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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:01

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

Toujours étalée sur le sol - et divers débris d'arbre passablement désagréable - Rin suivait des yeux cette boulette orangée, fusant en tout sans pour échapper aux puissants coup de la combo Gaara-Shukaku, effarée. Bon sang, que venait-il foutre la ? Cet inconscient allait se faire réduire en miette. Et devait absolument dégager. Autant qu'elle devait intervenir. Premièrement parce qu'ils allaient vraiment se faire tuer s'ils ne rappliquaient pas au plus vite par le Kazekage, Baki et un tas d'autre Jônin certainement déjà furieux. Et puis, il fallait l'avouer, sans trop savoir pourquoi elle préférait que le blondinet reste intactement entier. Serrant les dents, ayant l'impression que des morceaux de sa colonne vertébrale se balladait dans tout son corps, elle se força à se relever et rassembla tout son courage pour oublier la douleur ainsi que la peur - précisons qu'elle était toujours à sec de Chakra - pour s'élancer dans un arbre. Pas franchement remise de sa spectaculaire chute, l'ascension fut des plus pénible. Bondissant tant bien que mal sans les perdre des yeux, elle ne put réprimer un hoquet de surprise : Alors que Gaara fondait sur le corps inerte de Sasuke, une créature aux cheveux rose débarqua de nulle part entre eux, brandissant un Kunai. Que croyait faire cette guimauve avec son joujou face au Jinchuuriki ? Evidemment, ce dernier l'envoya valaser contre un tronc comme il aurait écarté une mouche et l'y enserra dans un étau de sable. Semblant la comprimer de plus en plus. Et provoquant immédiatement un éclatement de rage chez Naruto, lui hurlant de la lâcher. Ne daignant pas même rire devant cette tentative d'une inutilité extrême, Gaara se contenta de la broyer d'avantage. Dans un hurlement étouffé, la Genin de Konoha perdit connaissance, tandis que celle de Suna accéléra la cadence. 

 

- Je m’étais imaginé que t'étais doté d’une grande puissance parce que tu ne combats que pour toi-même... Mais j’ai compris que celui qui ne se bat que pour sa propre personne, à celui-là la force véritable restera à jamais un secret. S’écria le blondinet, tremblant de colère. Tu sais qui m'a fait comprendre ça ? Haku.

 

A l'entente de ce nom, Rin se stoppa net, sous le coup du choc. 

 

- Quand je l'ai rencontré avant de combattre, il m'a dit que ce n'était que lorsqu’on se donnait pour mission de protéger les personnes qui comptent le plus à nos yeux qu’on sentait la force et le courage affluer en nous. Et moi, Naruto Uzumaki, je jure de veiller sur mes amis, ceux qui m’ont tirés de l’enfer de la solitude. Même si cela devait m’en couter la vie ! 

 

Ses yeux couleur de ciel d’hiver s’écarquillèrent. Les propos qu'Haku avait tenu retentirent en elle, leur écho se propageant dans son esprit pour se muer en la voix de son père : «  Et quel le devoir d'un Shinobi mon trésor ? » . Protéger ce qu'il a de plus chère, scandaient-ils toujours en choeur. 


- Ridicule. Au lieu de me sortir les conneries d'un inconnu, viens plutôt à moi. Viens à moi... Que je te crève !

 

Comme coupée du reste du monde, l'image de sa mère lui apparut alors. Son sourire lorsqu'elle lui avait fait signe de déguerpir cette nuit la, lors du massacre. Son sourire alors qu'elle se savait condamnée. Le même sourire pure que celui de son cousin. Dans la foulée lui revint en mémoire la rencontre de sa mère et de Watanabe, conté par le vieillard il y a une poignée d'année. Bien loin des idéaux de l'époque, elle avait sauvé un Genin de Suna, un étranger, un ennemi. Un enfant. 

 

- Tu ne connais même pas le nom d'un être si important pour ton équipière ? Tu ne sais rien de la base de sa vie ? Répondit-il doucement, subitement calmé. C'est bien ce que je disais...

 

«  Voyons si tu te souviens de nos leçons, comment doit être un épeiste quand il s'approche de sa cible ? » Lui avait demandé son oncle Satomi après qu'il l'eut cacher derrière un épais buisson lors de leur fuite. Silencieux comme une aile de papillon, avait murmuré la mini Rin. Comme un carillon, tinta dans son esprit le léger rire qu'il avait eut alors. « Exactemment. Et c'est comme ça que tu dois être. Quoi qu'il arrive. Tu le promets, trésor ? » . Acquiesçant et ravalant ses larmes de peur qu'elles soient bruyantes, elle l'avait regardé s'éloigner vers la troupe d'assassins les ayant rattrapés. Et se faire écorcher, rien qu'écorcher, par ce maudit Kunai empoisonné. Déjà à bout de force, Satomi ne devait faire pas se faire d'illusion quant à l'issue d'un combat si inégal. 

 

 C'est justement pour ça que je peux te battre. Reprit-il, avec une esquisse de sourire. Qu'importe ta puissance, je le peux.

 

Tous, ils consacraient tous leur puissance à protéger autrui. Tous avaient péri, leur coeur resigné, en accomplissant leur devoir. Un devoir loin d'être une obligation. Une mort loin d'être une peine. O combien tous devaient être fier de la voie qu'avait choisi Haku. Levant son regard de perle vers le ciel, le soleil éclatant lui fit plisser les yeux et elle comprit. Enfin, elle comprit. Sa mort n'était pas un sacrifice mais une élévation. Haku ne l'avait pas abandonné. Il s'était éteint, comme eux tous, avec Force Honneur et Bravoure. 

 « Ne regrette pas ce qui t'as fais sourire » Lui avait dit le blondinet plus tôt. Tous avaient avancés vers leur devoir le sourire aux lèvres. Leurs morts n'avaient rien de regrettable. Sur son visage que le soleil irradiait, naquit alors un sourire. 

 

- Tâju Kage Bunshin ! 

 

La ramenant brutalement à la réalité, des dizaines et des dizaines de clone du blondinet surgirent de toutes parts. Epoustouflée devant un tel étalage de puissance, elle contempla un instant ce spectacle sans bouger. Dans la foulée l'impressionante armée de réplique se jeta sur Gaara. Immédiatement ses jambes s'activèrent d'elles-mêmes vers eux. Comme éléctrisée à la vue de son équipier se mangeant des rafales de coup, Rin arriva en un éclair à leur hauteur. Leur hauteur, certes, mais pas leur proximité, leur lutte les avaient quelque peu éloignés. Pourtant elle ne bougea pas d'un poil. Ses yeux firent des allers-retours entre eux et la branche voisine ou était toujours accrochée l'autre guimauve. Dangereux, très dangereux, plan que d'être réduit à l'immobilité en plein milieu d'une zone de combat. Surtout avec un Gaara apparement prompt à démolir l'endroit. Tant pis pour elle après tout. S'élançant à la poursuite des deux autres, à peine eut-elle atterrit sur la branche suivante qu'elle maugréa un :

 

- Fais chier. 

 

Avant de retourner en arrière. Pile en face de la Genin stupidemment emprisonnée en hauteur. Pestant contre elle-même que ce n'était pas le moment de trainer, elle resta tout de même planter la à chercher un moyen de l'extirper. 

 

- Toi... Laisse la tranquille. Gronda une voix d'outre tombe, la faisant presque sursauter.

 

Son propriétaire n'était d'autre que l'Uchiha, avachi contre le tronc d'un arbre sur la droite. Tiens donc, elle ne l'avait même pas remarqué, qu'avait-il bien pu lui arriver à celui-la ? Au ralentis, semblant affaibli au possible, il brandit un Kunai auquel pendouillait un parchemin explosif.

 

- Oh mais... Remballe ça. Lâcha t-elle d'un ton irrité.

 

Avant qu'une idée ne lui vienne.

 

- Quoi que... 

 

Promptement, elle fusa à ses côtés et le lui arracha des mains. Dans la seconde, le Kunai se retrouva planter dans l'arbre derrière celui ou la Genin était scotchée. Le souffle de l'explosion, propulsant d'énormes débris au passage, éclata l'arrière du tronc ainsi que la prison de sable, libérant donc sa détenue. Cette dernière, brutalement éveillé de son malaise, s'écroulant donc sur la branche comme un oeuf au plat. Notons tout de même que notre Yutsune, étant assez vive, aurait pu la rattraper. Abasourdie, la Genin - dont Rin ne parvenait décidemment pas à se rappeller le nom - la fixa avec des yeux de merlan frit.

 

- Tu devrais le ramasser. Lança t-elle avec un vague signe de tête vers l'Uchiha. Et déguerpir d'ici avant que ça se gâte vraiment. 

 

Sur ce, elle bondit sur la branche suivante mais à peine s'y posa t-elle que le bredouillement de la fille-guimauve la fit se retourner :

 

- Je n'arrivais presque plus à respirer. Tu m'as... Pourquoi ?

 

- J'ai copié sur toi pendant l'examen écrit. Et c'est juste que je n'aime pas être redevable. Alors vas pas t'imaginer des trucs. 

 

Sans plus tarder et cette fois pour de bon, Rin laissa derrière elle les deux Genin complètement ahuris, et ronchonna mentalement que cette dinde pourrait, au moins, éviter à l'avenir d'attaquer plus fort qu'elle armée d'un Kunai, pourtant elle ne put s'empêcher de sourire en entendant un « Merci »  lâché dans un souffle. Enfin, maintenant, il fallait s'activer. Non pas qu'elle avait peur pour Gaara, elle ne doutait pas de sa puissance - il n'y avait d'ailleurs plus aucun clone dans les environs - mais plutôt de son état de nerf, dirons-nous. Et la réponse ne tarda pas. Loin d'être celle qu'elle présageait. Sautant aux côtés du blondinet, qui sursauta éxagérement, elle vit plusieurs mètres devant un Gaara tout ce qu'il y avait de plus Gaara, plus aucune trace de patte monstrueuse ou visage difforme. Elle eut le soupir de soulagement le plus long jamais enregistré. 

 

- J'ai faillis faire une crise cardiaque ! D'ou tu sors comme ça ? S'écria Naruto, agitant bras et jambe à l'unisson. 

 

- Je suis la depuis le début, abruti. Lui claqua t-elle avant de s'exclamer : Gaara, espèce d'enflure, tu m'as fait tomber !

 

S'attendant à une réplique cinglante dans le genre  « Pas d’assez haut apparemment  » agrementé d'un regard sombre, sa réaction ne fut pas du tout celle escomptée : Debout, légèrement chancelant, il n'en eut pas du tout.

 

- Gaara ? Tu... Qu'est ce qu'il se passe ? 

 

- Genre pile dans la seconde avant que tu débarques, il est redevenu normal. Répondit le blondinet à la question ne lui étant pas adressé. Il était tellement... Tellement... Furieux que j'ai cru qu'il allait se transformer encore plus. Et bam. Le contraire.

 

Le teint brusquement livide, le coeur au ralentis, l'estomac n'allant pas tarder à expulser son contenu après cet énième ébranlement, Rin fixa son équipier semblant lutter contre une force supérieur pour ne pas tomber et garder les yeux ouverts. 

 

- Oh... Non. Lâcha t-elle dans un souffle. 

 

Si péniblement que cela en paraissait presque douloureux, il posa la main sur son thorax.

 

- Le Sommeil du Tanuki. Murmura t-elle avant de presque hurler : Cours, Naruto !

 

Ne saisissant rien de rien, ce dernier eut juste le temps de balayer du regard les deux Genin de Suna que Rin lui attrapa le poignet et s'élança subitement en arrière. Avec un cri de sa part, il se fit tirer avec vigueur dans son sillage. Son braillement se mua en un vague :

 

- Qu'est... C'est Qu-...Tanu Qui ? 

 

- Il a complétement perdu le contrôle. Ca s'est jamais produit auparavant. Il va pas résister et... Bordel, active !

 

Fusant déjà à la vitesse de l'éclair de branche en branche, Rin ne put suivre son propre ordre mais, bon sang, qu'il fallait s'éloigner au plus vite. 

 

- Il va s'endormir. Vraiment s'endormir.

 

- C'est quoi ce délire ? Clama t-il de plus belle. Pourquoi on doit le fuir s'il s'endort et déjà pourquoi...

 

- Parce que c'est l'hôte de l'Ichibi, triple buse ! Si son Jinchuurki s'endort profondémment, alors...

 

Une énorme bourrasque les projeta brutalement plusieurs mètres en avant, in extemis ils purent se rattraper sous une branche. La tornade l'ayant coupé - et manqué de peu de leur rompre le cou - ne fut rien d'autre que le souffle de son apparition. Voyons le bon côté des choses, il n'était plus franchement nécéssaire de terminer sa phrase. Et en effet, en remontant ils contemplèrent avec horreur l'immense patte du Bijuu. Seulement sa patte. Malgré leur éloignement. Tant elle était immense.

« Oh mon dieu… C’est ça qu’il y a en lui. Ca qu'il porte depuis toujours en lui. Ca qu'on lui demande de... Contrôler. »

Soudainement les arbres s'ébranlèrent sous le terrible rugissement du Démon. La terre elle même sembla en trembler de peur. Rin n'en fut plus que plus pétrifiée, le souffle coupé sous la violente panique. Aucune terreur passée ne pouvait égaler celle-ci. Froide, brutale. Incomparable avec celle du massacre. L'épouvante lui avait saisit l'âme et les tripes, aussi rapidemment qu'une lame. Incisive, saisissante. Seul le choc la faisait encore tenir debout, l'espit vide, comme déjà trépassé. Paralysante.

 

- Absolument... Parvint-il à articuler d'une voix étranglée. Faut absolument se bouger. 

 

Son blocage se lisant sur son visage de porcelaine, à son tour, il lui empoigna la main et la força à le suivre. Bondissant à perdre haleine, si rapidemment que leurs pieds frôlaient à peine les ramures, ils étaient pourtant conscient de la futilité d'une telle fuite. 

 

- T'inquiètes, on est trop petit, il va pas nous débusquer si facilemment. Reprit-il d'un ton faussement enjoué dans une tentative de la rassurer, autant que de s'auto-rassurer d'ailleurs.

 

- Nous ? Il se fiche bien de nous ! S'exclama t-elle, la course ayant réveillée sa cervelle. Tu ne saisis donc pas ? Ce n'est plus du tout Gaara. Pas même une parcelle de sa conscience. Tu crois que toi et ton pote êtes des proies intéressantes pour Shukaku ? Il va fuser vers Konoha et tout détruire sur son passage ! 

 

Ces paroles lui avait échappé, se pronnonçant d'un trait machinalement. Alors que Naruto en accusait le choc, sa bouche continua à la trahir :

 

- Il faut qu'on fasse... Quelque chose. N'importe quoi. 

 

Oui, en cet instant, telle était le véritable désir que lui hurlait son coeur. Faisant face à la cruelle réalité, il y avait désormais pour elle un fossé, non un océan, entre les instructions maintes fois entendue de l'attaque et leurs mises en pratique. Maintenant qu'elle avait vu le Bijuu dans toute son immensité, Rin n'était plus du tout prête à le savoir lâché dans les rues qu'elle avait arpenté, au beau milieu des habitants innocents. Lui apparut subitement l'image de la devanture de la confiserie ou se tenait le marchand, lui faisant de grand signe d'aurevoir. Il lui avait parlé de son épouse, des fêtes d'anniversaires des enfants du voisinnage qu'il fournissait en sucrerie sans rien attendre en retour ainsi que de ces familles. Konoha n'était pas seulement un amas de plan appris par coeur. Autant que ce ne seraient plus que de vagues hypothèses mais un véritable massacre. En un quart de seconde ses incertitudes de ces dernières semaines se résolvèrent : Ce n'était pas son devoir. Et cela ne changeait rien à son attachement pour sa patrie, aucunement en péril. En tant que Shinobi son devoir était supérieur : Protéger tout ce qui devait l'être. 

 

- Le renvoyer dans son corps. S'écria le blondinet, apparemment persuadé d'avoir eu l'idée du siècle.

 

- Evidemment qu'il faut le renvoyer dans son corps, crétin ! Le tout est de savoir comment. Techniquement, je dis bien techniquement, je suis censée en être capable.

 

- Crétine toi-même alors, t'attends quoi ? S'époumonna t-il tant qu'il faillit s'entremêler les pattes dans son élan.

 

- Si me laissais finir aussi ! S'égosilla t-elle pareillement, sans trébucher pour autant. J'allais dire avec mon autre équipier. Faut être deux au minimum, du coup... C'est lui qui a les rouleaux nécéssaire à son éveil. Sauf que j'ai aucune idée d'ou il est. Y'a trois plombes de ça, il est resté derrière à combattre je sais pas trop qui. Il devrait déjà être de retour. 

 

- Je vois. Ca a surement prit plus de temps que prévu, il doit être encore la-bas, alors retourne-y. Et magnez-vous de rabouler ici. Moi, je le retiens.

 

- T'es complétement malade ou quoi ? D'ou tu comptes retenir un Démon ancéstral ? 

 

- Je te dis de me laisser m'en occuper !

 

- Raconte pas de connerie, viens avec moi espèce d'andouille !

 

Se stoppant soudainement, il partit dans un léger éclat de rire plutôt malvenue au vu de la situation et lança :

 

- Et dire que j'ai d'abord cru que vous êtiez de mêche avec ceux qui ont débarqués de partout au Village. J'ai encore du mal comprendre. Décampe d'ici, c'est trop risqué. Je veux pas qu'il t'arrive malheur. Et t'en fais pas pour moi, je m'en sortirais. Je le laisserais pas amener une griffe près de chez moi. Aussi vrai que j'suis Uzumaki Naruto !

 

Stupéfaite, s'étant égalemment arrêtée, elle eut un léger blanc mental. Lui, son ennemi supposé, voulait la protéger. Premièrement fois depuis son accession au titre de Genin qu'un tel cas de figure se présentait, même inconcevable de la part de sa propre équipe. Sa décision n'en fut que plus ferme : Elle ne consentirait pas non plus à laisser Ichibi détruire son chez-lui. Se rappellant qu'il n'était pas un Ninja comme les autres, elle crut deviner ses intentions, sous-entendu clairement selon sa logique : Laisser sortir son Bijuu. En ce cas, bon sang que ce serait risqué pour elle n'ayant aucune force mythique en réserve de trainer dans le coin. Intimement persuadée qu'il pouvait comme Gaara contrôler au moins sa transformation partielle, elle répondit seulement :

 

- Je te fais confiance alors. 

 

Sautant à reculons sur la branche de derrière en lui promettant de revenir au plus vite, elle ne put convaincre son corps de s'éloigner d'avantage. Un ultime éclaircissement lui brulait les lèvres, sans trop savoir pourquoi il lui semblait si important.

 

- Lorsqu'il est plongé dans le Sommeil du Tanuki, c'est un peu comme pour les somnanbules, en bien pire. Le réveiller brutalemment est vraiment dangereux pour lui. J'ai pas bien compris quand ils me l'ont expliqués mais ça peut occasionner un terrible choc pour son organisme. Il sera blessé de l'intérieur. 

 

Confuse, ayant de rapide flash de toutes les fois ou elle l'avait vu lutter pour contrôler ce monstre pour finir sur le Gaara d'un instant plus tôt amenant une main fébrile sur son thorax, Rin eut l'impression que, malgré elle, son coeur se faisait comprimer. Et l'importance de cette requête lui sembla évidente.

 

- Alors je t'en prie, fais rien pour le réveiller. 

 

- Tout à l'heure, tu m'as dis le détester. Et franchement je peux comprendre la raison de ta rancune, mais pourquoi me demander ça ? 

 

Ne sachant pas vraiment elle-même son fondement, elle laissa une fois de plus sa bouche traduire la première impulsion de ses pensées avec une esquisse de sourire :

 

- Parce que dans cette foutue arène personne ne pouvait me comprendre, mais lui, il a été le seul à savoir que je voyais dans ce brouillard.

 

- Quoi ? Eructa t-il, un sourcil aussi froncé que l'autre fut droit. 

 

Son sourire légèrement agrandit, se reflétant jusque dans sa voix, elle lui répondit :

 

- Parce que, malgré tout... Il reste mon équipier.

 

- Je peux rien te promettre vu que je compte lâcher tout ce que j'ai pour le retenir, surtout s'il s'approche du Village, mais j'vais essayer. En tout cas, sois certaine qu'on va le ramener. J'ai maintenant une raison de plus de tout faire pour.

 

Ne comprenant pas bien ce qu'il entendait par la mais sentant une force nouvelle naquir en elle en le voyant brandir un pouce levé enjolivé par un sourire avec toutes les dents, Rin se contenta d'acquiescer avant de bondir au loin. Convaincue pour de bon par son " lâcher tout ce que j'ai " que Kyuubi ne tarderait pas à dévaster la zone, elle fonça à toute vitesse, explosant ses statistiques et records personnels. Se forçant à se concentrer sur son souffle, elle remarqua avec joie qu'après un court laps de temps elle s'était déjà  bien éloignée. Autrement dit, après un bref coup d'oeil en arrière, elle put voir tout le bas du corps de Shukaku. Ne pouvant réprimer un frisson et redoublant d'ardeur, elle manqua subitement de trébucher - oui, encore - mais sans lien aucun avec l'Ichibi : Avec un fracas monnumental, un brouillard opaque venait de l'envelopper.

 

- De la fumée ? Lâcha t-elle, refermant machinalement le poing comme pour s'en emparer. Depuis quand l'apparition d'un Bijuu engendre de la fumée ?  

 

Le nuage s'évanouit sous une légère brise, découvrant peu à peu ce qui en était apparut. Un dos presque aussi colossal que celui de Shukaku, à la peau couleur de rouille. 

 

- Il a invoqué un... Crapaud géant. 

 

Pourquoi, ô diable pourquoi, un batracien au lieu du Neuf Queues ? Elle en resta scotchée un instant, se demandant surtout par quel miracle il avait pu signer un pacte avec une telle créature qui, de surcroit, acceptait de se matérialser pour lui. Et puis d'abord, par tout les cieux, comment en avait-il eut la force nécéssaire après son multi-clonage phénoménal ? Mettant rapidemment un cours avec ses digressions, l'Ichibi se jetait déjà sur le spectaculaire crapaud qui eut juste le temps de brandir un sabre. Sabre proportionnellement gigantesque, vous l'aurez deviné. Ne s'attardant pas plus à le contempler, Rin reprit sa course effrénée, un simple apperçu de ce combat titanesque lui ayant amplement suffit. Bon sang ce qu'elle n'était qu'une insignifiant brindille à côtés de ces deux montagnes à qui chaque baillement engendrait des cataclysmes. Au fil de sa course, heureusement pour elle - et accessoirement Konoha - l'empereur des batraciens avec un blondinet-mandarine juché sur sa monumentale tête parvint à repousser quelque peu le Bijuu dans l'autre sens, de sorte que, de leur lutte demesurée, Rin finit par seulement déceller de lointains éclats. Les pupilles activées dans l'espoir de distinguer Kankuro et/ou son adversaire à travers la dense forêt, elle était plus que jamais déterminée à braver la peur pour entreprendre le Jutsu d'Eveil. Son mauve regard virevoltant en tout sens, il lui sembla percevoir un gémissement étouffé provonnant... Du sol. Dévalant les étages de branche, la plainte se mua en un distinct chuchotis de son nom. Une forme oranger en contre bas tentait tant bien que mal de gravir l'arbre en sa direction. Kôrigan désactivé, elle fut franchement soulagée de pouvoir s'écrier :

 

- Kankuro !

 

- P'tite tête... J'ai rarement été aussi content de te voir. J'suis désolé de ne pas t'avoir rejoins comme prévu. J'ai tellement galeré à me débarrasser de ces saletés d'insecte !

 

Commençant à relater son combat contre Shino Aburame, elle le coupa bien vite, ne pouvant se calmer et enchaina un flot de parole quasiement incompréhensible.

 

- Calme toi ! Je comprend rien , parle moins vite.

 

- Gaara, endormi. Shukaku, sortir. Articula-t-elle, ne pouvant être plus clair.

 

Il mit, selon elle, un temps infini à accuser le choc, ayant les symptomes d'un AVC en raffale pour finalement accoucher d'un murmure étranglé :

 

- Il va se barrer. 

 

- Pas pour le moment, Naruto a invoqué un crapaud taille triple baleine pour le retenir. Et pas si on se grouille.

 

- Grouiller de quoi ? S'étouffa t-il presque de consternement. J'ai plus un gramme de Chakra pour les sceaux et à en juger par ta dégaine toi non plus. Et mes pantins ont été rongés jusqu'aux articulations par ces chiures de bestioles, je pourrais pas te protéger. 

 

- On va pas rester les bras croisés pendant qu'il file !

 

- Faut aller chercher mon père. 

 

Le Yondaime Kazekage, l'unique être capable de maitriser l'Ichibi à lui seul. Lors de leur apprentissage du Jutsu d'Eveil, Kankuro avait évoqué ce fameux jour ou les habitants du Village furent évacués d'urgence, Shukaku s'étant offert une petite ballade à l'air libre. Ne voyant pas de quoi il voulait parler, Rin en avait déduit que cela s'était produit peu de temps après le début de son entraiment lorsque Watanabe l'avait emmené visité une cité plus au Sud pour lui changer les idées. Se fichant éperdument du probable danger, le Yondaime avait ordonné que Temari et Kankuro contemplent ce spectacle du haut des collines surplomblant Suna, sans doute pour qu'ils réalisent l'ampleur de leur responsabilité future. Et - nous pouvons le supposer sans trop se tromper - que leur terreur mêlée d'animosité envers leur Jinchuuriki de frère s'exacerbe d'avantage. Le contraire total de l'initiative du vieux Watanabe envers sa nouvelle protégée, bien au fait de cet indicent loin d'être le fruit du hasard. Quoi qu'il en fut, son fils ainé se souvenait parfaitement de la prestation du Kage luttant contre le Démon à coup de raffale d'or pour le renvoyer brutalemment à sa place, autant que son cadet d'ailleurs. 

 

- Tu proposes donc de traverser le champs de bataille que doit être Konoha, s'approcher du combat démesuré que disputent l'Hokage et le Kazekage, le faire venir jusque la sans une rimbanbelle d'ennemi et le tout avant que Shukaku ne se soit déjà carapaté ? 

 

- Hmm... Vu sous cet angle.

 

- Et de toute façon, c'est hors de question. Il le ramenerait dans le Village. Pile ce que nous devons éviter.

 

- Pardon ? Proféra t-il au ralentis avant de tonner : C'est notre mission, ce sont les ordres ! Il te manque une case ou quoi ? 

 

- Loin de la. Imagine les répercussions qu'aurait ce carnage. Je te parle même pas des habitants de Konoha la, mais de Suna. Ca engendrera une guerre. Notre Nation sera à feu et à sang. Des deux côtés, les vies de milliers d'innocents en seront ruinées. Par notre faute uniquemment. Ce n'est pas comme s'il représentait une menace, encore hier ce Pays était notre allié. 

 

- Rin, tu...

 

La fixant sans la voir, il laissa s'éteindre sa voix en baissant la tête tandis qu'elle reprennait déjà :

 

- Aussi Kazekage qu'il soit, ton père avait tord, je m'en suis rendue compte. Le principe fondamental d'un Shinobi ne consiste pas à suivre les ordres dans l'interêt de son Village, mais à se battre dans son interêt. La est toute la différence. Le protéger quoi qu'il t'en coute. Contre lui-même s'il le faut. 

 

Donnant un petit coup de pied dans un éclat de branche, les mains dans les poches, il se racla la gorge avant de déclarer :

 

- T'sais hier soir je voulais aller acheter des souvenirs pour tout le monde. J'ai déniché une petite boutique de poterie avec plein de trucs qui auraient plu à Temari. Le type qui les fabriquaient il s'est mit à m'expliquer toutes les techniques du coin pour la faïence et tout ce bordel. Il m'a barbé une éternité avec ses histoires de famille autour de ce savoir-faire qu'ils se transmettent. Et moi j'me suis dis que Temari aimerait surement venir en choisir d'autre. Au final j'ai rien acheté. A personne. Parce qu'au fond je voulais pas que toutes ces choses de ce bled ne soient vraiment plus que des souvenirs. Et j'ai réalisé que si quelqu'un venait à Suna avec la même idée que nous, j'espérerais de tout mon coeur qu'il en vienne à la même conclusion. 

 

- Alors... T'es avec moi sur ce coup ? 

 

Relevant brusquement la tête, affichant son sourire en coin narquois préféré, il désigna son bandeau du pouce et répliqua :

 

- Le numéro de matricule 54-002 va pas laisser le 56-001 se faire bouffer l'esprit par une enflure de Démon, ni le 55-003 sauver le Village des représailles tout seul. 

 

- On dirait bien que c'est la première véritable mission de l'équipe des double zéro. Acheva t-elle, le sourire au bout des lèvres, prête à s'élancer.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yzak

 

 

 

 

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成る神

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