tréfonds. 

Légère commotion, impression d'ecchymose intégrale, absence momentanée.

Lorqu'elle reprit ses esprits, suite à un effort phénoménal, Rin ne parvint qu'à un balbutiement éberlué des paupières. La haut, au milieu des feuillages, tout la haut, une tâche orange attira son regard.

« Naruto ? »



 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

 

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