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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 19:05

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

Le soleil amorçait sa descente dans le ciel aux milles teintes de Suna, prompt à, selon votre point de vue, un sommeil bien mérité ou se hâter d'irradier d'autres contrées. Emportant avec lui l'atmosphère étouffante du jour, une douce tiédeur s'installait au fil de son déclin. D'ordinaire seulement dérangé par le zéphir, des voix troublaient l'habituelle quiétude de la colline Shibori depuis un moment déjà. Les pieds s'agitant dans le vide, une Genin suivait du regard la sereine avancée des rares nuages tandis qu'un autre admirait l'immuable étendue désertique. 

Le matin même, ce garçon aux cheveux écarlate était sortit de l'hôpital après un peu plus de trois jours de convalescence, dont seulement deux et demi ou il fut conscient. Deux journées complètes et une matinée qui, pourtant, lui étaient apparu comme une éternité. Heureusement qu'il avait menti, acquiesçant à toutes les questions du médecin en chef sur son état, ou il aurait écopé d'un jour de plus. Il n'aurait pu tenir d'avantage dans cette gigantesque chambre, trop blanche à son gout et inutilement grande vu sa vacuité. Surtout que la fenêtre était trop haute pour en profiter depuis son lit inconfortable. Ce qu'il avait pu s'ennuyer la nuit ! Au moins, la journée, il pouvait se concentrer sur les conversations de couloir. Ce fut d'ailleurs comme ça qu'il avait découvert ce qu'il fichait la : Des voix d'infirmières se demandant si, suites aux dégats internes de la brusque sortie et encore plus brutal retour de l'Ichibi, il était assez faible pour ne pas filer hors de sa chambre ou s'il valait mieux fermer la porte. Il n'avait pas entendu de cliquetis de serrure et était resté sur sa faim, ne sachant toujours pas combien de temps au juste il était resté inconscient. Bon, sur ce point, il fallait avouer qu'il avait ressenti une minuscule once d'inquiètude en se réveillant la sans savoir le pourquoi du comment. Personne n'avait prit la peine de le lui expliquer. Peut être était-ce de sa faute aussi, il n'avait rien demandé. Aucun mot n'était sorti de sa bouche de tout ce temps. Il avait comme l'impression qu'en parlant la boule dans sa gorge exploserait. Il peinait déjà assez à la contenir. Ca, par contre, il n'avait pu admetttre qu'au fond il se doutait bien de ce dont il s'agissait. Une irrépréscible envie de sangloter. Que c'était ridicule. La faute de cette chambre, à être si vide. Ses yeux étaient restés secs. Aride depuis près de sept années. Ce n'était pas comme s'il s'attendait à ce que tout cet espace soit occupé de toute façon. Il n'était pas du genre à se berçer d'illusion. Il n'y avait pas la moindre chance que quiconque vienne le combler. Et, il en était persuadé, ce n'était pas son simple « Désolé » qui allait changer cette réalité. Une insuffisance effarante. Pourtant il ne pouvait empêcher leurs dires de se pointer dans sa tête : T'inquiètes, c'est rien et le tout avec le sourire. Il était fortement probable, vu ce qu'il savait de leur capacité cérébrale, qu'ils n'aient pas compris ce qu'il voulait dire. Ou alors ils avaient tout simplement eu peur de sa réaction. Le reste du temps, c'était les paroles de Naruto qui le hantaient. Qu'il était cruel de réaliser ce qu'il avait alors qu'il était trop tard pour en profiter. Maintenant, et par sa faute, il pouvait faire une croix dessus. Aucune foutue excuse n'y remédierait après tout ce qu'il leur avait fait subir. Et ce qu'importe combien il s'en voulait. Cette chambre vide, il la méritait amplement. S'étant demandé si Naruto lui aussi s'était reveillé à l'hôpital, surement que oui vu son état après le combat, il s'était mit à imaginer sa chambre à lui. Ce qu'elle devait être à l'opposé de la sienne. A cette pensée, la douleur dans sa poitrine s'était tant amplifié qu'elle en avait presque supplanté pour un instant la boule dans sa gorge. Tout, il aurait tout, vraiment tout, donné pour être à sa place. Au moins un peu. Il ferait n'importe quoi pour l'être juste un peu. Rien qu'un peu en échange de tout les efforts du monde, il le promettait. Encore fallait-il que ce soit possible. Qui donc s'interresserait à tout ses efforts du monde ? Après le mal qu'il avait engendré, personne, il en était conscient. Ce fut avec ce cercle vicieux mental qu'il avait enfin pu quitter l'endroit, se demandant ce qu'il pourrait bien faire ensuite. N'ayant pas été franchement d'humeur à manger, son estomac ayant reçu des bribes de repas ces derniers jours criait famine. Peut être pourrait-il commencer par ça une fois dehors. Puis il continuerait à faire la même chose qu'à l'hôpital, certes, mais à échelle Suna. 

Lorsqu'il était sorti de la bâtisse, à peine eut-il fait un pas que sa respiration s'était coupée net. Ses yeux écarquillés fixés droit devant. En direction de l'immense fontaine tarie depuis des lustres - dont d'ailleurs tout le monde mettait en doute l'interêt de sa construction - ou deux personnes s'étaient installés en son centre visiblement pour jouer aux cartes à l'abris du vent. Rin et Kankuro. 

 

- Tu triches ! S'écria le marionnettiste en ramassant rageusement le jeux. Je suis sur que tu fais des trucs louches, avoue que tu triches. 

 

- Moi ? Une tricheuse ? S'éffaroucha t-elle à l'excès. Tu sais bien que j'arrive même pas à retenir les cartes qui tombent, alors je vois pas comment je pourrais tricher. C'est n'importe quoi. J'ai gagné à la loyale.

 

Sur ce coup-ci en tout cas. Elle n'avait pas eu l'occasion de créer de petits miroirs glacés comme nous savons déjà qu'elle ne pouvait s'empêcher de le faire après trop de défaite d'affilée. De son côté, Gaara, soufflé par une onde de choc, n'en crut pas ses yeux, à tel point qu'il du les cligner plusieurs fois pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un quelconque mirage du aux mystérieux traitements qu'ils lui avaient fait gober. Avec une naïveté frisant la niaiserie à fendre le coeur, sa première pensée ne fut d'autre que : Quel drôle d'endroit pour jouer aux cartes, que fichaient-ils donc la ?

 

 

- C'pas possible d'avoir autant de veine. Ronchonna t-il en détournant le regard de cette scélérate avant de s'exclamer : Oh ! Regarde, il est la. 

 

Son coeur fit un bond. Ou alors s'était-il carément stoppé l'espace d'un instant ? En tout cas il eut presque envie d'amener sa main dessus pour s'assurer qu'il était en place. Ils l'avaient attendus. Eux. Ils l'attendaient. Lui. La bouche entre ouverte, un souffle court s'en échappant, il les regarda accourir en sa direction, sans pouvoir mettre de mot sur l'étrange sensation dans sa poitrine suite à cette dérobade cardiaque. Rien avoir avec la douleur habituelle. Arrivée avec une légère avance, Rin, armée d'un sourire et la lueur plein phare, lança un :

 

- Salut. 

 

- Alors, tu te sens mieux ? S'enquit le second, banalement au possible. 

 

Au ralentis, il acquiesça. Pour du vrai cette fois, pas comme avec Kazu, le médecin. Cette scène lui semblait surréaliste. Naturellement, ils s'étaient rejoins pour venir. Puis ils avaient attendus comme si de rien n'était. Ils étaient la. Contre toute attente. Et surtout ils continuaient d'agir comme les autres le faisaient entre eux. Normalement. 

 

- J'ai demandé au bras droit de votre père de demander à Kazu quand tu sortais. Se mit-elle à expliquer sur le ton de la conversation. Il a dit que ça dépendait, mais aujourd'hui fin de matinée si tout se passait bien. Du coup tant mieux que ce soit aujourd'hui en fin de matinée ! Il m'a expliqué qu'en fait les quatres jours ou t'étais dans les vapes tu t'es... Genre soigné tout seul. Ils t'ont surtout gardé en observation je crois. 

 

- Ouais, tu m'avais parlé d'un truc avec Shukaku. Fit remarquer Kankuro à cette dernière ayant fait exprès de l'omettre. Il aurait accélerer le processus ou je sais pas quoi. C'est bizarre hein ? Vu que c'est à cause de lui que...

 

- Enfin bref. Le coupa t-elle avec un regard affligé éclair. T'avais prévu de faire quelque chose en particulier la, ou ?

 

- Ouais parce qu'en fait on pète la dalle nous. Moi je me suis levé à la bourre et j'ai pas eu le temps de déjeuner et elle... Bah c'est elle. 

 

- Vu que les hôpitaux sont pas réputés pour leur festin, je voulais acheter des trucs en chemin mais... Il fait trop chaud pour manger dehors. 

 

- La vieille technique pour se faire inviter. La railla t-il. C'est toi qui supporte le mieux la chaleur, étrangement d'ailleurs. Dis plutôt que t'es encore à court d'argent. Elle dépense ses soldes n'importe comment, c'est désespérant. 

 

- Je dois subvenir à mes propres besoins je te signal.

 

- Tu payes même pas de loyer. Un logement tout compris au frais du contribuable et ça se plaint. 

 

- Parce que toi t'en payes un peut être ? 

 

- Pour ça on est tout les trois de sacré privilégié quand même. Fit-il remarquer, éludant quelque peu la réponse. Sauf que lui et moi, on sait gérer. 

 

Assisstant avec ravissement nouveau à leurs divagations, pour la première fois loin de l'exaspérer, il commenta même mentalement que, au dela de savoir gérer leurs revenus, tout deux jouissaient surtout de l'incroyable fortune familiale alors que Rin percevait seulement les minces soldes incombant à leur rang. 

 

- C'est surtout que t'es un sacré radin.

 

- Et toi tu bouffes pour quinze. Rétorqua t-il en riant à moitié. Personne veut t'inviter. 

 

Soudainement, tellement que lui même en fut surpris, les mots s'articulèrent d'eux même, les premiers depuis ses excuses donc qui n'engendrèrent pas la moindre explosion de boule dans la gorge puisque celle-ci s'était considérablement et mystérieusement atténuée :

 

- Je comptais aller manger de toute façon. Je pourrais... On pourrait y aller.

 

- Parfait ! Je sais ou on pourrait prendre à emporter. Faut profiter de ce temps radieux pour se poser dans un endroit chouette. S'exclama t-elle vivement en faisant volte face pour avancer sans plus attendre et débiter la liste de ce qui lui faisait envie.

 

- Qu'est ce que je disais. S'esclaffa Kankuro en la suivant.

 

Gaara, quant à lui, mit un instant à ordonner à son corps de se mouvoir, happé par une drôle d'impression au fin fond de lui même, un peu comme s'il y avait du remu ménage dans son ventre. Il lui fut impossible de la nommer ou d'en comprendre les effets, pourtant il se douta quelque peu de son origine : Ils acceptaient ses efforts. Incroyablement. Facilement. Et surtout, surtout, ce n'était pas n'importe quel " Ils " mais eux. Ceux pour qui il était prêt à tout pour gagner estime et pardon. 

 

- Tu viens ou tu comptes prendre racine ? Lui lança joyeusement son frère, tout deux s'étant retouné plusieurs mètres plus loin. 

 

Lui apparut alors que, peut être, il devait rectifier sa dernière pensée, miraculeusement et pour une raison le dépassant complètement : Ils l'avaient d'ores et déjà pardonné. Dans la foulée il eut l'impression que la drôle de sensation au fond de lui explosa en tout sens. Un vrai feu d'artifice. Vrombissant, rugissant, lui faisant même trembler le coeur. Une brusque envie le submergea alors. Une envie qui ne l'avait plus saisi depuis tellement de temps qu'il se souvenait à peine de la dernière fois. Celle de sourire. Quant à Rin, elle pencha la tête sur le côté lorsqu'il s'avança vers eux, avait-elle rêvé ou une ombre de sourire s'était dessiné sur son visage de marbre ? Jurant en avoir déceller une, elle s'étonna de souhaiter la voir se propager en un véritable sourire, celui avec les dents, autant qu'elle s'était surprise à vouloir descendre dans l'arène lorsque l'autre tâche l'avait frappé. 

 

- On ira manger sur les belvédères Nords ? Proposa Kankuro. Fais plus frais à cette heure la bas avec le vent.

 

Et c'est très exactemment ce qu'ils firent. Après la case commande de repas bien entendu ou - précisons au passage - Rin paya la plus petite part. Déjà grâce à un certain élan de galanterie et puis parce que, grâce à elle, ils eurent le droit à une belle ristourne. Détail ayant son importance puisque, ne pouvant enrayer une habitude si rapidemment, il éveilla en Gaara un âpre ressentiment. Elle restait la fille au Hyôton, avec tout ce que ça incombait. Qu'importe qu'elle passe souvent dans cet établissement ou non, à elle on faisait sourires et plaisanteries, on offrait la moitié des mets, lui la seule fois ou il était venu tout ce qu'il avait voulu prendre s'étaient mystérieusement retrouvés en rupture de stock. Enfin, se l'étant promis en boucle pendant ces derniers jours, il se força à bien vite étouffer ce sentiment. Ainsi il profita à nouveau de leur verbiage avec une plaisante sensation d'étonnement. Il lui sembla même, étrangement, que ces plats pourtant basiques eurent un gout incroyablement exquis. Et comprendre un peu l'agaçant engouement de Rin lui faisant souvent répéter plusieurs fois par repas combien il était délicieux. Il fallait dire que sur ce coup elle était égalemment au summum du ravissement, ce qui expliquait son incapacité passagère à rester en place. Pour la première fois ils partageaient un repas de leur plein grès, pas comme en mission ou ils n'avaient pas franchement le choix, et bon sang ce que c'était agréable en réalité ! De ce moment, elle en apprécia tout, jusque dans la drôle manie de Gaara à piocher au ralentis dans les différents plats comme s'il s'agissait d'un choix crucial. Elle remarqua d'ailleurs qu'inconsciemment elle laissait toujours ce qu'elle était certaine qu'il allait élire et que, comme depuis un bout de temps, ses baguettes finissaient inexorablement par les sélectionner. Et voila exactemment ce qui lui fit tant apprécier ce moment : Réaliser qu'elle le passait avec des êtres qu'elle connaissait autant qu'ils la connaissaient. Pas comme avec les autres, l'équipe de Natsume ou de Temari, elle n'avait pas la désagréable impression d'être la pièce rapportée, ne comprenant pas la moitié de leurs conversations. C'était avec eux qu'elle avait passé le plus clair de son temps cette année, sillonnée le pays et risqué sa vie. Eux deux la connaissaient par coeur en tant que Shinobi et bientôt, ou du moins elle ferait absolument tout pour, il en irait de même avec sa vie au Village. 

 

- Ca remont tu m'diras mais c'est pour ça alors que je vous avais vu Natsume et toi vous cacher et filer comme des fusées. Pouffa Kankuro. Vous étiez encore entrain d'échapper à son équipier ! Il va jamais te lâcher celui la. Pourtant toi, comme la moitié du Village, lui a déjà fait comprendre qu'il n'a pas la moindre chance. 

 

- Ouais. Marmonna t-elle en faisant la moue. Le pire c'est qu'on a réussi à se faufiler hors du Village, je croyais être tranquille mais quand on est revenu il avait placardé ses poèmes mielleux à en gerber sur plusieurs rues. Je me souviens encore bien du contenu. On a mis trois plombes à tout virer. Et cette saleté de Natsume était mort de rire tout le long. 

 

- Normal ! Ses fameuses envolées lyriques sont à s'écrouler de rire. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a pas honte du ridicule. Tu les avais vu la fois ou il en avait collé sur tout l'étage ou y'a son appart ?

 

A peine Gaara, à qui s'adressait la question, fit non de la tête qu'il reprenait déjà :

 

- T'auras surement cet insigne honneur une autre fois vu comme il s'accroche. Heureusement que tu les avais vite enlevé ce jour la, si un haut gradé était tombé dessus il se serait fait tuer.

 

- Ca le calmerait peut être. Ronchonna t-elle de plus belle. Hier soir on est arrivés super en retard au diner chez Natsume à cause de ça. Et du coup sa mère s'est mit en tête qu'on avait fait des conneries. 

 

- Comme c'est étrange ! S'exclama t-il avec non pas une once mais une montagne d'ironie. Rappelle moi qui s'est vu interdire l'accès à toutes les sorties du Village pendant trois périodes de repos pour avoir transformé les escaliers du mirador extérieur Ouest en toboggan de glace ?  Et je précise que vous y aviez été envoyés suite à une première punition.

 

L'ignorant royalemment, elle tourna la tête vers Gaara et s'adressa à lui gaiement comme si son frère n'avait pipé mot :

 

- Sa mère m'invite souvent à manger depuis qu'elle m'a vu acheter uniquement des gateaux. J'ai beau lui assurer le contraire, elle est persuadée que je me nourris intégralement de ça. 

 

- Tu te fais à manger le reste du temps ? S'enquit-il alors, plutôt étonné. 

 

- Bien sur que non. Le reste du temps, disons que je fais tourner l'économie de Suna. Je crois pas que ma cuisine soit au courant qu'elle en est une.

 

N'ayant jamais vraiment pensé à ce genre de détail technique de la vie de son équipier, elle lui demanda à son tout ce qu'il en était pour lui, ne pensant pas qu'il ferait un tel lien entre sa plaisanterie et la question.

 

- La mienne est grande et orientée plein Sud alors j'utilise comme une serre.

 

- Quoi ? S'esclaffa t-elle donc. 

 

- Pour les cactus. 

 

Devant leurs mines mi déconfites mi rieuses, il se sentit obligé de préciser qu'il aimait bien les cactus. Ce qui n'arrangea pas franchement leurs mines.

 

- Bon et bien vu que nos cuisines respectives sont remplies de cactus et de bordel innommable, j'en conclus donc qu'on est les seuls à être dans l'incapacité de se nourrir par nous mêmes. 

 

- Fallait vivre comme moi avec une Temari qui gère cette partie. Lâcha Kankuro après un éclat de rire, autant causé par l'incompréhension totale de son frère, acquiesçant sérieusement, que par la touche d'humour évidente de Rin. 

 

Pas certaine qu'aborder le sujet épineux que représentait leur soeur en soulignant au passage leur séparation soit une bonne idée pour l'instant, elle se hâta de lancer à Gaara :

 

- C'est naze de rester chacun de son côté, on peut manger ensemble de temps en temps. Enfin si ça te dit. 

 

S'il le voulait ? Il brulait de le lui demander depuis le début du repas ! Et se forçait à ne pas trop penser à cette possiblité, craignant son refus. Il acquiesça donc, un peu trop surpris pour articuler une véritable réponse. Ce qui engendra un sourire radieux chez notre Yutsune, ravie de, justement, pouvoir être ravie. Secrètement, depuis leur retour, elle avait espéré que ses excuses soient bel et bien générale, signifiant alors qu'ils pourraient repartir à zéro et être une vraie équipe. Que les liens dont Naruto lui avaient parlés existent réellement. Changeant de sujet oisivement, elle remercia intérieurement le blondinet-mandarine pour son rôle dans toute cette histoire. 

Après s'être enfin décidés à débarasser le lieu, ils se rendirent dans l'un des bâtiment dédié aux réparations de pantin, ceux de Kankuro y attendant patiemment. L'après-midi durant, ils le regardèrent s'y affairer, discutant tranquillement. Enfin, après le long discours de ce dernier sur son art, heureusement coupé par Rin à force de bâillement plus qu'exagéré. Réaction qui amusa d'ailleurs Gaara, se demandant ensuite pourquoi il n'avait jamais prêté attention à toutes ces mimiques auparavant. Peu à peu il découvrit qu'écouter leur conversation, et y participer même, pouvait créer en lui d'autre envie de sourire. Et qu'entendre leurs rires, non pas comme un bruit de fond irritant, avait une drôle de conséquence, comme si son cœur se pelotonnait dans du coton. Kankuro pestant contre ses saletés d'insectes ayant ruinés ses précieux pantins pour la énième fois, elle lui proposa alors de lui payer les pièces onéreuses dès qu'elle aurait reçu la prime qui ne sautait tarder pour la neutralisation du Boureau d'Oto apparaissant dans le Bingo Book, précisant qu'elle même fut hautement surprise de ce fait lorsque le Mirage du Désert lui en avait fait part. Questionné par Gaara, ne sachant rien de cette histoire, elle lui raconta alors son combat, éludant certains détails par gêne. Sans se douter que le marionnettiste expliquerait quelques jours plus tard à son frère qu'elle avait en réalité empêcher ce tarré de l'approcher à ses risques et périls. Comprenant son embarras du moment à étaler cela, il fit preuve d'une rare délicatesse en coupant ses explications confuses de cette partie  :

 

- En tout cas ce qu'il faut retenir de ce combat c'est le moment ou tu lui balançais des morceaux de tuiles et de béton en détalant. Ca me fait marrer rien que de t'imaginer faire ça ! 

 

- Moque toi, moque toi, je m'en fiche, je suis fière de ma capacité à faire avec les moyens du bord. J'avais aucun projectile et plus tellement de Chakra. D'ailleurs j'arrête pas de me dire que si j'avais eu Fuusetsu...

 

- Sauf que y'a une différence entre l'avoir et bien s'en servir. La coupa t-il à nouveau, ayant déjà atteint son cota de délicatesse du jour. Est-ce qu'au moins t'arrives à la tenir assez longtemps ? 

 

- Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? Le bras droit de vote père m'a dit la même chose quand je lui ai parlé de mon envie de m'entrainer sérieusement. Vous croyez franchement que je l'ai laissé trainé dans un coin de ma chambre sans jamais la toucher pendant trois ans ?

 

Gaara, connaissant comme tout le monde la célèbre Fuusetsu et sachant vaguement qu'elle était en sa possession sans jamais vraiment s'y interresser, demanda alors avec une toute fraiche curiosité :

 

- Elle est si lourde que ça ?

 

- Etrangement pas tellement pour sa taille. Ca doit avoir un lien avec son alliage spéciale, je sais pas trop. Répondit pensivement sa propriétaire avant de s'exclamer : Mais j'y pense, tu l'as jamais vu !  Faudra que je te la montre.

 

- Ouais, parce que sérieux, elle en jette à un point ! Surenchérit le marionettiste, pointant un de ses tournevis sur son frère. Même sans la connaitre, c'est vraiment le genre d'arme qui te refroidit d'attaquer. Rien que de la voir, tu sens que c'est du lourd comme matos'. Dommage qu'on puisse pas la toucher. J'avais juste approcher ma main du pommeau, direct eus l'impression de l'avoir dans un congèle !

 

- C'est un peu le but. Fit-elle remarquer. Ce débile de Natsume a voulu l'empoigner pour épater son équipière l'autre fois, il s'est retrouvé avec une genre de brulure de froid dégueulasse en un quart de seconde. 

 

Alors que le cadet ouvrit la bouche pour demander quel effet lui faisait le pommeau à elle, son ainé fut plus rapide - ce qui n'était pas franchement difficile - et s'enquit tout en replongeant sa tête dans le thorax boisé de son pantin :

 

- Je vais en profiter pour équiper Karasu de nouvelles lames. J'hésite encore, y'a un sacré choix. Des recourbées peut être. Y'a moyen que tu la prennes pour que je sache si elles tiennent la route ?

 

- Je comptais m'entrainer avec demain dans le bâtiment ou il y a toutes les salles avec les mannequins pour le Taijutsu, on a qu'à y aller ensemble. 

 

- Scéance test contre une épée légendaire, si c'est pas la classe ! Lança t-il, immergeant de sa marionnette en se frottant les mains, arrachant un sourire à Rin, avant de reprendre avec une légère grimace : Mais ça craint pas si tu fous en l'air les mannequins ? Sont pas franchement fait pour supporter une telle lame.

 

- Ouais, j'y ai aussi pensé. En fait ça fait un moment que je teste des enchainements, pour m'entrainer à la manier tu vois et ça commence à me gaver les cibles pour Shuriken toutes plates qui bougent pas. Si je demande la permission, pour sur qu'ils diront non alors qu'après ce sera toujours temps de se faire engueuler.

 

- Tu crois pas qu'on a eu assez d'emmerdements ces derniers jours ? En temps normal, je dis pas, tu t'en tirerais facilement, mais la on est déjà dans le collimateur du Conseil alors tâche de te tenir à carreau pour changer. S'empressa de la sermonner le marionnetiste la mine soudainement bien sérieuse.

 

Lui jetant un regard de biais aussi noir que possible, la Genin avait tout l'air d'être sur le point de se mettre en rogne. Surement qu'elle lui balancerait d'abord une pique bien glaciale avant d'exploser subitement. Autant Gaara n'avait jamais franchement prêté attention à la majorité de ses manières, autant sa forte ressemblance avec une casserole de lait sur le feu n'avait pu lui échapper. Son frère l'ayant aussi bien remarqué se hâta de continuer avant d'assisster à une érruption de lactose :

 

- On a qu'à aller dans les collines en dehors des murs. Je vais dégotter un vieux pantin dans le débarras que tu pourras abîmer à souhait. Je le raffistolerais vite fait avec le type de lame que je veux tester et ce sera parfait.

 

Mission réussie, feu baissé et lait aussi calme qu'une flaque d'huile puisqu'elle approuva avec une moue satisfaite.

 

- Des salves de sable. Lança brusquement le troisième Genin.

 

- Hein ? S'enquit sprirituellement son ainé.

 

- Ca vient de me traverser l'esprit. Pour l'entrainement avec une épée, c'est mouvant, rapide, solide et incassable.

 

- Complètement ! S'écria la principale interressée, se jetant sur ses pieds. C'est une idée géniale ! Vraiment géniale !

 

Etonné d'être à la base d'un tel engouement, l'idée d'avoir envie de sourire ne lui vint même pas à l'esprit. Ainsi il se contenta d'un hochement de tête de droite à gauche lorsqu'elle lui demanda si ça ne l'embêtait pas. Non, bien sur que non, au contraire, garda t-il en fond sonnore de ses pensées, non et non. Voilà qui lui était déjà donné la possibilité de lui venir en aide. Quoique. Même pas, rectifia t-il pour son propre compte. De faire ce qu'il était censé faire, tout simplement.

 

- Et bah voilà, on se rejoindra demain aux premières lueurs de l'aube dans le hall histoire qu'on est la matinée. Si on est motivés on continuera au frais dans un bâtiment l'après-midi. Conclut alors Kankuro sous les vifs acquiescement de son équipière.

 

Réalisant à peine qu'ils venaient de planifier leur premier entrainement pleinement consentit, énorme pas en avant en une seule journée, ils eurent l'occasion de se ravir plus tard, en y repensant vraiment chacun de son côté, que les choses devenaient enfin normal. Juste normal. Regardant vaguement Rin bricoler un allez-savoir-quoi sur une main estropiée de pantin trainant près d'elle sans écouter leur babillage ayant repris - nous noterons qu'une habitude ne se chasse pas si vite entièrement - Gaara se décida tout à coup à les interrompre :

 

- Etre dans le collimateur du Conseil, c'est par rapport à l'attaque.

 

Peu sur qu'il s'agissait la d'une affirmation ou d'une interrogation vu le ton - ou manque de ton - employé, les deux autres s'échangèrent une rapide oeillade avant d'hocher la tête en sa direction.

 

- Depuis que je me suis réveillé, j'arrête pas de me demander ce qu'il en est à ce propos, mais j'avais pas franchement envie d'aborder le sujet.

 

- Pareil. S'accorda t-elle dans un soupire. Je savais qu'il falait en parler, sauf que...

 

Laissant mourir sa phrase sur une grimace, elle cessa de faire tourner la vis censé maintenant un gros écrou à la place d'une phalange manquante.

 

- Idem. Enchérit le troisième s'appuyant mollement contre l'établi ou patientaient les restes épars de plusieurs marionnette.

 

- En sortant de l'hôpital, ils m'ont informés que je devais me rendre dans le bureau de Keisei le plus tôt possible.

 

Abasourdie autant de l'information que de la neutralité avec laquelle il la balançait, elle ne put contenir une sorte de soubresaut tenant un chouillat du spasme avant de faire un demi-tour vers Gaara sur le vaste établi poussiéreux ou ses fesses avaient élu domicile.

 

- Et le plus tôt possible, c'est quand pour toi ? S'exclama t-elle dans la foulée. Demain ?

 

- Oui.

 

Second soubresaut d'amplitude majoré. Quant à Kankuro, le sifflet coupé, il toisa son frère nonchalement installé sur une énorme malle, le dos au mur, avec une expression digne de l'incompréhension totale du bipède lambda face au mystère du chainon manquant dans l'évolution de l'espèce.

 

- Je me suis dis qu'il devait être tellement en rogne qu'un peu plus, un peu moins, ça changerait rien.

 

- Oui, bon argument sur le principe. Répondit-elle en remuant la tête de bas en haut avant de changer de cap de gaucher à droite : Mais non, avec un type comme Keisei un peu plus, c'est pas rien.

 

- J'étais pas d'humeur.

 

- Alors la j'ai envie de dire, oui, toujours, argument valable, dans la mesure ou il ne s'agit pas d'un mec qui a probablement organisé une battue dans tout le Village pour t'arracher la tête.

 

Agitant un index dans les airs au rythme de ses acquiescements pour certifier les propos de sa comparse, Kankuro ajouta :

 

- A partir du moment ou le Chef de l'Anbu convoque ce qui s'aparente à une blate dans la hiérarchie et que la dite blate en a rien à secouer... Ouais, ça, ça met sur la pile des mauvaise idée.

 

- J'irais demain après-midi quand vous continuerez l'entrainement. Mentit-il à la perfection.

 

- Ou la semaine prochaine, après tout. Surenchérit-elle.

 

Simultanément ils hochèrent la tête en signe de déni. Atterré pour l'ainé, levant les yeux au plafond pour la Genin et avec un ombre de sourire à peine visible pour le dernier. De leur réaction mi gênée ni amusée se déclencha un bref silence tout aussi confus. Tandis que Kankuro nota avec stupéfaction que, certes ils l'avaient déjà contredit lorsqu'il était d'humeur passable voir oser le remettre à sa place lors de ses écarts, que coulent aussi aisément des remontrances sans colère ou propos aigres était une première, Rin ne put s'empêcher de le trouver impressionnant de se tamponner le coquillard à ce point du grand Keisei Hageshi. Epatée par son cran elle éprouva une drôle de fierté qu'il soit son équipier comparé à la majorité des Genin mouillant leur pantalon en présence de n'importe quel gradé. Quant à Gaara, bien qu'il appréciait leur interêt pour son sort, il trouva plutôt amusant qu'ils considèrent l'affaire aussi grave et surtout que les termes employés s'approchaient tant d'une vérité dont ils ignoraient tout. Lui savait pertinemment que cette enflure ne s'attendait pas le moins du monde à le voir débarquer dans le bâtiment de l'Anbu. Pas plus qu'il ne souhaitait sa venue. Il attendait qu'un sous fifre du Conseil vienne le chercher pour la véritable entrevue et pas cette masquerable protocolaire. Avec Keisei, il avait la certitude qu'il ne puisse rien faire qui aggraverait son cas. Le simple fait qu'il resprire encore était un tel affront à sa personne qu'aucune autre faute ne pourrait exacerber sa colère.

 

- Au moins... Tu sais à quel point la situation craint ? Finit-elle par s'enquérir.

 

- Oui. J'ai entendu des bribes de conversations et j'ai compris. La-bas, ce n'était pas lui. Personne ne l'a revu.

 

Sur ce sujet, aucun ne comptait piper mot ou ne serait-ce qu'entamner le moindre mouvement, à croire que même inspirer trop fort eut été perçu comme une injure faites à chaque Dieu ayant jamais habité un inconscient humain. Cette règle tacite s'appliquait d'aillleurs à toute la population de la cité. De la disparition du Kazekage, on en parlait à demi mot. La rumeur se soufflait, se chuchotait dans l'ombre. Et si chacun avait conscience de la vérité, personne ne l'avait laissé échapper.

 

- L'ambiance dans tout le Village est horrible. Déclara t-elle la voix éteinte, triturant la main désarticulé du pantin. Enfin, plutôt étrange. Comme si c'était la saison des orages et qu'un énorme se préparait.

 

- Il y a plus grand monde qui sort ou même qui cause. C'est pour ça qu'on a pas croisé âme qui vive avant et que c'est vide ici. La majorité des boutiques restent fermés. On dirait que ça s'est mit sur pause partout.

 

Et, dans une certaine mesure, cela valait également pour Rin, elle qui avait été si impatiente de rentrer n'avait finalement envie de faire aucune des choses lui ayant tant manqué. Plus encore, suite à la longue période d'entrainement quasiement à huit clos précédent l'Examen - ou plutôt pré-attaque - puis l'enfermement dans ce minuscule appartement à Konoha, un véritable trop plein de la compagnie de ces deux la donc, depuis son retour elle avait fait de son mieux pour éviter de ses amis à la plus vague connaissance. S'en était presque risible mais la seule présence souhaitée fut celle de Kankuro. Et réciproquement. Ni l'un ni l'autre ne se sentait de rester seul et l'idée de devoir affronter le monceau de questions que leur réservait toute personne n'étant pas eux leur retournait l'estomac.

 

- Vu qu'on est partis après les autres et qu'on a mis large plus de temps, on sait pas comment l'arrivée des troupes s'est passée. Lui expliqua t-elle.

 

- Surement profil bas. Marmonna le marionnettiste en faisant de la place sur l'établi dans son dos pour s'y asseoir à son tour.

 

- En tout cas apparement tout le monde a appris la nouvelle rapidement. Civils, Shinobi moins gradé, quelques unités spéciales sans lien avec ça.

 

- Que savent-ils au juste ? S'enquit-il alors.

 

- Tout ce qu'il y a savoir. Répondit son frère. Que Suna a perpétré une attaque contre Konoha. Que y'a eu des couilles. Que tout le monde s'est cassé sans demander son reste parce que c'était la merde.

 

- Et qu'on y était, nous trois. En y réfléchissant deux secondes la raison est pas tellement dure à trouver, mais du coup le fait que ce soit tellement partit en vrille nous rend... Je sais même pas trop.

 

- J'hésite entre célébre, mystérieux ou simplement dans la merde. Proposa Kankuro avec une once de sarcasme.

 

Restant un court instant de marbre à regarder sans les voir ses équipiers faire respectivement des tas avec les chevilles de taille diverses trainant sur l'établi et recommencer à visser la phalange de substitution, il affirma avec son habituelle neutralité :

 

- Je dirais la vérité au Conseil demain. Je leur expliquerais que c'est de ma faute.

 

Posant derechef son jouet-bricolage, la réponse de Rin fusa :

 

- Bah ça t'as plutôt pas intérêt vu qu'on leur a pas vraiment raconté ça.

 

- Heureusement qu'on en parle maintenant si t'as idée aussi loufoque !

 

Comme si une réplique de moindre amplitude du séisme intérieur du matin même le secouait, il ne put que demander un chouillat bêtement :

 

- Pardon ?

 

- Quand on est arrivés l'aprem' on est d'abord allés à l'hôsto' pour se faire raffistoler et après on était tellement crevés qu'ils ont décidés de nous laisser tranquilles jusqu'au lendemain matin malgré le gros bordel. Enfin de base ils voulaient nous interroger mais Kazu et d'autres ont râlés qu'on galérait à garder les yeux ouverts, mais bref, du coup on a eu le temps de se mettre d'accord sur une version des faits.

 

- Ouais, en gros, tout s'est passé pareil. Reprit-elle l'explication. L'autre tâche au milieu de l'arène nous a dit de jarter dans la forêt le temps que tu te remettes sauf que ceux de Konoha nous ont suivis et poussés à avancer dans la direction opposée de l'action. Ensuite Kankuro a affronté l'autre dégueu à bestiole puis moi la raclure d'Uchiha.

 

- C'est la ou y'a un peu de changement. Toi, d'aplomb et pas... Enfin, tu sais...

 

Pas entrain de péter une durite, pensèrent de concert les deux narrateurs sans pourtant oser aller jusqu'à le prononcer, pour l'instant.

 

- Tu t'es occupé de la guimauve et de la mandarine.

 

- Pendant qu'elle est toujours avec l'Uchiha, qu'aucun a vraiment de Chakra et que c'est très pathétique.

 

- Et que toi tu te fais démonter par des asticots, fait, au passage, véridique. J'lai combattu même pas cinq minutes l'autre débile en vrai.

 

- Bref. T'as jarté la fille dont on arrive plus à se rappeller le nom pendant que Rin et l'Uchiha s'écrabouillaient au sol en un match nul vu que c'était le thème de sa journée.

 

- Eh, je t'ai dis que j'avais fais exprès pour le machin dans l'arène ! 

 

- Bref, j'ai dis.

 

- Ouais, donc, t'es encore contre la mandarine sauf que la, Bam, il claque son crapaud géant.

 

- Du coup sachant que tu galères déjà depuis le matin à contenir Shukaku, que la ça devient insurmontable, ce qui est vrai en plus, que t'es à bout avec les combats et puis que y'a un batracien gros comme une montagne près à te bouffer... Bah il sort.

 

- Valait mieux dire que t'as pas pu le contrôler, quitte à passer pour un Jinchuuriki craignos, plutôt que de balancer que t'en avait rien à péter de lâcher un Bijuu en pleine nature, tout prêt qu'il était à se barrer.

 

Léger silence.

 

- Ouais la, par contre, je me suis laissée emporter par le récit. Articula t-elle à la vitesse de l'éclair, la mine figée. Je voulais pas dire ça comme ça. Mais pas du tout. Ca devait rester dans ma tête ça.

 

Léger silence, le retour.

 

- Enfin, non, c'est pas comme si je pensais ça. Ajouta t-elle, se statufiant presque. Je m'exprime décidement mal.

 

- Pourquoi vous avez raconté ça ?

 

L'ennui avec sa façon de parler, c'était qu'on ne savait jamais bien quelle émotion motivait ses propos. Les deux autres s'échangèrent un bref coup d'oeil. Peu concluant. Ils penchèrent tout de même pour une colère sous jacente de bien mauvaise augure.

 

- Non mais, attend, elle voulait pas dire ça. Tenta Kaknkuro pour éviter que la situation ne s'envenime. Et puis on leur a pas sortis ça comme ça.  On sait bien que c'est pas top s'ils se mettent en tête que t'arrives pas à le contrôler vu qu'ils en ont déjà bien tendance, mais ça nous a paru être la bonne chose à faire. Tu les aurais vu à l'hôpital, ils étaient tellement remontés contre nous trois ! Surtout toi, à vrai dire.

 

Gardant son air impassible et son regard perçant rivés sur eux, le taux d'inconfort dans l'air doubla en une fraction de seconde.

 

- J'ai demandé pourquoi.

 

Doubler ? Ah, finalement, non. Il explosa.

 

- Valait mieux enrober la vérité. Ils auraient pas compris. Déjà nous, on sait pas bien ce qui a pu se passer, mais voilà, eux... Enfin, désolé, on voulait seulement...

 

- T'as intimé les signes.

 

La voix de Rin avait claqué brusquement. Froide, agressive. Les deux frères se tournèrent comme d'un corps vers elle. Affligé et surpris. Alors ça, ils ne l'avaient pas vu venir, le débordement de la casserole sans bouillonement de lait au préalable. A vrai dire, elle même s'étonnait de son soudain changement d'humeur , mais comme si la colère donnait raison à la colère, elle se jeta sur ses pieds et continua sur sa lancée :

 

- Et puis merde à la fin. Tu fais chier, on peut jamais rien te dire. Aux dernières nouvelles le tact c'est pas mon fort et ça commence à bien me gaver de devoir faire gaffe à ce que je dis tout le temps. Ils cherchent un putain de responsable pour le fiasco et, étonnement, t'es la cible idéale. Vu qu'on est les seuls à se soucier de tes miches, on a au moins le droit de dire que t'as pété un sacré câble.

 

Bien droite et le souffle légèrement saccadé par son coup de sang foudroyant, elle le bombarda d'un détail incongrue qu'elle n'avait toujours pas avalé :

 

- Et putain à cause de toi je suis tombée d'un arbre super haut. Alors ta susceptibilité à deux balles, tu peux te la foutre ou je pense.

 

Léger silence, troisième et dernier volet.

 

- Je... Savais pas. J'avais pas remarqué ou t'étais. Je suis...

 

Il déglutit. Inspira. Et souffla :

 

- Désolé.

 

Son regard les balaya tour à tour avant de s'expliquer :

 

- Je me fous de ce que t'as dis. Je demandais juste pourquoi vous avez fait ça. Si vous aviez dit que vous n'y étiez pour rien, ils vous auraient peut être laché. Que c'était de ma faute tout le long. Vous aviez toutes les raisons de le dire.

 

Se penchant légèrement en avant en se désignant de la main, il s'emporta à son tour, enfin dans la mesure ou sa voix le lui permettait, c'est à dire à peine :

 

- Depuis le premier jour, j'agis comme le dernier des enfoiré avec vous. Putain, la j'ai faillis vous buter. J'ai lâché Shukaku juste devant toi. Et toi t'étais pas beaucoup plus loin. C'est vrai que j'arvais du mal à le maitriser, déjà dans l'arène ça a dérapé et après j'y arrivais vraiment plus, sauf que, bordel, c'est tout aussi vrai que je l'ai lâché. Je me suis dis : J'en ai rien à foutre. Vous étiez la et il aurait pu dégager pour de bon et j'ai pensé : J'en ai rien à foutre.

 

Réalisant à peine qu'il était entrain de lâcher ce qu'il avait sur le coeur pour la première fois, le coeur battant la chamade, les mots continuèrent de couler sans qu'il ne remarque l'exploit que cela représentait :

 

- Pendant que j'étais dans cette putain de chambre d'hôpital à m'en vouloir, comme si ça pouvait changer ce que j'ai fais, vous étiez entrain de subir les foudres du conseil à ma place. Bordel, pourquoi ? Devrait rien n'y avoir à faire pour que je mérite ça, c'est quoi votre problème?

 

Avant que Rin n'eut reprit ses esprits et que le contre-coup de l'énorme pas de Gaara en matière de communication ne lui revienne en pleine  face, ils entendirent un claquement dans les mains et se tournèrent vers le troisième :

 

- Bon et bien il y a eut comme un mal-entendu. Je crois qu'on est tout les trois sur les nerfs. Et que c'est bien de... Crever l'abcès. Alors voilà ma part : Gaara, t'as vraiment été un connard. Je pense d'ailleurs parler au nom de Rin aussi en le disant. Toute cette année, t'as été un connard. Sans parler des dérapages avec Shukaku, non, juste toi même. T'as été le plus gros connard possible. Mais Rin et moi, on a aussi su être de parfaits connards. Avec toi, entre nous, on a eu nos parts de saloperie. Tout les trois, on a pensé à notre gueule en mettant la faute sur les autres. Pas tout le temps mais, quand même. Rien que les fois ou je vous ai maudit parce que j'étais dans la merde dans un combat et que vous étiez pas foutus de m'aider alors que... J'ai jamais fais gaffe à vous non plus en fait. On était deux connards avec un connard en chef.

 

Esquissant un drôle de mouvement au ralentis entre l'acquiescement et le haussement d'épaule, Rin émit son avis tout aussi lentement :

 

- Dis comme ça...Ouais. Puis c'est vrai que j'ai plutôt fais ma connasse y'a cinq minutes.

 

- Vous avez quelque chose à ajouter tant qu'on y est ? Questionna alors l'ainé.

 

- Non, la ça va, y'a rien qui me vient. Répondit-elle, penaude, tout en se rasseyant sur l'établi tandis que Gaara hocha imperceptiblement la tête en signe de négation.

 

Quelques reniflements et raclements de gorge plus tard, Kankuro fut le premier à reprendre le plus légèrement possible  :

 

- Bon, je suppose qu'on peut répondre à ta question maintenant. Rin, à toi l'honneur.

 

- Oh, bien... Bien.  Annona t-elle en se grattant la tête avant de triturer sa chevelure.

 

-  Pas de langue de bois hein. Rappella t-il alors. Faut mettre les choses à plat.

 

- C'est marrant comme c'est moins facile quand je suis pas énervée.

 

Arrachant ce qui s'apparentait le plus à un sourire chez Gaara, fut-il le seul à en avoir conscience, elle s'installa en tailleur avant de se tourner à nouveau en sa direction.

 

- Justement t'as lâché Shukaku. J'étais la, juste devant, minuscule, ridicule. J'ai eu la trouille de ma vie. Et je me suis dis... Bordel, c'est ça. C'est ça qu'il a en lui. Quand il combat, quand il est énervé, tout le temps, c'est ça. Et nous, nous tous, on lui dit de se calmer, de le contrôler. De se débrouiller avec ça.

 

Tout semblait s'écrouler. Au premier " c'est ça " , il l'avait sentit, à l'intérieur, ça c'était effondré. Immédiatement, il avait détourné la tête. Il ne voulait et ne pouvait plus soutenir son regard. Il eut envie de s'en aller, le plus loin possible d'elle. Mortifié, il était resté bloqué. Comme ces bestioles qui font les mortes. Plus jamais il n'oserait la regarder. En un éclair il s'imagina abandonner son bandeau pour ne plus avoir à la croiser, s'enfermer avec ses cactus ou s'égarrer quelque part dans le désert. Nécrosé par la honte. Les fois ou, après s'être à demi transformé, la honte le rendait encore plus agressif ou même cette nuit sur le toit de cette foutue auberge ou il avait presque faillit lui confesser son opprobre n'étaient que gravillon en comparaison. L'idiot, comment n'avait-il pu penser à ça. Il aurait pu les éviter, elle et ce moment. Les remords et autres divagations ayant grignotés son esprit ces derniers jours l'avaient parasité jusqu'à ne pas faire le rapprochement. Elle l'avait vu. Elle savait qui il était vraiment. Son abomination. La honte l'asphyxia.

 

- Mais, putain, qu'on ferme nos gueules. Martela t-elle subitement. Tu maitrises une entité... Purement... Malfaisante. Qui te force à lutter tout le temps, qui, putain, t'empêche de dormir ! De où on se permet de l'ouvrir ? Personne devrait te juger parce que personne... Arriverait à faire ce que tu fais.

 

Son regard était bien droit fixé sur elle. Soit dit entre nous - chuchotons le tout de même au cas ou - qu'il eut réagit un chouillat à l'excès voir bien vite oublié son état de mort cérébrale, valait-il peut-être mieux penser à s'assurer de l'authenticité sur la durée de ses transport avant de nous en faire part. 

 

- Bon. Vu que la règle c'est pas de langue de bois, je précise que je parle bien de tes pétages de câble, pas de ta lubie à démonter tout ceux qui se dressent devant toi. Ca c'est... Craignos. Enfin, bref. Franchement, avant de le voir, je te tenais déjà pas responsable pour ça, les fois ou ça déraillait sec ou quand il tentait de se pointer, mais je l'avoue parfois je me disais... Merde, c'est son problème, il qu'à se démerder pour le garder à l'intérieur. Et la, sur le coup, en le voyant, je me suis dis... Ouais, encore : Merde. C'est en fait hallucinant qu'il le garde en lui et... C'est pas que son problème.

 

La honte en lui s'éclipsait par accoup ébrouant jusqu'au moindre de ses organes. Comme si elle nageait à la façon d'une méduse.

 

- J'en suis pas fière mais, je ralais tout le temps parce qu'on avait plein de responsabilités Kankuro et moi. On se tapait des entrainements supplémentaires pour te bloquer au besoin, on a du apprendre cette foutue technique d'Eveil, on devait faire gaffe à ce que tu te barres pas, que ça dégénére pas. On se faisait engueuler par Baki et on se prenait la tête avec toi. Le tout pendant que les autres Genin se la coulait douce. Moi, je me disais... Et je le disais, que c'était drôlement injuste. Mais depuis de ce qui s'est passé, toute l'attaque à vrai dire, j'ai réalisé que j'étais une sacrée tâche. Kankuro, t'avais raison, j'ai pensé qu'à moi.

 

Se sentant soudainement gênée de lui faire face en traduisant sa pensée à haute voix, Rin fit mine de baisser les yeux vers la main inerte pour en triturer les doigts restants avant de conclure :

 

- L'injustice, c'est toi qui la vit. Et les reponsabilités, on en a pour sur, mais c'étaient pas les bonnes que je m'étais figuré. On devrait t'aider à gérer ça. Je sais pas trop comment mais, on devrait.

 

Comme si elle était à court d'argument ou avait perdu le fil de son monologue, elle tourna le regard vers le marionnettiste pour lui passer le flambeau.

 

- Ouais, on est une équipe, on est censé s'aider. Depuis le début, on fait n'importe quoi. On a brandit inintérêt, agressivité et rancoeur pour nous braquer les uns contre les autres sans tenter de comprendre pourquoi, chacun, on les avait ramené. C'est clair qu'on a craint mais, faut dire, c'est pas uniquement de notre faute. Sérieux, les dirigeants, Baki, on dirait qu'ils ont tout fait pour qu'on soit comme ça. J'veux pas tout mettre sur leur dos, mais quand même... Rien que les entrainements, on a jamais vraiment appris de combinaison. 

 

- Je me souviens qu'avec l'apprentissage, j'avais pas trop tilté que j'aurais des équipiers. J'me voyais vaguement flanqué de deux types avant d'être propulsé Chuunin. Je sais pas trop. Rapporta t-elle sur le ton de la plaisanterie. Et que le premier jour, avant l'épreuve du labyrinthe, on m'a tellement horriblement décrit un de mes partenaires, devinez lequel, que j'étais persuadée que c'était une blague ! J'ai beau adoré le Mirage du Désert, il peut être couillon parfois. Pas sur que c'était malin de parler de cette anecdote, remarquez, mais voilà, c'est dit.

 

- Tu sais, à la base, ils t'ont dépeinte comme une prodige qui allait nous sauver la mise. Une prodige qui déboulait de nulle part avec des affinités dont j'avais jamais entendu parler. J'te cache pas que ça m'a foutu les glandes.

 

Pas certain qu'il fut opportun de rapporter la sienne, d'anecdote, comprenant plus ou moins un pretéxté frère qu'il ne pouvait voir en peinture et une menace d'enfermement à vie si malheur arrivait à ce génie qu'il détestait d'avance, Gaara préfèra garder le silence. De toute manière il était encore trop absorbé par son typhon interne. Sa réaction du matin n'était, en définitive, qu'un mignon petit prémice de ce qui lui arrivait maintenant.

 

- Prodige ? Classe !

 

- Une tête à claque ouais. Railla t-il. Est-ce qu'on peut rester focalisé sur le sujet principal ?

 

- Que je suis une prodige, oui, focalisons, focalisons.

 

Après l'envoi d'un sourire angélique qui lui valut un levé d'yeux dans les airs, elle l'écouta reprendre tout en se félicitant d'avoir réagit ainsi alors qu'en réalité elle avait été plutôt surprise de comprendre enfin pourquoi Kankuro l'avait immédiatement prise de haut, enchainant les piques à son encontre. Il ne lui avait jamais semblé que le Kazekage ait déjà félicité son ainé ou ne serait-ce que fait semblant de s'intérresser à lui, alors qu'il encense une inconnue avait du être frustrant. Se souvenant de ses remarques pendant l'attaque sur leur prétendu supériorité, à Gaara et elle-même, elle comprit qu'il lui avait donné l'impression d'être la dernière roue du carrosse dès le début.

 

- C'est pas que le fait d'avoir vu Shukaku qui nous a fait comprendre tout ça et donné envie de te défendre face au Conseil. Y'a plein de truc. Comme les continuelles remarques de Baki.

 

- Ou de l'autre nul qu'est venu baver dans l'arène après l'explosion. Ajouta t-elle.

 

- Que t'aies été blessé. Je pensais pas que... On le pensait pas quoi.

 

- Ce Uchiha, j'avais envie de le maraver. J'suis dégoutée que mon combat contre lui est tourné court.

 

- C'est un tout quoi. La façon dont ils t'ont toujours traités. Tous. C'est comme si tout devenait clair. L'injustice, en plus du fardeau que tu portes, c'est de te les farcir.

 

- Ouais, c'est ce que je disais tout à l'heure. Ok, on a pas toujours été sympa avec toi, mais tu le méritais quand même largement. On a une certaine légitimité. Tout ceux qui te condamnent, ils en savent rien de ce qui t'arrives. 

 

- Quand ils ont débarqués à l'hôsto', en furie, ils ont directement gueulés.

 

- Déblatérés.

 

- Alors qu'on dirait qu'ils comprennent rien. C'est pas seulement un air d'ailleurs.

 

- Enfin, je suppose que tu te doutes de leur réaction.

 

- Ouais, donc, en gros, c'était de notre responsabilité de faire ça.

 

Acquiescant, elle sentit que maintenant elle se devait de se délester de sa dernière confession. Roulant des yeux et inspirant pour se donner le courage de traduire à haute voix l'insubordination pouvant couper court à tout espoir de futur :

 

- Et puis... Ca aurait été d'autant plus indigne de notre part de te laisser tout endosser vu que...L'attaque et ben... On avait envie qu'elle foire.

 

- Elle la première. Dénonça Kankuro, essuyant alors un terirble regard en biais.

 

- D'un côté j'étais contente que tu fasses ça. Je voulais pas qu'un Bijuu soit lâché au beau milieu de leur Village.

 

- J'peux pas m'empêcher d'imaginer ce qu'on nous ferait si quelqu'un entendait ça.

 

- Plus de tête.

 

- Tu sais on voulait même décarrer de peur qu'ils nous choppent et le libère d'une manière ou d'une autre. Sauf que c'était mission impossible. Sur ce coup je dois dire que Rin a été impressionnante, à trouver un méga plan et tout.

 

- Inutile au final. Y'avait quasiement plus personne de Suna. Remarque, même si on avait souhaité détruire leur bled, je vois pas bien ce qu'on aurait pu faire mais, c'est le principe qui compte. On voulait pas. Donc, tu vois, on avait un tas de raison de pas tout te mettre sur le dos.

 

- Et puis, en somme, avec notre version, on passe surtout pour de gros glands.

 

Rin, hochant vivement la tête à ces propos en faisant la moue, acheva l'ultime combo arrachant la première expression de Gaara depuis un moment, une sorte d'incrédulité. Ca, c'était exactement ça dont il ne revenait pas du tout, comment diable pouvaient-ils lui lancer de telles paroles avec autant de légèreté ? Ne réalisaient-ils pas qu'ils le plongeait dans de l'eau bouillante tout en le gelant jusqu'au tréfond de lui-même à chaque mot ? Ou, idée plus incroyable encore, le plus grand chamboulement de ces dernières années pour lui était déjà, pour eux, un fait si établi qu'ils pouvaient en parler comme de la météo ? On annonce une tempête de sable, on remet tout en question pour toi . Autre impression d'ébouillantement à coup de grêlons. En outre de cette, légèrement désagréable, sensation d'être écorché vif, nerfs et tendons à la vue de tous, il se sentait stupidement et terriblement gêné. Embarrassé d'être la, devant eux, centre de l'attention. Qu'ils en soient venus à penser ça de lui. Qu'ils le lui disent. Comme s'il refusait que, justement, ce qu'il n'avait jamais vraiment osé espérer se concrétisait. Pris à la gorge par le choc, il était seulement capable de les trouver, eux et leurs manières, suréalistes. Tellement qu'il en venait presque à souhaiter qu'ils n'aient pas balancés tout ça. Soudainement, le pire lui apparut. Ils avaient parlés. Ils se taisaient. Ils attendait une réponse.

 

- Je...


Du côté de notre Yutsune, elle fut rassurée que son esprit semble toujours présent dans cette dimension et plus ou moins lié à sa bouche étant donné qu'il paraissait empaillé depuis le début de leur explication.

 

- Je...

 

Il se leva. Son pouls semblait retentir dans une multitude d'endroit incongru de son corps.

 

- Non... Non.

 

Il avait chaud. A l'intérieur.

 

- Il faut que je... Sorte.

 

Il avait besoin d'air. De vent. Il ne pouvait penser à autre chose. La porte. Sachant pourtant que dès qu'il l'ouvrirait la chaleur de l'après-midi, comparé à la fraicheur du bâtiment, s'engoufrerait dans ses poumons comme une opaque fumée, lui donnant une fulgurante 'impression de ne pouvoir respirer, et que les rues étaient conçus pour minimiser la force des raffales, il s'en approcha. Ayant rabattu la clanche, glaciale par rapport à sa main, il fit volte face sans même savoir d'où cet ordre débarquait. 

 

- Juste, je...

 

Suis désolé. Vous remercie. Suis présentement incapable de parler. Ne comprend rien. Crois avoir besoin d'un moment seul. N'arrive pas à mettre de l'ordre dans mes pensées.  Pense actue

llement faire un AVC. Me tamponne l'huitre de vos babiages et vais me chercher des gâteaux. Tenta de déchiffrer, vous l'aurez peut être deviné, Rin. Pour toute piste, il poussa la porte qui claqua lourdement derrière lui. Brève commémoration de la trilogie de silence précédente.

 

- Tu crois qu'on l'a cassé ? Demanda t-elle légèrement.

 

- Momentanément abimé, je dirais.

 

Avec une moue appréciative, elle acquiesca tandis qu'il reprenait déjà, assurant d'un ton ferme :

 

- On a bien fait de tout dire d'un coup. Ca c'est bien goupillé. Pour lui, c'est ce qu'il y a de mieux. Il va accuser le coup et ça ira. Sinon, il aurait ruminé tout un tas de question à l'intérieur. On aurait pas avancé.

 

- Je suppose, oui. N'empêche... C'est... Dingue. Comme il est aujourd'hui. Si quelqu'un m'avait dit ça il y a une semaine, j'aurais bien ris. 

 

- Avec son petit coma, y'a peut-être enfin les connexions qu'il faut qui se sont faites. Suggéra t-il. Ou il s'est prit un sacré coup sur la tête pendant le combat. 

 

- Pour sur que ça a avoir avec le combat.

 

Elle devrait remercier mieux qu'elle ne l'avait fais l'autre jour Naruto la Mandarine, si un jour elle le revoyait bien sur, se dit-elle en se dirigeant vers une fenêtre près de la porte. Trop haute. Cette manie de mettre les fenêtre si haute dans la plupart des bâtisses officielles la laissait toujours autant perplexe. Tirant une caisse sous le large hublot puis se mettant debout dessus, elle se mit à le chercher des yeux. Nulle part. Ah, si. Une rambarde par là-bas.

 

- Il s'est un peu éloigné mais pas barré. C'est bon signe.

 

- Je range tout ça et on le rejoins. Vaut mieux pas qu'il se mette à trop cogiter.

 

- Tu crois qu'il va être normal maintenant ? Enfin, normal... Moins perché.

 

- Peut être.

 


 


 

- Ils voulaient même nous enlever notre grade ! Révéla t-elle, pas tout a fait remise de cette bassesse. Idée de Keisei, bien sur, suivi par quelques autres.

 

- J'crois qu'ils ont surtout dit ça sur le coup de la colère ou pour nous faire peur tu sais. Quoique... En tout cas t'aurais pas du réagir au quart de tour.

 

- Nous enlever notre grade. Répéta t-elle comme s'ils n'avaient pas saisi l'ampleur de la menace. Clac. Radiés.

 

-  Sa face a perdu trois teintes quand ils ont sortis ça et j'ai presque vu un nuage noire autour d'elle. Railla t-il à l'égard de son frère, ignorant totalement sa comparse avant de l'imiter excessivement : J'aurais bien aimé voir d'autre Genin à notre place, ou des Chuunin même. Entourés d'ennemi et la situation dérapant comme ça. Nous, on a réussi à se démmerder, on est revenus. On est revenus dans votre Village merdique pour finir la mission. Et y'avait plus personne. Oh, si, surprise, un allié qui m'a attaqué !

 

Se tournant vers Rin, celle ci évitant tout contact du regard et les bras fermement croisés, il l'a houspilla encore un peu aidé d'un index accusateur :

 

- Elle a seulement daigné fermé sa bouche quand le Mirage du Désert a grondé que ça suffisait. Heureusement parce qu'elle allait lâché...

 

- C'est bon, pas besoin de dire ça. La coupa t-elle sèchement.

 

C'est de notre faute si le Ka... De justesse et sous l'intervention du second de Suna, elle avait retenu sa langue. Bien sur, tous avaient saisis ou elle voulait en venir. Pour Kankuro debout à ses côtés, elle s'était plus sentit coupable d'avoir faillit lancer ça que par rapport à la cohorte de dirigeant et les probables repercussions de cet affront.

 

- J'te laisse imaginer comme cette petite intervention les a mit de bonne humeur. Tu vois, c'est vraiment pas que te faute si on est prit pour bouc émissaire. Y'a quand même celle la qui fait de son mieux pour qu'on se fasse démonter en place publique.

 

- Ouais bah désolé de pas avoir ton flegme.

 

- J'ai eu envie de te claquer.

 

- Je croyais qu'il fallait se soutenir.

 

- C'est le cas, la preuve je t'ai pas mis de tarte.

 

S'il y avait bien une chose avec laquelle Gaara avait du mal, c'était bien l'humour. Et particulièrement lorsqu'ils s'adonnaient à ce genre la. Ils parlaient le plus sérieusement du monde d'une vérité en plaisantant. Il y avait tout de même de quoi perdre le fil. Heureusement que Rin s'était trahie avec un léger rire. D'ailleurs, cette dernière, s'adressa à son tour à Gaara en quête de soutien :

 

-

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 


 

 


 

Ce que Kankuro réalisa pour de bon fut le manteau oranger que revêtait le ciel, signifiant d'une part que le temps avait filé à une vitesse folle et d'une autre que la réserve de pièce détachée ne tarderait pas à fermer. A contre coeur, il se hâta de plier bagage pour y emmener Karasu histoire d'y fixer ses fameuses lames pour le lendemain. Les deux autres se contentèrent de l'y accompagner, le laissant aux boins soins de son mentor dans ce domaine. Peu enclin à rejoindre leurs appartements tristement vide, ils se promenèrent un instant à travers le Village sans autre but que de repousser au possible le retour à la case tanière. Comme souvent à cette heure ou les rues du centre étaient bondées, machinalement Gaara les mena à l'extrême Est de Suna, moins fréquenté. Ce fut ainsi qu'inconsciemment leurs pas prirent le chemin de la Colline Shibori. Brisant un silence plus plaisant que pesant, Rin, asticotée par la curiosité et relativement confiante au vu de la singulière bonne humeur de son équipier, se décida à lui poser la question qu'elle et Kankuro s'étaient demandés dans l'arène :

 

- Dis, avant l'attaque, t'avais eu peur toi ? 

 

- Peur ?

 

Avait-il ressentit de la peur ? Il ne lui semblait pas. Sa dernière frayeur remontait autant que sa dernière larme. A cette époque elle rythmait son quotidien. La terreur, il l'avait connu. Chaque nuit, à vouloir en hurler, s'étouffer dans les sanglots, osant pourtant à peine respirer. Une angoisse permanente, intérieure. Déchirante parce qu'inapaisable. Différente de jour. Brutale, blessante, extérieure. A en vomir. Soudaines bouffées, violentes crises de nerf, constante anxiété, elle l'avait ébranlé dans ces moindres aspects. Et n'était qu'un souvenir. La peur il ne la ressentait plus, il la voyait. Il était la perspective de danger dans le regard des autres. Etant la menace, il la créait, la percevait, la sentait même, chez ses proies. Et il avait appris à aimer ça. Qu'avait-il eut comme autre choix ? Se laisser engloutir ? 

 

-  Déjà qu'à la mienne j'avais la trouille, à ta place j'aurais eu franchement les boules.

 

A sa tentative rieuse, elle n'obtint comme réponse qu'un haussement d'épaule. N'avait-il pas réalisé ce qu'il risquait alors ou revêtait-il réellement une carapace parant toute émotion éventuelle ? Surement un peu des deux conclut-elle, espérant ne pas se tromper. Signifiant en ce cas que loin de craindre ce qui l'attendait, il en avait au contraire hâte. Cette possibilté, elle aurait aimé pouvoir être certaine de son inexactittude. Rien pour s'assurer qu'elle pouvait bel et bien croire en sa rémission. 

 

- L'attaque, ce que tu devais y faire, t'en avais vraiment envie ? 

 

Ouvrant la bouche, sur de sa réponse sur ce coup, il se ravisa pourtant. Laisser sa place à la source de ses anciennes terreurs nocturnes, avec le risque que s'accomplisse sa menace préférée de cette époque n'avait pas sonné très réjouissant, certes, mais son résultat l'avait-il souhaité ? Après tout il était la menace. L'unique alternative qu'on lui avait laissé était de s'en satisfaire. En dépit de ce à quoi il avait toujours aspiré au fond. Son hésitation bien vite dépassée, il articula :

 

- Eux tous, je les entend dire depuis toujours que mon existence a pour seule but d'incarner l'arme ultime. Mais pour moi...

 

Baissant le regard, il laissa s'éteindre sa voix déjà faible, visiblement incapable d'avouer ses véritables états d'âmes. Avec une esquisse de sourire, elle pencha légèrement la tête pour que leurs prunelles se retrouvent à nouveau et se décida à lui venir en aide :

 

- Ce n'est pas le cas ? 

 

Décellant un imperceptible hochement de tête de négation, presque imaginé et peut être lut dans son regard, son amorce de sourire se mua en un véritable. Soulagée, elle en déduisit sans mal une réponse claire à sa question et, par extension, comprit qu'il mérirait décidemment toute l'indulgence seyant aux êtres dôtés d'une telle tête de chaton. 

 

- Encore heureux que ce ne soit pas le cas ! S'exclama t-elle alors. Une vie est une vie. Qui que tu sois et quoi qu'il arrive. Personne n'a le droit de te voler ça. 

 

Sans se douter de ce que ses simples paroles avaient déclenchés en lui, elle ne put qu'observer avec une farouche envie de rire ses yeux de chaton éberlués la fixer bien droit avant qu'ils ne se tournent vers l'horizon désertique. Apercevant, sans l'imaginer du tout, un semblant de sourire en coin, son envie d'en voir un véritable un jour s'en retrouva décupler. 

 

- C'est ce que je veux leur prouver. 

 

Décidemment, rien de mieux que converser avec lui pour renforcer ses capacités de déduction. Ce qu'elle avait entendu des paroles du macaque-mandarine, ses excuses, son brusque changement d'attitude étaient autant d'indice limpide pour interpéter ses propos. J'en ai assez, c'est terminé, avait-il murmuré lorsqu'ils l'avaient retrouvés au sol face à Naruto. Aucun lien avec le combat, elle le comprenait maintenant. S'en était finit, et pour de bon, de son but dans la vie des plus singulier, ce qui tombait franchement bien pour la longevité des habitants de la Nation du Vent. Il leur prouverait, à eux tous, qu'il ne collait pas aux termes par lesquels ils le cataloguaient. 

 

- Pour ça il te suffit d'être toi même. Vraiment toi, pas ce qu'ils pensent que tu es. Je suis certaine que ça suffit.

 

En tout cas, vous, vous vous douterez de la raffale intérieure qu'il dut essuyer : Un drôle de mélange de toutes les émotions du jour. Réalisant l'entière véracités des propos de Naruto, il n'en revenait pas qu'une telle chance, une extraordinaire, lui soit offerte. Celle d'avoir à ses côtés un être capable de dire pareille chose. A lui. Alors qu'elle savait ce qu'il était, la sauvagerie dont il pouvait faire preuve et qu'elle avait vu la monstruosité qu'il renfermait.  

 

- Comment tu peux l'assurer ?

 

- Parce que je suis toujours la malgré tes menaces. Et que j'ai fini par comprendre qu'au fond elles signifiaient autre chose. Parce que j'ai finalement vu ce contre quoi tu dois lutter. Que tu y parviennes est foutrement impressionnant ! Autant que c'est injuste. Et surtout... Parce que tu le veux. Si le souhaites sincèrement, tu y arriveras. Et tu le mériteras.

 

N'ayant pas la veine de capter son canal de pensée, Rin eut pourtant l'intime conviction d'avoir fait mouche. Peut être même un peu trop. Elle n'était pas certaine qu'il avait déjà respiré depuis qu'elle s'était tu. Bon. Mieux valait dédramatiser.

 

- Mais non, je plaisante. Lança t-elle donc. C'est juste à cause des cactus. Quelqu'un qui s'occupe de boule d'épine qui vont lâcher une fleur tout les trois ans peut pas être complètement à jeter. 

 

A moitié pour détendre l'atmosphère et mi affligée par sa propre imbécilité, elle explosa de rire. Déclenchant alors une prodigieuse réaction : Presque un sourire. Faible, bref. Incroyable en somme. Reflêtant, au minimum, le paroxysme de l'hilarité. But atteint par dela ses espoirs donc. Un silence aux échos enjoués les enveloppa, bien loin de s'imaginer que cette tentative décalée de relativiser était la première d'une longue liste. Et de cet instant, le récit de départ pu reprendre. Tandis qu'elle fut plongée dans son admiration oisive des nuages, Gaara se décida à s'enquérir d'un point l'intriguant hautement depuis qu'il eut lieu : Son attitude la veille de la dernière épreuve. Lâchant un « Oh, ça » d'une grande spritualité, agrementé d'un sourire gêné, elle s'étonna qu'il ne réplique pas, comme son frère, « Je comprendrais que tu ne veuilles pas en parler maintenant » et passe par la suite ce sujet à la trappe. Il la regardait seulement, attendant visiblement qu'elle développe. 

 

- Naruto m'avait appris une nouvelle qui m'a plutôt... Fait péter un cable. 

 

Etait-il censé deviner ou comptait-elle s'expliquer ? Et dire que c'était elle qui l'avait gentiment sommé d'être plus clair, prétextant l'incapacité de son Dôjutsu à lire dans les pensées. Soit. Vu son mutisme, il opta pour la première option. Sachant que les deux Genin n'avaient pas le moindre rapport, aucune sorte de divination ne fut de rigueur pour se douter que celui de Konoha n'avait pu l'éclairer sur grand chose hormis un sujet. Exactement celui qui l'intriguait en seconde place. 

 

- Est ce que ça a un lien avec... Je ne me rappelle plus du nom... Celui dont Naruto a parlé ? 

 

Acquiesçant seulement, elle se contenta d'éclaicir :

 

- Haku. Mon cousin. 

 

Elle décompta mentalement trois secondes, certaine qu'il s'empresserait de changer de sujet, comme les autres le faisaient à la moindre vague allusion à son clan. Pour tous, même le Mirage du Désert, s'en était devenu presque tabou. Surement qu'à leur embarras s'ajoutait le fait qu'ils ne voulaient pas lui faire de peine à ressasser son passé. O combien, eux tous, se trompaient. Ne se rendaient-ils pas compte que, de la sorte, ils assassinaient leur mémoire ? Et l'enfermait, elle, dans une bulle pour la laisser s'y asphixier ? Confuse, elle alla jusqu'à cinq. Le temps qu'il falut à Gaara pour s'enquérir :

 

- Comment ont-ils pu se rencontrer ? Je croyais qu'il n'y avait pas eu d'autre rescapé. 

 

Etrangement, malgré le terme employé, le chagrin ne vint pas la titiller. Surement était-elle trop charmée par l'aisance avec laquelle il abordait cet épineux sujet. Avec une plus grande surprise encore, elle s'entendit lui répondre :

 

- Cette nuit la, nous avions fini par être séparés. Chacun emmené à l'opposé. Lorsque je me suis enfuie, il ne faisait pas parti du petit groupe ayant tenu bon ni des... Corps au sol. J'ai toujours été intimement persuadé qu'il avait survécu. Ou alors je l'espérais tellement que ça en ai devenu une certitude, je ne sais pas trop. En tout cas le retrouver est devenue une obsession. Et je ne m'étais pas trompé. Je ne connais pas les détails mais, un Nukenin de Kiri, épéiste légendaire, s'était occupé de lui pendant toutes ces années. Tout deux se trouvaient au Pays des Vagues quand l'équipe de Naruto les ont recontrés... Et affrontés. Alors qu'il battait à plat de couture les trois Genin, il...

 

Une énième fois, l'une des scènes supposées de son combat final apparut en filigrane de ses pensées. Ses derniers jours, se bousculaient dans sa tête les scénarii probable de sa fuite à lui, autant qu'elle avait eut le loisir d'imaginer sa vie aux côtés de ce Zabuza. Vide de tout ressentiment. Pas plus à l'égard de son cousin que du Jônin de Konoha, n'ayant pu arrêter son Jutsu, et ni à l'égard de l'épéiste. Au contraire, Rin lui en était reconnaissante. De tout. Surtout d'avoir à ce point compter pour Haku. 

 

- Il a donné sa vie pour épargner celle de ce Nukenin.

 

Détournant à nouveau son regard vers l'horizon, il eut l'impression que la voix de Naruto résonna en lui. Se battre pour les autres, Haku lui avait fait comprendre cette primauté. Ce dernier, se croyant certainement seul au monde, s'était sacrifié pour celui qui l'avait probablement sauvé en prenant soin de lui. Celui qui a empêché la solitude de l'atteindre en restant à ses côtés. Se demandant quelle réponse il aurait formulé en apprenant cela une poignée de jour plus tôt, il fut certain de celle de cet instant. 

 

- Je crois que c'est une belle mort.

 

- C'est aussi ce que je crois. Lui répondit-elle, la voix vacillante sous un faible sourire. 

 

Baissant d'un ton mais de la même façon, elle révéla que qu'importe qu'il soit sous terre ou dans les cieux, son père devait être fier de lui. Gaara, restant un instant subjugué par cette notion, elle eut le temps de trouver la hardiesse de lui relater la scène ou son cousin était parvenu à lancer sa première salve d'aiguille de glace. Surement du à ces années de mise sous silence, elle eut l'étrange sensation d'avoir avoué un secret des plus intime, mêlé à un désir démangeant de continuer sa confession. Et celui-ci, bravant son trouble, l'emporta. Elle lui rapporta donc qu'il s'était juré de n'user pratiquement que de ça plus tard, comme le faisait celle avec qui son oncle Satomi passait le plus clair de son temps. Une Shinobi à la courte chevelure tirant sur le grisâtre, en imposant par sa placidité comme le reste du clan. D'ailleurs seul Satomi semblait être un cas à part sur ce point, si bien qu'elle calmait sa tendance à l'emportement d'un battement de cil, sans lien aucun avec le Dôjutsu mais par son simple regard acéré, tranchant avec son minois presque enfantin. Cette dernière, étant par malchance revenue de mission le matin même du massacre, avait promis à son cousin de l'entrainer le lendemain. Stoppant son flot de parole sur cette pénible anecdote, elle se racla la gorge de gêne et bredouilla :

 

- Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça, tu dois t'en ficher éperdument.

 

Hochant doucement la tête de droite à gauche, il assura :

 

- Au contraire. 

 

Captivé, il l'était, maintenant. Et ce « Maintenant »  était justement la raison de son intérêt. Bien que connaissant comme tout le monde la grandeur et le déclin des Yutsune, jamais auparavant il ne s'était soucié de son histoire. Son passé, pour lui au fil de cette année, se résumait au renard des neiges symbolisé dans son dos. Rien de plus. Tu ne connais rien de la base de sa vie, lui avait claqué Naruto, c'est pour ça que je peux te battre. En cet instant, et avec du recul, il peinait à se comprendre lui même : Pourquoi n'avait-il prêté attention aux centaines d'opportunités d'en savoir plus ? Désormais il brulait d'envie de tout apprendre sur elle. Cette elle avec sa lueur dans le regard et sa douce voix capable de lui sortir de belle parole. 

 

- Tout à l'heure tu parlais de l'épée dont tu as hérité, qui la possédait avant ? 

 

- Mon oncle Satomi justement. Il était le plus jeune de sa génération d'épeiste légendaire.

 

La fierté de s'épancher sur lui battant son plein, son flot de parole se remit en marche aussitôt. Célèbre pour ses combats d'une brièveté impressionnante, il possédait des lames de toutes sortes, certaines portaient même des noms, résultat d'illustre combat. Pourtant l'unique l'accompagnant en mission, trônant dans son fourreau, était Fuusetsu, le joyau de sa collection, les autres il se contentait de les invoquer au besoin. Oui,  répondit-elle à une interrogation de Gaara, il était raide dingue des lames et en avait des tas dans une énorme pièce chez lui, c'était magnifique. A cette époque, elle pouvait rester des lustres à les admirer. Une fois, alors qu'elle s'y était faufilée en son absence, des dizaines de lame avaient disparu les unes après les autres dans des nuages de fumée sous ses yeux ebahis. Certaine de son invincibilité, elle avait seulement trépigner de jubilation, courant en tous sens pour jouer la fabuleuse lutte qu'ell

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