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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 18:53

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

En émergeant d'un sommeil sans rêve, Rin s'était vaguement demandé pourquoi son matelas douillet s'était mué en un incorfotable amas de latte, puis, en clignant des yeux, pourquoi une pâle clarté avait remplacé les rayons dorés filtrant à travers ses volets à moitié fermé, en bref pourquoi elle ne se trouvait pas dans sa chambre à Suna. En l'espace d'un battement de cil lui revint la raison et brutalement les événements de la veille. Un désespoir choqué agrementé d'une vive douleur l'avaient envahit aussi sec. Longuement, elle était restée étendue à fixer sans le voir le lit superposé de ses équipiers, celui de Kankuro en bas était défait contrairement à celui de son frère comme, d'ailleurs, les matins précédents. En celui-ci pourtant elle ne se demanda pas s'il s'y était ne serait-ce qu'allongé. Dans son esprit encore embué par le tranquilisant - pas assez à son gout - tournait en boucle la terrible et ultime phrase du blondinet. Rien d'autre ne lui semblait tangible et encore moins digne d'intérêt. Désormais tout, à commencer par se lever, lui apparaissait comme dénué d'importance. Elle se força tout de même à bouger lorsque, pour la seconde fois, Baki vint frapper doucement à la porte. Sans autre cérémonie il lui apprit que la rencontre avec le Yondaime avait été annulée et qu'elle avait donc le temps de se préparer puis de déjeuner tranquillement avant l'épreuve ne débutant qu'en début d'après-midi. Comme déconnectée de la réalité, elle obtempéra, ne pensant même pas à se douter que son Sensei avait prit cette initiative pour elle et accessoirement pour les deux autres, ravis d'éviter l'entrevue avec leur père. N'ayant pas même préciser de raison, il s'était fortemment étonné que l'immédiate acception du Kazekage, ce n'était pas son genre, mais cela tombait trop bien pour s'en inquiéter. Rin, de son côté, avait trainé une désagréable et pesante impression de vide incommensurable jusqu'à l'heure fatidique, ne voyant aucun moyen de le combler. Pas un mot n’était sortit de sa bouche depuis son réveil, elle s’était contenté d’acquiescer lorsque Baki lui avait demandé si elle pouvait combattre, se sentant trop honteuse de l'état dans lequel ils l'avaient vu et trop mortifiée de toute façon. Son profond abattement ne l'avait pas quitté jusque dans l'arène bondée, empirant plutôt. Avant d'entrer dans la zone réservée aux combattants, elle avait surprit de nombreux chuchotements sur son passage, l'accablant d'avantage. En définitive tous avaient raison : Rin était bel et bien l'unique héritière. Laissant courir son regard vers la foule, elle n'avait même pas eut la force d'éclater en sanglot. Et dire qu'elle pensait constamment à l'ardent bonheur de leur retrouvaille alors qu'il avait rejoins le royaume des ombres depuis une poignée de mois. Ca en était presque risible. Alors que les combats faisaient rage en contre bas, son regard restait rivé sur le ciel bleu, celui qu'Haku ne verrait jamais plus. Elle qui avait toujours tant aimé admirer les nuages si rare à Suna, il lui semblait qu'elle n'y trouverait le moindre attrait. Comme au reste. Lorsque vint le tour du blondinet contre le Genin qu'elle avait trouvé séduisant lors de l'étape précédente, elle ne baissa pas les  yeux et resta pareillement de marbre. Ne prêtant d'ailleurs pas plus attention aux oeillades - heureusement silencieuse - de Kankuro. Bien loin de son hystérie de la veille au soir, Rin ne ressentait pas même une once de rage envers cet Uzumaki Naruto. Ayant beau imaginer la scène, la tourner sous tout les angles dans sa tête, elle ne parvenait pas non plus à cataloguer d'assassin celui qui avait ôté la vie de son cousin. Trop écrasée par le désespoir, la haine ou même la tristesse ne pouvaient se frayer un chemin. Au fond d'elle pourtant, elle le sentait, le seul être à qui elle en voulait n'était d'autre qu'Haku lui même. Triomphant de ses adversaires que diable lui avait-il prit de sauter en plein sur une attaque ? N'avait-il pas conscience, comme elle, de leur devoir envers la gloire de leurs aïeux ? Pis encore, pourquoi, ô grand pourquoi, avait-il préféré la mort à leurs retrouvailles ? En définitive elle ne pouvait s'empêcher de se croire, une fois encore, abandonnée par un être aimé. La sortant brusquement de ses pensées, une voix amplifiée résonna :

 

- Rin Yutsune contre Shikamaru Nara. 

 

Elle retint un soupire et serra les poings, sachant qu'il n'y avait pas franchement le choix. Baki se tourna vers son élève, alors qu’il allait ouvrir la bouche elle le devança :

 

- Je sais. Le Hyôton, le Kôrigan... La mission. Je sais. 

 

Saisissant le rebord épais, elle hésita un instant avant de se retourner vers son équipe :

 

- Pour hier... Je suis désolé. Vraiment. 

 

Tandis que Kankuro eut un faible sourire, leur Sensei acquiesça, articulant de son ton sempiternellement dur :

 

- Fais de ton mieux pour ce combat. 

 

Sans doute semblaient-ils indifférent, pourtant elle les remercia intérieurement de ne pas l’avoir interrogé, d'agir comme si de rien n'était, ayant l'impression qu'ils lui faisaient la une magnifique - et première - démonstration d'empathie. Ne pouvant se résoudre à ne serait-ce qu'hocher de la tête, Rin sauta dans l'arène.

 

- Elle alors... Elle pouvait pas prendre les escaliers comme tout le monde ? C'est super haut. S'exclama Kankuro avec un léger rire. Même inconsciemment elle peut pas s'empêcher d'épater la galerie. 

 

Cette idée n'ayant pas même effleurer son esprit - voyant surtout la façon la plus pratique de descendre - , il ne s'était pourtant pas trompé sur le résultat, à peine eut-elle atterrit avec grâce que son coeur rata un battement : L'édifice tout entier vibra sous les acclamations et applaudissements de la foule. Il ne lui semblait pas qu'ils avaient fait un tel raffut pour les participants précédents et, à mille lieux de son comportement habituel, elle n'appréciait que très moyennement cette impulsion de joie. Bon sang que l'assemblée était impressionnante vu d'en bas, des centaines de yeux rivés sur elle, de bouches hurlants leur exaltation. Son adversaire se fit attendre tandis que les spectateurs continuaient leur tapage. Tous avaient hâte de voir l’héritière Yutsune. La dernière. La seule. Sans Haku. Jamais plus l'espoir d’entendre son rire chaleureux. Une folle envie d’exploser toute cette populace monta en elle. Qu'ils se taisent, qu'ils détournent leur saleté de regard dégoulinant d'envie. Le bruit sourd d'un corps s'écrasant sur le sol lui fit tourner la tête vers ce Shikamaru Nara étalé de tout son long. Elle n’eut ni l’envie ni la force de lui lancer un regard présomptueux ou une remarque cinglante. Nara, ce nom lui disait quelque chose. Celui d'un clan possédant des techniques spéciales, certes, mais lesquelles ? Impossible de s'en rappeller. Ils avaient pourtant du apprendre la liste de ces clans de Konoha. Les Hyûga au Byakugan, les Akimichi à la capacité de décuplement, les Aburame aux répugnants insectes et tant d'autre. Nara, Nara. N'étaient-ce pas ceux la qui contrôlait l'esprit ? Oh, qu'importe. Un silence plus pesant encore que le vacarme s'abattit sur l'arène au vu de ces Genin ne bougeant pas d'un poil. Rin ne pouvait décemment débuter le combat tant que son opposant gisait de la sorte et, apparement, la foule fut autant de son avis que de son côté : Suite à un jet de détritus en tout genre sur le pauvre Ninja de Konoha, des protestations retentirent des gradins à son encontre. Comme si de rien était, tout deux admiraient les nuages flâner paisiblement, le regard pareillement teinté de jalousie. Elle aurait tant aimé qu'ils l'emmènent avec eux, loin de cette arène oppressante, vers Suna. Oui, à la maison, elle aurait donné n'importe quoi pour qu'ils la déposent docilement dans l'une des allées protégeant des tempêtes. La ramenant brusquement de cette vision idyllique à la réalité, la voix de Naruto lui parvint, s'étant mit à injurier ce  «  feignant de Shikamaru  » et ayant au passage l'effet d'un coup de poignard dans son thorax. En dépit d'une violente envie, elle ne s'écroula pas en sanglot. Sans doute était-elle désormais trop loin sur la voie de la tristesse pour être attristée. Son supposé adversaire n'avait toujours pas l'air de daigner bouger, ce qui lui parut être une bonne idée, s'allonger et attendre de se faire engloutir par cette impression de vide. Après tout, pourquoi lutter ? Ses parents, Haku, le reste de son clan et Watanabe, tous l'avaient quittés, peut être se devait-elle de les rejoindre en fin de compte. Sa place était-elle avec les siens ou ici bas avec pour seule compagne une solitude suffocante ? 

 

- Rin qu’est-ce qui te prend ? Hurla Kankuro de toute ses forces pour surpasser le vacarme ambiant. Bouge toi ! Ecrase ce minable. 

 

Une vague d'approbation s'éleva de la partie du public autour de lui. Cette cacophonie commençait à franchement l'insupporter. Nous ne pouvons alors que nous désoler d'être privé de l'exultation qui aurait été sienne en cet instant si notre jeune Yutsune n'avait pas eu la malchance d'apprendre cette triste nouvelle la veille, au lieu d'agoniser son coeur aurait sans nul doute frémit de fierté. Aussi fort fut son désir de briller, aussi pesante était son envie de leur échapper. 

 «  Bien sur ! »  

Esquissant un sourire en coin, Rin sauta dans l’arbre le plus proche d'un bond. Elle préféra mettre son temps de percutation sur le compte des tranquilisants l'embrouillant encore un peu, Baki avait franchement exagéré sur la dose, avait-il zappé qu'elle n'avait pas de monstre gargantuesque à refreiner en réserve ? Enfin, l'heure était la concentration maximum. Avant d'entamer les signes, elle ne put s'empêcher de jeter un oeil à la tribune officielle ou siégeait son cher Kazekage, s'excusant mentalement d'avance pour son acte. Même sa vénération à son honorable égard ne pouvait raviver la flamme : Aucune étincelle d'intérêt pour cette futile mascarade à l'horizon. Levant l'index et le majeur, sentant son énergie se faire happer, elle articula :  

 

- Kirigakure no Jutsu.

 

L’épaisse brume que créait ce Jutsu s’éleva au centre de l’arène, se propageant lentement. Elle l’avait imaginé plus grande, mais qu'importe, cela suffisait amplement à cacher les deux Genin à la vue des spectateurs. La façon dont la foule retint son souffle comme un corps fut presque audible, s'en suivit une vague d'exclamation de surprise ébahie. Même à Kiri rare étaient les Shinobi capable de lâcher cette opaque embrun alors qu'une gamine évoluant à l'autre bout du monde le puisse était tout bonnement impressionant. Un silence désarçonné ne tarda pas à engloutit l'édifice pour sa plus grande joie. 

 

 

- C’est quoi ça ? J’y vois plus rien. Lança Shikamaru d’une voix endormie. 

 

Rin se laissa tomber au sol, Kôrigan activé et s'avança vers la masse oranger qu'était son adversaire s'étant enfin décidé à se lever. 

 

- C'est ma technique, imbécile. 

 

Elle retint un soupire : Des cris s'élevaient à nouveau de toutes parts. Surement qu'ils venaient de percuter que, pour eux, le frisson s'arrêtait la, impossible de saisir quoique ce soit de l'incroyable lutte à laquelle ils aspiraient. Leur déception ne la touchant que très peu, elle fut au moins soulagé d'avoir échapper à leurs regards. Et surtout de pouvoir engrainer tranquillement la seconde partie de son plan. 

 

- Avance d’une dizaine de pas et tu seras assez proche pour me voir. 

 

- Pour que tu me tendes un piège ? Lui répondit le Genin ne semblant pas plus inquiéter que cela. 

 

- J’aurais pu t’achever depuis un bout de temps. En vérité, je n’ai aucune envie de combattre. 

 

- Et je devrais te croire ?

 

Dans la foulée un long pic de glace alla se planter à quelques centimètres de Shikamaru, juste entre ses jambes.

 

- Le prochain sera en pleine tête si t’avances pas. 

 

Un long soupire se fit entendre, suivit de bruit de pas. Au neuvième elle prit le soin de désactiver le Kôrigan. Dix. Le Genin, les mains dans les poches, fit face à Rin, même pas à une longueur de bras de distance. Si proche qu'ils pouvaient se voir dans cette brume. Quel drôle de type, la nonchalance personnifiée. Avec cette allure, elle le remit aussitôt, se rappellant de son combat précédent et donc par extension de la caracteristique de son clan : Le maniement des ombres. Pas mal. Elle se souvint avoir demandé à Kankuro si, selon lui, ces techniques fonctionnaient de nuit mais ne saisit pas l'occasion d'en avoir le coeur net, s'en fichant comme du reste. 

 

- C'est quoi cette embrouille ? S'enquit-il de sa voix trainante avec un air soupçonneux. 

 

- Y'en a aucune. Je viens de te le dire, tout ça ne m'intéresse plus. Dès que j'ai quitté la tribune, j'ai eu pour seule envie d'y retourner.

 

- Alors ça... Je m'attendais à tout sauf à cette probabilité. Moi je voulais même pas la quitter cette tribune. Quand ils ont annoncés le combat j'ai réfléchi aux différentes issues qu'il aurait en faisant le ratio de ce que j'ai vu de tes capacités, des rumeurs sur ton compte et des faits établis sur ton clan. Notamment sur la grande masse de Chakra. Objectivement j'aurais pas pu l'emporter. Alors que je regrettais d'avoir passé l'étape précédente, un de mes idiots de camarade m'a poussé. 

 

- Hmm... Ca tombe à la perfection alors. Répondit-elle distraitement, se demandant si leurs mouvements - ou plutôt absence de mouvement - pouvaient être traçable. 

 

Espérant que non, elle sortit un Kunai, ce qui provoqua une légère reculade du côté de Shikamaru, mais la jeune Genin se contenta de se déchirer la manche, s’entaillant superficiellement le bras au passage. 

 

- Pour que ça fasse vraisemblable. Dit-elle en lui lançant le Kunai comme un vulgaire ballon.

 

- Bon, pour une fois que je suis veinard, je suppose que je dois pas trop me plaindre. 

 

Il soupira à nouveau, très longuement, et se fit une fine coupure sur la joue avant d'éraffler son pantalon en divers endroits. Faisant tournoyer instinctivement des Kunai dans chacune de ses mains et alors qu'elle s'apprêtait à les lancer au hasard, il leva la main pour lui faire signe d'attendre.

 

- Il vaut mieux le faire de façon probable. 

 

- Si tu veux. De toute façon, faut faire durer un peu... Ca.

 

- Ca, en effet, c'est ce qui qualifie le mieux de combat des plus singulier. Formula t-il, semblant scruter les environs pourtant imperceptible, se représentant en réalité le décor de l'arène tout en imaginant un possible duel basé sur la perception des déplacements. J'ose à peine imaginer leur déception à eux tous, avec l'effervescence incroyable qu'il y a eu autour de cette compétition.

 

- Exagère pas, c'est jamais qu'un examen basique. Répliqua Rin à qui chaque parole coutait un effort phénoménal tout en envoyant des projectiles - les siens comme ceux de son, entre guillemet, rival - aux endroits qu'il indiquait.

 

- Celui la est tout sauf ordinaire. La faute à qui si les gradins sont bourrés à craquer et aussi animés ? Certainement à cause de type comme moi.

 

Bloquant dans son envoi d'une raffale de Shuriken, elle le regarda, les sourcils froncés d'incompréhension. N'omettons pas que Baki avait réussit à la perfection à la préserver de l'effervescence évoqué par cet apathique Genin.

 

- T'étais dans le même Village que moi ces derniers jours ? Tout le monde ne parle que de ça. Y'en a même qui viennent des autres grandes Nations, des envoyés officieux ou des curieux. A ce qu'il parait les prix pour les places ont atteint des sommets sur le marché noir. Sans vouloir t'offenser, ça a semé une sacrée cohue quand t'as déboulé de nulle part. C'est devenu l'événement à ne pas manquer. Surtout que c'était déjà le cas à la base avec Sasuke. Alors avec toi en prime, imagine un peu. 

 

- Ouais... Peut être que si je savais qui il est censé être.

 

- Sasuke Uchiha, du clan Uchiha. Articula t-il en appuyant bien sur chaque syllabe.

 

Ce qui eut l'effet d'une boule de canon la propulsant directemment dans ses souvenirs. Enfin lui revint le contexte et la fois ou elle l'avait entendu, il y avait de cela des années lorsque les dirigeants de Suna épiloguaient sur son cas après le réveil de son Hyôton. Il reste bien un Uchiha, avait dit l'un deux. Oh bon sang. Cet irritant hérisson tout de bleu vêtu, lui aussi, souffrait du même mal. 

 

- Du coup tous veulent vous voir en action. D'ailleurs l'espoir commun était que les deux rescapés de clan légendaires s'affrontent.

 

Aurait t-elle sentit la joie à l'état pur s'immiscer dans chaque parcelle de son corps en apprenant que la mémoire des siens avait rescucité avec tant d'intensité si elle n'était pas d'or et déjà entrain de lutter contre les larmes ? Se serait -elle d'avantage interessé à ce Sasuke si la douleur ne l'engloutissait pas tant ? En bref, Rin Yutsune  aurait-elle pu agir en tant que Rin Yutsune en d'autre circonstance  ? Rescapé. L'écho de ce terme résonnait en elle. A la surface de cette terre, Rin était l'unique spécimen rescapé d'une espèce éteinte. De ses yeux à son sang, elle était unique. Atrocement unique. 

 


- Y'avait même déjà des paris sur celui qui l'emporterait. 

 

Brusquement, elle envoya valser ses Shuriken, se plantant un chouillat plus loin que prévu. Reniflant pour ravaler les maudites larmes menaçant de lui brouiller la vue, elle s'empara de leur derniers Kunai, en serrant un dans chaque main de toutes ses forces. L'écoutant à peine tandis qu'il s'étalait sur le mystère autour de son Dôjutsu galvanisant d'avantage l'opinion générale, seule la solitude écrasante domptait son être. Personne n'était ou ne serait jamais la pour elle. Plus personne pour la soutenir, la comprendre ou seulement l'aimer. Un amour, vrai et pur, inconditionnel. 

 

- Ils ont du désenchanter à l'annonce du nôtre. Et avec ça Sasuke est toujours absent et ils ne voient pas l'ombre de ce que tu fais. 

 

- Ou j'envoie ceux la ? S'enquit t-elle la voix légèrement tremblante, brulant d'envie de retourner dans la tribune pour ne plus entendre ni ses babiages et surtout le brouhaha persistant de la foule. 

 

- Ca dépend, il te reste du Chakra après ça ? Répondit-il en montrant mollement la brume les enveloppant. 

 

- Un peu, ouais.

 

Après l'avoir gratifié d'un hochement de tête, il lui expliqua brièvement l'achèvement de son plan. Au moins verraient-ils un éclat de ce qui les faisaient tant frémir d'avance de la sorte. Aux dernières paroles de Shikamaru, elle répondit tout en prenant soin d'envoyer les deux Kunai à une distance parfaite :

 

- T'es pas obligé. Tu peux le remporter si tu veux.

 

- Sympa mais sans façon. On fait comme on a dit. Et puis, devenir Chuunin, je m'en tamponne le coquillard.

 

Avec une esquisse de sourire en coin, elle acquiesça en le regardant s'élancer à reculons, le contour de son ombre ne tarda pas à disparaitre dans la brume. Surement que si elle avait eu toute sa tête Rin aurait vomit son mépris sur un type pareil mais, la situation présente étant ce qu'elle était, elle se contenta d'une brève activation du Kôrigan pour voir ou il était exactement placer et, par extension, ou devait s'arrêter la trainée de glace qu'elle fit naitre sur l'instant. Dans la foulée elle annula le premier Jutsu, le brouillard sembla se faire happer par une bourrasque invisible. A peine furent-ils découvert à la vue de tous qu'ils levèrent une main simulaténement et, comme ils l'avaient prêvue, comptèrent mentalement jusqu'à trois avant que résonne d'une voix leur :

 

- Je déclare forfait. 

 

Un silence assourdissant submergea l'édifice. La stupéfaction s'empara de chaque spectateur. Nul visage ne fut epargné de la vague d'air ahuri s'abattant : Les regards n'osèrent pas s'insurger et s'écarquillèrent au possible tandis que les bouches capitulèrent au ralentis. Bien vite la stupeur fut trop vive pour tenir bon, la goupille de confusion ayant sautée, la grenade du contrecoup explosa, de toutes parts fusèrent d'abasourdies tentatives de traduire leur désarçonnement par des hurlements. Médusé, le Jônin arbitrant l'épreuve faillit faire tomber le long pic qu'il avait en bouche avant de le machouiller pensivement en balayant du regard le Genin à quelques mètres de la trainée de glace et sa rivale à l'autre bout, sans résultat apparent. Il se ressaisit à moitié pour demander :

 

- Mais qu'est ce qui vous prend à tout les deux ?

 

- Je suis à cours de Chakra. J'arriverais même pas à étendre la glace. Inventa t-elle d'un ton neutre, agrêmentant sa moue d'un haussement d'épaule. Et déjà que le combat rapproché c'est pas mon fort, celui au corps au corps c'est encore pire. Je veux pas être blessée inutilement. 

 

- Et moi je suis à bout de force, je peux plus faire un pas. Enchérit Shikamaru en se grattant la tête. J'aurais pas pu ne serait-ce que reculer assez vite si ce machin avait continué. Et ça me tentait pas des masses de me faire attraper par un glaçon géant.

 

L’arbitre leva un regard interrogateur vers la tribune officielle et l'Hokage en particulier. A son tour ce dernier se contenta de se tourner vers son acolyte du Pays du Vent. Le pratiquant depuis bien des années, son manque d'éloquence depuis le début de l'épreuve n'étonnait guère le Sandaime, l'agaçant passablement tout de même. Il l'avait, par exemple, seulement gratifié d'un léger haussement d'épaule lorsque Sarutobi lui avait demandé comment elle avait pu apprendre une technique déjà rare à Kiri et s'était contenté d'un « Après l’Examen… Soit. » en réponse à sa requête de s'entretenir avec lui au sujet de cette jeune fille. Il était intimement persuadé que sa présence était directemment lié à celle de la Genin, peut être dans une idée de clarifier la situation justement. Pour quelle autre raison un Kage aurait délégué sa place au sein de son Village pour un simple Examen Chuunin sinon ? Il était commun que les dirigeants déclinent les invitations protocolaires de ce type d'événement. D'ailleurs, en y pensant, il ne pouvait s'empêcher de sourire, comme leur refus avait du leur laissé un gout amer en apprenant la nouvelle ! Et spécifiquement pour la Mizukage, bien entendu. Il n'avait pas encore eut l'occasion de la rencontrer mais, si elle était du genre sanguine comme le Raikage, il ne donnait pas cher de la survie du mobilier dans le Palais Miroitant de Kiri. Cette gamine la, en tout cas, lui paraissait autant posée que réfléchie, décidemment la maturité de leur Genin était propre à Suna. La rencontrer en privé un peu plus tard lui plairait assez, en plus de son devoir envers la communauté Shinobi d'en savoir plus sur son histoire, la curiosité le titillait. Laissons planer pour l'heure une ombre de sarcasme sur cette idée, bien loin de nous de toute façon la possibilité de lui montrer à quel point il faisait fausse route dans son analyse. 

 

- Vous attendiez vous à cette tournure du combat ?

 

- Comment l'aurais-je pu ? Répondit le Kazekage d'un ton condescendant. 

 

Le Sandaime crut entendre, dans un bruissement de murmure, « Non, je ne m'y attendais pas du tout ». Il fut pourtant stopper dans son élan de lui demander ce qu'il voulait dire par la : Son regard fixant la jeune Yutsune luisait d'un drôle d'éclat. L'envie. Une envie dérangeante. Sarutobi eut une étrange impression de déjà-vu, farfouillant sa mémoire sans pouvoir pour autant mettre le doigt dessus. Pourquoi donc le Yondaime, d'ordinaire impénétrable, dévisageait sa protégée comme un affamé contemplait une omelette fumante ? 

 

- Hokage-Sama, votre verdict. Lui souffla un des Jônin derrière eux.

 

Détournant le regard vers le bas de l'arène, il se rappella enfin que l'arbitre attendait un signe de tête au vue de la situation peu banale et y concéda. 

 

- Match nul ! S’écria ce dernier dans la foulée. Aucun vainqueur… Je suppose. 

 

Tandis que Shikamaru lui faisant à nouveau face s'inclina, elle l'imita vaguement et alors qu'elle s'apprêtait à s'éloigner, apparut en fond une boulette orangée, déboulant de nulle part, accourant en trombe vers eux. Bon sang, que fichait-il la subitement ? Et puis qu'avaient-ils tous dans ce bled à se la ramener à la fin de ses combats ?

 

- Mais c'est quoi cette histoire ? S'écria un Naruto tout gesticulant. Tu vas recommencer à combattre Shikamaru ! Un Ninja n’abandonne pas comme ça ! 

 

- Lâche-moi je suis crevé. 

 

- Ce n’est pas une excuse ! 

 

Il continua de s’égosiller contre le manipulateur d’ombre, commençant d'ailleurs à perdre patience, sous le regard affligé de Rin.  

 

- Je peux remonter maintenant ? S’enquit t-elle auprès de l’arbitre qui acquiesça laconiquement. 

 

Avec un soupire de soulagement elle se hâta de rejoindre l'autre côté de l'arène, voyant presque un halo lumineux autour de l'alcôve dans la parois menant aux escaliers. Se sentant liberer d'un poids en l'approchant presque, ravie que ce tapage ne soit plus qu'histoire ancienne, son estomac fit brusquement un bond. Ce tarré de macaque-mandarine venait de la rattraper. Ne lui foutrait-il donc jamais la paix ? 

 

- C'est de ma faute si t'as ruiné ton examen, pas vrai ? Je suis désolé.

 

Sans daigner se retourner ou ralentir, elle continua à avancer dans l'ombre des hauts gradins.

 

- Je comprend que tout ça puisse te paraitre futile... Maintenant.

 

Elle laissa échapper un semblant de rire jaune, l'amertume lui brulant la trachée. La comprendre hein, allez donc, comme s'il en était fichu. 

 

- Je suis d'autant plus désolé de la façon dont tu l'as appris. J'aurais jamais pensé que tu... 

 

Etais de sa famille, ne le saurait pas, réagirais de la sorte, en dépit du nombre de possibilité il fut incapable d'achever sa phrase, ayant en réalité envie - une envie aussi vaine que dérisoire - de lui expliquer ô combien il espèrait qu'elle pourrait s'en remettre. Pantois, il ne put que le regarder s'éloigner d'avantage, un peu plus et elle s'engouffrerait pour de bon dans le passage. Non, il ne voulait pas la laisser disparaitre de la sorte, débordante de rancoeur.

 

- Tu peux te jeter sur moi et me frapper. Me frapper de toute ton âme si tu veux, je bougerais pas. Si tu as besoin de ça, je comprend.

 

Elle se stoppa net. Ses poings se serrèrent, si fort qu'ils en tremblèrent, si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans sa chaire. Sentant sa brusque rage, il ferma machinalement les yeux, s'attendant à recevoir une raclée bien méritée. Pourtant ce ne fut que sa voix, tresaillante et presque hurlante, qu'il se prit en pleine poire :

 

- Tu comprends ? En quoi tu peux me comprendre ? Tu as perdu le seul être important à tes yeux peut être ? On t’as arraché ton unique espoir à toi aussi ? Celui d'une vie meilleure. Celui de se sentier rattacher à cette foutue vie. De se sentir moins seule. De compter.

 

Ses ongles s’enfoncèrent dans sa chair. Elle tournait le dos au Genin et ne put qu’entendre un léger rire.

 

- Mes parents sont morts si tôt que je ne les ai jamais connu. J’ai toujours vécu dans la solitude et l’ignorance de ce qu’était l’amour. Tout les habitants me rejetaient et je ne pouvais que voir leur bonheur. Je ne pouvais qu’imaginer la sensation des bras de sa mère autour de soi. Ou d’un proche qui ferait attention et tiendrait à moi. Personne ne croyait en moi, j’ai toujours été ignoré et mis à l’écart. 

 

La rage de la jeune Yutsune à l’encontre de ce blondinet s’évanouissait peu à peu.

 

- Mais je me suis battu pour gagner leur attention et leur confiance. Maintenant j’ai ma place. J’ai un tas d’ami sur qui compter ! Et même si je me dispute souvent avec mon équipe, on a tissés des liens très fort. 

 

- Moi j’avais tout ça. Une famille, le bonheur. Tout a été détruit. Je ne peux pas avan…

 

- Justement tu devrais chérir tout ces beaux souvenirs. Coupa-t-il. Et je vais te dire, je trouve que ce serait drôlement égoïste que tu gâches la chance que tu as d’être en vie ! Tu ne devrais pas regretter ce qui t’as fait sourire. Tu devrais plutôt honorer leur mémoire.

 

- Je le sais très bien. Mais je suis si… Sa voix se brisa. Seule. Si perdue.

 

- Et le Village qui t’as recueillit ? Ils ont cru en toi, ils t’ont aidé à devenir celle que tu es aujourd’hui. Et puis, même s’ils ont l’air complètement bargeot, tu as quand même des équipiers. Ca doit pas être facile tout les jours avec eux, mais tu as du vivre tant de choses avec ces deux types ! Tu devrais faire de ton mieux pour protéger tout ça, de toutes tes forces, moi c’est comme ça que je le vois ! 

 

Toutes ces paroles entraient au plus profond du cœur de Rin et le réchauffèrent. Bien qu’elle le sache déjà parfaitement, entendre tout cela d’un autre la motivait. Depuis que Watanabe s’était envolé vers le monde dont on ne revient pas, personne ne lui avait tint de tel discours. Et la voix de Naruto était si chaleureuse, son attitude si confiante, qu’un simple encouragement de sa part résonnait comme un tambour pour un être habitué à l’obscurité.

 

- Tu sais ton cousin… Hésita t-il avant de reprendre sur un ton assuré : Sa vie ne lui pas été arrachée. Il l’a donné pour protéger ce à quoi il tenait. Il n’est pas mort dans la souffrance et la haine mais avec un sourire angélique. Sa fin a été aussi pur que son être.

 

Des larmes naquirent aux coins de ses yeux métalliques qui se fermèrent doucement, elles s’accrochèrent à ses longs cils et finir par couler lentement, emportant avec elles le lourd poids du désespoir. 

 

- Moi j’ai voulu exploser ce sale type pour qui Haku s’était sacrifié. Mais tu sais, il lui était très attaché aussi, il s’est battu jusqu’à la mort pour ce qu’Haku avait toujours souhaité : le bien. Je suis certain qu’il n’aurait jamais voulu que tu sois si triste, mais que tu vives sans regret ni peine. 

 

Haku n’était pas mort dans la solitude et l’horreur. Il avait fait ce qui lui avait semblé bon sur l’instant. Se sacrifier pour ce qui était important à ses yeux. La fin parfaite pour un être si pur. 

 

- Un Shinobi doit préserver ce qui est essentiel pour lui, ne jamais abandonner et … 

 

Un énorme fracas coupa l’élan de Naruto, un nuage de fumée s’était élevé au centre de l’arène et deux Shinobi en avaient émergés. « Sasuke » S’était écrié le blondinet. Dans la foulée il se retourna vers Rin qui, à sa plus grande stupeur, n’était plus là. Il sourit, renifla et courut vers son équipier.

 

Quant à la jeune Genin, elle montait les escaliers qui menait à la zone réservé aux candidats pour rejoindre Kankuro et Gaara qui devaient avoir la tête pleine de question au vue de son étrange combat. Son cœur s’était allégé, ainsi que la douleur dans sa poitrine. Elle en était sur maintenant, elle devait se consacrer à Suna. Protéger le Village qui lui avait donné une chance, ses habitants et même ses deux « bargeots » d’équipiers. Elle ne courait plus après l’espoir de revoir Haku, mais après le désir d’être digne de lui et de son clan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

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成る神

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