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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 01:45

 

 

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis un bon moment déjà les deux Genin avançaient dans la zone de combat, ou du moins ce qu'il en restait. Au milieu de ce cimetière d'arbre, ils sautaient au dessus des épaves de tronc et gravissaient les décombres, silencieux. Aucune bête monstrueuse à l'horizon. Seulement une gigantesque sphère dévastée ou le regard aux milles teintes mauves de Rin ne décellait pas la moindre tâche orangée. Saisis d'une sourde anxiété, conscients d'être arrivés trop tard, ils ne pouvaient plus qu'espérer les retrouver en un seul morceau. Pour leur défense notons tout de même qu'il leur était quasiement impossible de rattraper ces colosses à temps, ayant besoin de plusieurs minutes de course effrenée pour recouvrir la distance d'un pas de titans.

 

- J'y vois pas mieux avec tout ces énormes débris. Même si le Kôrigan utilise pas beaucoup de Chakra juste comme ça, je le désactive. 

 

- Ouais, mieux vaut faire le plein pour après. On sait pas ce qui nous attend encore. 


Retenant tout deux un soupire, ils laissèrent le calme plat retomber. Point pour très longtemps pourtant : Un instant plus tard Rin s'arrêtait, intimant à Kankuro d'en faire de même, et demandait à mi voix :

 

- T'as entendu ?

 

- Quoi ?

 

- Des voix. On dirait que ça vient de la-bas. 

 

Fusant vers la direction qu'elle indiquait, les bruissements se muèrent en murmures plus distincts. Impossible de se méprendre : La voix de Gaara. 

 

- Pourquoi ? Qu’est-ce qui te pousses à mettre ta vie en péril pour d’autre ?

 

- Ils m’ont délivrés de l’atroce solitude dans laquelle j’étais plongé. Ils m’ont acceptés tel que je suis, voilà pourquoi ils sont tellement importants pour moi. Révéla péniblement une autre voix, celle de Naruto.

 

- Mais moi...  Lui répondit-il seulement.

 

- Toi tu es comme moi. Tu as connu les mêmes souffrances. Autant que tu as tout ce qu'il faut pour le même salut. 

 

Dans l'instant Rin et Kankuro bondirent au dessus du tronc éclaté qui leur cachait la vue, atterrissant juste devant le corps cloué au sol de Gaara, face au blondinet. Tout deux semblaient être en piteux état, une trainée de sang leur striant pareillement le visage. Dans un murmure brisé, il articula lentement : 

 

- J’en ai assez, c’est terminé.  

 

Avant de le relever doucement, Kankuro ne put que bafouiller le nom de son frère, la gorge serrée d'inquiètude, au lieu du " Ca va aller " qu'il aurait voulu clamer. 

 

- Partons. Lança ce dernier à son équipière, s'élançant ensuite de l'autre côté du tronc, son frère s'appuyant sur son épaule. 

 

Ne s'exécutant pas de suite, elle détourna promptement la tête vers le sens opposé, ayant entendu d'autre éclats de voix au loin scandant le nom du blondinet. Il lui sembla reconnaitre celle de la guimauve et de son plus-ou-moins-adversaire de la dernière étape. Ils n'allaient pas tarder à arriver à sa rescousse, parfait. Plongeant une dernière fois son regard de perle dans celui du Genin, elle se contenta d'un signe de tête en guise de remerciement. Et il lui retourna un frêle sourire. Se comprenant par dela de futile parole. Dans la seconde, elle avait disparu. Ce ne fut qu'après une longue avancée dans la forêt ou seuls leurs bruits de pas résonnaient que Gaara chuchota presque :

 

- Rin, Kankuro...

 

Hésitant le temps d'un battement de coeur, il prit une légère inspiration avant de continuer sur un ton à fendre l'âme :

 

- Je suis désolé.

 

Les deux concernés s’échangèrent un regard teinté d’étonnement. Alors ça. Devaient-ils tenter d'annuler un quelconque Genjutsu ou ces mots étaient-ils bel et bien sortis de sa bouche ? Désolé. Ca alors. Mais de quoi au juste ? La liste des probabilités étaient anormalement longue. S'excusait-il d'avoir complètement pété un câble de l'arène à maintenant ? D'avoir laissé Shukaku se faire la belle ? D'avoir planté la mission ? Ou faisait-il référence à son comportement en général ? Cette idée la sembla des plus improbable à notre jeune Yutsune qui opta pour l'échec de la mission et répondit donc avec un sourire radieux  : 

 

- T’inquiètes. 

 

- C’est rien ! Lança Kankuro sur un ton assuré, étant visiblement parvenu à la même conclusion. 

 

Un ton plus bas encore et la voix tresaillant d'avantage, il répéta comme s'il n'avait pas percuté leurs réponses :

 

- Je suis vraiment désolé. 

 

Ce coup-ci leur échange de regard fut chargé d'étonnement. Sa blessure sanguignolente avait-elle engendré une sorte de traumatisme cranien ? Que lui prenait-il au juste ? Ca ne résultait tout de mêmes pas des... Non. Il ne sous-entenderait pas seulement... Invraisemblable. 

 

- Tellement...

 

N'ayant pas même le temps de se l'échanger cette fois, ils gardèrent leurs regards saturès d'étonnement rivés sur Gaara, qui dans souffle, confia un dernier  «  Désolé » avant de perdre connaissance.  

 

- Gaara ? S'exclama son frère en le secouant, stoppé net sur une branche. Oh Gaara !

 

- Arrête de le remuer comme ça ! Ca doit être à cause de son réveil brutal. J'avais dis à Naruto que c'était super risqué mais il a pas du avoir le choix. 

 

- Merde, ouais. C'est d'ailleurs super dingue que ce moucheron ait pu faire un truc pareil. 

 

- C'est clair, il est de loin le plus puissant des Genin de ce bled. 

 

- En parlant de ce trou, on en est plus très loin... Comment on fait maintenant ? 

 

- On... Réfléchit. Déjà faut faire le point. Même avec les troupes d'Oto en aliées, les notres étaient en inferiorité numérique et sur un terrain étranger, Shukaku était censé faire la différence. Bon, ils ont toujours les énormes invocations du Chef d'Oto. Du coup jusqu'à maintenant ça doit être à peu près égalité. Et surement encore entrain de batailler. A nous attendre. Si on se montre pas, soit Konoha va perdre l'avantage et céder - ce dont je doute - , soit ils finiront pas ordonner le retrait des troupes. 

 

- Et c'est pile la ou on se fait démonter n'est ce pas ? 

 

- Exactemment. 

 

- S'ils voyaient son état, peut être qu'ils lâcheraient l'affaire... Ouais, non. Ils seraient encore capable de le soigner juste assez pour pouvoir le forcer à le lâcher à nouveau. En plus de l'anéantissement de Konoha, du conflit qui en découlera, physiquement Gaara supportera pas un truc pareil.

 

- La seule option est de rentrer directemment. On pourra s'inventer des poursuivants. 

 

- Ah parce que tu connais le chemin sur quatre jours toi ?  Imagine qu'on s'égare un peu, on va se retrouver à devoir traverser Ame. Ame. Le Ame de toutes les rumeurs flippantes. Et puis même, Gaara a besoin d'au moins des soins basiques. 

 

- C'est l'impasse. A moins que...

 

Affichant tout deux une moue revulsée, ils crachèrent en choeur :

 

- Baki. 

 

- Techniquement c'est le seul qui pourrait nous couvrir, s'occuper un minimum de Gaara et retourner à Suna les yeux fermés... Mais y'a surtout de grande chance qu'il nous en claque une et qu'il expédie Gaara remplir la mission. Notifia t-elle, peu emballée, avant de soupirer et de marmonner : On pouvait pas avoir un Sensei normal non ? 

 

- Bah il dit toujours qu'il est uniquement la pour gérer les débordements de Gaara... C'est le moment. J'ai pas vraiment confiance non plus mais, c'est pas comme si on avait le choix. Va falloir être persuasif.

 

-  Du genre : Si Gaara claque pendant qu'on le sortira du Sommeil du Tanuki pour la deuxième fois en un jour, on sera légèrement en pénurie de Jinchuuriki. 

 

Il ne put que grimacer devant le charmant résumé plein de tact de son équipière alors que cette dernière expliquait déjà :

 

- On ferait mieux d'entrer ensemble dans le Village, histoire de pallier au mieux de probable attaque, puis l'un de nous deux restera à l'abris avec Gaara pendant que l'autre partira à la recherche de Baki. 

 

- D'accord mais faudra un sacré abris pour éviter les deux camps. 

 

Attrapant promptement un Kunai dans la sacoche prévue à cet effet de Kankuro, elle grava un carré dans l'écorce d'un tronc, trois triangles à l'intérieur - positionnant l'entrée principale, le bâtiment du Kage et l'arène - puis plusieurs croix en divers endroits.

 

- Les zones occupées par l'Anbu. A esquiver en priorité. Ils ameneraient directemment Gaara auprès de Keisei. Et celui-la, il lui sortirait Shukaku par la bouche s'il le fallait. 

 

Keisei Hageshi, Chef de l'Anbu, rival suprême du Mirage du Désert de part son poste et son attitude. Le type de Shinobi qui ferait passer le Jônin leur ayant parlé dans l'arène pour un ange. Elle continua tout en traçant d'autre croix :

 

- La ce sont les escouades comprenant des Ninja Sensoriels ou Médecin. Les premiers grilleraient la masse de Chakra de Gaara tout de suite tandis que les autres le ranimerait à la vite pour le plonger dans le Sommeil sur le coup. 

 

Incrusant un unique rond près du triangle représentant l'arène - faisant égalemment office d'entrée suite à l'explosition - , elle indiqua :

 

- La seule unité de Chuunin. Si jamais ils nous voyaient, ils nous laisseraient surement tranquille en leur expliquant la situation. Et dans le cas contraire... Je pourrais les bloquer facilement. 

 

Deux ronds de plus s'ajoutèrent au carré déjà bien chargé, sur quoi elle notifia :

 

- La Brigade des Pantins a envoyé que deux petits détachements parce que, selon ce que t'as entendu, ils étaient pas franchement pour l'attaque. Du coup ils nous comprendront peut être. 

 

S'écartant légèrement pour une vue d'ensemble, elle lança presque dans l'instant :

 

- C'est bien ce que je pensais, vaut mieux rester près de l'arène. Vu que c'est la que l'attaque a commencé, c'est la zone qui a du être abandonné le plus vite. C'est sans doute pour ça qu'ils ont prévus d'envoyer les Chuunin dans ce coin. Et par chance c'est des marionnettistes de la Brigade un peu plus loin. 

 

Tout en traçant un long trait avec de nombreux détours concluant sur un petite tête à l'air farouche, elle annonça que tel était le trajet le moins risqué pour rejoindre l'endroit ou était censé se trouver leur Sensei et, avec un dernier hochement de tête en inspectant l'écorce tailladé, lança son Kunai à un Kankuro plutôt éberlué.

 

- C'était quoi ça ? Articula t-il au ralentis, les yeux écarquillés faisant des allers-retours entre le tronc et son équipière. Y'avait tout ça dans ta petite tête d'albinos ? Comment t'as fais pour y mettre et l'organiser ? Toi ? 

 

- C'est vexant que ça te surprenne autant. Vraiment. Claqua t-elle froidement.

 

- Ca fait un an que je te vois foncer sur les ennemis et improviser comme ça te vient, alors désolé, mais je savais pas que y'avait l'option stratégie fournie avec le pack équipière-hautement-téméraire. Et je dis téméraire pour être sympa.

 

- Ca a aucun lien. Maugréa t-elle avant d'expliquer en haussant les épaules : Baki avait caché les croquis et autres plans dans la réserve de nourriture, au cas ou y'aurait eu une fouille je suppose, j'y jetais un oeil machinalement en allant taper dedans la nuit. 

 

- Et c'est ainsi que l'estomac relié au néant de Rin Yutsune sauva ses équipiers d'une mission d'abord voué à l'échec. Proclama t-il solennellement avant d'éclater de rire.

 

Du moins ce fut ainsi que son estomac les amena dans la ruine de l'arène déserte, le nauffrage ou le succès de leur mission étant pour l'heure indéterminé. Il sembla que les battements de son coeur résonnèrent lourdement entre les gradins, amplifiés comme des tabours de guerre par le silence de plomb y régnant. Des battements ralentis par la crainte grandissante, précisemment à cause de cette quiètude. Sans oser prononcer le moindre mot, les deux Genin ponctuaient leur observation des alentours par des regards échangés à la sauvette insinuant clairement que quelque chose clochait. Seuls de lointains bourdonnements d'affrontements leur parvenaient. Etouffés, semblant disséminés. Le Village ne croulait pas sous les explosions, ne vrombissaient pas sous les raffales d'attaques comme ils se l'étaient imaginés, pas plus que les hurlements ne se mêlaient aux violents fracas. Leurs troupes ne pouvaient pas déjà avoir été écrasé et il était encore plus inconcevable que Konoha ait cédé, alors que diable se passait-il ? Prenant les devants pour scruter les abords de l'arène, aucun Dôjutsu ne fut de mise, elle ne décella pas la moindre âme qui vive dans les rues et fit signe à Kankuro de la rejoindre. Ce dernier, aussi perplexe que son équipère, se contenta de rehausser le corps inerte de son frère sur son épaule, à peine afficha t-il un air dérouté que déjà sa mine se décomposait : Rin venait de fuser vers un énorme débris, s'en servant comme trempli pour bondir sur le toit d'un petit bâtiment et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle en eut gravit un plus haut.

 

- Qu'est ce tu fous ? S'exclama t-il vivement à mi-voix. Tu peux pas être prudente cinq minutes d'affilées !

 

Imperturbable, elle s'accroupit derrière une cheminée et en profita pour s'y maintenir, ces fichues tuiles se révélaient plutôt glissantes, tandis qu'il continua sur sa lancée, augmentant un chouillat le volume :

 

- Tu vas redescendre oui ?! Avec ta tête blafarde et tes cheveux, on doit te voir jusqu'à l'autre bout du Pays ! Oh bordel, on va se faire repérer. 

 

- Mais tais-toi donc. Riposta t-elle dans un murmure exalté. Y'a personne de toute façon, c'est bien ça le problème. 

 

Moue renfrognée scotchée, il ne tint pas longtemps avant de ronchonner à voix basse :

 

-  Tu vois quoi alors ? 

 

- La majorité des bâtiments sont en partie anéantis. Y'a du avoir quelques explosions mais ça ressemble surtout au passage de gigantesques bestioles. Surement les invocations du type d'Oto la, le dirigeant auto-proclamé. Ca a du être super dégueulasse. Et c'est surtout étrange que des machins ayant fait de tels dégats aient déjà disparu. 

 

- A moins qu'ils aient eu une aide divine, ceux de Konoho ont du s'en charger. 

 

- Dans ce cas c'est purement impossible qu'ils aient pu décimer leurs assaillants en même temps. Et pourtant y'a plus un chat. Enfin... Je crois deviner des silhouettes qui combattent vaguement par ci par là mais... Bon, faut dire que je vois pas très bien d'ici.

 

- Même... Comment une attaque de Village organisée a pu se transformer en petits affrontements de rue ? On est tombés dans un faille spacio-temporelle ou quoi ?

 

- J'en sais rien, je comprend pas ou ils sont tous passés. Et... Je t'ai pas encore dis le truc le plus bizarre. 

 

- Crache le morceau, on a pas la journée.

 

- Ca ressemble à un combat. Sauf que y'a un foutu Kekai qui gêne la vue. Et c'est loin, tout la-bas, sur... Le toit du bâtiment de l'Hokage.

 

- C'est la ou mon père avait prévu d'entrainer le vieux Sandaime ! S'exclama t-il plus fort que prévu avant de se reprendre : Pour éviter les dégâts de Shukaku. 

 

- Merci je suis au courant ! Mais depuis avant... Y'a pas eu la moindre salve d'or. 

 

- Tu veux dire que...

 

- Je veux rien dire du tout. Peut être que ces attaques sont juste cachés par la barrière et les arbres. Y'a plein d'arbre de partout. Ca existe les invocations d'arbres ?

 

- Qu'est ce que j'en sais moi ? Je vois pas trop l'intérêt. 

 

- Tu crois qu'il serait possible que le Sandaime possède le Mokuton en secret ? 

 

- Bien sur que non, andouille. Personne a cette affinité depuis des décennies. Ca se saurait sinon. 

 

- En gros, on est pas plus avancés. Je redescend en tout cas. 

 

Alliant le geste à la parole, elle ne tarda pas à le rallier la terre ferme et du suivre le marionnettiste s'en retournant déjà sur ses pas, vers l'intérieur de l'arène. Grimpant dans les premiers étages des gradins, il allongea son frère sur des sièges - commençant à devenir franchement encombrant - si bien qu'il était pratiquement invisible d'en bas. 

 

- Ce foutoir tourne pas rond, mais ça change rien à notre plan. Comme tu l'as dis, un reste ici avec lui et l'autre va chercher Baki. Déclara t-il à haute voix maintenant avant de sauter aux côtés de Rin, restée sur la terre battue.

 

Cette dernière, acquiesçant seulement, se contenta de lâcher un :

 

- Je me dépêche, t'inquiètes. 

 

Et fit volte-face aussi sec. 

 

- Ou tu crois aller comme ça ? S'enquit-il en la retenant par l'épaule.

 

- T'imaginais quand même pas t'en charger ? Sans vouloir t'offenser, tu t'es fais laminer par l'autre dresseur d'insecte. T'as donc plus de Chakra, t'es plus en état de te défendre contre d'éventuels adversaire sur le chemin et, quoi qu'il en soit, c'est râpé pour toi vu que tes pantins sont inutilisables. Les ligaments ont été rongés, tu l'as dis toi-même. Mon Chakra se régénère rapidemment. Je suis rapide. Je...

 

- Tu es Rin Yutsune.

 

- Finement observé.

 

- Je sais que tu as toujours plein de Chakra parce qu'il se régénère vite, que tu transformes ton hyper-activité en rapidité, que tu peux te permettre de foncer sur le danger et de composer comme ça te vient vu ta super affinité. Parce que tu es Rin Yutsune. Et c'est exactement pour cette raison que tu resteras ici. On sait pas ce qui se trame au juste ni qui peut trainer dans ces rues, mais doit surement y'avoir des tas de profiteurs mal attentionés ou même rien que des Shinobi étrangers venus spécialement te voir. Je vais pas leur laisser une opportunité si facile de te tomber dessus. Et y'a pas de " je les démonte " , ni aucun argument de ce genre, qui tiennent. T'es forte, ça ouais, je crois même que je te l'ai jamais dis, et du coup t'assumes toujours tout toute seule. En partie parce que tu sais que tu en es capable, mais aussi parce que t'as pas le choix. Et je te l'ai dis avant, j'ai jamais géré ma partie du contrat envers toi. Je vais y remédier. C'est pour ça que les équipes existent. Pour que les équipiers laissent pas les p'tites têtes assumer toute seule ce qui leur tombent dessus. 

 

- Kankuro... Laissa t-elle échapper dans un souffle.

 

- Voila, c'est justement la ou je voulais en venir. Ils feront pas spécialemment gaffe à un Kankuro. Et t'inquiètes, je peux me débrouiller.

 

Avec un léger éclat de rire, il donna une pichenette dans la partie métallique de son bandeau, comme souvent après une victoire en mission. S'éloignant jusqu'à la sortie sous le regard abasourdi de la Genin, il se retourna à peine pour avouer :

 

- Tu sais, c'est pas toujours facile d'avoir des équipiers aussi fort que vous deux. C'pas que je doute de moi, ça surement pas, mais parfois faut se rendre à l'évidence. Enfin, je crois avoir finalement compris que mon rôle...

 

- Les deux censés être plus fort que toi vont se terrer ici pendant que tu affronteras le danger. Le coupa t-elle avec une ombre de sourire. Y'a qu'une déduction possible. 

 

Ecarquillant les yeux grands comme deux assiettes, il troqua bien vite son air confus contre un large sourire et s'élança dans la foulée vers l'inconnu, sentant une vague de fierté le submerger. Fier d'être un Kankuro bravant péril et angoisse pour eux. Fier d'être l'équiper d'une Rin Yutsune. De son côté, elle resta scotchée sur place, n'intégrant pas tout à fait ce qui venait de se passer. Décidemment cette journée contenait le lot de renversement de situation inopiné d'une poignée de mois. 

 

- Qu'est ce qui vous prend à  tout les deux aujourd'hui ? 

 

Levant la tête vers sa silhouette inconsciente dont elle appercevait à peine la chevelure écarlate entre l'écart de la rangée de siège de devant, la penchant pensivement, elle continua doucement :

 

- Désolé. Vraiment et tellement désolé. A quoi tu pensais au juste ? Tu parlais pas que de Shukaku, pas vrai ?

 

Soupirant, elle donna un petit coup de pied dans un gravillon et, suivant sa trajectoire des yeux, pensa à voix haute :

 

- On a plus qu'à prendre notre mal en patience. Et compter sur la coopération de Baki. Ca me parait compromis d'avance.

 

En une grande enjambée elle rejoignit le cailloux pour l'envoyer rouler plus loin.

 

- Il a jamais franchement été de ton côté, hein ? 

 

Avec un troisième coup de pied plus vigoureux, il n'acheva pas ses roulé-boulés qu'elle lui en assenait déjà un autre en lâchant :

 

- Ni du notre tu me diras. 

 

Quelque pas et frappes plus tard, elle reprit, incrédule, en hochant la tête de droite à gauche :

 

- J'ai l'impression que les camps se sont inversés en peu de temps. Ou qu'on gravite à part. En tout cas c'est du grand n'importe quoi depuis que j'ai mis un pied dans cette arène. 

 

Regard rivé sur la petite pierre depuis le début, elle remarqua à peine qu'elle la menait devant l'alcôve de la sortie et s'en rapprocha d'ailleurs encore.

 

- J'en ai ras le bol de ce coin. J'ai juste envie de rentrer. Et aller sur les collines environantes pour y regarder le coucher du soleil. Le ciel est moche ici. Je veux être à la maison. Le vent me manque, y'a pas de bruit de fond comme ça dans ce trou. J'espère qu'il y aura une bonne tempête de sable quand on rentrera. Je te jure que j'vais sauter de partout ! Et je courrais jusqu'aux allées recourbées pour en profiter. Je me demande si t'aimes bien y aller toi. 

 

Haussant les épaules, elle rectifia l'itinéraire du précieux caillou - s'enfuyant un peu trop vers la droite - puis s'exclama :

 

- Qu'est ce que je déteste attendre. J'aurais du...

 

Stoppant nette de sa phrase à sa respiration, son coeur rata un battement. Une ombre venait d'engloutir le gravillon. Au ralentis, elle la retraça du regard et remonta vers la silhouette se tenant à son bout. D'abord aveuglée par la subite clarté, elle ne put qu'en distinguer les contours et entendre une voix d'homme s'y élever :

 

- Bonjour. 

 

Sourcils légèrement froncés, frisant la tachycardie, elle le voyait distinctement maintenant : Grand, squelettique mais étrangement pourvu d'une musculature apparente, un visage émacié surplombé d'une chevelure brunâtre en bataille, vêtu simplement d'un marcel blanc et d'un pantalon large. Rien qui ne justifiait l'emballement de son rythme cardiaque. Au détail près que son haut était maculé de tâche de sang et qu'une ceinture munie de sacoche débordante d'arme en tout genre maintenant son pantalon. 

 

- Mais je te reconnais toi ! J'étais dans la tribune tout à l'heure, je t'ai vu combattre, ou enfin ce qu'on a pu voir de ton combat. Ils étaient tous survoltés dis donc. Tu me diras, c'est pas tout les jours qu'une revenante refais surface. 

 

Ne pouvant décrocher son regard de sa ceinture, il fut attiré par un objet rutilant en pendouillant. Un bandeau. Oh bon sang. Pas n'importe lequel. Sur le coup, elle du retenir un éclat de rire soulagé et se trouva plutôt idiote de s'être angoissée pour si peu. Rin faisait face à un Ninja d'Oto, un allié donc. Comme quoi il arrivait au Karma d'être de son côté ! Sa voix lui appararut tout de suite plus engageante lorsqu'il demanda :

 

- A qui tu parlais ?  

 

- Personne. Ca m'arrive souvent de causer toute seule quand je m'ennuie. 

 

- C'est bizarre, j'aurais juré sentir une autre présence. 

 

Hochant la tête en signe de négation, elle-même n'en sut pas exactement pourquoi. Pas plus qu'elle n'aurait pu expliquer la raison de sa trouiller persistante. 

 

- T'étais entrain de te dire à toi-même que tu détestais attendre. T'attends quoi planté ici ? 

 

Une foutue mauvaise impression ne daignait pas la lâcher. Pourquoi, ô grand pourquoi, fallait-il toujours qu'une mauvaise impression se mêle de ses affaires ? Ainsi inventa t-elle à la vitesse de la lumière : 

 

- Mes équipiers. Ils sont allés du renfort. On a descendu tout un groupe de fuyard dans la forêt mais y'en reste encore. C'est qu'ils sont pas très courageux les Shinobi du Pays du Feu, se barrer comme ça franchement !

 

- Les miens l'étaient pas mal. C'était d'ailleurs stupide de leur part. Répondit-il en sortant d'une de ses poche arrière un veritable bouquet de bandeau frappé du symbole de la feuille. 

 

Les soulevant jusqu'à son oreille, il les fit tinter les uns aux autres avec un grognement étouffé apparement censé être un éclat de rire, donnant au passage le droit à l'estomac de Rin à une énième acrobatie. 

 

- J'adore récolter les bandeaux. 

 

- Chacun sa petite habitude. Commenta t-elle le plus légèrement possible, se forçant à sourire sans être certaine du résultat.

 

- Le tien est chouette. En noir, c'est plus rare. 

 

Ayant dans l'idée de le remercier, elle s'étonna qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Peut être son mutisme subit avait un lien avec la crainte qu'il lui inspirait, cet étrange compliment y ayant largement contribué. Se répetant qu'il était - bien heureusement - dans son camps pour se rassurer, cette technique ne fonctionna pas des masses. Surtout lorqu'il eut rangé ses nouvelles conquêtes et continua de faire la conversation :

 

- Et j'en ai pas beaucoup de ton Pays. Normal vu la distance. Pour les collectionneurs le nombre compte, c'est sur, mais compléter sa panoplie aussi. La tâche est ardue avec tout ces petits Villages. Tu savais, par exemple, que le Village caché de l'Etoile existe ? Non, hein ? Cette acquisition est dans mes projets. Au fait, tu veux que j'attende avec toi que les autres rappliquent ? 

 

- C'est gentil de proposer mais ça ira, pas besoin de s'embêter pour moi. 

 

- T'es loin du compte ! Tu vas pas m'embêter, plutôt le contraire. Il se trouve que j'ai une passion première, bien plus éminente que les bandeaux, et je pourrais la partager avec toi. L'un dans l'autre, d'ailleurs, les deux se regroupent.

 

Machinalement, presque sans en avoir conscience, elle se recula. 

 

- A cause de leurs assouvissements... Ma tête à été mise à prix. 

 

Et de quelque pas encore. 

 

- Moi, ce que j'aime par dessus tout, c'est voir le sang couler. Lacérer. Ecorcher. Couper. Qu'importe tant que le résultat coule. Je ne suis pas un vulgaire meurtrier. La mort, seule, courte, est laide. Ma passion est dans la beauté. Dans l'accession à la mort par la beauté. 

 

Lentement, il s'approcha. Un spectacle transcendant, murmura t-il, pianotant sur sa nuque de ses doigts décharné. Attisant une peur déjà bien embrasée en elle. 

 

- Et quand je t'ai vu avant, à la seconde ou t'as atterri, j'ai été subjugué. Plus exalté encore que quiconque dans la foule. Longuement, tu es resté immobile au centre. Eblouissante. Une poupée de porcelaine. A se demander si le précieux fluide vermeil pouvait s'échapper de toi. 

 

Chaque pas l'éloignant de lui était, lentement mais surement, rattrapé. 

 

- Sur ta peau couleur de neige, le vermillon tranchera à la perfection. Tu seras mon chef-d'oeuvre.

 

De sa bouche tenant plus d'une fine balafre s'échappa un éclat de rire dérangeant, saccadé, presque une suffocation entrecoupé de glapissement strident. Sa terreur explosa, rententissant dans toute sa carcasse, empêchant toute envie de fuir. Figée, elle ne put que le regarder envelopper son bras gauche d'une sorte de prothèse métallique dépliante, affreusement munie de trois lames courbées en forme de griffe. Idéal pour saisir et déchiqueter, commenta t-il dans un souffle. Et sortir d'une autre poche ce qui lui sembla être une broche à viande améliorée : Une poignée de fer se séparant en deux longs pics tranchants au possible. 

 

- Percer, percer, percer. Se mit-il à chantonner. Je vais te transpercer. Percer, percer, percer. Prenez garde à ne pas trop planter, le plaisir ne doit pas être écourter. 

 

«  Percer, percer, percer » Fredonna t-il en se jetant sur elle à une vitesse fulgurante. Quasiement dans la seconde elle sentit le froid des lames la frôler, il ne lui en fallut pas plus pour la sortir de sa tétanie et bondit plusieurs mètres en arrière. Instinctivement, sa main alla piocher dans ses réserves de projectile. Vide. Autre valse de ses tripes. Merde. Elle les avait tous balancé au profit d'un scénario de combat plausible. Stupide, bon sang, ce qu'elle pouvait être stupide ! Et elle n'avait pas tant de Chakra que ça, le comble pour une Genin habituée à un stock considérable. Sautant en tout sens pour échapper aux assaults, elle brailla l'unique pensée lui tournant à l'esprit :

 

- Suna et Oto sont dans le même camps ! Attaquer un allié est interdit. Ca revient à s'en prendre à un de ses propres partenaires.

 

- Superbe ! Rugit t-il, vociférant une caricature de rire. La chair des imbéciles est la plus tendre.

 

Piochant dans une de ses poches arrières, son hilarité n'en fut que décuplé, frisant à nouveau une asphyxie suraiguë, tandis qu'il agitait trois nouveaux bandeaux. Son regard de perle s'écarquilla d'effroi, bloqué sur le sablier y étant gravé. 

 

- Cette journée est des plus productive pour ma collection.

 

Ce malade, en plus de ceux de Konoha, avaient abattus trois Ninja de chez elle et ce avec la plus grande cruauté à ne pas en douter. La nausée aux bords des lèvres, elle se demanda avec horreur à qui ils avaient appartenus. Aux Chuunins stationnant dans le coin peut être. La seule équipe envoyée, l'une des plus prometteuse, comptant la cousine de son amie la marionettiste équipière de Natsume. Toutes trois avaient prévu d'aller dépenser leur prochaine ensemble dans leur quartier favoris. Elle ne put s'empêcher de l'imaginer noyer dans une marre de sang. 

 

- Ecervelée que tu es, voici une petite leçon qui, je le crains ne te seras pas d'une grande utilité vu ce qui t'attends : Ne jamais se fier aux apparences. Faire confiance est la pire faute que tu pourras commettre. Dommage que tu ne puisses pas en tirer profit. 

 

«  Nos intérêts communs dépassent cette chimère » Lui avait assené le Kazekage lorsqu'elle avait demandé s'ils ne faisaient pas confiance à leurs associés. Brutalement, un flot de rage s'empara de son être à leur encontre à tous. A commencer par ce taré congénital et le dirigeant. Pour de bon elle comprit que, non, elle n'était pas dans leur camps.  La fureur prenant peu à peu le pas sur la peur, elle cracha d'une voix glaciale :

 

- Pourtant il y a une personne sur qui je suis certaine de pouvoir compter. Je lui fais entièrement confiance pour ce qui est de t'anéantir. 

 

Et, dans un geste théâtrale, leva les bras pour finalement se désigner des deux mains. Il ne la vit même pas les abaisser qu'il apperçevait déjà une salve d'aiguille de glace fuser en sa direction. Peu de Chakra dépensé pour un effet escompté : Il se jeta sur le côté pour les éviter. Exactement la ou Rin l'attendait déjà un peu plus loin pour lui lancer dans l'instant qulelques hirondelles aux ailes tranchantes, à tête chercheuse de cible. Embrochant les deux premières, cet idiot se retrouva bien vite obligé de balancer son arme ou elles étaient restées bloquées entre les pics et se mangea quelques égratignures avant d'en dégainer une autre : Un manche de bois pourvu d'une masse d'un côté et de quatre énormes clous de l'autre, bout pointu apparent bien sur. Avec une dextérité impressionante, il s'en débarassa rapidemment pour charger en sa direction, l'honnorant d'une flopée de juron en prime. N'ayant de toute façon pas grand autre choix, elle recommença à jouer les anguilles pour lui échapper, avec un autre dessein en tête : L'attirer sur les gradins face à ceux ou était toujours Gaara. Mieux valait éviter qu'il tombe sur son corps inconscient, après tout il avait aussi le teint blafard.

 

- Fuir est inutile !

 

Se hissant sur le premier étage de la tribune, elle ramassa le premier débris qu'elle trouva - en l'occurence un morceau du panneau d'affichage des noms des participants - et le lui balança sans ménagement. Peu protocolaire mais relativemment utile pour le ralentir. Une tuile et deux fragments de la paroi connurent le même destin. La poursuivant entre les rangés et paliers de sièges, à deux reprises il parvint dans une démonstration de vitesse à couper le souffle à - presque - la perforer de ses clous. 

 

- Tous, ils fuient tous. En semant d'exquise trainée pourpre dans leur sillage. Ils finissent par ramper. Se trainer. Laissant d'éclaboussante flaque. Tu seras sous peu magnifiquement mouchetée, trouée...

 

- Ferme la, tu me fous la gerbe. Si ta tête est mise à prix, j'arrive pas à croire que personne se soit encore fait une joie de te l'arracher.

 

- Etait. Je préfère cette précision. Je suis un Shinobi maintenant. Alors que je me plaisais à saigner ces enflures que j'exécrais de toute mon âme...

 

- Une âme ? T'emballe pas trop. 

 

N'appréciant que très peu d'être coupé de la sorte, il manqua - de peu - de lui raccourcir un bras, dans la seconde elle se laissait tomber un étage plus bas.

 

- Celui qui devait se charger de moi, affublé du ridicule bandeau de la feuille, a reconnut la primauté de ma passion. Et de ma puissance. Par la suite je l'ai suivis dans sa conquête de transcendance. En devenant le dirigeant d'Oto, il a fait de moi un digne représentant de son armée. Depuis je mène ma croisade en son nom, plongeant l'engeance de...

 

- Déjà que t'essayes de me transformer en passoire, rend pas la tentative plus déplaisante qu'elle ne l'est avec ton histoire. 

 

S'il y avait bien un domaine dans lequel Rin excellait, c'était la capacité de rendre ses adversaires fou de rage à la vitesse de la lumière. Ainsi - dès qu'elle eut essuyer le largage de sa massue cloutée - continua t-elle d'une voix cassante :

 

- On va s'arrêter la pour le passage nostalgie, j'ai déjà compris le topo. T'étais un pauvre dégénéré jaloux et, grâce à un encore plus barge que toi, t'es devenu un pauvre dégénéré tout court. 

 

- Tu oses insulter Orochimaru-Sama. Lâcha t-il dans un murmure avant d'hurler : Il est le Shinobi ultime et je suis un de ses semblables !

 

- Surement pas. 

 

Ce fut avec cette réplique lançée d'un ton narquois qu'il atteignit le point de non retour de la colère. S'emparant d'une poignée de couteau à cran d'arrêt, il lui les envoya et, avant même qu'elle ne puisse esquisser le moindre mouvement, il avait déjà intimer des sceaux. De petite bourrasque de Futon naquirent derrière chaque projectile, amplifiant leur vitesse et créant en simultanée des ondes de vent plus tranchant que des rasoirs. N'ayant pas le temps de se protéger avec un mur de glace, elle du se rabattre sur l'esquive mais devant la force de l'attaque ne parvint pas à l'éviter entièrement. Avec un cri de douleur, une raffale lui effleura la joue, l'écorchant aussi nettement que celle l'ayant touché sur la jambe gauche et un couteau lui meurtrit plus profondément le bras, manquant de peu d'y rester juché. Ayant dégainé une hache à double face dans la foulée, il resta pourtant immobile à contempler le sang goutteler le long de son visage, s'écouler lentement sur la fine peau de sa jambe et imbiber sa manche. 

 

- Et tu crois que maitriser le Ninjutsu fait de toi un Shinobi ? Expectora t-elle avec morgue, son mépris ayant atteint des sommets. S'il agit avec honneur, respect et droiture même un lanceur de caillou serait plus digne de ce titre que toi. Tu es et resteras une vomissure de dégénéré. Aucun bandeau ne changera jamais ça. En te le procurant, en plus lâcher un barge dans la nature, ton Orochimaru a craché sur l'essence même de notre rang. Ce qui fait de lui un être encore plus infâme que le malade mental que tu es.     

 

Dans un mugissement d'indignation, il fonça sur elle, qui du se résoudre à décamper vers les rangées supérieures. Courant tout azimut, l'autre à ses trousses. Et faillit trébucher sur un objet trainant au sol : Un éclat d'une barrière certainement propulsée par l'explosion. Une rutilante barre de fer n'attendant que d'être utilisée donc. S'en emparant avec joie, elle se retourna et para dans la foulée un puissant coup de hâche qui fit trembler de son arme de fortune jusqu'à son épaule, amplifiant la douleur de sa blessure. Serrant les dents pour retenir un gémissement, elle lui en assena un autre. Du mieux qu'elle put, elle lutta - ou plutôt se défendit en grande majorité - contre les assaults de la fichue prothèse et de l'autre arme, tentant d'animer les gênes d'épeistes légendaires que son oncle lui avait sans doute transmis. Contre toute attente le duel se révéla plus ou moins égal, sans le moindre lien avec la génétique pour autant. Bien qu'elle peinait à tenir la cadence, il s'avéra que les capacités de son agresseur, émoustillé par la vue du sang sur sa peau laiteuse, étaient largement amoindries : Son regard constamment attiré par les sillons écarlates et ses reflexes pâtissant de son étourdissement. En profitant donc, Rin parvint, suite à un brillant enchainement de parade et autres feintes, à glisser le bout de barre entre les trois lames courbées de la griffe. De toutes ses forces elle le bloqua ainsi et le gratifia  d'un vigoureux coup du pied gauche en plein sur la tempe. Valsant de côté, elle lui en octroya un second dans l'abdomen, tenant toujours fermement la barre. Alors qu'il s'écroulait en arrière, la prothèse bloquée s'arracha de son bras et elle la lui balança en pleine face. Sous le double impact, il passa par dessus la ballustrade, s'effondrant au bas de l'arène. Félicitant son potentiel inné et se jurant de s'entrainer sérieusement en rentrant - parce que, oui, elle était certaine de rentrer en une pièce - , elle sauta dans son sillage. Intimant des sceaux tout en chutant, à peine se posa t-elle qu'elle claqua des mains créant ainsi une longue trainée de glace fusant tel un serpent vers le tarré plutôt sonné. N'ayant à son tour d'autre échapatoire, il déguerpit à toutes jambes en arrière, tout en lui envoyant des salves de Shuriken. Tentative qui n'eut pour seul résultat que de la vexer passablement : Comme si elle allait se faire avoir par ça ! Alors que la morsure du froid l'effleura, le sillon se stoppa brusquement. Rin venait de se forcer à l'arrêter. Et ce suite à une lutte intérieure entre sa conscience qui l'emporta sur sa rage de vaincre. En effet si elle continuait à l'étendre, il risquerait de bondir dans la tribune pour y échapper. Le côté des foutus gradins ou se trouvait ce foutu Gaara. Retenant une flopée de juron, un « Fais Chier » ultime résuma son état d'esprit. Surtout lorsqu'il éclata de son rire dément en crachotant :

 

- Quelle incompétente ! Cette saletée fait à peu près la même longueur que lors de ton combat, quand tu as abandonné. Tu es incapable de la continuer d'avantage ! Une flaiblarde qui peine à concentrer son Chakra assez longtemps et qui ose l'ouvrir sur Orochimaru-Sama, risible !

 

Effondrement mental de notre jeune Yutsune. Elle du se faire violence pour continuer d'écouter la voix de sa conscience. Foutu Gaara.

 

- Tant que je reste à cette distance, tu ne peux rien contre moi... Tandis que tu es à ma merci.

 

La balafre lui servant de bouche s'étira dans un sourire répugnant lorsqu'il amena sa main à sa ceinture, y tréfouillant il semblait décrocher des attaches. Et libéra ce qu'elle avait prit pour une partie esthetiquement utile des sangles. 

« Bordel. C'est un... Fouet ? »

 Agréablement muni d'une multitude de piquant métallique qui plus est. Le faisant bruyamment claquer au sol pour le dérouler de toute son inquiétante longueur, il n'eut besoin que d'un geste précis du poignet pour le faire fendre l'air en sa direction. Elle se jeta sur le côté, le fouet dans son sillage, martelant l'endroit qu'elle quittait à peine, encore et encore, la manquant de peu à chaque fois. Une panique aigue refit surface, dévorant la hargne à grande allure. Autant que les sillons, les projectiles de glace qui le feraient reculer étaient à bannir, elle était d'ores et déjà à bout de souffle, bon sang, que pouvait-elle faire ? 

 

- Je vais t'arracher la moindre parcelle de peau ! Vociféra t-il.

 

Sentant la morsure du fouet lui frôler le flanc, l'affolement la gagna. Rien, elle n'avait rien pour le stopper. L'impasse. Sa rage de vaincre digérée par l'épouvante, la douleur lancinante ses blessures n'en fut que plus vive. Sous peu il lui serait impossible de fuir.  

 

- Voltige pour m'échapper, petit flocon de neige, voltige tant que tu le peux. 

 

Le stopper. Trouver un moyen. Vite.

 

- Agrémentons la un peu tiens ! S'esclaffa t-il. Des grêlons pour le flocon.

 

Ils t'iront, ou plutôt se planteront, à ravir, continua t-il dans un grognement, lui balançant une poignée de seringue de sa main libre. Avec une acrobatie, elle parvint à se placer de justesse entre la nuée qui lui siffla à l'oreille et le fouet dont le seul frôlement lui enflamma le dos. Repartant dans la foulée à la charge, elle bondit tout juste assez en arrière pour que sa pointe manque de peu de lui lécher le visage. Il n'avança que de quelques pas, sauvegardant sa maudite distance de sécurité. Le manche en cuir du fouet dans la bouche, il farfouilla dans ses poches à la recherche d'autres seringues. Tentant de contrôler sa respiration - proche de la crise d'asthme avec ce mélange d'effort, de peur et de douleur - elle saisit cette chance de répis inespérée et intima des sceaux. Au même instant que lui. Les mêmes que précédemment, il amplifierait de Futon ses répugnantes seringues. La trainée de glace s'étendit vers lui avant que ne fusent ses rafales. Il recula si vite qu'elle ne le vit pas même bouger. De seulement quelques pas pourtant. Tout s'était déroulé à la vitesse de la lumière : Son flash des excuses à fendre l'âme de Gaara, son arrêt de la technique pour l'empêcher d'atteindre les gradins et le rire tonnitruant de son fou à lier d'advesaire tandis que quatre aiguilles se plantèrent dans sa cuisse. Bien qu'étouffer dans l'oeuf pour protéger celui qui restait, malgré tout, son équipier, sa tentative avait au moins fait capoter son Jutsu. Mieux valait quelques fines pointes que des bourrasques qui lui auraient déchiqueter la jambe. Et, au point ou elle en était, elle se contenta d'être satisfaite que la vue de son sang soit cachés par sa jupe. Des larmes de douleur aux coins des yeux, elle le regarda faire tournoyer son fouet dans les airs, murmurant d'indistinctes moquerie sur son besoin de parfaire sa technique de trainées de glace. Décidemment et pour de bon : Foutu Gaara. Echappant une énième fois à l'assault du cuir, elle chancela sous la diffuse douleur et faillit basculer. 

« Ressaisis-toi, bordel. Je peux pas flancher maintenant. Je dois lui faire payer. Je peux pas crever ici. Et encore moins le laisser avoir l'autre tarré en haut. Mon tarré d'équipier. Bouge. »

Son corps obtempéra, s'abaissant, faisant volte-face et valsant de droite à gauche. Ce qu'il ne pourait plus continuer indéfiniment, qu'importe sa volonté, de ce fait sa cervelle serait des plus aimable de se manifester dans les plus brefs délais pour lui fournir un plan. 

 

- Ta peau immaculée ne sera plus que striure ensanglantée. Des ruisseaux écarlates. 

 

Bien sur ! Cette réplique - outre lui avoir donné la chair de poule - lui donna une miraculeuse idée. Il se ferait avoir par sa propre folie. Mieux valait la mettre en oeuvre de suite, pas sur qu'elle y soit encore prompte dans ne serait-ce qu'une seconde. Déglutissant, elle retint sa respiration et ferma les yeux. Courage, s'ordonna t-elle mentalement. Et, le prenant à deux mains, elle s'arrêta brusquement. Un battement de coeur. Elle se fit heurter de plein fouet. La lanière jonchée d'épine lui cingla l'épaule. Une giclée de sang s'en propulsa, éclaboussant son cou et sa joue. Par fierté, elle se força à ravaler son hurlement et tonna mentalement un flot de juron. Comme elle l'avait prévu, les globes oculaires enfoncés de son assaillant s'écarquillèrent, illuminés d'une lueur d'émerveillement. Figé, il contempla son oeuvre. Exactemment ce dont elle avait - pour l'instant - besoin : Immobilité et temps. Essuyant les gouttelettes pourpres du coin de sa bouche, elle murmura :

 

- Kôrigan. 

 

Obnubilé par cette nouvelle blessure et les fines coulées commençant à se montrer sur sa cuisse, il ne remarqua même pas le changement de teinte de ses pupilles tandis qu'elle se concentrait au maximum pour projeter une bombe de Chakra directemment en lui et influer de la sorte sur son organisme, plus particulièrement sa chaleur. Le orange vif la représentant pâlit considérablement. 

 

- Qu'est ce que... ? Je me sens... Tellement engourdis. Bredouilla t-il, fixant avec horreur son poing se refermer lentement.

 

Parfait. Ralentis, il ne pourrait pas détaler comme un lapin vers les gradins. La voyant intimer les sceaux, il se traina, tout frissonant, derrière sa ligne de sécurité. Imaginaire. 

 

- Et alors, petite imbécile, que crois-tu pouvoir faire ? Proclama t-il avec assurance. La température du corps humain remonte tu sais ?  Je me sens d'ailleurs déjà revigoré. Même ça, tu le maitrises mal !

 

- Pour ça, c'est vrai que j'ai du mal. Répondit-elle, ravie de pouvoir l'enjoliver d'un sourire en coin. 

 

«  Pour ça seulement » Ajouta t-elle en claquant des mains. A une vitesse fulgurante la trainée de glace s'étendit jusqu'à lui. Sa mine fière se décomposa aussi promptement. Horrifié, il recula. Lentement. La glace le rattrapa sans mal, lui attrapant d'abord le pied droit. Puis le gauche. Et grimpa le long de ses jambes. Rien que l'infime instant d'une désactivation de Kôrigan avait suffit pour qu'elle enserre sa proie jusqu'à la taille, l'élevant ainsi de plusieurs mètres.  Ne pouvant plus que trembler de peur et de froid, il resta muet d'épouvante alors qu'elle intima d'autres sceaux en déclarant :

 

- Petite leçon qui je le crains ne te sera pas d'une grande utilité : Ne jamais se fier aux apparences.

 

Elle abattit ses paumes sur le commencement du sillon à ses pieds. Non loin de lui, en émergea un long pic. Dont la pointe se planta dans sa gorge. Un jaillissement grenat s'échappa à forte pulsation de sa trachée, ruisselant sur l'éblouissante glace. Eut-il seulement le temps de ressentir l'intense souffrance ? Elle n'en sut rien. Son expression de fascination, figée pour l'éternité, lui fit du moins comprendre la teneur de son ultime souffle : Son chef d'oeuvre, sa propre mise à mort. 

Un silence assourdissant submergea l'arène tandis que, vascillante, elle contemplait le premier être à qui elle ôtait la vie de manière consciente et voulue. Les deux précédents ayant plutôt resulté d'une attaque instinctive que sincérement prémédité. Se laissant tomber à genoux, elle ressentit, en dépit de la haine profonde à son égard, une étrange sensation. Et réalisa qu'il s'agissait presque de satisfaction à l'idée que son existence se soit achevée sur l'accomplissement du prodige auquel il aspirait tant. Après tout, même le pire des être méritait-il une fin uniquement teintée de cruauté ? Et, plus important encore, qui pouvait se permettre d'y répondre ? 

Bon, ce n'était pas tout mais elle avait toujours ses fichues seringues enfoncées dans la cuisse. Rassemblant ce qui lui restait de courage, elle entreprit des les enlever avec précaution, insultant plus que de raison chacune d'entre elle. La quatrième et dernière, Rin la balança mollement en direction de la tribune en s'écriant :

 

- C'est à cause de toi ça ! Y'a intérêt que tu t'en excuses aussi et autant !

 

- Oh, merde, Rin ! Je suis désolé.

 

Sursautant légèrement cette dernière se tourna vers, non pas Gaara, mais son frère déboulant à l'entrée de l'arène flanqué de Baki. 

 

- J'ai vraiment mis du temps à revenir. Y'a eu... Un truc... Sur le chemin. 

 

Un chouillat bêtement ils s'arrêtent nettement à plusieurs mètres de Rin et contemplèrent, abasourdis, le spectacle s'offrant à eux. Le Jônin, regard rivé sur la dépouille nichée dans sa funèste sculpture de glace, lâcha dans un murmure étouffé : 

 

- C'est... Le bourreau d'Oto. 

 

Kankuro,  fixant quant à lui son équipière, brailla avec affolemment :

 

- T'es recouverte de sang ! Ca va aller ? C'est quoi cette question. Bien sur que non. T'es coupée de partout.

 

- Arrête. Plus aucun synonyme de sang et coupure ou je vomis. 

 

Arrivé à ses côtés en un quart de seconde, son Sensei l'inspecta du regard avec son sempiternel air austère et se contenta d'en conclure :

 

- Somme toute assez superficielle. 

 

Soufflée par son cruel manque de compassion, elle resta coite de consternation tandis qu'il reprennait :

 

- Je ne savais pas qu'un tel individu avait été envoyé. Il était inscrit dans le Bingo Book et recherché par quasiement toutes les autres Nations. 

 

Après tout les déboires de cette journée interminable, elle explosa subitement de rage, déversant son indignation envers le Yondaime s'étant allié à un Village comptant de façon apparemment connue de tels malades, pourvu du taré ultime en tant que dirigeant et mettant franchement en doute le bien fondé de cette attaque. Presque sans reprendre sa respiration, elle dénonça l'horreur qu'était leur foutu plan maintenant qu'elle avait vu Shukaku dans toute son immensité ainsi que la folie qui avait été leur en croyant qu'ils pourraient tranquillement le renvoyer. Sa colère grandissante lui fit même pratiquement ordonner à son Sensei de consentir à s'occuper de Gaara et décamper sans plus attendre, direction la maison. Et finit sur une dernière clameur :

 

- Et, putain, j'ai mal. 

 

Essouflée par son emportement craché d'une traite, elle planta un regard effronté dans celui de son Sensei, attendant résolument une giffle monumentale. Ne cillant pas lorsqu'il leva la main, elle s'étonna de seulement le voir farfouiller dans une de ses poche pour en sortir deux bandages enroulés et les tendre à Kankuro. Les sourcils en accent circonflexe, elle lui indiqua vaguement l'endroit lorsqu'il lui demanda dans la foulée ou se trouvait Gaara.

 

- Je vais le chercher. Nous partons dans cinq minutes.

 

Alliant le geste à la parole, il laissa une Rin sidérée aux bons soins du marionnettiste déjà agenouillé à dérouler les bandes. 

 

- Toi alors, franchement, t'apprendras jamais à attendre avant de l'ouvrir ? 

 

Soupirant en hochant la tête de droite à gauche, il inspecta les bandelettes, ignorant royalemment les points d'intorragations ayant quasiement remplacés ses pupilles métalliques.

 

- Apparement y'a des onguents dessus. Ca risque de piquer mais ça te fera moins mal pour l'chemin. Et dès qu'on sera rentré, ils te feront disparaitre tout ça. 

 

Grimaçant lorsqu'il entreprit de lui bander l'épaule sous la sensation de brulure, elle ne put lui demander quoi que ce soit, mais qu'importe puisqu'il reprit :

 

- J'ai pas eu à persuader Baki du tout, ni à le chercher d'ailleurs. C'est lui qui m'a retrouvé, pile au bon moment, juste quand ça allait partir en sucette avec... Je te parlerais plus tard de ça. En fait il nous cherchait partout. C'est le seul à être resté pour ça, histoire d'être plus discret je suppose. 

 

- Comment ça le seul ?

 

- Les combats qu'on entendait au loin et que t'as vu du toit tout à l'heure, c'étaient juste les troupes d'Oto. Les nôtres ont quitté les lieux depuis un moment. 

 

Le choc supplantant les picotements l'empêcha tout autant d'articuler le moindre son. Semblant chercher ses mots tandis qu'il bouclait d'un noeud de papillon la bande autour de son bras, il se décida à lâcher :

 

- Mon père a pas mit un pied dans le Village, idem pour ses gardes du corps officiels. Depuis ce matin, ça a jamais été eux mais... Le chef d'Oto et ses sbires. Personne sait ou il est du coup, ni ce qu'il s'est passé au juste. En tout cas cet Orochimaru avait prit son apparence et c'est lui qui combattait le Sandaime. Dès le début de la lutte il a révélé son identité et... Ca a foutu un sacré bordel au sein de nos bataillons. Ceux qui étaient de base contre l'attaque ont pas trainés pour se barrer, flairant l'entourloupe. La majorité est restée à son poste, continuant de suivre le plan. Sauf que les invocations d'Oto se sont fait jarter et que... Il se trouve que l'équipe en charge d'amener Shukaku se pointait pas. 

 

Ils s'échangèrent une esquisse de sourire forcé et, après lui avoir demandé si le bandage autour de sa jambe lacerée par les raffales n'était pas trop serré, il continua son récit :

 

- Vu la situation, Keisei, plus haut gradé sur place en tant que Chef de l'Anbu, a finit par ordonner le repli. Certainement à contre coeur. D'après Baki y'a eu de sacré prise de tête mais la décision de rentrer à été prise. Encore heureux. On avait vraiment plus rien à foutre ici si le Kazekage y était même pas. 

 

- Il serait resté à Suna ? Souffla t-elle, dépassée par cet énorme chamboulement final. 

 

- Je... J'en sais rien. 

 

Son taux de mauvaise impression à son comble et la cervelle lessivée, elle resta muette, incapable de formuler ne serait-ce qu'un début de pensée, tandis que Kankuro l'aida à se relever. A peine se fut-elle redressée que Baki flanqué de Gaara sur le dos réapparut devant eux.

 

- Je ne sais ce que vous vous êtiez imaginés mais, dans cet état, je ne peux rien pour lui. 

 

- Faut se magner de rentrer alors. Fit remarquer le marionnettiste d'une voix trésaillante d'inquiètude.

 

- Evidemment. Nous devons quitter sur le champs cette zone plus que dangereuse. Et pour le reste du trajet : Cadence maximum et pause minimum. Son pouls est faible, espérons qu'il tienne les trois jours dont nous aurons besoin. 

 

- Ca ira pour toi, Rin ? 

 

- Ce serait carrément une jambe en moins qui me ralentirais. Et aucune manque à l'appel.

 

Se forçant à afficher un sourire plein d'assurance, elle essuya en réalité un raz de marré interne de peur, dépassant de loin ses foules de crampes d'estomac du jour. Aucun lien avec la mystérieuse disparition du Yondaime et encore moins avec ses blessures, l'inquiétude avait anihilé tout le reste.  S'amplifiant au fil du trajet, cette crainte lui donna la force nécéssaire pour suivre la cadence imposée, rageant même de ne pouvoir accélérer d'avantage. Si intense qu'elle lui semblait presque irréelle : Il ne pouvait rien arriver de grave, pas à lui. Il se devait de respirer normalement, d'ouvrir les yeux, d'expliquer ses excuses. Lui lançant sans arrêts des coups d'oeils, elle souhaitait ardemment le voir revenir à lui, cracher à Baki de ne pas le toucher de la sorte. Tellement anxieuse que même son abject comportement lui apparaissait comme lointain. Qu'importe que cela signifiait peur et ressentiment, il devait se réveiller. 

 

 


 

 

 


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