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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 01:59

Idée de musique pour la lecture

 

 

 

 

 

 

 

 

- J’espère ne pas avoir été trop long. S’exclama-t-il en apparaissant dans la pièce. J’ai ramené Sasuke, encore inconscient mais il se remettra vite. Kisame m’a brièvement conté votre discussion, c’est que je n’aurais presque plus rien à t’apprendre. 

 

En fait, plus que ses révélations il avait voulu en savoir plus sur la réaction de la jeune fille qui se révéla impeccable : d’abord le déni puis une violente crise. Il fallait dire que Kisame n’avait pas prit de gant dans sa tirade. Mentalement affaiblit, pauvre petite chose. Idéal pour la manipulation. Cela faisait un moment qu’il gardait un œil sur elle, l’épiant de temps à autre et tentant d’en apprendre plus à son sujet. Une Shinobi exemplaire, rien de très bonne augure. Ce Flocon des Sables semblait intouchable. Sasuke, lui au moins, avait fait l’effort d’évoluer n’importe comment. Décamper de Konoha pour rejoindre un type comme Orochimaru, non mais quelle idée ! Affligeante pour son propre compte et tellement bénéfique pour ses plans à lui. Alors que cette gosse passait d’irréprochable à encore plus irréprochable. Enfin voila qui serait loin derrière elle désormais. Même la bâtisse la plus solide et opulente s’écroulerait comme un château de cartes si ses fondations craquelaient, exactement ce qui venait de se produire pour l’honorable Shinobi, ou plutôt sous peu, l’anciennement honorable.

 

- Rin, quel jolie prénom. Je l’ai toujours trouvé plaisant. Il y fort, fort longtemps j’avais une connaissance portant le même. 

 

La jeune fille, s’étant assise sur le lit quelques instants avant qu’il ne débarque subitement, crut déceler une drôle d’intonation à ses derniers mots mais bien vite il continua aussi légèrement qu’auparavant :

 

- Enfin avec signification différente. La tienne est plus qu’évidente. 

 

En effet son prénom pouvait également désigner ‘’ le son d’une clochette ‘’  avec une écriture distincte en ce cas. Personne n’avait d’ailleurs jamais vraiment fait l’amalgame, se doutant de suite qu’il signifiait ’’ glaciale ’’ .

 

- Pourquoi me dire cela ?

 

Heureusement qu’en dépit de son abattement, sa personnalité subsistait, Rin avait lâché cela de son habituel ton légèrement cassant, un sourcil levé. 

 

- Parce que je me souviens que j’avais été ravi de savoir que tu portais ce jolie prénom lorsque ton père me l’a dit. 

 

Immédiatement son autre sourcil rejoint son comparse dans une mine des plus ahuris.

 

- Je ne cacherais aucune bribe de la vérité, le Yondaime Mizukage n’était rien d’autre que ma marionnette. Une enveloppe corporelle à ma merci grâce aux facultés de mon Sharingan. Je contrôlais jusqu’à la dernière particule de son esprit et lui dictait la moindre parole. Il a vécu à travers moi. 

 

- C’est tout bonnement horrible. Souffla-t-elle.

 

Ce qui n’eut pas autre répercussion que de lui arracher un léger rire.

 

- Tu frôles la témérité avec une telle franchise mais j’apprécie ce trait de caractère. Constata-t-il en s’adossant nonchalamment au mur.  Il est vrai que je lui ai volé sa vie mais j’ai limité la casse. 

 

- En mettant en place la Brume Sanglante ? Drôle de façon de limiter la casse.

 

- Détrompe toi. Je ne suis absolument pas à la base de la Brume Sanglante qui était déjà en œuvre. Je ne démens pas que la quête de puissance et d’indépendance d’action furent mes motivations premières. Pourtant j’ai plutôt calmé le jeux à ce niveau la. En fait… Tu dois certainement savoir que Yagura, le Yondaime, fut exceptionnellement doué pour son très jeune âge, d’où sa nomination. Je veux dire que sa jeunesse en fut la raison. Le Conseil de Kiri l’a choisit uniquement pour en faire un pantin. Il ne devait en aucun cas réellement diriger le Village, seulement en être à la tête officiellement. Un charismatique gamin étant le choix idéal pour ce titre fumeux. 

 

- Et eux comptaient gouverner dans l’ombre. Prendre toutes ces affreuses décisions sans se mouiller. 

 

- Bien sur. Yagura était en première ligne au cas ou la situation leur échapperait ainsi ils n’assumeraient jamais les répercussions de la Brume Sanglante. Ils n’avaient qu’a régenter comme bon leur semblait et dans leur intérêt bien tranquillement. Ils l’avaient placé comme une potiche. 

 

- Il est d’effroyable de constater l’étendu de leur irrespect… Souiller ainsi le titre de Kage. 

 

- La puissance, toujours plus de pouvoir, la était leur unique but. Rien d’autre ne méritait d’égard. Le plan était parfait pour cela… Jusqu’à mon arrivée. Personne n’était au courant de ma présence, l’emprise que j’avais sur lui était imperceptible. Avec mes ordres, il est rapidement devenu ce qu’il aurait toujours du être : un véritable dirigeant. Je te laisse imaginer qu’ils n’étaient pas vraiment ravi d’assister à son éveil ! Et impossible de l’éjecter ou de le contredire. Ils s’étaient fait avoir à leur propre jeux. 

 

- C’est bien beau mais pourquoi ne pas avoir fait cesser la Brume Sanglante ?

 

- Déjà, ils étaient constamment à me mettre des bâtons dans les roues. Et puis je n’étais pas totalement contre. Au fond tout cela était dans l’intérêt du Village. J’ai, de ma propre volonté, donné l’ordre à plusieurs reprise à des Shinobi d’exception comme Kisame d’éradiquer leurs compagnons s’ils devenaient un obstacle au triomphe d’une mission. La victoire nécessite des sacrifices. Et personne ne leur avait demandé d’être un poids de la sorte. 

 

- C’est écœurant, finalement vous alliez exactement dans le même sens qu’eux. 

 

- Ravale tes insultes. Claqua-t-il, plutôt irrité, avant de promptement reprendre ses esprits. J’ai agis selon mes propres idéaux, bien loin des leurs, l’exemple le plus flagrant étant justement ton clan. En tant qu’Uchiha je n’ai jamais compris leur délire avec les Kekkei Genkai. C’est entre autre grâce à moi si les mentalités ont évolués sur ce point. Après l’attaque des Kaguya si je n’avais pas été la, l’exploit des Yutsune aurait été étouffé. Je leur ai apporté les égards qu’ils méritaient amplement. Notamment la nomination de deux d’entre eux au Conseil. Le chef du clan et… Ton père. La Brume Sanglante avait déjà arraché les notions de confiance et de moralité de la majorité des Shinobi, les Yutsune épargnés par leur autonomie furent les seuls aux valeurs si intacts. Par extension ils étaient les rares personnes encore aimable et je me suis rapidement lié avec Fuyuhito, le Chef du clan.  Ton père par contre a toujours été plus méfiant mais ses talents au combat et surtout son intellect l’ont rendu incontournable au clan et donc, à mes yeux, au Village. D’où ce choix. 

 

Avec de grands yeux ronds elle le fixa, sans sa cape et vêtu de noir, articulant d’un ton incrédule:

 

- Mon père… Je savais pas. 

 

- Tu n’avais qu’une poignée d’années, c’est compréhensible. Répondit-il la voix teintée d’un sourire sympathique. Peut être… Oui, peut être cela t’intéresserait… De plonger dans ce souvenir. Mon Sharingan peut recréer ce que je souhaite. Un Genjutsu bien entendu mais tu verras certainement de toi-même que cette scène est indubitablement véridique. 

 

Sans hésiter un seul instant, Rin acquiesça. Au-delà de certifier la véracité de ses propos, elle voulait surtout voir son père. Elle n’avait pas la moindre photographie de sa famille et le regrettait amèrement. En une décennie, la jeune fille avait complètement oublié le son de sa voix. Quelle chance inespérée ! Elle graverait chaque seconde à jamais dans son esprit. 

 

- Prête ? Murmura-t-il. 

 

Une seconde fois, elle hocha la tête, son regard déjà planté depuis longtemps dans le Sharingan. Soudainement la pièce déjà ténébreuse s’assombrit pour de bon. Comme si elle avait fermé les yeux pour les ouvrir sur une scène complètement différente, évidemment cela se déroulait dans sa  tête, ainsi elle n’était qu’une spectatrice invisible. 

Une gigantesque pièce circulaire surplombée d’un dôme semblant de marbre finement ciselé, de large fenêtre derrière lesquelles la neige tombait en rafale et un mobilier opulent suintant le faste. Le tout fut époustouflant. Le bureau du Mizukage au beau milieu du Palais Miroitant à ne pas en douter. Au centre de la somptueuse pièce trônait un majestueux bureau d’ébène sur un léger promontoire de sorte que la personne siégeant derrière surplombe ses interlocuteurs s’ils s’asseyaient en face. Admirant une vitrine contenant divers objets aussi mystérieux que rutilent, deux individus conversaient tandis qu’un troisième se tenait fièrement en retrait, semblant peu intéressé par ces bavardages d’usages. Son père. Envoutée, Rin détourna pourtant le regard vers le jeune garçon se dirigeant lentement vers son luxuriant bureau. Yagura, le Yondaime. Elle lui aurait donné une douzaine d’année pourtant émanait de lui un charisme indéniable, il inspirait une placide crainte qui lui rappelait un peu l’aura de Gaara. Ses yeux avaient la même teinte qu’un Kôrigan activé, cela ajouté à sa chevelure grisonnante, l’idée qu’il ressemblait assez à un Yutsune lui apparut avec une pointe de sarcasme. De son œil droit jusqu’à sa mâchoire se faufilait une longue balafre lui conférant pourtant un certain charme. 

 

- Je vous en prie, prenez place.  Déclara-t-il d’une voix mélodieuse tout en s’asseyant à son bureau. 

 

Immédiatement Fuyuhito âgé d’une cinquantaine d’année s’exécuta tandis que son père s’avança lentement vers eux sans s’assoir pour autant. Ainsi dressé il dépassait légèrement le jeune Kage à l’allure un chouilla grotesque entre l’énorme fauteuil de cuir verdâtre et le faste bureau. 

 

- Je n’aime pas avoir à lever les yeux pour parler. S’expliqua-t-il le plus poliment possible de sa voix suave. 

 

Il semblait avoir une vingtaine d’année et donnait l’impression d’avoir été taillé à même le marbre surtout avec son visage figé dans une beauté impassible. Grand et élancé, le père de Rin était incontestablement séduisant. De tout le clan il avait sans conteste l’allure la plus virile, accentuée par sa mâchoire anguleuse et sa courte chevelure d’un négligée charmant aux nuances grisâtre. L’atmosphère autour de lui émanait de sérénité tant il irradiait de quiétude. 

 

- Je ne vais faire durer la conversation futilement. Nous connaissons tout trois la raison de cette convocation. J’ai assez laissé planer le doute, désormais je souhaite le rendre officiel. Avec votre acceptation bien entendu. Rejoignez le Conseil. 

 

- Mizukage-sama, c’est un immense honneur et ce sera avec une plus grande joie encore que nous accepterions. Répondit humblement Fuyuhito en inclinant légèrement la tête. 

 

- M’en voila ravi. S’exclama Yagura. 

 

- Nous vous remercions de cette attention. Modestement, je vous assure que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour mériter la confiance que vous placez en nous. 

 

Dans toute son impassibilité jamais le père de Rin n’aurait eu la moindre réaction exagérée, il se contenta ainsi d’une imperceptible regard au Chef du clan. Seule son épouse aurait pu y déceler l’immensité de l’affliction qu’il traduisait. 

 

- En aucun cas je ne peux accepter le moindre remerciement. Rétorqua le jeune Kage, éveillant ainsi l’intérêt de son père. Pour moi votre écartement de la vie politique comme des hautes sphères militaires est une véritable honte. Votre clan est une des pierre angulaire de notre puissance, il est normal que vous siégiez aux côtés des autres dirigeants. 

 

- A ce propos, il a du être bien complexe de gagner leur accord. Intervint-il. 

 

- Ils n’ont d’autre choix que de se plier à mes décisions. Déclara Yagura avec un sourire en coin suintant l’orgueil en dépit de son ton léger. 

 

- Comme nous tous n’est-il pas ? Répliqua-t-il sur le même ton, sous-entendu clair pour le Yondaime sur ses ordres  parfois inhumain. Quoi de mieux que des Conseillers forcés pour nous accueillir à bras ouverts. 

 

- C’est justement pour cette raison, parce qu’il s’est mouillé pour nous, que nous devons lui en être reconnaissant. Articula Fuyuhito avec un regard lui intimant de cesser ses sarcasmes sur le champs. 

 

- Pardonnez mon incompréhension mais c’est exactement ce point qui reste un mystère entier pour moi. Continua-t-il sans prêter intérêt à son Chef, avec son sempiternel ton poli et calme. Pourquoi prendre tant de risque ? La simple inquiétude de restaurer la justice ne me semble pas dans vos habitudes. 

 

- Je pardonne et comprend ta méfiance mais je t’assure qu’elle est erronée. Ma seule motivation est le bien suprême du Village, or vos capacités nous sont primordiales. Oublie les outrages du passé et construisons l’avenir ensemble, je t’offre la possibilité de mettre tes facultés au service de Kiri plus que jamais. Tes succès en mission ne sont plus à prouver mais ce sont avant tout ta réflexion et ta facilité à raisonner calmement en toute situation qui m’intéressent. Tu as mené les troupes lors de l’attaque des Kaguya. Tu es un tacticien d’exception.  

 

- La flatterie est l’unique arme qui ne fonctionne pas sur moi, ses projectiles me sont insipide. 

 

- Sauf votre respect, Mizukage-sama. S’empressa d’ajouter le Chef du clan à la place de son subalterne.

 

- Ne t’inquiètes pas mon cher Fuyuhito, c’est exactement pour ce genre de réaction que je vous nomme au Conseil. La fourberie et la bassesse ne font pas partit de votre façon d’être. C’est ce dont Kiri a besoin. Je connais le point de vue de votre clan sur notre politique mais reste persuadé que l’alliage de l’ancienne génération à vos valeurs ne pourront qu’être profitable à notre avancé à tous. De plus cela ne pourra qu’être bénéfique aux Yutsune, tous apprendront à vous estimer et j’espère vous réconcilier au reste du Village. 

 

- On ne peut réconcilier ce qui ne s’est jamais entendu. 

 

- Arrête. Intima Fuyuhito. Pense au clan et cesse de te focaliser seulement sur le passé. 

 

- Certes, votre gloire ne pourra que croitre. Je ne suis pas votre ennemi. Pour répondre plus honnêtement à ta question… Etant un Jinchuuriki, moi mieux que personne peut comprendre votre rancœur. J’exècre l’idée de savoir un clan comme le vôtre mis à l’écart. Le caractère inné et incontrôlable de notre puissance qui effraie nous rapproche. Ma nomination prouve qu’il est possible de passer de l’ombre à la luminescence. Pour la dernière fois, je ne suis pas votre ennemi. Je ne souhaite que le bien du Village, avec votre participation aux hautes sphères de la direction de Kiri nous prouverons notre suprématie aux autres nations. Tu es un stratège hors pair, tu nous sera utile en cas de conflit. De plus je compte vous mêler aux autres Shinobi plus que jamais pour les missions, tu ne peux réfuter le fait qu’il est stupide d’un point de vue stratégique de ne pas allier vos forces aux autres comme il est d’usage. 

 

N’étant pas du genre à se donner la peine de formuler d’inutile parole, il se contenta d’acquiescer. Son épouse ne cessait de lui répéter de lâcher du leste, d’apprendre à faire confiance, sans doute devait-il suivre ce conseil et son instinct. En effet le discours de ce gamin des plus mature lui semblait sincère.  

 

- Par extension, vous pourrez également rejoindre les forces de l’Anbu. Cette exclusion est d’un ridicule affolant. Nombre de vos membres seront de précieuses recrues.

 

- Sur ce point ne vous donnez aucune peine Mizukage-sama, je puis d’avance vous assurer que vous ne recevrez aucune candidature. 

 

La commissure de sa lèvre frémit à peine suite aux mots de Fuyuhito, enfin il se décidait à répondre avec Force, Honneur et Bravoure. Avec son habituel ton courtois, il ajouta :

 

- Etonnement, il en va de même pour votre Académie.

 

- Pourtant nos résultats sont exemplaires. Répliqua le Yondaime aussi aimablement que ses interlocuteurs en dépit des sous-entendus flagrant. 

 

- L’indépendance nous sied mieux que la démence. Sans vouloir offenser vos méthodes. Rétorqua-t-il en inclinant légèrement la tête. 

 

- Ta courtoise impétuosité te sera aussi profitable qu’estimable. Je te met pourtant en garde des périls qu’engendre cette sorte d’honneur à double tranchant. 

 

Ce fut sur ces dernières paroles du Yondaime que Rin ouvrit les yeux sur la pièce obscur et celui qui avait véritablement intimé ses mots : un Madara toujours adossé au mur les bras croisés. En fait cette vision n’avait duré que l’espace d’un clignement d’œil. 

 

- Un remerciement serait offensant d’insuffisance. Souffla-t-elle.

 

Il le savait et avait complètement prévu non seulement ce Genjutsu mais également ses effets : la gamine s’embourberait dans la sympathie à son égard. Plus qu’une bribe d’effort et elle lui ferait plus confiance qu’en quiconque. Et en effet un ravissement sans borne rythmait son cœur se muant en estime pour celui qui lui avait permit de voir son père, d’entendre sa voix et de se souvenir à jamais du moindre détail de sa façon d’être. D’ailleurs elle fut  frappée de constater qu’il maniait si bien l’art de la suffisance sans pourtant la moindre once d’arrogance. Décidemment elle tenait de son oncle autant que de ses parents et en bouillonnait de fierté. En fin de compte, sans même le savoir, Rin n’avait pas vraiment fait preuve d’originalité et en était ravie. Ne craindre rien ni personne, parler avec franchise en toute circonstance en n’ayant que faire des répercutions et ne jamais tourner le dos à ce qui lui semblait juste, elle avait ça dans le sang. 

 

- Je suis ravi de pouvoir palier un tant soit peu à ton abattement, passager je l’espère. Dit-il d’une voix compatissante, éclatant de rire mentalement en louant son talent inouï. Tu auras compris que ton père n’appréciait que très peu Yagura, pourtant à mon sens il fut l’une des personnes les plus épatante d’imperturbabilité que j’ai côtoyé. Même en pleine crise politique ou combat lors des guerres, du flegme pure coulait dans ses veines. Primordial pour un Shinobi. 

 

Oui, bon, sur ce point le caractère de Rin laissait plutôt à désirer. Elle avait hérité de la fougue du côté maternelle. Quoi qu’il lui arrivait souvent de rester calme se dit-elle en tentant d’amasser quelques situations de ce genre. 

 

- Je me dois maintenant de t’éclairer sur les derniers mots de Yagura m’étant directement… Inspiré. Bien entendu je ne prédisais en aucun cas leur funeste chute. Plutôt les tensions exacerbées par la sempiternelle franchise des tiens. Vois-tu en notre monde faire preuve de noblesse d’âme est de mauvaise augure. L’honneur est périlleux dans une société régit par la fourberie. Et les effets sont traitres. Dans un premier temps leurs valeurs ont surprit les dirigeants autant que les Shinobi ou les habitants y étant peu habitués, puis s’est mué en véritable admiration. Pour la plupart. Rapidement ils sont devenus l’incarnation d’un idéal oublié. La est toute la traitrise. Atteindre le statut d’idole s’avère délicat et plus menaçant encore lorsque l’individu inspire la jalousie. Ne perdons pas de vue que l’aversion pour leur puissance innée grondait encore au fond des cœurs faible empli de crainte.

 

- Le loup commençait à menacer le bétail si je comprend bien. 

 

-  Belle conclusion, je vois que tu tiens de ton père. En effet certains dirigeants sentaient que la situation leur échappait peu à peu. Tout était bien plus pratique pour eux lorsque… Le loup restait bien sagement dans les montagnes. S’ouvrant au reste du Village, grimpant dans l’estime de chacun, les Yutsune devenaient une véritable menace a leur pouvoir. Les Shinobi les côtoyant en mission louaient leur habileté au combat et leur valeurs. Les parents zyeutaient leur Académie ou il n’y avait pas le moindre risque que leur rejetons finissent en lambeau. Bref, leur système parallèle était plus attractif que le fonctionnement propre de Kiri. Ainsi une même interrogation fourmillait dans les esprits, pourquoi donc subir la Brume Sanglante alors que de si puissant Shinobi étaient juste la, sous leur nez, prompt à ramener la sérénité ? 

 

- Sentant le glas de leur fin arriver, les Conseillers détestant de base mon clan ont commencé à tenter de les salir, en attisant à nouveau la haine à leur égard, c’est cela ? 

 

- Exactement. N’importe quel prétexte était bon pour les trainer dans la boue. Une vraie chasse aux sorcières. Sans résultat chez les Shinobi ou les habitants, plus pour les autres dirigeants par contre. Un moment, je m’en souviens bien, ils ont tentés de faire croire à leur compères réfractaires que je, enfin le Yondaime, tentait de se monter une sorte de garde personnelle avec les Yutsune pour grappiller encore plus de pouvoir. Jamais entendu telles inepties quand on sait à quel point nos relations furent houleuses. 

 

- Finalement leur tentatives furent vaines ? 

 

- Oui. Jusqu’à une certaine époque ou la plupart des réfractaires ont rejoins le camps des perfides de leur plein grès. Commençant, eux aussi, à sérieusement craindre pour leur place. 

 

- Pourquoi ?

 

- Et bien… De nombreux soupçons et rumeurs à l’égard de Yagura ont commencé à circuler. Depuis un moment déjà en fait. Son brusque changement d’attitude les avaient toujours inquiétés mais l’élément déclencheur fut un satané jour ou un Jônin revint d’un combat contre une équipe de Konoha avec un Byakugan subtilisé. S’étant emparé de ce Dôjutsu, il a aisément pu déceler que quelque chose clochait avec le Chakra de Yagura. Moi. La suspicion s’est vite muée en profonde méfiance. Le doute s’immisçait du plus haut dignitaire jusqu’au dernier des Genin : le Yondaime était sans doute manipulé. Ma chute en ce lieu a alors débuté. Impossible pourtant d’éjecter le Mizukage, ils ont donc fait de leur mieux pour m’évincer. Les Assemblées se déroulaient sans moi, les Daimyo ne me contactaient plus directement, l’Anbu ne suivait plus mes directives. Ils sont parvenus à leur fin en quelque sorte, le Yondaime brillait à nouveau de toute la splendeur de l’inutilité. 

 

- Sauf qu’entre temps mon clan s’était immiscé, faisant barrage à leur ambition cruelle.

 

- Et provoquant ainsi leur propre destruction. Murmura-t-il presque avant de reprendre d’un ton devenu grave : Kiri avait été roulé, ils ont bien sur gardé le silence de cela au niveau international, synonyme de grande faiblesse et de futur crise. Pour tous il était devenu urgent de me remplacer. Le Village avait besoin d’un sauveur. Les dirigeants comptaient nommer un des leurs mais tu comprendras évidemment que personne ne souhaitait voir un des instigateurs de la Brume Sanglante prendre le relais. Cette situation était inespérée pour les Shinobi et habitants, enfin le règne du Yondaime prendrait fin, de surcroit la Brume Sanglante s’estomperait avec lui. Pas question de continuer ainsi. Ils avaient besoin d’un Shinobi puissant certes mais d’un véritable modèle à suivre pour les extirper des ténèbres. Une icône pour leur salut. L’évidence n’a pas laissé place au moindre doute. Alors la rumeur s’est propagée comme une trainée de poudre, embrasant le désir de chacun : un Yutsune devait accéder au titre de Mizukage. 

 

Rin étouffa un cri de stupeur. Surement que si elle n’avait pas été assise, elle aurait vacillé sous le choc. Incroyable, tout bonnement incroyable. Soufflée par cette révélation inattendue, elle ne pensa même pas à crouler de fierté ou bouillonner de ravissement.

 

- Quoi ? Chuchota-t-elle, n’en revenant toujours pas. 

 

- Malgré les décennies d’aversion pour les Kekkei Genkai, en quelques années à côtoyer les Yutsune la répulsion, terreur ou jalousie furent peu à peu oubliés comme tu le sais. Regarde maintenant la Mizukage actuelle est bien porteuse de Kekkei Genkai. D’ailleurs à mon humble avis, cette cruche devrait vous en remercier. Enfin, pour moi il est évident qu’avec vos puissants dons, cela aurait du faire un moment qu’un Yutsune aurait du accéder à ce titre mais bon… Il a fallut que le chaos règne à Kiri pour que les habitants s’en rendent compte. 

 

Trop occupée à réaliser l’étendue de l’enchantement de cette nouvelle, Rin ne fit pas vraiment attention aux dires sur la Godaime. 

 

- Je ne savais absolument pas… C’est… Epoustouflant.  

 

- Normal, les Conseillers ont fait de leur mieux pour étouffer cette probable nomination en dehors du Village. Et puis ce n’est pas vraiment époustouflant puisque c’est exactement cela qui a amené le massacre. 

 

Il laissa planer un léger silence, attendant un peu que ses paroles fassent bien effet, roucoulant gaiement de fierté. Rien de mieux pour déstabiliser cette gamine que de briser la joie s’étant invitée sans sa permission un instant auparavant à son esprit. Et en effet elle réalisa l’ampleur de l’atrocité de leur fin, le destin de son clan fut brisé alors qu’il s’apprêtait à toucher le sommet. A nouveau la jeune fille sentit l’étau dans sa poitrine se resserrer, les maux s’en suivant menaçant encore son corps se remettant peu à peu.  

 

- Comme je te le disais ce fut à partir de la que la plupart des Conseillers ont souhaités les éradiquer. Eradiquer des hautes sphères d’abord, ils n’auraient pas osé penser qu’il fut possible d’anéantir un clan si puissant. Et c’est la que deux événements entre en jeux, scellant à jamais leur destin. 

 

- Le coup d’état ? 

 

- Dans un premiers temps, oui. Ca collait parfaitement au contexte vois-tu puisque tous voulaient les voir accéder au pouvoir. Sauf que les Yutsune n’avaient pas le moindre lien avec cette vaine tentative. Ils n’auraient pas agit de façon aussi brouillon à mon avis. D’ailleurs ils n’auraient jamais rien fait de tel. Je ne suis même pas sur qu’ils désiraient réellement diriger le Village. Tiens j’ai une idée ! Simplement pour le plaisir de le voir à nouveau, souhaites-tu que je partage un autre souvenir ? Court mais explicite. 

 

Il atteignait des sommets sur ce coup, à force d’osciller entre tristesse et joie, elle se fragilisait de plus en plus. Surtout - et il appréciait tout particulièrement ce surtout -  en comprenant qu’il lui apportait ces bribes d’espoir alors qu’un Village, entité qu’elle avait stupidement cru suprême, n’engendrait que le tourment. Bien entendu Rin acquiesça vivement, certaine qu’une autre vision de son père apaiserait la crise de nerf pointant le bout de son nez. 

 

- Allons-y. Chantonna-t-il presque. 

 

Comme précédemment, elle eut l’impression de fermer les yeux pour les ouvrir sur un nouveau décor et du d’ailleurs s’habituer à la vive clarté. En effet la scène se déroulait en extérieur et la neige au sol faisait le travail du soleil terré derrière d’opaque nuage en illuminant les rues. Une poignée d’individu se trouvaient juste devant l’entrée du quartier des Yutsune, un haut portique de bois déteint par les intempéries et ouvragé d’arabesque. Quatre hommes plus ou moins âgés face à Fuyuhito, une jeune femme que Rin connaissait et son père. Les années - et les tensions nous le supposons - avaient marqués de ride le visage du Chef du clan tandis que son père n’avait pas vraiment changé, telle une statue de marbre échappant aux trivialités du temps. Seule sa chevelure aux nuances toujours grisonnante avait un peu poussée, accentuant l’effet négligé des plus séduisant. Il était vêtue d’un long manteau d’un gris aux légères teintes bleutés doté d’une encolure à l’épaisse fourrure beige et grise, suivant à la perfection sa taille élancée. Son charisme n’étant plus à prouver, il se dressait devant ses deux acolytes du clan. 

 

- Il n’était même pas présent lors de l’attaque et de nombreux témoins pourront attester de sa présence au quartier, bien loin du Palais Miroitant donc. Déclara la jeune femme d’une voix glaciale. Il ne pouvait préparer d’embuscade si c’est que vous tentez d’affabuler. 

 

Rin avait son nom sur le bout de la langue et s’exaspérait fortement à ne plus s’en rappeler. Ses traits fins lui donnait un petit air enfantin tranchant avec son regard froid. Regard, d’ailleurs, d’un gris plus sombre que celui de Rin qui se souvenait de la teinte également plus foncé de son Kôrigan. En effet le Dôjutsu différait légèrement d’un individu à l’autre. Celui de la jeune fille, l’ultime restant, fut sans conteste l’un des plus nuancé comme constellé de milliers cristaux aux teintes violettes variantes, conférant au tout un ravissement certain. D’ailleurs, elle s’était déjà demandée si sa parfaite maitrise résultait, en outre de ses capacités, d’une puissance particulière et innée. Enfin, la chevelure de la jeune femme très courte sur l’arrière était aussi immaculée que celle de Fuyuhito, étant longue et attachée, pourtant les pointes de ses deux mèches plongeantes à l’avant étaient grise. Elle était célèbre pour combattre majoritairement à l’aide d’aiguille de glace avec une précision chirurgicalement fatale, ce que Haku admirait tout particulièrement et en fit d’ailleurs de même par la suite. Et également connue par la gente féminine du Village en tant que «  Celle qui est un peu trop souvent aux côtés de Satomi à mon gout » .

 

- Des témoins tous membre du clan en ce cas. Articula l’un des hommes d’une voix nasillarde. 

 

- Ses amis et sa famille. Très objectif bien sur. Enchérit un autre avec morgue.

 

- Qu’insinuez-vous ? Claqua la voix glaciale de la jeune femme avec une once de menace.

 

- Seirein. Déclara  la voix suave de son père pour lui intimer de se taire avant de continuer tout aussi calmement :  Nos chers Conseillers n’insinuent absolument rien et surtout pas la moindre accusation. Ils ne mettraient pas notre bonne foi en doute, n’est-ce pas ? 

 

- Cela va de soi. Articula le plus âgé, les dents serrées. Nous voulons simplement l’interroger, en tant que dernier épéiste de sa génération au Village, il est le seul à pouvoir nous fournir des informations sur la folle tentative de ses compagnons.

 

- Anciens compagnons. Précisa-t-elle.

 

- Seirein, va quérir Satomi je te prie. Intima encore son père dans le but évident d’éviter un esclandre. J’ai bien peur qu’il ne puisse vous être d’une grande aide, il est de notion commune qu’il ne les a jamais apprécié.

 

Les poings serrés et avec un regard mauvais pour les Conseillers la jeune femme, dont Rin fut ravie de connaitre à nouveau le prénom, s’exécuta. 

 

- De plus il condamne autant que le reste du clan cet acte dénué de raison. Ajouta Fuyuhito. La mauvaise posture du Village ne peut être réglée dans un bain de sang. A notre avis, Kiri en a déjà connu bien trop.

 

- En ce cas avez-vous une autre idée pour résoudre cette crise ? S’enquit un Conseiller d’une voix exagérément mielleuse. 

 

- Il est tout autant de notion commune que vos dons et intellect transcendant ceux des simples mortels nous seraient d’un salut utopique. Proféra un de ses comparse d’une voix transpirant le sarcasme, la bouche tordue dans une moue se voulant menaçante. 

 

- Je remercie vos louanges mais vous surestimez notre pouvoir et notre influence je le crains. Répliqua-t-il avec sa sempiternelle courtoisie en hochant la tête d’un air désolé. 

 

- Nous sommes un clan de Shinobi talentueux pour la bonne raison qu’il est de notre nature de combattre. Rien de plus. Nous serions heureux de vous aider à choisir le remplaçant idéal de Yagura. Rien de plus. Protéger le Village nous est primordial, combattre est notre essence même. Rien de plus. 

 

Suite aux mots de Fuyuhito et alors que Seirein revenait déjà au loin avec Satomi resplendissant d’une nonchalance outrageuse, le père de Rin conclut :

 

- En dépit de nos personnalités différentes, un point commun lie tout les Yutsune, je ne parle pas du sang empreint d’identiques dons mais de ce qui nous rapproche encore plus. Certains nomment cela impétuosité ou suffisance par manque de discernement. Moi j’appelle cela liberté. La liberté d’acte et de parole est un privilège réservé à l’élite me direz-vous. Je sais que, pour vous du moins, nous nous permettons cela parce que nous nous croyons intouchable. Raisonnement erroné. Même le plus faible des hommes est impossible à museler si la bravoure emplit son cœur. Ce n’est pas la puissance qui engendre cette liberté mais le courage. Les principes de base que nous insufflons aux jeunes générations sont : Force dans la lutte pour ce qui te semble juste, Honneur dans le combat et la vie, Bravoure pour protéger ce à quoi tu tiens et ne jamais craindre quiconque. Nous leur apprenons que la mort n’est pas une fin en soi, être privé de sa liberté est le véritable assassinat de l’homme. De ce fait nous agissons en fonction de ce que nous dicte notre conscience. Nous combattons pour cela. La est notre idéal, non pas dans la direction. La gloire qui découle de ce titre n’est pas aussi substantielle que la libre autonomie dont nous jouissons. Vous ne trouverez aucun Yutsune prêt à troquer son indépendance contre les entraves du pouvoir. 

 

Lorsque la jeune fille ouvrit les yeux, ils étaient déjà embué de larme. L’admiration et la fierté envers son père peu à peu étouffés par le poids de la terrible réalité : Ce fut certainement les derniers jours d’un être si extraordinaire. Pire encore elle avait vu les visages d’une poignée des monstres l’ayant condamné. Monstre ? Non. Vomissure de larve. Comment osaient-ils faire face à son père ? S’adresser à lui ? Une violente envie de retourner dans le passé pour leur arracher les yeux et leur enfoncer dans la gorge la prit brusquement. 

 

- Ces rebus… Ces déchets… Mon père leur a clairement dit que les Yutsune se foutaient tous du titre de Kage. Pourquoi…pourquoi ?

 

- Ils ont cru à une fumeuse duperie. La peur fut trop enracinée, ils ne discernaient plus rien en dehors de la crainte poignante d’être évincé. Réduire à néant la menace les hantait. De plus ton père a fait preuve, une fois de plus, de trop d’éloquence. Avec de tels discours servit aux foules, il galvaniserait d’avantage l’engouement à leur égard. Plus les Yutsune agissaient honorablement, plus la terreur et la haine grondaient chez leur opposants. Combien d’hommes ont refusé de courber l’échine et ont crié leur idéaux en sachant que cela leur couterait la vie ? Ton père est…

 

- Attendez. Le coupa-t-elle, venant de réaliser : Yagura n’était pas présent, comment avez-vous pu me montrer ce souvenir ? 

 

- Il l’était. Yagura pouvait dissimuler sa présence aussi bien que son Chakra, c’est pour cela qu’il m’était aisé de le manipuler discrètement. Je ne peux te montrer la suite, l’interrogatoire de Satomi, parce qu’il a activé le Kôrigan peu de temps après son arrivé. Fugacement, un de ses fameux coup de colère, lorsque les dirigeants se sont montrer trop insultant envers les épéistes mais je craignais qu’il recommence et détecte ma présence donc je suis partis. 

 

- Je vois. Je comprend aussi que les tensions étaient à leur comble en dépit de leur saleté de ton mielleux mais décidemment pas comment ils ont pu faire gober une telle énormité à leur compère.

 

- Honnêtement je n’en sais rien non plus, je te l’ai dis, j’étais mis à l’écart. Tout ce que je peux te montrer pour prouver qu’ils ont usé de ce prétexte c’est…

 

Sans le moindre préambule il la plongea à nouveau dans un Genjutsu. La pièce ressemblait à un cachot, dans un coin obscur se tassait une silhouette prise de convulsion pleurnichant et gémissant. 

 

- Comment ? Gronda la voix de Yagura qui n’avait plus rien de mélodieuse. 

 

Rin eut l’impression d’avoir elle-même craché cela. Elle n’était plus une invisible spectatrice mais incarnait bel et bien le Yondaime, voyait cette scène à travers ses yeux, ayant l’impression qu’elle s’accroupissait face à l’individu tremblant, pire encore, que sa main venait de tourner un Kunai déjà enfoncé dans sa jambe. Arrachant de terrible hurlement à l’homme, celui de la vision précédente à la voix nasillarde. Il était tout bonnement en charpie.

 

- Fausses… Fausses preuves. On a, on a, on a crée de toutes pièces de fausse preuves. Bredouilla-t-il entre deux sanglots.  Mais nous n’avons pas eu… De mal… à leur faire croire… Que, que… Ces chiens avaient orchestré le coup…

 

Avant qu’il ne puisse prononcer «  état » , Yagura lui attrapa la tête et l’explosa contre la paroi abrupte. Un craquement rebutant ainsi qu’une effusion de sang signifièrent que son nez venait de se briser en un paquet d’osselet. S’écroulant comme un vulgaire cadavre, il trouva tout de même la force de bafouiller, ouvrant ses lèvres ensanglantées sur une bouche ou manquait plusieurs dents :

 

- Trop tard.. Pour eux… Pour vous. Nous avons gagné. Votre chute est… Proche.  

 

Rin sentit son bras, enfin celui de Yagura, se lever doucement pour attraper sa longue arme dans son dos. Une barre d’acier. Et l’abattre avec violence sur la trachée de l’homme. Elle put sentir son bras vibrer sous la force de l’impact avec le sol. La barre avait traversée sa gorge. 

En ouvrant les yeux, elle affichait une moue répugnée, ne pouvant s’empêcher d’être révulsée par la barbarie de sa mise à mort. Pourtant bien vite la jeune fille s’en voulut d‘avoir éprouvé un semblant de pitié.  « Sois ravie, il méritait pire encore. » 

 

- Tu remarqueras que j’étais plutôt remonté. Lança-t-il comme si de rien était. 

 

- Et je vous en remercie. 

 

« Tadam ! » Se dit-il dans la foulée, bon sang comme il était facile et prévisible de s’attirer sa sympathie. 

 

- De rien. S’exclama-t-il en inclinant légèrement la tête. Avant cela, il venait de m’avouer le second élément ayant joué un rôle important dans leur décision. Ce qui fut aussi la raison de mon absence lors du massacre. Déjà que je n’étais pas au courant de leur tentative de faire passer le coup d’état de la sorte, je n’étais même pas la. 

 

- Comment ça ?

 

Bon, la il lui mentirait un peu. Rien qu’un peu. Ce n’était pas si grave d’omettre un léger détail comme le fait qu’il avait largement participé au massacre de son propre clan.  

 

- Quoi, tu ne devines pas ? Voyons cela ne t’a jamais paru étrange que ton passé ressemble tant à celui de Sasuke ? Un tel lien ne peut être fortuit. 

 

Laissant planer un bref silence, histoire qu’elle accuse le coup, il continua :

 

- Ils n’ont pas agis directement après le coup d’état bien qu’ils furent tous d’accord. D’accord pour les croire coupable. D’accord qu’ils étaient l’incarnation de la menace envers leur pouvoir. D’accord de les évincer. Pourtant il se passa un bon moment entre la fuite des épéistes et l’hécatombe. A mon avis ce n’était pas tant l’envie qui leur manquait mais le courage. Ils rêvaient de voir les Yutsune disparaitre sans oser le formuler. D’abord parce qu’ils étaient incontestablement utile pour les missions mais surtout à cause de leur puissance. Ils ont donc ravalés leur haine, cherchant une façon de les écarter à nouveau sans même oser songer à les tuer. Et c’est la que le massacre des Uchiha eut lieu. Immédiatement je me suis rendu à Konoha, désemparé.

 

Faisant une autre pause, le regard dans le vague, il afficha une mine des plus accablée. Et fondit en congratulation mentale, bon sang qu’il était doué. 

 

- Enfin bref… Lorsque j’ai interrogé ce rat à mon retour, il m’a avoué qu’en apprenant la nouvelle une joie transcendante les a plongé dans une exultation sans borne. Oui, le massacre de tant d’être fut une merveilleuse nouvelle pour eux. Cela signifiait que leur rêve n’était plus un mirage mais tenait de la réalité. Un clan si puissant que les Uchiha avait été réduit à néant de la main d’un seul homme. L’anéantissement de leur soucis à eux était donc largement probable. Mieux encore n’éveillerait pas trop l’attention, ce ne serait pas un cas isolé.

 

Se décollant du mur, il se redressa et s’avança d’un pas pour déclarer solennellement :

 

- Le massacre de mon clan inspira celui du tien.  

 

Alors la, si avec cette réplique elle ne sentait pas la profondeur de leur lien et ne l’estimerait pas, il était prêt à manger son masque. 

 

- Je suis revenu à Kiri seulement deux jours après l’hécatombe des Yutsune sans m’en douter bien sur. Pourtant je sentais que quelque chose clochait plus je m’approchais. Dès que j’ai mis un pied sur l’ile… Sais-tu ce qui m’a immédiatement frappé ? 

 

Doucement, elle fit non de la tête, le souffle et le cœur au ralentis.

 

- Une odeur atroce emplissant l’air. Celle des corps calcinés. 

 

Rin du retenir son souffle pour éviter d’hurler. Hurler de désespoir. Elle avait tout les symptômes du sanglot en dehors du plus évident, ses larmes ne coulaient toujours pas. 

 

- Peut être as-tu déjà sentis un corps brûler en mission, l’effluve est écœurante n’est-ce pas ? Alors imagine celle d’un brasier de cadavre. Ceux de ton clan et de certains membres de l’Anbu. L’émanation devait être insoutenable aux réveils des habitants. L’odeur a persisté des jours durant. Elle semblait s’être emparé du Village comme pour laisser flotter la fragrance de l’horreur. 

 

Immédiatement elle se couvrit la bouche sentant un regain de nausée. Ses tremblements avaient reprit possessions de sa carcasse. Elle du ravaler une âcre portion de bile lui brulant l’œsophage. 

 

- Je ne sais pas si les Yutsune ont eux même mis le feu pour empêcher le Village de s’emparer du Kôrigan ou si l’Anbu souhaitait effacer les preuves. Si c’est le cas, ils n’ont même pas eu la décence d’offrir une sépulture à leurs compagnons.

 

Sans trop savoir pourquoi l’image du quartier rasé lui apparut. L’allée de saule pleureur constellée de neige. Les statues de renard en marbre. Le mémorial ou les valeurs de son clan furent gravées. Les panneaux d’ébène avec les noms des disparus peint en or.  Une rage profonde résuma son être.

 

- Ils ont bâtis un putain de mémorial. Articula-t-elle au ralentis. Ils ont osé mettre un putain de mémorial. 

 

- Je sais. J’en ai entendu parler. Lorsque des Shinobi d’autres nations se rendent officiellement à Kiri, passer par le mémorial est une étape d’usage de la visite.

 

Une haine si brusque, si violente la ravagea, l’étouffant presque, qu’elle se mit à toussoter. Prise en réalité d’un ardent besoin d’hurler son effroi, sa nausée sous jacente l’en avait empêcher, provoquant une asphyxions passagère. 

 

- Je me demande si cela les a fait bouillonner de haine ou de joie. Je penche pour la seconde option. Cet ultime affront à leur mémoire a du les faire exulter. 

 

Rancœur. Aversion. Fureur. Rage. Haine. 

Rin ne se sentait plus simplement mal, ce ne fut plus que l’effroi de la vérité qui la saisissait mais un véritable tourbillon de haine. Son esprit grillait sous l’ardente exécration.  

 

- Ce fut un coup de maitre, un véritable chef d’œuvre de perfidie. Continua-t-il d’une voix plus profonde. Comme pour le coup d’état, ils ont étouffés ce mensonge, n’en pipant mot aux habitants ou autres Shinobi. Seul le Conseil les a cru coupable, se doutant ou non du bien fondé du prétexte. Jamais ils n’auraient risqué d’ébruité cette allégation. Malgré leurs fausses preuves certainement que personne n’y aurait cru. Ils se seraient alors embourbés dans leur position de tyran. Dans la même logique, ils ont eux même lancé la rumeur de mystérieux criminels en ayant après le Kôrigan. Sinon… Bonjour la guerre civile. Les Yutsune seraient devenu de véritable martyre. Alors que la, avec ce magnifique mémorial, ils ne sont devenus plus que l’ombre d’un vestige du passé. Prouvant, d’une part, que les dirigeants les estimaient puisqu’ils avaient fait honneur à leur mémoire et donc qu’ils étaient eux même estimable puis, dans un second temps, cela sous-entend que les valeurs des Yutsune n’engendrent pas de salut ni de pérennité. 

 

- En mémoire des Yutsune qui ont combattus jusqu’à la fin avec Force, Honneur et Bravoure. Articula-t-elle au ralentis tant la rage faisait trembler son être. Je comprend maintenant le vrai sens de cette phrase. Ils ont combattus l’abject tyrannie avec ces valeurs. Et c’est justement cette grandeur d’âme qui les a condamné. 

 

Sa tête sembla imploser sous l’impact de la réalité. Un désir irraisonné de détruire ce mémorial mensonger naquit en elle. Le feu nettoierait cet affront. Un brasier énorme dévorant cette souillure. Se propageant jusqu’au Village. Soudain une image apparut à son esprit. Une véritable illumination. Rin souhaita ardemment voir :

 

- Le Palais Miroitant bruler. Je veux que le Palais Miroitant soit détruit. En cendre. 

 

Se levant brusquement, les poings serrés et le regard dément, Rin sentit peu à peu la haine monter en elle telle de la lave en fusion. Une violente fureur avait déjà prit possession d’elle lorsqu’elle avait appris la mort de Haku ou celle de Guren mais rien, oh non rien, de comparable à cet instant. Rin était la haine personnifiée. 

Derrière son masque, Madara fronça les sourcils, remarquant bien évidement la brusque montée de rage chez la jeune fille. « Mince » Se dit-il seulement. Selon son plan, il devait d’abord se la jouer sympathique puis abattre les cartes de la culpabilité ensuite seulement faire naitre la fureur. Bon, il devait sauter l’étape des excuses. Tant pis, il le ferait plus tard. Ce paramètre étant primordial pour que la jeune fille lui fasse pleinement confiance. Pour l’heure, il savait exactement comment galvaniser l’exécration de la Jônin pour la transformer en désir meurtrier. Avec un sourire carnassier dissimulé derrière son masque, il fit un pas vers elle et d’une voix qui n’avait plus rien d’aimable, comme teintée de démence, il articula :

 

-  Es-tu le genre de Shinobi a lancer de vague piaillement en l’air ? Non… Non, n’est-ce pas ? Rin Yutsune, le Flocon des Sables, n’est pas de ce genre la. Le souhaites-tu réellement ? Oui n’est-ce pas ? Voir le symbole de la suprématie d’un gouvernement rongé par la bassesse bruler…. Tu le veux. Ce fut en ce lieu que la décision d’anéantir les tiens fut prise. Ils l’ont formulés. Chacun a accepté. Tremblant d’impatience et le sourire aux lèvres, chaque Conseillers a dit oui. 

 

Il fit un autre pas en sa direction et continua à voix basse :

 

- Oui, tuons-les. Oui, tuons-les. Oui, tuons-les.

 

Rin, stoïque, semblait figée dans l’horreur. Physiquement présente mais l’esprit loin, bien loin, de cette pièce glaciale. Ses yeux dans le vague semblait de ne pas le voir, elle remarquait à peine sa présence, entendant seulement ses paroles comme un bruissement fantomatique. 

 

- Comptes-tu t’arrêter à la destruction du Palais Miroitant ? Cela me semblerait affolant d’insuffisance. 

 

Doucement elle hocha la tête en signe de négation. Elle respirait à peine. Un furieux grondement lui faisait tant tourner la tête qu’elle aurait aimé se la claquer contre le mur. Plus que jamais ses entrailles se contorsionnaient, exacerbant sa nausée. Son corps entier croulait sous le brasier de la haine. 

 

- Plus aucune goutte de sang empreint du Hyôton et du Kôrigan ne devait faire battre un cœur dompté par l’honneur. Telle était leur désir. Plus aucun Yutsune ne devait se dresser face à eux. Malheureusement pour eux… Tu es la. L’unique héritière.

 

Encore un pas. Il était dangereusement proche d’elle maintenant. Il se pencha en murmurant encore «l’unique héritière » , son masque à la hauteur du visage de Rin, plantant son Sharingan dans son regard couleur de perle écarquillé d’effroi.

 

- Ces rebuts ont ordonnés à leur meute de chien assoiffé de sang de tuer jusqu’au moindre vieillard, jusqu’au moindre enfant. Par jalousie, par terreur, par vilénie. Laisseras-tu passer cette infamie ?  

 

L’image d’une horde de chien décharné, squelettique, galeux lui apparut, terrifiante de réalité. Grognant, claquant leur mâchoire, bavant. Se jetant soudainement sur un petit groupe de colombe. Les bêtes les dévorèrent. Glapissants, le sang jaillissait de leur gueule. Brusquement leur ombre prirent la forme de silhouette encapuchonnée tandis que les colombes éventrées se muèrent en cadavre du clan. Rin crut être à nouveau sous l’emprise d’atroce hallucination. Il n’en fut rien. Elle ne fit pas le lien avec le Sharingan. Cette vision était bel et bien un Genjutsu. 

 

- Toi, l’héritière d’un clan à l’histoire aussi majestueuse que leur fin fut tragique, agiras-tu ? Leur feras-tu payer l’injustice de ta vie, privée des tiens ? C’est de leur faute si tu es si seule, pire encore, tu traverses l’enfer à cause d’eux. Ils t’ont tout pris. Absolument tout. 

 

Soufflée par les ravages de ses tourments, elle ne put qu’acquiescer. Elle semblait n’être qu’une esquisse d’être humain.

 

- Que comptes-tu faire à ces ordures ? Ces déchets ayant ôté la vie de tant d’être cher. Te souviens-tu du visage des membres du clan, la joie de vivre s’y dessinant, la fierté et l’honneur guidant leur pas ? Te souviens-tu de leur sourire, de leur rire ? De l’amour qu’ils t’apportaient ? Du bonheur qui te comblait? 

 

A nouveau il la plongea dans un Genjutsu qu’elle ne soupçonna même pas. Un tourbillon de scène. Le quartier de nuit éclairé par de jolie lanterne, les familles s’agitant gaiement derrière les fenêtres de leurs maisonnées illuminées ou encore un jour de fête ou tous s’étaient réunis dans la demeure principale et tant d’autre vision de délice pure. Le flot d’image s’accéléra de plus en plus, des tas de visage rayonnant sur fond d’éclat de rire cristallin et de discussions enjouées. Et cessa subitement. Pour ne montrer qu’un petit garçon haut comme trois pommes, tellement adorable qu’il semblait irréel, tenant un lapin en peluche contre lui. Appelant timidement sa maman. Marchant de petit pas de louveteaux vers la sortie. Elle eut envie de lui hurler de rester à l’intérieur, de se cacher, d’arrêter d’appeler sa mère. Se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre la poignée, il peina à ouvrir la porte. Papa ? Demanda-t-il d’une petite voix devant l’ombre se dressant face à lui. Dans la pénombre, seul le sourire malfaisant de l’individu fut visible. Il jeta quelque chose au sol qui roula jusque devant l’enfant, trop terrifié pour hurler. La tête de sa mère. Un instant plus tard, le lapin en peluche fut recouvert de sang, s’écrasant aux côtés du cadavre du garçonnet. 

 

- Ils auraient très bien pu refuser la mission. Tu aurais désobeis pour moins que cela n’est-ce pas ? Oui, je m’en doutais. L’Anbu mérite tout autant de gouter aux ravages de l’héritière du clan qu’ils ont envoyés dans les méandres du trépas. Surement que les Conseillers leur ont fait gober l’histoire du coup d’état. Te rends-tu comptes de l’ampleur de leur culpabilité ? Ils auraient pu dénoncer cet ordre. Ordre d’éradiquer.

 

Autre illusion : une rangée de Shinobi portant le masque de l’Anbu s’inclinant sous un tonnerre d’applaudissement des dirigeants au beau milieu des panneaux d’ébène aux inscriptions dorées. 

 

- Eradiquer. Eradiquer. Eradiquer.  Lui susurra-t-il.

 

Genjutsu suivant. Une photographie en noir et blanc du mariage de ses parents. Le clan entier étant réunit, irradiant de bonheur. Ses parents au centre semblaient être l’incarnation de la perfection angélique. Le cliché s’embrasa, les cendres virevoltèrent pour finalement sombrer dans une mare de sang. 

 

- Je peux te transmettre le nom de chaque Conseiller. Après quelques recherches je serais également en mesure de te donner ceux des assassins direct. Tu auras l’appui nécessaire pour ta quête. Si, bien sur, tu le souhaites. 

 

Se redressant, il prit le soin de détacher chaque syllabe en articulant :

 

- Tu peux leur faire connaitre l’enfer. Leur sort est entre tes mains. Désires-tu te venger ?

 

Vengeance ? Vengeance. La vengeance semblait être l’unique terme ayant encore un sens pour elle. La seule valeur tangible en ce monde. Haine ? Haine. La haine. La vengeance et la haine bouillonnaient en elle. Non. Trop tard. La vengeance et la haine l’avaient déjà consumées.

 

- La mort serait un châtiment trop doux. Déclara-t-elle enfin d’une voix d’outre tombe. Je veux qu’ils hurlent. Des hurlements déchainés. Je veux qu’ils me supplient. Je veux leur arracher toute notion de joie et d’espoir avant de leur faire connaitre la douleur. Je veux les détruire. 

 

Vous souvenez-vous du gouffre ou Rin avait faillit chuter après la mort de sa chère Sensei ?  Terrorisée à l’idée de disparaitre à jamais dans les méandres de ce gouffre, elle s’était agrippée de toutes ses forces. Sa conception de la vie, fondement de ses valeurs, avait volée en éclat. Sa raison et sa conscience formaient un brasier de haine. Impossible de se rattraper à quoi que ce soit. Elle chutait. 

«  Je veux les détruire  » Résonnait encore à son esprit. Pour l’heure l’unique être détruit fut elle-même. 

 

 

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Yzak

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